Dans le dernier mois crucial avant le début des play-offs, l’Étoile Noire de Strasbourg recevait l’entente Mont-Blanc, dans le cadre de la 19ème journée. Les pronostics allaient bon train dans un match qui s’annonçait facile pour les Strasbourgeois, face à la dernière équipe du championnat. Facile? Que nenni ! L’Avalanche a pris ce match avec sérieux et a su créer la surprise en s’imposant ce soir à l’Iceberg 3 à 1, dans un match frustrant pour les jaunes et noirs.
Arbitres : M. Fabre assisté de M. Courgeon et Loos
Buts : Strasbourg : ; 43:10 Julien Burgert (ass Paul Bradley et Maxime Mallette) Mont-Blanc : 15:09 Etienne Croz (ass Clément Masson et Jeff Clarke) ; 38:03 Numa Besson (ass Johan Chang et Clément Masson) ; 59:55 John Sullivan (ass Clément Masson et Jeff Clarke)
Pénalités
17 minutes dont 5 à Dufournet contre Strasbourg
18 minutes contre Mont-Blanc
Photo : Christophe Moreau
Ca ne veut pas rentrer ...
Le match est entamé tout doucement par les deux équipes. Assez naturellement, le jeu prend place en majorité devant les buts de l’Avalanche, car les Strasbourgeois sont confiants et prennent d’assaut la défense adverse très repliée. Burgert y va d’un beau tir, suivi peu de temps après par le capitaine, Marcos, puis de Cayer, très bien servi par Tarantino, mais chaque fois le palet rate la cage de peu ou cogne contre le gardien. L’avantage de la défense compacte de l’entente Mont-Blanc se trouve dans les contres : ils défendent solidement, l’Étoile Noire attaque, inscrit quelques tirs, entreprend quelques actions, en vain, puis la défense s’empare du palet et fonce en direction du but de Hiadlovsky. Le scénario se répète ainsi, à en devenir fade. L’Avalanche se construit des occasions, rares mais considérables, en surprenant la défense, parfois à 3 contre 2, à l’image de l’offensive de Clarke, qui donne les premières sueurs froides au public strasbourgeois.
Le trafic est important devant le gardien du Mont-Blanc, mais les joueurs qui tentent de lui masquer la vue ne suffisent pas à le déstabiliser lors des slapshots, ce qui lui permet de tout parer. Le premier powerplay strasbourgeois est offert par Wiktorsson, pour obstruction. Mais la “malédiction” du powerplay plane toujours au-dessus de Strasbourg, et ils n’arrivent pas à concrétiser. Ce n’est pas faute d’essayer : Cayer envoie un tir puissant depuis la bleue, qui rebondit sur Buysse, Tarantino s’en empare et tire du poignet. Il s’en faut d’un cheveu mais le palet passe à côté.
À 14’43, Cibula va cirer le banc des pénalités, procurant là le premier powerplay aux hommes de Lepers. L’efficacité ne se fait pas attendre : le premier tir, après 26 secondes de supériorité numérique, suffit à marquer. Le palet tourne bien jusqu’à la crosse de Masson, posté derrière le but, qui centre à Croz juste devant les cages, lequel n’a plus qu’à l’envoyer avec force à la droite du portier Strasbourgeois. Contre toute attente au vu du nombre de tirs et du temps passé dans chaque zone, ce sont donc les visiteurs qui ouvrent la marque, comme pour punir l’Étoile Noire de ses occasions manquées.
Le premier tiers-temps s’achève sur le constat inquiétant d’un manque de réussite des Strasbourgeois. Les tirs sont pourtant là, les occasions se construisent, mais quelques ratés viennent noircir le tableau. Alors qu’ils apparaissaient comme des adversaires faciles, les joueurs de l’entente Mont-Blanc arrivent à surprendre et prennent l’ascendant, ébranlant les certitudes strasbourgeoises.
Face-offs : 13 - 10 pour Strasbourg
Tirs : 18 - 8 pour Strasbourg
Photo : Christophe Moreau
L'étoile noire, un genou à terre ...
La seconde période commence plus mollement encore. Quelques allers-retours poussifs rythment cette période sans saveur. Assez rapidement, la tension psychologique monte d’un cran, à l’inverse de la vitesse du jeu. Ceci débouche sur des pénalités de part et d’autre, et les joueurs se retrouvent à 4 contre 4. Comme en première période, la majorité du jeu est dans la zone de l’Avalanche, mais l’assurance affichée par les Strasbourgeois en début de rencontre a disparu. Cela entraîne un jeu déstabilisé par des maladresses. Bien sûr, l’Étoile Noire monte en attaque et sollicite la défense adverse, mais les passes qui n’arrivent nulle part et les entrées de zone laborieuses ne mènent à rien. Le niveau affiché sous les yeux du public strasbourgeois n’est pas comparable aux prouesses dont ont été capables les jaunes et noirs dans les gros matchs récents. Par deux fois en supériorité, les Strasbourgeois mitraillent le portier de l’Avalanche, qui repousse absolument tout. Ils ne parviennent pas à concrétiser le jeu de puissance, et la crispation liée à ces déconvenues, match après match, est palpable.
Le jeu poursuit son cours, un peu plus équilibré, comme si les joueurs de l’Avalanche étaient dynamisés par leur avance au score. Du côté de l’Étoile Noire, force est de constater que la passe au centre ne fonctionne pas : les Strasbourgeois ne se trouvent pas lors de ces actions, et le palet finit plus souvent dans la crosse d’un défenseur.
Des pénalités viennent troubler la continuité du match, et souvent s’annulent, quand chaque camp a un joueur en prison. C’est ainsi qu’à un moment où les Strasbourgeois sont en supériorité, ils perdent l’avantage sur un cinglage de Cesnek, ce qui ramène les deux équipes à 4 contre 4. Dans ces conditions, à 38’03, l’entente Mont-Blanc parvient à monter en attaque, et Chang s’empare d’un palet disputé et tire une première fois contre le portier Strasbourgeois. Besson attrape le palet au rebond et le fait immédiatement glisser sous Hiadlovsky, inscrivant par là le second but et creusant significativement l’écart, juste avant le retour au vestiaire.
En cette fin de seconde période, l’Étoile Noire prend l’eau. Un beau jeu sans réussite au début du match s’est transformé en jeu simplement maladroit. L’avalanche enfonce un peu plus le clou et conforte son avance.
Face-offs : 11 - 10 pour Strasbourg
Tirs : 13 - 9 pour Strasbourg
Photo : Christophe Moreau
2ème victoire à l'extérieur pour mont-blanc
La dernière période commence en fanfare pour les joueurs du Mont-Blanc, bien décidés à ne plus laisser échapper ce match. Dès 40’40, la première attaque est lancée, et se termine par la pirouette de Cocar qui trébuche et tombe au fond des filets de Hiadlovsky ! Rapidement, les Strasbourgeois se retrouvent à nouveau en supériorité, mais cette fois-ci, avec succès. Pour la première fois en 4 matchs, l’Étoile Noire retrouve sa force de frappe en powerplay, et de belle manière : à peine 8 secondes suffisent à Bradley pour se saisir du palet à la bande, l’envoyer puissamment en direction du but, et la légère déviation par la crosse de Burgert permet à ce tir de passer juste à côté du gardien, abasourdi, pour un but splendide. Les hommes de Bourdages reviennent donc à une unité de retard sur l’Avalanche, et tout est encore possible. Le but de Bradley/Burgert redonne de l’élan à un moment capital, mais cet élan sera très court, car 6 secondes après, l’arbitre appelle une pénalité de match à l’encontre de Dufournet pour piquage. Cette punition implique que l’Étoile Noire joue à 4 pendant 5 minutes, bridant ainsi l’avantage psychologique acquis avec le but. La tâche défensive sera compliquée par une autre pénalité, double mineur cette fois, à l’encontre de Cesnek. Mais les 3 joueurs restants défendent vaillamment, et, bien que le palet tourne convenablement entre les crosses de l’Avalanche, peu de tirs sont inscrits pendant cette période, et Hiadlovsky se montre audacieux sur certains arrêts particulièrement épineux.
Avec la remontée au score des Strasbourgeois, l’incertitude quant à l’issue de ce match fait éclore des tensions. Chaque fin d’action se termine en accrochage devant les cages, d’un côté comme de l’autre.
Aussitôt les pénalités terminées, le jeu retourne s’installer durablement dans la zone de l’Avalanche, et le bombardement de Buysse reprend de plus belle. Cependant, les joueurs de l’entente Mont-Blanc s’acharnent à défendre et à maintenir leur but d’avance, et plus le temps défile, moins le mur de défenseurs semble franchissable. À 54’10, une échauffourée éclate entre Clarke et Mallette, ramenant le jeu à 4 contre 4. Dans les dernières minutes, l’Étoile Noire ne parvient pas à trouver la solution. La plupart du temps, les entrées de zone se limitent à un attaquant qui envoie le palet contre la bande du fond et une course pour aller le récupérer.
À 58’22, le coach strasbourgeois appelle un temps mort pour peaufiner la stratégie de l’ultime chance, en retirant le gardien pour faire monter un 6ème attaquant sur la glace. Seulement, même à 6, cela ne fonctionne pas et aucun tir n’est inscrit dans cette situation. En revanche, les hommes de l’Avalanche bataillent ferme pour subtiliser le palet et l’envoyer de loin vers la cage vide. Les deux premières tentatives passent à côté, mais la troisième est la bonne. À 59’55 Sullivan signe ainsi la victoire de son camp sur le score final de 3-1.
Face-offs : 16 - 11
Tirs : 12 - 8 pour Strasbourg Le match s’achève donc sur la deuxième victoire de Mont-Blanc cette saison. Le constat est atterrant côté strasbourgeois, pour une équipe qui a su battre Angers, Grenoble, Amiens, et tenir Rouen en haleine ! Est-ce à dire que le match de ce soir ne valait pas la peine d’être joué à fond? Ce n’était pas l’avis des joueurs de l’Avalanche, dont le sérieux a été justement récompensé.
La déception est tangible dans l’Iceberg, et la dégringolade au classement continue. Se donner pleinement lors des gros matchs est une caractéristique des bonnes équipes, mais savoir jouer chaque match sérieusement en est une autre. À 7 matchs de la fin de la saison régulière, il est impératif de grappiller des points à chaque match, à commencer par celui contre Dijon, dès vendredi prochain.
La plaine d’Alsace n’a pas été à la hauteur des sommets du Mont Blanc.
Hommes du match :
Strasbourg : Petrilainen
Mont-Blanc : Buysse
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