Les Jokers commencent plutôt bien la période et, pendant les 4 premières minutes du match, jouent crânement leur chance en confisquant le disque. Si les attaquants franciliens ne parviennent toutefois pas à se mettre en bonne position de tir, Matija Pintaric, l’emblématique gardien slovène de Rouen, doit tout de même faire quelques arrêts sur les tentatives, longues distances, des défenseurs adverses, notamment un tir excentré de Vincent Melin puis, 2 minutes plus tard, un autre plus axial de Raphaël Faure qu’il cueille de la mitaine.
 
Sans être le moins du monde à la rue, les Dragons, qui semblent un peu en dedans, ne trouvent pas la faille. Il faut attendre la 5^ème minute de jeu pour voir Dylan Yeo enfin solliciter Sebastian Ylönen de loin. Mais les rouennais restent encore timides et c’est Alex Barber, le top scorer cergypontain qui, parti sur la gauche, se retourne et sert Aleksi Hämäläinen en retrait lequel oblige Pintaric à détourner une nouvelle fois le palet.
 
Rouen demeure cependant une redoutable équipe et qui en a vu d’autres. Aussi, au cœur de cette tendre domination de Cergy, il ne lui faut pas quarante opportunités pour la mettre au fond. Sur une nouvelle tentative des Jokers, à l’occasion d’une remise forte devant le but de Pintaric qui ne trouve pas preneur, Anthony Rech récupère le puck dans le cercle gauche et, d’une lumineuse diagonale, sert Alexandre Mallet qui part sur la droite dans le dos de la défense adverse pour aller tromper Ylönen en lucarne (0-1, 06.49).
 

Photographe : © Bruno Gouvazé (archive)

Cette ouverture du score semble avoir réveillé les Dragons qui deviennent un peu plus présents à l’attaque et obligent Ylönen à multiplier les arrêts, lui aussi sur des tirs lointains de Yeo ou encore de Sacha Guimond. Ce rééquilibrage de la maitrise du palet profite néanmoins aux pensionnaires de l’Aren’ice qui rendent la monnaie de leur pièce à leurs visiteurs du jour en égalisant sur une sortie de zone rapide après à un revirement. C’est Faure qui, au terme d’une belle combinaison avec Tristan Crozier sur la droite et Aurélien Dorey, côté opposé, profite de la remise dans l’axe pour battre Pintaric (1-1, 12.20). Avec ce but, le défenseur vert débloque le compteur de son équipe et en récompense aussi les belles dispositions. A titre personnel, il marque également son premier but de la saison.
 
La rencontre est assez ouverte et, même si la bataille en zone neutre ne favorise pas les attaques propres et nettes de part et d’autre, Rolands Vigners parvient à solliciter Ylönen imité ensuite par Daniels Gorsanovs qui en fait de même avec Pintaric. Les rouennais appuient malgré tout un peu plus sur le champignon lors des 2 dernières minutes du tiers et Ylönen sauve la patrie sur un beau tir de Kristaps Sotnieks, puis peu après sur un gros shoot de Florian Chakiachvili.
 
Les Jokers auraient pourtant pu avoir le dernier mot quand, à une poignée de secondes de la sirène, Gorsanovs allume Pintaric qui dévie. Le palet restant vivant, il s’en suit un cafouillage devant la cage rouennaise lors duquel personne ne parvient à conclure. La suite est incompréhensible car, sur le gong, Crozier se rend coupable d’un « faire trébucher » parfaitement inutile derrière le but des jaunes.

Les rouennais repartent pied au plancher, forts de leurs 2 minutes d’avantage numérique, mais le jeu en box play des franciliens contrarie leurs unités spéciales. Du coup la pénalité est plutôt sereinement tuée par les cergypontains. Une fois au complet, les Jokers essaient de ne plus subir et remettent le nez à la fenêtre. Théo Gueurif en profite et trouve le gant d’attrape de Pintaric à l’approche de la 4^ème minute de jeu dans la période. La maitrise du disque reste tout de même normande et les franciliens offrent une nouvelle opportunité aux Dragons quand, peu après, Faure est pris par la patrouille pour un « accrocher ».
 
Cette fois Rouen bonifie son powerplay même si cela a bien failli tourner de l’autre côté. Bien sur il y a eu le siège en règle de la cage de Ylönen et Chakiachvili a mis à contribution le gardien vert, mais sur un revirement les Dragons sont passés près de la correctionnelle quand Hämäläinen et Barber partent dans le dos de la défense des jaunes et se retrouvent à deux contre zéro. Le finlandais, de la droite, sert l’américain dans le slot mais ce dernier se manque complétement et ne peut inquiéter Pintaric. Dommage pour Cergy car dans le prolongement de cette grosse occasion manquée, Rouen reprend l’avantage. Rech combine avec Guimond qui décale Vigners, le letton ne se faisant pas prier pour inscrire son 10^ème but de la saison (1-2, 25.54).
 

Photographe : © Bruno Gouvazé (archive)

Les Dragons mènent au score et sont désormais dans un temps fort. Un peu plus de 2 minutes plus tard, ils se détachent sur une très belle réalisation. Francis Hardy-Perron, de la droite, décale Emil Kristensen qui prend sa chance, Ylönen fait le boulot et repousse mais Rech qui traine devant l’enclave, à l’aveugle dos au but, propulse la rondelle au fond (1-3, 28.11).
 
Avec ce mini-break, les visiteurs continuent à gentiment assoir leur jeu et à contrôler le match mais les Jokers se rebiffent. Sur une nouvelle offensive de Rouen conclue par un tir repoussé, Faure donne à Barber sur la droite lequel sert Philéas Perrenoud au centre qui s’offre un face à face avec Pintaric. Sans trembler le jeune attaquant de 19 ans réussit sa feinte et parvient glisser le puck dans le but derrière la jambe en pleine extension du portier jaune (2-3, 32.18).
 
Ce but revigore les franciliens et sur une de leurs attaques, Tommy Perret à le droit à un tour sur le banc des punis pour un « accrocher ». Les rouennais sont à nouveau sanctionnés une quarantaine de secondes plus tard quand Milan Kytnar est l’auteur d’un « faire trébucher ». Cette coupable indiscipline sera fatale aux jaunes, puisqu’en double infériorité numérique ils encaissent un nouveau but. Sur un tir de Patrick Coulombe, Pintaric repousse et son défenseur ne peut dégager le palet qui arrive sur Barber qui marque alors que le portier n’était plus sur ses appuis (3-3, 34.36).  Les Jokers sont revenus à hauteur et durant le reliquat de powerplay, Melin de loin contraint Pintaric à un nouvel arrêt.
 
Les Dragons repartent de l’avant mais les cergypontains font feu de tout bois quand ils parviennent à se projeter en contre et Yeo passe par la case prison quand il accroche Colin Delatour qui tentait de s’échapper en breakaway. Robert Baillargeon a bien une opportunité lors du jeu de puissance mais la boite jaune tient bien le coup et réussit le penalty kill. Le score n’évolue plus jusqu’à la deuxième pause.

Le début du vingt débute encore sur une domination rouennaise et, après 50 secondes de jeu, un cafouillage sous pression devant le but de Ylönen n’est pas converti par les jaunes. Plus tard, Chakiachvili de la droite tente un revers dans le panneau duquel le portier vert ne tombe pas.
 
Du coup les Jokers reprennent le bras de fer et Hämäläinen, puis Delatour suite à un nouveau départ éclair ou encore Nikita Shalei de loin butent tous successivement sur le mur slovène.
 
A l’approche de la 7^ème minute de jeu, les rouennais déjouent un peu et Sotnieks, derrière le net, fait trébucher Tomas Pardo. Chakiachvili a la mauvaise idée de contester la décision arbitrale et accompagne son coéquipier au cachot. Heureusement pour les normands, leur triangle défensif n’est pas vraiment mis hors de position par le jeu de puissance des verts. Perrenoud et Crozier trouvent tout de même le moyen de solliciter Pintaric, mais en angle il est imprenable. De façon un peu stupide alors qu’il ne reste que 2 secondes de pénalité à tenir, les Dragons sont punis pour un surnombre évitable. Vigners en est quitte pour aller croiser ses coéquipiers en prison. La surpopulation carcérale est de courte durée et le letton peut ensuite profiter de sa geôle en toute tranquillité. Son gardien ne sera pas beaucoup plus dérangé durant le temps de la pénalité sauf peut-être sur une tentative de Gueurif.
 

Photographe : © Bruno Gouvazé (archive)

Une fois au complet, Rouen termine fort mais ne parvient pas à se créer beaucoup d’occasions franches.  Kristensen a bien une opportunité parfaitement contenue par Ylönen à laquelle répond Shalei en angle mais Pintaric bloque lui aussi le disque.
 
Le gardien vert sauve les siens en fin de tiers sur un tir de Hardy-Perron à mi-distance suite à une remise en jeu. Les Jokers sont en mode hérisson mais tiennent bien le coup et auraient pu réaliser le casse du siècle quand, sur le gong, Barber qui s’était échappé sur la droite trouve la mitaine de Pintaric.

Finalement il y aura partage de points ce soir.

Le premier tir de la prolongation est à l’actif de Melin. Mais les 2 équipes le savent, en overtime la moindre perte de palet peut être fatale alors il y a peu de prises de risque et de tentatives. Chacun veut être certain d’avoir la meilleure fenêtre de tir possible avant de lâcher la rondelle.
 
Assez bêtement les rouennais commettent leur second surnombre du match à la mi-prologation. Quentin Tomasino s’acquitte de la substitution sur le banc des punis et Miika Elomo, le coach des Jokers demande son temps mort. Hélas pour lui, ses hommes ne parviennent à convertir le jeu à 4 contre 3. Le manque d’efficacité des Jokers en supériorité numérique les pénalise car ni Baillargeon ni Barber ne font trembler les filets. Pourtant ils n’en sont pas loin quand Barber décale Hämäläinen sur la gauche, mais la tentative du finlandais qui avait la cage ouverte trouve Pinatric qui réalise l’arrêt décisif.
 
Les deux équipes ne parvenant pas à ce départager, le public a le droit à la séance de tirs au but.