En raison de la finale de la Coupe de France à Bercy, deux rencontres de la 20ème journée de Magnus sont avancées. Rouen, leader du championnat rend visite à Grenoble, pendant que ses deux poursuivants s'affrontent au Haras : les Ducs d'Angers (3ème) acceuillent les Gothiques d'Amiens (2ème).
Arbitres : Monsieur Bliek assisté de Messieurs Dehaen et Durand
Buts : Angers : 28"51 Brian Henderson (ass Juho Jokinen et Daniel Carlsson) ; 35 Pierre-Luc Laprise (ass Thiery Poudrier et Eric Fortier) ; 38"45 Jonathan Bellemare (ass Lauri Lahesalu et Michael Irani) ; 59"38 Pierre-Luc Laprise Amiens : ; 32"49 Pavel Kowalczyk (ass Paul Deniset et Martin Tomasek) ; 5"17 Paul Deniset (ass Grégory Beron et Martin Tomasek)
Pénalités
6 minutes contre Angers
8 minutes contre Amiens
Les effectifs sont pratiquement au complet seuls les juniors Primout pour Angers et Bault pour Amiens manquent cette rencontre de haut de tableau.
Un avant goût de playoffs.
Vitesse, physique, intensité, envie, précision,... difficile de qualifier ce premier tiers de haut niveau. La preuve est l'absence de pénalité entre les deux équipes. Les joueurs sont là pour jouer, développer leur jeu et les acteurs se respectent et acceptent les mises en échec sans brocher.
Photographe : Franck Salot
Dès la 30ème seconde le grand Tomasek se retrouve à terre après une charge impressionnante de Baluch, le match est lancé, le ton est donné. Sur l'action suivante Fortier teste Thomson qui doit s'employer avec difficulté sur deux nouvelles tentatives de Bellemare. Les Angevins pressent haut et les Amiennois font le dos rond. Kevin Hecquefeuille est l'élément salvateur de cette équipe et permet plusieurs fois des sorties de palet propres pour quitter la zone défensive. C'est sur une de ces montées que Tomasek sur la gauche adresse un slap puissant sur Aubry qui détourne de la jambière gauche, mais le palet arrive dans la crosse de Deniset, qui marque dans un filet vide (0-1 à 5'17). Coup de tonnerre sur le Haras, sur la première action Amiennoise, les visiteurs font preuve de réalisme et profitent de la première erreur défensive Angevine, car Deniset était bien seul pour reprendre ce rebond !
Loin d'être décontenancé par ce but, les Angevins continuent leur travail de sape. Un premier bloc physique, accrocheur mettant une grosse pression sur les défenseurs Amiennois, un deuxième bloc très rapide et plus technique avec Jonathan Bellemare en chef d'orchestre et une troisième ligne qui ne laisse pas plus de répit à son adversaire avec un Brian Hendersson motivé face à son ancien club. C'est avec ces ingrédients qu'Eric Fortier trouvera le poteau de Thomson, et Pierre Luc Laprise sera privé de son but lorsque le gardien Amiennois plein d'expérience se couchera de tout son corps alors que le palet filait tout doucement dans le but Amiennois.
Les attaques Gothiques sont timides et reposent uniquement sur des contres : les attaquants Amiennois misent sur leur vitesse pour battre une défense Angevine plus lente. En fin de tiers, Poudrier et Pazak sont à la lutte au milieu du terrain, le coup d'épaule du petit Angevin destabilise le centre Amiennois qui finit dans la balustrade et met plusieurs minutes à se relever touché à l'épaule.
20 minutes décisives
Le premier tiers de haute facture n'a pas fatigué les joueurs qui redémarrent le second sur le même rythme, pendant 10 minutes les Amiennois acceptent la domination Angevine et tentent de se projeter en contre dès qu'ils ont l'occasion. C'est ainsi que Béron s'offre un tête à tête avec Aubry. Le portier Angevin remportant ce "one to one". Son vis à vis est tout aussi bon, puisque Thomson est beaucoup sollicité mais répond avec brio sur le slap de Manavian depuis la ligne bleue ou les deux tentatives de Belanger décalé par Bellemare.
Photographe : Franck Salot
Mais à force de reculer les Amiennois vont voir revenir les Angevins. Sur une nouvelle sortie de zone intelligente de Carlsson, le défenseur Angevin trouve Jokinen à la ligne bleue, la feinte de passe et l'accélération du 76 des Ducs fait la différence et lui permet de s'approcher du filet de Thomson mais d'attirer également le défenseur Amiennois avant de faire la passe à Hendersson seul en retrait. L'internationnal français ne rate pas l'occasion et trouve la lucarne de Thomson pour l'égalisation Angevine (1-1 à 28'51). Le but fait mal aux Amiennois qui peinent alors à sortir le palet alors que les Angevins tentent d'accélérer le jeu. A la 31ème minute, première pénalité de la rencontre, Petit part sur le banc des bannis et les Angevins prennent encore plus de risque pour prendre l'avantage.
La passe de Bellemare est interceptée par Deniset qui part en contre, bien soutenu par Kowalczyk qui sent la bonne occasion. Le meilleur buteur du championnat attend le premier geste de Simon Lacroix revenu en défense pour adresser une passe à Kowalczyk, celui réalise une reprise splendide dans la lucarne droite d'Aubry (1-2 à 32'49").
Tout est à refaire pour les Ducs, mais l'attente sera moins longue, Poudrier sollicite une nouvelle fois Thomson qui lache un rebond coupable juste devant lui, Pierre Luc Laprise, plus prompt que quiconque, reprend le palet pour faire trembler les filets (2-2 à 35'00).
Baluch en prison, ce sont les Angevins qui souffrent sur le jeu en supériorité des Gothiques, mais à la fin de la pénalité Bellemare récupère le palet seul à la ligne bleue pour buter sur Thomson lors d'un nouveau un contre un. Le capitaine Angevin doit s'en vouloir et se rachète deux minutes plus tard, bien trouvé par Lahesalu, le 45 Angevin adresse un petit slap en bas du filet sur lequel Thomson ne peut rien (3-2 à 38'45).
Les Angevins viennent de faire la différence en marquant 3 fois en 10 minutes, mais 1 seul but de différence n'est pas suffisant face à des Amiennois très efficaces.
Gérer ou attaquer ?
En ne menant que d'un but dans un match important pour la deuxième place, mais également à 72 heures d'une finale de Coupe de France à Bercy, la situation des Angevins est délicate, d'autant plus que la rencontre est haute en intensité depuis 40 minutes et la fatigue commence à se faire sentir.
Photographe : Franck Salot
C'est sans doute le banc conséquent des Angevins qui fait la différence à ce moment de la partie avec 7 défenseurs et 12 attaquants qui jouent, les Ducs parviennent à prendre l'ascendant physiquement dans la partie et si le pressing est moins important sur le porteur du palet, le positionnement très haut des défenseurs Angevins empêchent les Amiennois de mettre en place un jeu leur permettant de revenir au score. Les attaques des Ducs sont moins risqués, le soutien des défenseurs moins important, mais surtout le jeu est plus simple : passe - tir et rebond si possible.
Pour les Amiennois, le lancement des attaques est compliqué et manque de vitesse et disponibilité, conséquence le palet est souvent intercepté et les Amiennois sont poussés à la faute. Hecquefeuille, Bachet et Tomasek iront en prison pour 3 cinglages...
Ce sont généralement ces situations si particulières qui font basculer les matchs serrés comme celui-ci, néanmoins sur cette rencontre, les gardiens réalisent un très bon match et que ce soit les 3 infériorités numériques Amiennoises ou les 2 infériorités Angevins; ce sont bien les défenses qui vont prendre le pas pour laisser le suspens jusqu'à la fin de la rencontre. En fait seule la sortie de Thomson pour donner un 6ème joueur sur la glace va permettre de faire évoluer le résultat... pour Angers, Pierre Luc Laprise récupère le palet le long de la ballustrade et s'offre une cage vide à 20 secondes du terme de la rencontre (4-2 à 59'36).
En définitive, cette rencontre s'annonçait comme un avant goût de playoffs entre 2 équipes aux objectifs simples la finale de Magnus. Si l'on pouvait douter de l'engagement des Angevins 3 jours avant leur finale de Coupe de France, il n'en fut rien, ce match semble la parfaite répétition avant l'objectif numéro 1 fixé par le président des Ducs d'Angers. Et puisque tout va ensemble, la prestation de Peter Aubry semble confirmer que les dernières semaines délicates sont définitivement derrière lui, les attaquants Angevins n'ont jamais semblé aussi en forme et les trios semblent définitivement bien s'entendre. Reste toujours la défense qui semblait si efficace en début de saison qui peine par moment à se mettre au niveau de l'ensemble de l'effectif.
Du côté des Gothiques, la prestations des Amiennois ne fait plus de doutes sur le retour en haut du championnat de l'équipe d'Antoine Richer. Les recrutements de Deniset et Tomasek permettent à Pazak de ne pas supporter tout le poids de l'attaque. Paul Deniset s'affirmant par ailleurs comme un très bon chasseur de buts, reste à confirmer cela sur plusieurs saisons à Amiens (et c'est peut être cela le plus dur être conservé par Amiens...!). En défense, Kevin Hecquefeuille est le défenseur offensif dont les Gothiques avaient besoin permettant à Bachet de rester sur un travail plus défensif où il excelle. Ajoutons à cela les valeurs sûres Roussel, Kowalczyk ou les prometteurs Beron et Claireaux, assurement les Gothiques ont une carte à jouer dans ce championnat, à eux de le confirmer sur la glace et de façon plus régulière.
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