Un tout petit point les sépare au classement avant le coup d’envoi. Pour Strasbourg et Grenoble, l’enjeu est de taille. L’Etoile Noire, forte de ses récents succès face à Gap et Morzine et du point gagné en prolongation à Dijon regarde vers le haut et peut espérer décrocher une bonne place au milieu de tableau. Pour Grenoble, l’objectif est de ne pas se laisser doubler par les Alsaciens et de retrouver au plus vite un rang digne de leur effectif. Le match aller s’était soldé par une victoire 4-2 des Isérois, mais la machine des Brûleurs de Loups s’est depuis enrayée avec seulement cinq points glanés sur leurs dix dernières rencontres. En cas de défaite d’Epinal et de Chamonix, la septième place est en jeu...
Arbitres : Mr Hauchart assisté de Mrs Furet et Caillot
Buts : Strasbourg : ; 33.10 Sébastien Trudeau (ass Jan Pardavy et Elie Marcos) ; 36.48 Jan Pardavy (ass Cody Carlson et Elie Marcos) Grenoble : 10.37 Luc Tardif (ass Nicolas Antonoff et Jordann Perret) ; 58.37 Yorick Treille (ass Mitja Sivic et Baptiste Amar) ; 70.00 Mitja Sivic
Pénalités
33 minutes dont 5+20 à Trudeau contre Strasbourg
12 minutes contre Grenoble
Lignes Strasbourg
1ère ligne : Trudeau/Marcos/Pardavy [Carlson-Suchanek]
2ème ligne : Cibula/Lyall/Correia [Turcotte-Stritz]
3ème ligne : Bourgaut /Dufournet/Burgert [Cesnek-Cruchandeau]
4ème ligne : Baeumlin/Michel/Bourguignon
Lignes Grenoble
1ère ligne : Charland/Petit/Lafrance [Antonoff-Gervais]
2ème ligne : Sivic/Treille/Le Blond [Amar-Selan]
3ème ligne : Tardif/Perret/Bedin [Crossman]
4ème ligne : Delemps/Baylacq/Joffre
Absents : Lessard, Tartari
Les Brûleurs imposent leur loi
Toby Lafrance donne d’emblée le coup d’envoi des hostilités en manquant de peu la reprise au second poteau d’une passe de Stéphane Gervais (0’28). L’attaquant canadien se signale encore dans la foulée, mais son break est contrecarré par une belle intervention de Carlson. Hiadlovsky est rapidement mis à contribution, comme sur cette frappe de la bleue de Amar stoppée entre les jambières (2’57). Strasbourg réplique par un superbe lancer de Cruchandeau arrêté in extremis du bout de la botte par Antoine Bonvalot, titulaire ce soir (3’17).
Photographe : Claude Ares (archives)
Le début de match est très engagé avec une énorme envie de part et d’autre. Il se caractérise des deux côtés par des sorties de zone de qualité suivi de rushs rapides avec très peu de déchet technique. Le gardien slovaque des jaunes et noirs s’interpose à nouveau sur une échappée de Bedin (4’43) et un revers à bout portant de Leblond (6’38).
L’Etoile Noire a aussi de réelles occasions d’ouvrir la marque. Cibula, servi depuis la bande, se retrouve seul dans l’enclave et a tout l’espace pour ajuster Bonvalot (9’01). Mais ce sont les Brûleurs de Loups qui vont scorer les premiers. Tardif conclue au second poteau un contre rondement mené (0-1 à 10’37, assisté de Nicolas Antonoff et Jordan Perret).
La pression s’accentue sur la cage locale, Hiadlovsky repousse du bras un essai de Mitja Sivic dans l’axe (11’02). Lyall écope de la première prison pour obstruction sans que le power play isérois ne se montre menaçant (11’10). C’est de retour à cinq contre cinq que Bedin touche le poteau (13’36).
La fin de période voit les Strasbourgeois respirer un peu plus avec des pertes de palets et des revirements des deux bords. Stéphane Gervais part deux minutes sur le banc pour obstruction (15’02) mais le jeu de puissance peine là aussi à s’installer, les jaunes et noirs balancent à fond de glace sans réussir à récupérer. Trudeau, sur une entrée de zone, signe la dernière tentative sérieuse du tiers. Légèrement excentré, il a le temps de viser mais son tir passe au-dessus (18’51).
Tirs cadrés : 12/9 Grenoble
Engagements : 9/9
L’Etoile Noire s’y soustrait et passe devant
Après une élégante démonstration de patinage artistique de la fille de huit ans de Vladimir Hiadlovsky, la lutte sans merci reprend ses droits. Trudeau s’offre deux chances (20’30) avant qu’Antonoff rate une cage ouverte (21’19). Selan est puni pour une obstruction (23’50), sans conséquence pour son équipe.
Revenu au complet, Bedin contourne Hiadlovsky par devant mais manque le dernier geste malgré l’espace béant qu’il s’est ouvert (28’54). Carlson de la bleue atteint la jambière de Bonvalot (29’58), action immédiatement suivie d’un contre grenoblois, que Selan isolé au deuxième poteau, ne peut concrétiser.
Photographe : Christophe Moreau (archives)
Tandis que les Brûleurs de Loup semblent davantage maîtres du palet, de nombreux revirements laissent pas mal d’espace à l’Etoile Noire, qui va ainsi finir par niveler la marque. Suite à une sortie de zone perfectible des visiteurs, Trudeau s’empare de la rondelle à l’entrée de leur camp et trouve une splendide lucarne (1-1 à 33’10, assisté de Jan Pardavy et Elie Marcos).
Grenoble remet un coup d’accélérateur, notamment sous l’impulsion de Leblond qui réessaie du revers (34’03). Mais passée une minute de flottement consécutif à leur égalisation, les jaunes et noirs reprennent le momentum jusqu’à la fin du tiers. Dufournet dans le slot loupe de peu la reprise d’une passe de Bourgaut (34’53). Correia franchit la frontière grenobloise et alerte Pardavy complètement seul de l’autre côté qui shoote hors-cadre (36’18). L’immarcescible attaquant slovaque va néanmoins avoir rapidement l’occasion de se racheter. Carlson, intercepte de la main le palet au milieu de la patinoire, et après un rush fulgurant offre le but à son expérimenté compère de ligne (2-1 à 36’48, assisté d’Elie Marcos).
Avec une prison de Turcotte pour faire trébucher (38’01), les Isérois ont déjà l’opportunité de revenir avant la fin de la période, mais Charland bien placé se heurte au plastron de Hiadlovsky (38’22) et les Strasbourgeois parviennent par deux fois à se dégager.
Correia, idéalement lancé en break, inaugure le dernier vingt en perdant son duel face à Bonvalot (41’54). Stritz envoie un puissant slap depuis l’aile grâce à une belle combinaison de passes de Marcos et Pardavy (44’13). Charland dans le slot (45’38) puis Marcos dans l’alignement (47’50) touchent la botte de leurs gardiens adverses respectifs.
Charland se rend ensuite coupable d’une charge incorrecte (49’12), laissant de l’air à Correia qui cherche de près la faille dans la carapace Bonvalot (49’16). Cesnek s’escrime à débloquer son compteur but en Magnus d’un slap dans les bottes du jeune gardien français (50’12). En infériorité numérique, les Grenoblois s’offrent un contre par l’intermédiaire de Lafrance qui butte sur un Hiadlovsky toujours dans son match (50’44).
Photographe : Patrick Farina (archives)
Un brassage général éclate après une charge contre la bande de Trudeau sur Nicolas Antonoff qui reste un moment à terre. L’ailier canadien est contraint à l’expulsion par l’arbitre et son équipe récolte une pénalité majeure à tuer. Turcotte et Amar reçoivent tous les deux une pénalité mineure pour dureté (50’53).
Les Strasbourgeois finissent ainsi par se retrouver de longues minutes en désavantage numérique, d’abord à cinq contre quatre puis à cinq contre trois lorsque Suchanek aggrave la note par une charge avec la crosse (52’42). Entre temps, Lyall s’échappe et Gervais lance dans le plastron de la ligne du hors-jeu (51’27). En supériorité, les Brûleurs de Loup sont en place mais ne trouvent pas de solutions. Sentant le moment crucial pour égaliser, Jean-François Dufour prend son temps mort (53’38). Rien n’y fait, le pourtant plus mauvais penalty kill de la Ligue est irréprochable. La défense, portée par un Vladimir Hiadlovsky des grands soirs, à l’image de cette déviation de la mitaine face à Treille plein axe (53’58), plie à de nombreuses reprises mais ne rompt pas. En infériorité du moins. Après une incursion dangereuse de Cibula et une nouvelle explication musclée des différents protagonistes (57’40), les Grenoblois arrachent de justesse la prolongation. Ils remportent un duel sur l’aile contre la bande en zone alsacienne et Yorick Treille s’en va battre Hiadlovsky de près (2-2 à 58’37, assisté de Mitja Sivic et Baptiste Amar).
Dans les dernières secondes, les Isérois perdent le palet dans leur camp, mais la deuxième ligne locale n’arrive pas à en profiter.
A l’instar de la rencontre, la quatrième période est équilibrée avec des tentatives de Burgert (66’11) et de Correia dans le masque de Bonvalot (67’50) côté Strasbourgeois, et de Charland sur un engagement (66’31) et d’Antonoff (66’36), neutralisées respectivement par la mitaine et la botte du portier slovaque, côté Grenoblois. Un surnombre des Brûleurs de Loups (68’40) et une prison de Gervais pour dureté (69’15) confèrent de précieuses secondes en supériorité numérique à l’Etoile Noire pour tuer le match, mais l’organisation du jeu de Pardavy et le bombardement en règle de Carlson ne peuvent rien contre un Antoine Bonvalot particulièrement concentré. Il faudra donc en venir à la séance de fusillade.
Les snipers grenoblois finissent par se mettre en avant :
Félix Petit glisse le palet entre les jambes de Hiadlovsky.
Correia rate sa feinte entre les bottes.
Sivic part légèrement excentré, couche le gardien et envoie au fond.
Carlson, après une feinte de tir, score du revers.
Charland trompe Hiadlovsky d’une feinte sur la gauche et marque à droite.
Les Brûleurs de Loups l’emportent de justesse au terme d’une rencontre d’une grande intensité physique (les deux équipes ont joué à quatre blocs) et riche en rebondissements.
L’Etoile Noire a montré ce soir qu’elle reste sur une pente ascendante avec du jeu créé en attaque et une défense sérieuse tout au long du match. Vladimir Hiadlovsky a livré une prestation de grande qualité, jusqu’à ce qu’il passe complètement à côté de la séance de tirs aux buts, exercice dans lequel il excelle pourtant d’habitude. Malgré la cinquième défaite en autant de dépassement du temps réglementaire, cette abnégation reste de bon augure avant le rendez-vous déterminant de mardi prochain en demi-finale de coupe de France à Angers.
Les Brûleurs de Loups, après un bon démarrage au premier tiers-temps, ont paru à court de solutions par la suite. Leur première ligne notamment ne paraît pas jouer au niveau qu’on pourrait attendre de leurs CV, bien qu’ils se soient rattrapés de belle manière pendant les tirs aux buts. A l’inverse, leur second bloc propose des lancers plus dangereux. Grenoble pourra confirmer cette bonne performance dès le mardi 7 janvier à domicile face à Gap.
*** : Antoine Bonvalot, Vladimir Hiadlovsky
** : Mitja Sivic, David Stritz, Elie Marcos, Jan Pardavy
* : Yorick Treille, Jordan Perret
Hommes du match
Yorick Treille et Vladimir Hiadlovsky
Réactions Daniel Bourdages
« Un match énorme, beaucoup d’énergie. C’est un peu drôle parce qu’on tue les prisons à trois contre cinq pendant trois minutes et au bout du compte ils viennent égaliser à cinq contre cinq. Mais on dépense beaucoup d’énergie à jouer à trois contre cinq, peut-être qu’il nous en a manqué dans les deux dernières minutes. Il faut rester positif, si on veut continuer à gagner, on ne commencera pas à dire qu’on a fait un mauvais match parce qu’on a perdu. Il faut être réaliste. C’est dur à avaler, sauf qu’il faut mettre le doigt sur le bobo et non pas à côté. Ce soir Strasbourg a fait un match énorme. Grenoble s’en sort bien, ils le savent. C’est un mini hold-up je dirais, surtout compte tenu de la troisième période, de la prolongation et du cinq contre trois à la fin. »
HH : Comment expliquez-vous cette série de défaites en prolongation ?
« Je trouve qu’on joue pas mal en prolongation. Contre Dijon, c’est peut-être la seule occasion qu’ils ont eu et ça a été la bonne. Des fois c’est en penaltys comme ce soir. C’est vrai que les équipes qui ont beaucoup de bons techniciens, à quatre contre quatre avec la grandeur de la glace, ça peut aider, c’est moins dense. Je n’ai pas vraiment de réponse, c’est un exercice qu’il faut qu’on continue à pratiquer. »
HH : Ce soir vous avez parfaitement défendu en infériorité, mais les statistiques (avant match) vous placent dernier au classement en penalty kill (75,90%)...
« J’ai regardé les buts qu’on a donnés en pk. On n’a pas d’excuses, mais quand on les regarde, qu’on les revoit, beaucoup de ces buts-là, je pense au but contre Morzine par exemple, on prend deux buts, un c’est à la fin de la pénalité, c’est un tir frappé de la ligne bleue sur un joueur, il est seul dans la zone, donc ce n’est pas un jeu installé... On le travaille tous les jours pourtant. Peut-être il faudra le travailler d’une façon différente, avec plus de pression. Je le fais beaucoup style power play, PK, on joue... Il faudrait peut-être faire une compétition entre eux, en respectant à fond les consignes. Il faut serrer la vis à ce niveau-là, mettre plus de concentration, plus d’attention là-dessus aux séances d’entrainement. »
D'ailleurs pour moi on peut même conserver tout l'effectif mais rajouter un soupçon de réussite ;)
canada a écrit
le 05/01/2014 à 20:33
mr bourdages en ce debut d'annee, j'ai ce voeux a vous formuler:
j'espere que la saison prochaine vous aurez toujours a l'etoile noire un homme que j'apprecie beaucoup et qui est un exemple sur la glace comme en dehors. mr jan pardavy respect a vous pour tous ce que vous avez donner au hockey et le plaisir de vous voir jouer a 41 ans.
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