Avec un effectif complet et un moral au beau fixe, Grenoble, leader de Magnus, recevait des Lyonnais en quête de points dans une patinoire Pôle-Sud à guichets fermés.
| Photographe Laurent Lardière | Gervais ajoute un nouveau but pour les BDL | Le Chouinard des surfaces
Six petites secondes, c'est le temps qu'il aura fallu aux Grenoblois pour ouvrir le score, pour le plus grand plaisir des 3500 spectateurs présents ce soir à Pôle-Sud. Le temps pour le capitaine de Grenoble de gagner l'engagement, de se faire servir par Sivic plein axe et de lancer victorieusement sur un Macrez surpris par la soudaineté du geste. (1-0)
Lyon va alors proposer deux-trois actions dangereuses dont une barre transversale trouvée par Trefny à 2'20, dans une rencontre marquée par le très grand nombre de tirs de part et d'autre et des sorties de zones assez rapides ponctuées de jeu de mouvement. La configuration paraît globalement la même que lors des rencontres précédentes.
A 11'16, Chouinard, encore lui, gagne sa mise en jeu dans la zone offensive et place le palet au fond après une remise de Petit pour un doublé qui tranquilise Grenoble. (2-0)
Tandis que les deux gardiens font le métier, Lessard va écoper d'une pénalité 2'+10' logique pour une charge contre la bande évitable, à 14'08, mais le jeu de puissance lyonnais, qui paraît assez consistant, ne va pas trouver la faille et tromper Zajkowski, très solide ce soir, lequel peut également compter sur des arrières qui l'aideront efficacement.
Le paradoxe de la soirée voit des Lyonnais très performants pour porter le danger sur la cage de Zajkowski, avec des sorties de zones bien exécutées et des accélérations à mi-glace intéressantes, mais la finition laisse totalement à désirer avec un nombre de lancers à côté, bloqués par la défensive, ou qui voient le palet aller directement sur le gardien grenoblois, dont il ne s'agit pas de diminuer le mérite ce soir mais bien de souligner qu'il n'a pas eu beaucoup de très gros arrêts, malgré le nombre élevés de lancers sur lui (28). Le plus étonnant est le manque de joueurs en vue du côté des Lions, en dépit d'un effectif de qualité...une caractéristique peu courante pour nous dans les rencontres de Magnus.
Au final, Grenoble mérite d'être devant mais un but lyonnais en première période n'aurait pas été anormal vu le nombre d'occasions des joueurs du Rhône.
Tirs 12/11 Grenoble
Engagements 13/8 Grenoble
Lyon au Fourvière et au moulin
La seconde période voit Lyon dominer Grenoble en nombre d'occasions, et multiplier les maladresses, gaffes, bévues et boulettes devant la cage d'un excellent Zajkowski. Un surnombre contre Grenoble envoie Lyon en jeu de puissance à 26', mais les minutes filent et sont confuses et maladroites de part et d'autre.
Le milieu de période est caractérisé par de grosses occasions, comme celle de Bouchard qui manque le centre-tir à 28'20, ou encore Chapuis qui échoue sur le gardien après un décalage qui semblait enfin permettre un duel intéressant, à 29'20.
Le jeu s'étire et on se demande encore plus comment aucun but n'est marqué, surtout après un nouveau 1x1 de Sivic qui perd un face-à-face particulièrement dangereux face à Macrez dans son match.
Pourtant, à 29'52, une passe éclair de Chouinard, encore lui, trouve ce même Sivic qui a tout le temps de croiser son tir pour tromper Macrez et créer un écart significatif. (3-0)
Lyon décide alors de prendre un temps mort, à 35', et la fin de période, plus équilibrée, voit les visiteurs poursuivre la série d'occasions manquées, tandis que Chouinard manque de fort peu un duel remporté par un Macrez séduisant, à 36'.
Tirs 16/8 Lyon
Engagements 12/10 Lyon
| Photographe Laurent Lardière | Lyon bute sur la défense grenobloise | Gervais, j'en veux !
La troisième période donne l'impression que les Grenoblois laissent davantage venir des Lyonnais, toujours incapables de transformer la moindre occasion.
Faisant l'essentiel du jeu, les Lions sont toutefois en baisse de rythme et, comme lors des deux périodes précédentes, ils laissent filer Grenoble qui va se procurer une double occasion, par Treille, à 43'.
Tandis que les deux équipes jouent moins rapidement, une pénalité lyonnaise à 49'51 va se payer cash avec Gustafsson, très individualiste ce soir, qui lance sur Macrez, Gervais, bien placé, n'a plus qu'à pousser au fond à 50'01. (4-0)
On pense alors se diriger vers un blanchissage grenoblois malgré les très nombreuses occasions de l'adversaire, mais Laberge va enfin parvenir à réduire le score, à 52'55, sur un service de Gadoury, avec un palet qui trouve la lucarne de Zajkowski qui n'a rien à se reprocher dans l'affaire. (4-1)
Un poteau de Lafrance, au terme d'un joli contre conduit avec Perret, à 57'40, souligne que le score n'est peut-être pas définitif.
C'est une nouvelle pénalité lyonnaise, à 58'20, qui va permettre à Grenoble d'enfoncer un peu plus le voisin lyonnais, avec un but assez proche du précédent, Gervais inscrivant son doublé après un palet qui revient sur un lancer de Tartari, à 59'42.( 5-1)
Tirs 14/10 Grenoble
Engagements 14/10 Grenoble
Conclusions
L'amateur de hockey, qui a assisté ce soir à cette rencontre, a sans doute, comme nous, perçu un paradoxe. Celui de voir l'explication se terminer à 37/33 tirs pour Grenoble, avec un score très large pour les Isérois. Certes, Zajkowski, à .926 cette saison, a proposé, sur sa lancée de Coupe de la Ligue, une excellente prestation, ne concédant pas le moindre but évitable, certes la défensive grenobloise et particulièrement les arrières ont fait le métier (seconde défense de Magnus derrière Angers), mais tout de même. Avec un seul but en 33 tentatives, Lyon peut évoquer la faute à pas de chance mais ce manque de réussite caractérise la saison à .091 de réussite aux tirs qui fait des Gônes l'une des formations les plus faibles de Magnus dans ce domaine. C'est d'autant plus paradoxal que l'effectif lyonnais compte nombre de fines gâchettes qui semblaient toutes, ce soir, en manque total de réussite pour ne pas dire en manque de gaz. Mais que se passe-t-il ? La réponse pourrait se trouver dans l'utilisation intensive des deux premiers trios qui, à la différence des jeunes de l'effectif qui ne mettent jamais un pied sur la glace, paraissent fortement émoussés. Certes, les joutes de Magnus sont intenses et l'on ne peut aligner un quatrième trio comme cela, mais quand vous vous trouvez à 4-0, pourquoi ne pas envoyer vos jeunes en préservant ainsi le risque de blessures mais également la fatigue inutile de vos joueurs cadres ? Tandis que Martel, ce soir, a fait gambader les Lamirault et Chapuis, les jeunes Lyonnais sont restés cloués au banc toute la soirée. Si l'on va plus loin dans le résultat de ce soir, qui s'inscrit dans une série de mauvaises performances lyonnaises dont une défaite cinglante dernièrement à domicile face à Caen, il ne reste guère que la fatigue et donc un problème de sollicitation des joueurs clefs pour expliquer cette situation puisque l'équipe se crée les occasions et que donc le fond de jeu est visible. Se créer 33 tirs face à Grenoble est une excellente performance en soi....on voit bien ici le paradoxe de la soirée...
Autre questionnement moins immédiat ce soir, le problème du second gardien à Lyon. Si Macrez venait à se blesser, l'absence de Kristin, dont on a pas encore bien compris dans les médias si elle était définitive, pourrait poser un sérieux problème car l'expérience du très jeune Lyant aurait ses limites.
| Photographe Laurent Lardière | Zajkowski tiens la maison grenobloise | Avec l'effectif dont il dispose, Lyon paraît, sur cette rencontre et au-delà de l'adversaire grenoblois de valeur ce soir, en panne d'efficacité dans la finition, et si c'est bien, comme nous le supposons, la fatigue des titulaires et l'utilisation des trios qui explique ce manque de tranchant, il importe d'y remédier le plus vite possible sous peine de rejoindre une queue de classement, synonyme de maintien, qui se situe à deux points seulement.
Du côté de Grenoble, on pourra trouver de multiples satisfactions qui sont, une nouvelle fois, l'excellente prestation du gardien et une solidité défensive qui a fait la différence, non sans oublier les 5 buts ! Côté critiques, seul le nombre de tirs concédés pose problème car, s'il permet à Zajkowski de s'illustrer une nouvelle fois, laissez 33 tirs à un adversaire plus coriace en playoffs et vous n'aurez normalement pas qu'un seul but à déplorer. Ceci étant, vu la richesse de l'effectif et la capacité de cette équipe à se dépasser lorsque l'enjeu est bien présent, comme ce fut le cas à Méribel, vous avez, ni plus ni moins, que l'un des favoris au titre de champion de France. Sans doute Grenoble ne dispose-t-elle pas d'une grosse marge par rapport à ses poursuivants directs au classement de Magnus, sans doute est-il trop tôt pour parler de titre, mais avouons que, Coupe de la Ligue en poche, les joueurs de Martel peuvent considérer l'avenir avec optimisme et aborder la fin de saison avec un capital confiance qui fait souvent la différence dans le classement final de saison régulière.
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