Les gapençais laissent entendre, dès l’engagement, qu’ils ne se sont pas déplacés dans le val d’Oise pour faire de la figuration. Ils s’approprient le palet et sollicitent plusieurs fois Sebastian Ylönen, le portier vert. Une fois l’averse passée, les Jokers mettent le nez à la fenêtre et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne font pas semblant. Sur une nouvelle phase de jeu où les Rapaces continuent à tenter crânement leur chance, le
puck est perdu et Théo Gueurif lance magnifiquement en diagonale Robert Baillargeon qui s’échappe dans le dos de la défense. Heureusement pour les visiteurs, l’attaquant américain perd son face à face avec Gaëtan Richard, son ex-coéquipier de la saison dernière, qui garde la cage haut-alpine ce soir (02.15).
Premier avertissement sans frais pour les Rapaces mais la punition arrive très vite derrière. Après le sauvetage de Richard, le palet reste en fond de territoire dans la défensive des blancs. La bataille pour s’arroger la conservation de la rondelle tourne en faveur des franciliens.
Gueurif la ressort sur la gauche pour Emils Gegeris qui, un peu à l’image d’un jeu de puissance, joue au à toi/à moi avec Raphaël Faure positionné plein axe. Le défenseur cergypontain finit par voir une fenêtre de tir et lâche un gros « lancer » aérien qui surprend le gardien (1-0, 02.30). Avec ce but, Faure brise l’égalité, inscrit son deuxième but de la saison et déclenche le «
lancer de peluches » au profit du Secours populaire sur le glaçon francilien.
Les Rapaces sont piqués au vif et réagissent immédiatement A la suite de la remise en jeu, Sébastien Rohat qui s’est bien démarqué sur la droite dans le dos de la défense verte, est bien servi et peut remettre impeccablement pour Loïc Coulaud dans le slot mais Ylönen a le dernier mot dans le duel. Peu après le portier reste toujours aussi solide face à une tentative de près de Jordan Mugnier (03.19).
Les Rapaces ne fermant pas le jeu, la partie reste ouverte. Les haut-alpins frisent néanmoins la correctionnelle quand le filou de Gegeris lit bien le jeu de relance des défenseurs blancs et intercepte le palet pour aller s’offrir un face-à-face avec Richard qui ne se laisse pas avoir par la feinte du letton et préserve son but (03.42).
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Photographe : © Bruno Gouvazé (archives) |
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Les 2 équipes se livrent un plaisant
mano a mano avant que les Rapaces n’obtiennent le premier
powerplay de la rencontre. Le très rapide Paul Joubert part le long de la balustrade avant d’être sèchement bloqué de la hanche au pied du banc les Jokers par Faure. Les officiels y voient un «
faire trébucher » et le défenseur francilien va faire un tour au cachot. Il faut reconnaitre que, mis à part 2 tentatives de loin à l’actif de Chad Langlais, le jeu en
box play de Cergy contrarie bien le
powerplay de Gap et la pénalité est tuée sans trop d’encombres.
Une fois au complet, les Jokers repartent dans le bras de fer et, vers la 8
ème minute de jeu, Aleksi Hämäläinen, de loin, met en difficulté Richard. La réponse des Rapaces ne se fait pas attendre car moins d’une minute plus tard c’est Axel Tarabusi, lui aussi de loin, qui oblige Ylönen à l’arrêt.
A l’approche de la 12
ème minute, les gapençais se mettent dans la panade et, il faut le reconnaitre, ne sont pas vernis non plus. Alors qu’ils sont en attaque, quand ils perdent le
puck, Olegs Sislannikovs laisse trainer sa crosse devant les patins de Gage Torrel lancé plein gaz lequel ne modifie pas sa trajectoire et ne retient pas sa chute non plus. A l’issue du beau plongeon de l’américain, le letton doit purger sa peine sur le banc des punis. Le début de jeu de puissance francilien est intéressant et Gueurif est privé d’un but par Richard qui continue à faire le job.
Le tournant du tiers intervient peu après quand, suite à une belle mise en échec défensive des gapençais, Joubert est lancé dans le dos du bloc adverse mais, au terme du
breakaway, son tir fracasse la transversale. Le palet reste toutefois en jeu et dans les crosses haut-alpines. Aussi le jeune attaquant, bien servi dans le slot où la défense des Jokers n’est pas encore replacée, se voit offrir une seconde chance mais cette fois c’est la botte de Ylönen qui l’empêche d’égaliser. Dommage pour Gap qui manque le coche en désavantage numérique car peu après Cergy convertit le
plowerplay.
Hämäläinen décale Torrel, plein axe, qui fait feu immédiatement. Richard ne peut que repousser et alors qu’il se dispute le palet avec un Alex Barber bien actif devant l’enclave, la rondelle qui restait libre sort latéralement et profite à Gegeris venu à la rescousse (2-0, 13.29).
Avec ce but, les Jokers assomment un peu les Rapaces qui semblent moins dans le coup pour finir un tiers dont les cergypontains prennent le contrôle. La dernière grosse occasion sera donc logiquement à leur actif mais Richard fait l’arrêt sur Philéas Perrenoud.
Comme au démarrage du premier vingt, les gapençais partent d’emblée à l’attaque, portés par la volonté de rapidement revenir dans le match, et Teemu Loizeau oblige Ylönen à jouer du gant d’attrape. Là encore, les pensionnaires de l’Aren’ice ne tardent pas à répondre. A l’approche de la 2
ème minute de jeu, ils bénéficient d’une pénalité différée, le jeune Sayam Limtong étant chargé illicitement contre la balustrade en fond de territoire. Le gardien vert regagne son banc et, sans s’affoler, les franciliens conservent et fond tourner le palet. Au bout de 40 secondes, ils finissent par avoir pitié de l’arbitre qui reste désespérément le bras en l’air et inscrivent à 6 contre 5 le 3
ème but.
Cette fois c’est Faure qui joue la rampe de lancement sur la gauche où il trouve Baillargeon lequel, d’un coup d’œil, voit Hämäläinen esseulé dans le slot qu’il sert. Le finlandais a le temps de contrôler et d’ajuster le gardien (3-0, 22.29).
Avec ce but, les Jokers creusent l’écart et entrent ensuite dans un gros temps fort où ils enchainent les occasions. Hämäläinen puis Torrel ont de belles opportunités mais l’action la plus chaude intervient après 8 minutes de jeu quand Limtong, du cercle droit, lance à la cage. Richard s’interpose mais le palet non contrôlé qui roule sur son épaule retombe dans son dos. Tout le monde croit au but mais dans un incroyable réflexe il se retourne et empêche le franchissement de la ligne.
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Photographe : © Bruno Gouvazé (archives) |
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De l’autre côté, les banderilles posées par les Rapaces sont trop rares et globalement peu dangereuses pour le gardien vert. Le match est plutôt propre mais après la mi-tiers un chapelet de petites fautes est relevé ce qui aboutit à une succession de jeux en unités spéciales. C’est d’abord Yohan Coulaud qui accroche Eliott Bourgoin qui venait déjà de se créer une précédente occasion. Le jeu de puissance francilien s’installe mais est plutôt bien contenu et, suite à une perte de palet probablement évitable en zone neutre, Hämäläinen ne peut que faire trébucher Romain Gutierrez bien parti pour se faire la malle dans le dos de tout le monde. Durant le jeu à 4 contre 4 qui s’en suit, Baillargeon bénéficie encore un face-à-face avec Richard mais le gardien en sort encore vainqueur. Une fois Coulaud de retour au jeu, c’est Sislannikovs qui bute sur Ylönen pendant le reliquat de supériorité numérique gapençaise.
Alors que les Jokers vont tuer la pénalité et renouer avec un jeu à 5 contre 5 les haut-alpins leur offrent un nouvel avantage numérique quand Baillargeon, encore très actif ce soir, passe devant Richard qui est jugé coupable d’un «
faire trébucher » sur l’attaquant américain. Si le nouveau
powerplay francilien est encore bien contenu, Vincent Melin trouve quand même le moyen de lâcher un missile que stoppe Richard.
Une fois la discipline retrouvée de part et d’autre, la domination territoriale des Jokers reprend face à des Rapaces qui ne jouent que par à-coup et partent parfois à l’attaque la fleur au fusil. Ce qui devait arriver se produit, ils cèdent encore après un revirement.
Torrel lance Barber et Hämäläinen qui partent à 2 contre 1. L’américain sur la droite fixe le défenseur et sert le finlandais sur la gauche lequel ne se fait pas prier pour inscrire un nouveau but (4-0, 38.12).
Les Jokers sont tout sourire mais tardent un peu à redescendre de leur nuage.
36 secondes plus tard Y. Coulaud profite du flottement et, du fond de sa zone de défense, remonte la rondelle sur la gauche face à une défense un peu apathique. Il contourne la cage de Ylönen et rabat le puck au pied du poteau (4-1, 38.48).
Les franciliens sont prévenus il ne faudra pas se relâcher pour la suite du match.
Les haut-alpins ne sont vraiment pas dans les bonnes grâces des dieux du hockey ce soir. Sur une de leurs attaques, Melin fait le ménage aux abords de la cage et Correia est aux premières loges pour le vérifier. Les officiels retiennent une charge avec la crosse sur le
top scorer gapençais à l’encontre du défenseur cergypontain.
Non seulement, les Rapaces ne convertissent pas les situations qu’ils se procurent en avantage numérique mais, sur un pressing en zone neutre, Gegeris leur chipe le puck et s’échappe sur l’aile gauche. Il se recentre dans le cercle et, malgré un angle plutôt fermé, trouve le moyen de fusiller Richard au-dessus de l’épaule (5-1, 43.47).
Les gapençais ne baissent pas la tête et repartent l’attaque face à la jeune garde cergypontaine qui monte de plus en plus souvent sur la glace.
L’abnégation des haut-alpins est alors récompensée quand Langlais gagne le palet en fond de territoire et le ressort pour Nathan Cal qui lance à la cage. A priori, Sislannikovs qui faisait partie de la mêlée devant Ylönen touche le palet et se voit attribuer le but (5-2, 45.44).
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Photographe : © Bruno Gouvazé (archives) |
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Les Rapaces se font sanctionner une nouvelle fois quand Mugnier qui tombe sur la glace fauche involontairement par derrière Tristan Crozier qui ne l’a pas vu venir. Verdict : punition de 2 minutes pour coupage.
Pour couronner le tout, les Jokers convertissent le powerplay sur un beau one-timer de Gegeris bien servi par Hämäläinen (6-2, 47.08). Avec ce but le letton redonne une large avance aux siens et s’offre un triplet.
Les 2 équipes continuent à jouer ce qui est agréable car avec les espaces le palet va d’un camp à l’autre. Paul Nassivet se procure un face-à-face avec Ylönen mais le gardien prend le dessus.
Qu’à cela ne tienne, sur la remise en jeu gagnée par Bostjan Golicic le jeune Cal décoche un missile sol-air qui fait mouche en pleine lucarne (6-3, 53.01).
Les Jokers s’amusent dès qu’ils le peuvent et tentent de marquer sur des combinaisons avec des jeux en triangle mais en vain. De leur côté les Rapaces qui n’ont plus rien à perdre poussent mais trouvent toujours Ylönen. A la sirène les verts ont le sourire.
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Photographe : © Olivier Benard (Archives) |
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Avec cette victoire les Jokers font une bonne opération vis-à-vis d’un concurrent direct dans le peloton de queue. Ils n’auront pas le temps de savourer longtemps car dès dimanche ils vont défier les Bruleurs de loups de Grenoble à Polesud. Pour les Rapaces, la soirée est décevante et il leur faudra être beaucoup plus constant dans le jeu pour la réception des Spartiates de Marseille car ce n’est pas en jouant sur courant alternatif qu’ils pourront facilement renverser les phocéens.