Battus à la surprise générale la semaine précédente à Brest, les Spinaliens étaient encore amoindris hier soir avec l’absence d’Hocevar (toujours blessé) et de Ouimet (suspendu). Pour Rouen, il fallait faire tourner pour préserver les joueurs des nombreuses échéances qui arrivent pour les Dragons. Cela laissait espérer un beau match entre deux équipes n’ayant rien à perdre !
Epinal, patinoire de Poissompré, Hockey Hebdo
Paul Haffemeyer et Fernando de Abreu le 07/01/2014 à 18:57
Arbitres : Mr Gremion assisté de Mme Boniface et de Mr Florentin
Buts : Epinal : ; 45.49 Jan Plch ; 46.49 Francis Meilleur (ass Benjamin Breault et Dominic Perna) Rouen : 13.15 Jonathan Janil (ass Antonin Manavian et Julien Desrosiers) ; 16.57 Juraj Stefanka (ass Julien Desrosiers et Yannick Riendeau) ; 30.17 Miroslav Guren (ass Janos Vas et Marc-André Thinel) ; 36.44 François-Pierre Guenette (ass Miroslav Guren et Yannick Riendeau) ; 51.14 Loïc Lamperier (ass Janos Vas) ; 59.46 Janos Vas (ass Dimitri Thillet et Miroslav Guren)
Pénalités
34 minutes dont 20 à Chauviere contre Epinal
78 minutes dont 10 à Gutierrez, Stefenka et Thinel et 20 à Benoit contre Rouen
1er TIERS
Trop juste. C’est sûrement ce qu’a dû se dire Hocevar à la suite de l’entraînement d’avant-match. En effet, ce dernier est entré sur la glace et s’est échauffé, au cas où il aurait de bonnes sensations pour ce match. Ca n’a malheureusement pas été le cas et l’habituel gardien spinalien est rentré frustré aux vestiaires.
Ravel garde donc la cage spinalienne et Girard, l’ex-Spinalien, la cage rouennaise.
Rouen remporte l’engagement et le match peut enfin commencer. Le premier tir du match est à mettre au crédit de Janil pour les Rouennais à 0’48, sans danger toutefois.
En revanche, l’arrêt de Ravel est plus impressionnant à 1’12 devant Desrosiers.
Pour Epinal, il faut attendre 2’54 de jeu et un tir de Breault non cadré, pour voir le premier tir.
Une première pénalité rouennaise vient donner de l’espoir au public présent en masse, mais c’était sans compter sur la bonne défense adverse et l’attaque spinalienne mal en point.
Après 6’06 minutes de jeu, Plch tire et cadre pour la première fois en faveur des Spinaliens, mais c’est bien capté par Girard. La seconde supériorité spinalienne sera, elle, de meilleure facture, avec un tir de Cacciotti qui passe de peu à côté, un tir de Chauvière à 6’53 dévié par Girard, ou encore une cage grande ouverte, quelques secondes plus tard, pour Perna qui ne cadre malheureusement pas son tir
Néanmoins, l’ouverture du score ne se fera pas tout de suite et Rouen revient à 5 contre 5. Ravel réalise un nouvel arrêt sur un revers de Lampérier à 11’29 puis sur un slap de Guren à 11’39.
Epinal muet sur ses trois premières supériorités, ce n’est en revanche pas le cas des Dragons. Sur leur première supériorité du match, Janil marque sur un slap puissant (0-1 à 13’15 en supériorité numérique).
Ce but démoralise un peu les Spinaliens pas vraiment en réussite depuis le début du match, et ce qui devait arriver arriva. Bien décalé par Desrosiers, Stefenka n’a plus qu’à pousser le palet au fond (0-2 à 16’57).
Photo : Fernando de Abreu
Ravel a retenu l'échéance...
Les Dauphins semblent démunis et sont incapables de garder le palet en supériorité. Après seulement 23 secondes de supériorité, Epinal se fait prendre le palet et les visiteurs partent en contre. Plch est obligé de faire une faute pour ne pas prendre le risque de prendre un troisième but et la partie se déroule alors à 4 contre 4 (18’44). Quel gâchis quand on sait qu’Epinal était en supériorité !
Peu après, Kuralt dévie un palet à quelques centimètres du poteau de Girard. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !
Le tiers se finit ainsi et le score est donc de 2 à 0 en faveur des Dragons de Rouen. Maladroits, malchanceux, les Spinaliens n’auront rien eu pour eux dans ce tiers malgré les occasions et les supériorités numériques.
2ème TIERS
L’engagement est donné et Rouen remporte une nouvelle fois celui-ci. Perna s’octroie le premier tir du tiers après 29 secondes de jeu, mais c’est sur le plastron de Girard.
Ravel rend la pareille quelques secondes plus tard devant Guenette, puis devant Stefanka (23’02).
Epinal n’arrive pas à construire du jeu, et s’en remet alors à de longues passes entre la défense et la ligne bleue adverse : sans succès.
Cacciotti se présente seul face à Girard, mais l’ex-Spinalien se couche bien et empêche le palet de rentrer. Les Spinaliens sont désormais dans un temps fort et la possession du palet en zone offensive se fait plutôt facilement, sans trouver la faille. Meilleur (25’01) bute sur Girard.
Alors en infériorité et sur un dégagement de la zone défensive rouennaise, Gutierrez vient percuter Ravel qui était sorti de sa cage pour prendre le palet dans le dos, envoyant le jeune back-up s’écraser sur la balustrade. Sanction immédiate pour l’attaquant visiteur : 2+10 ! (26’55).
Epinal n’arrive toutefois pas à tirer et à mettre la défensive rouennaise en danger, et Rouen peut tuer les deux pénalités. Affligeant après toutes ces occasions glanées en égalité numérique pour les Spinaliens !
Epinal semble tellement peu motivé et peu inspiré en supériorité, que Vas peut récupérer un palet en zone défensive et partir en contre-attaque. Une fois devant le gardien, il passe à Guren qui n’a plus qu’à pousser au fond et réduire l’espoir spinalien à peau de chagrin (0-3 à 30’17 en infériorité numérique). Incroyable !
Ravel réalise un arrêt solide devant Desrosiers , seul devant lui (31’30). Du coup, le moral est en berne côté spinalien et le jeu s’en ressent des deux côtés. Epinal n’est plus capable de pousser, n’y arrive pas, et Rouen ne propose rien non plus, inutile, puisqu’ils s’économisent pour les échéances et qu’ils mènent ce match sans problèmes.
Kuralt se présente seul face à Girard, mais une fois de plus le portier franco-canadien fait face avec justesse (34’00).
Sans pousser, Rouen enfonce le clou en power-play sur un tir de Guenette (0-4 à 36’44 en supériorité numérique).
Photo : Fernando de Abreu
Un match engagé...
Facile. Mais le coach spinalien n’abdique pas et tente un coup. Alors que Rouen est pénalisé pour un accrocher, Marciano demande à Ravel de sortir pour jouer à 6 contre 5. Après seulement 20 secondes de jeu, Stefanka est coupable d’une charge avec la crosse. Le public siffle, et le joueur slovaque est énervé et chambre le public spinalien en faisant des gestes avec sa crosse, la tapant contre la bande. La tension monte d’un cran. Il va s'assoir sur le banc des pénalités puis, au bout de quelques secondes (le jeu n'ayant toujours pas repris), se remet debout et va s'accouder sur la bande dos au public. Là, en le voyant, le public le siffle de plus belle. Le joueur ne retient alors pas ses nerfs et se retourne vers le public, fait des gestes, rigole au nez et ne demande qu'à faire monter la pression. Sanction immédiate de l'arbitre pour ne pas que la situation tourne au vinaigre : 10 minutes de méconduite en lui demandant d'aller directement au vestiaire et de ne pas rester sur le banc des pénalités en attendant que le tiers se termine.
D’ailleurs, aucun but ne sera marqué par les Dauphins en double supériorité lors de cette fin de période, pour changer.
3ème TIERS
Rouen gagne le palet et tue la double supériorité spinalienne, sans aucun mal.
Epinal semble toutefois beaucoup plus motivé pour ce tiers et les Spinaliens cherchent les solutions. Plch se retrouve avec le palet à quelques mètres du gardien, et n’a pas de solutions de passes. Qu’importe, le Slovaque légendaire d’Epinal dribble un, puis deux défenseurs rouennais, avant de glisser le palet sous les bottes de Girard (1-4 à 45’59). Enfin !
La patinoire s’enflamme lorsque moins d’une minute plus tard, c’est Meilleur qui déboule sur le côté gauche pour placer le palet dans la lucarne de Girard (2-4 à 46’49).
Tout Poissompré croit alors en un retour improbable. Garnier prend immédiatement un temps mort pour remobiliser ses troupes et ne pas tomber dans le piège spinalien qui se tendait à eux. Voilà un entraîneur qui visiblement a bien étudié les fins de matchs à domicile des Dauphins !
Les esprits s’échauffent et Chauvière et Benoit en viennent aux mains. Déjà bien engagée, les arbitres ne peuvent interrompre l’échauffourée. Une fois celle-ci terminée, les deux joueurs rentrent au vestiaire après 20 minutes de méconduite dans les poches.
Le jeu à égalité numérique tourne en faveur des Spinaliens qui y croient, mais le comble de ce match est qu’en supériorité, Epinal n’y arrive pas.
Rouen tue le suspense quelques minutes plus tard avec un but tout en facilité. Vas, derrière le but, fait mine d’aller sur la gauche mais remet le palet sur Lampérier placé devant Ravel qui ne regardait pas au bon endroit, afin de pousser le palet au fond des filets (2-5 à 51’14).
C’est là qu’Epinal peut se mordre les doigts de ne pas avoir réussi à marquer en supériorité …
Meilleure tente une nouvelle fois sa chance, sans réussite (45’05).
Le match se termine sur un faux rythme et Rouen parvient à marquer un dernier but anecdotique quelques secondes avant la fin du match.
Un match sans grande saveur, où les Spinaliens n’y ont cru que quelques minutes dans le dernier tiers et où les Dragons n’ont pas eu besoin de forcer et d’user de leurs forces pour battre une pâle équipe spinalienne.
Photo : Fernando de Abreu
Girard habitué de l'interview Vosges Télévision
Alors que retenir ?
Pour Rouen, il est à noter le match de bonne facture de Girard. Peu en réussite lors de la finale de Coupe de la Ligue face à Chamonix, ce dernier s’est largement réveillé lors de ce match malgré les nombreux rebonds dangereux non exploités par les Dauphins.
La défense, ensuite, est vraiment solide. Si Epinal, pourtant 3ème équipe la plus efficace de la ligue en power-play, n’a pas réussi à marquer en 11 supériorités et plusieurs 5 contre 3, c’est en grande partie grâce à la défense rouennaise (qui a d’ailleurs marqué un but en infériorité).
En revanche, l’état d’esprit de cette équipe laisse vraiment à désirer. On ne compte plus les longues discussions des joueurs avec l’arbitre à chaque arrêt de jeu pour discuter de telle ou telle décision. Il en va de même pour les changements douteux, surnombre, etc. Sans parler de mauvais coups portés sur les Dauphins (et sanctionnés par des prisons) alors que cette équipe n’a vraiment pas besoin de tout cela pour remporter ces matchs.
Pour Epinal, la bonne prestation également de Ravel. Ce dernier encaisse certes 6 buts, mais il faisait face à une défense spinalienne amoindrie et à la meilleure attaque de la ligue. Le back-up d’Hocevar a réalisé des arrêts solides et a su gérer son match, mieux que face à Amiens deux semaines auparavant.
Il y a également le mental, qui a permis aux Dauphins de revenir dans le match en marquant deux buts coup sur coup au début du dernier tiers.
Malheureusement, c’est à peu près tout pour les satisfactions …
En effet, le power-play a été catastrophique (aucun but en 11 supériorités) malgré plusieurs 5 contre 3 en leur faveur. La défense a été également un peu légère, avec Ouimet suspendu et un Leroy dont personne ne sait ce qu’il advient. Face à Rouen, cela ne pardonne pas.
L’arbitrage également a été de bonne facture. Les supporters rouennais diront que je précise cela car Rouen a reçu plein de pénalités, ce n’est pas le cas. Monsieur Gremion a été très impartial lors de ce match et si Rouen a reçu tant de pénalités ils ne peuvent en vouloir qu’à eux-mêmes. La fatigue a certainement beaucoup joué avec un match de finale Coupe de la Ligue deux jours plus tôt pour les Dragons.
Epinal jouera son prochain match jeudi face à Briançon pour le compte de la 10ème journée de championnat en retard. Pour sa part, Rouen enchaîne les matchs et jouera dès mardi à domicile face à … Briançon également, en demi-finale de coupe de France.