Grenoble s’affiche d’emblée en patron
Il ne fallait pas arriver en retard à l’Aren’ice ce soir. Dès la première mise en jeu les grenoblois se jettent sur les palets comme des morts de faim et pressent à tout-va pour étouffer les franciliens. La stratégie est payante avant la fin de la première minute de jeu.
Kyle Hardy, sur la gauche, intercepte la relance tentée par Alex Barber et sert immédiatement Christophe Boivin resté sur la ligne de but. Le néo isérois trouve dans le slot un autre ex-rouennais, François Beauchemin qui fusille Sebastian Ylönen (0-1, 00.39).
Ce départ canon ébranle un peu les Jokers qui subissent. Dans la minute suivante, sur une nouvelle action chaude, c’est à plat ventre que Sebastian Ylönen repousse une tentative de près de Aurélien Dair.
Il faut attendre 3 minutes pour voir enfin le premier tir cergypontain, à l’actif de Philéas Perrenoud, mais Matija Pintaric qui garde le but grenoblois ce soir repousse bien sans que personne ne puisse exploiter le rebond. Malgré cette banderille posée par les locaux, les visiteurs dominent.
Pourtant sur un palet chipé à la bleue, Barber s’offre un duel avec Pintaric mais le portier slovène ne se laisse pas tromper par le revers de l’américain. Les Jokers viennent de laisser passer une grosse opportunité de revenir à hauteur. Cela a au moins le mérite de galvaniser un peu les cergypontains qui connaissent un petit temps fort mais Christopher Theodore, idéalement démarqué dans le
slot, ne cadre pas et Pintaric repousse les quelques occasions qui suivent.
Une fois l’averse passée, les Brûleurs de loups reprennent le contrôle du
puck et Ylönen doit s’employer sur un missile de Hardy. Sur l’action suivante, de la jambière, il sauve les siens face à Boivin, encore servi de près.
Le deuxième tournant du tiers intervient quand Aleksi Hämäläinen, en zone neutre, commet un cinglage, tout aussi inutile que maladroit, sur Jarod Hilderman (08.20). La saison dernière, les BDL étaient les plus performants en
powerplay. Il ne leur faut pas longtemps pour démontrer qu’ils n’ont pas perdu la main.
Comme à l’entrainement, Jordon Southorn dans l’axe sert Beauchemin dans le cercle gauche lequel remet dans le cercle opposé pour Boivin qui trompe le gardien qui tentait de refermer la porte (0-2, 08.56).
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Les affaires des Jokers semblent mal engagées et peu après Ylönen demande à sortir, peut-être une alerte blessure mais le club refusera de communiquer sur la question à l’issue du match. Quoi qu’il en soit c’est Olivier Richard qui se voit confier la cage pour la fin de la rencontre et il ne va pas chômer.
Il commence par jouer de malchance et par encaisser un but moins d’une minute après être monté sur la glace.
Sur une nouvelle attaque de Grenoble, Charles Schmitt de la droite envoie une diagonale dans le slot où Loïc Farnier arrive lancé. L’attaquant pousse le puck vers le but, la trajectoire aérienne semble déviée par un défenseur, mais de toute façon termine au fond du but (0-3, 10.52). Les visiteurs ont fait le trou.
On ne voit pas comment Cergy va pouvoir se sortir du guêpier et du défi physique imposé par les grenoblois. C’est pourtant sur un excès d’engagement, une vilaine charge avec la crosse de Beauchemin sur Tyler Welsh, qu’ils se remettent en selle (12.29). Le jeu en supériorité numérique n’était pas le fort des Jokers l’an dernier mais là ils convertissent rapidement le
powerplay.
Patrick Coulombe travaille pour Barber qui trouve Perrenoud au cœur de la boite grenobloise. Avec sang-froid, le jeune attaquant contrôle et enchaine pour mystifier Pintaric (1-3, 13.35).
Cette réduction de l’écart redonne du baume au cœur des verts mais les blancs ne relâchent pas leur emprise. Les Jokers passent alors une période compliquée quand Hämäläinen part en prison pour une charge contre la balustrade avec la crosse sur Théo Gueurif son ex-coéquipier (16.34). Les 2 minutes de punitions sont chaudes devant la cage de Richard et ça brasse un peu avec la tension qui monte. Les franciliens plient mais ne rompent pas malgré les gros lancers de Hardy.
Le jeu se poursuit sans grosses opportunités de part et d’autre à l’issue du
penalty kill, mais alors que tout laisse penser que les 2 équipes vont en rester là pour le premier acte, le sort s’acharne sur les Jokers. Sur un lancement de jeu transversal, le palet est envoyé vers Coulombe qui compte bien le jouer après le rebond contre la bande, sauf que le juge de ligne involontairement renvoi du patin le disque dans le sens opposé.
Bien heureux de cette passe décisive Hugo Nogaretto part en breakaway et va tromper Richard (1-4, 19.45).
Les cergypontains n’avaient pas besoin de cela et rentrent au vestiaire avec 3 longueurs de retard face à un adversaire qui les domine dans tous les secteurs de jeu, y compris au nombre de tirs cadrés (6-14).
Les Brûleurs de loups corsent l’addition
De retour sur la glace, les franciliens essaient de revenir à la marque et Daniels Gorsanovs allume le premier pétard mais Pintaric veille au grain. En patrons, les BDL ripostent par un missile de Hilderman obligeant Richard à l’arrêt. La bonne volonté est là pour les cergypontains mais c’est dur de franchir le rideau blanc. Kalle Myllymaa sollicite en vain Pintaric sur un rebond.
Après 4 minutes, alors que Grenoble contrôle le jeu, sur un revirement Barber oblige le portier isérois à repousser de l’épaule mais personne n’est suffisamment près pour exploiter le palet que le gardien n’avait pu maitriser.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Dans la minute suivante, c’est Sacha Treille qui perd son face à face avec Richard alors qu’il était parti dans le dos de la défense verte. Le palet semble bruler les palettes franciliennes qui ne parviennent jamais à le garder très longtemps. C’est donc assez logiquement que Grenoble aggrave le score.
Alexis Binner trouve Nicolas Deschamps dans le coin gauche, ce dernier remisant dans le slot pour ce diable de Hardy qui ajuste Richard d’un beau tir sur réception (1-5, 31.21).
Les iserois n’entendent pas en rester là et construisent inlassablement leur large succès.
Comme sur une action travaillée à l’entrainement, Nogaretto sert Hardy vers de coin droit lequel remet en retrait pour Adel Koudri dont le one-timer surpuissant trompe Richard (1-6, 36.47).
Le deuxième tiers aura vu les Jokers tenter de revenir mais surtout les Brûleurs de loups enfoncer un peu plus le clou.
Nombre de tirs cadrés de la période (10 pour les Jokers – 13 pour les BDL).
De la tension, de la frustration et un but de chaque côté
Le dernier tiers débute globalement comme le précédent s’était terminé. Grenoble contrôle le
puck et, à sa perte, presse toujours haut pour le récupérer rapidement. Le quadrillage de la zone neutre est impeccable. Pour couronner le tout, les isérois font preuve d’une efficacité clinique et froide qu’ils démontrent après 4 minutes de jeu. Cergy tente et Welsh a une grosse opportunité quand il arrache le puck à la défense adverse et va défier Pintaric lequel gagne le duel.
Cette action se retourne cruellement contre les Jokers. Schmitt remonte le palet et sert Treille sur la gauche qui retrouve Dair dans le slot, lequel fusille Richard (1-7, 44.39). Un sacré retour de manivelle conduit à tombeau ouvert.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Rien ne semble vouloir tourner rond pour les Jokers gagnés par une certaine frustration. La tension monte un peu sur la glace et peu après Binner et Barber se chamaillent ce qui leur vaut un passage par la case prison (46.25).
Les contacts sont de plus en plus appuyés entre les deux équipes et un peu plus tard c’est Vincent Melin qui est chassé en prison pour une dureté sur Dair (50.37). Une fois encore la boite défensive verte réussit à tuer la pénalité.
Grenoble semble entrer dans une forme de gestion et Cergy qui ne baisse pas les bras pousse mais de façon brouillonne. Peu après, Sayam Limtong a néanmoins une belle occasion mais ne parvient pas à réduire l’écart. Le jeu est moins fluide et plus tendu. Les provocations sont multiples et à ce petit jeu Hilderman finit lui aussi sur le banc des punis alors qu’il commençait à en découdre avec Melin (56.18).
Les Jokers en profitent et bonifient immédiatement l’avantage numérique.
Perrenoud et Hämäläinen jouent derrière le but pour ressortir la rondelle pour Danick Bouchard, lequel atomise Pintaric (2-7, 56.27). Le score en restera là à l’issue d’un tiers où les franciliens surent cadrer 7 tirs contre 3 pour les BDL.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Avec cette large victoire Grenoble réussit sa rentrée et peut préparer l’esprit léger la réception des Aigles de Nice mardi prochain. Pour les Jokers, ce n’est pas l’ouverture de championnat qu’ils ambitionnaient. Quelques motifs de satisfaction toutefois pour les cergypontains, un powerplay qui a bien fonctionné et un jeu en box-play plutôt solide. A noter aussi le Baptême du feu de Arthur Holstein (16 ans) qui enregistrait sa toute première apparition en ligue Magnus. Pour les Jokers dès mardi il faut se déplacer chez les Spartiates de Marseille, un très sérieux challenger.