C’est Yorick Treille qui va allumer la première mèche. L’international français chauffe la plaque de Riopel d’un bon lancer du poignet (0’36). Les Rouennais rentrent toutefois mieux dans la partie en faisant le jeu.
Manavian, de la bleue, prend un bon slap que Zajkowski a du mal à repousser, ce dont profite Lampérier qui bonifie le rebond (1-0/3’29/Lampérier ass. Guenette et Manavian).
Le danger va continuer à s’accentuer sur les cages grenobloises. Charland, dans une position qu’il affectionne, manque d’un rien la cage et le break (5’22). Les Dragons maintiennent la pression dans la zone adverse, le palet naviguant dangereusement dans la zone décisive mais la défensive iséroise arrive tant bien que mal à dégager la rondelle (5’45). La première prison du match à l’encontre de Groulx va permettre aux Brûleurs de Loups de se montrer dangereux à leur tour.

Photographe : Pascal Longuemare

Sivic, à l’image de son but inscrit lors de la finale de Coupe de la Ligue, va tenter la même chose mais Riopel a bien retenu la leçon et ferme parfaitement la porte avec ses bottes (7’37). Sur l’engagement, les Rouennais sont proches de l’interception, mais au contraire Gustafsson garde le contrôle du puck. Cela provoque un déséquilibre défensif immédiatement exploité par Lafrance qui décale imparablement Petit au second poteau, lequel conclut en cage vide (1-1/7’47/Petit ass. Lafrance et Gustafsson).
Grenoble se montre réaliste en marquant sur son premier power play. La réaction normande ne se fait pas attendre. Groulx lance Guenette sur la droite qui centre devant la cage pour Lampérier. Ce dernier ne peut conclure puisqu'accroché illicitement par un adversaire. Au contraire de Grenoble, Rouen ne se montre que trop rarement dangereux en supériorité et pourtant Grenoble se fait sanctionner plusieurs fois et va jouer quasiment toute la seconde partie du tiers en infériorité.
Le jeu est toujours trop statique, voire prévisible, et trop peu de tirs sont pris pour venir inquiéter le bloc défensif. Et puis, quand la pression se fait sentir, Zajkowski déplace la cage de manière discrète, quatre fois en première période, sans que cela ne soit sanctionné ! Comme sur ce missile de Groulx, bien décalé sur la droite, que le cerbère relâche avant qu’un mouvement de cage complètement volontaire interrompt l’action de but (15’03).
La frustration va bientôt disparaître grâce à Charland qui, de la pointe, met toute sa rage dans son shoot qui transperce la muraille suédoise (2-1/15’33/Charland ass. Desrosiers et Coulombe).
Grenoble est à nouveau sanctionné et, cette fois, d’une pénalité majeure suite à une vilaine charge de Lessard à l’encontre du remuant Leveillé (16’29). Le Rouennais semble sévèrement touché et met plusieurs minutes avant de pouvoir regagner le banc quelque peu sonné. Les Dragons vont pouvoir terminer la période en supériorité et avoir l’occasion de se détacher. Le jeu s’installe durablement dans la zone adverse mais soit une crosse adverse ou une mauvaise passe gâche cette opportunité de se détacher.
Rouen ne tire pas bénéfice de cette situation et Chouinard, sur une incursion, fait briller Riopel d’un lancer rapide dont il a le secret (17’45). Le tiers se termine mais il restera 1’31 à tuer en début de seconde période pour les Isérois.

Rouen conclut ce premiers tiers en tête d’un petit but. Seulement. L’indiscipline grenobloise, pour le moment, permet à Rouen d’avoir l’emprise sur le match mais, sur leur seule supériorité, les Brûleurs n’ont pas laissé passer leur chance, contrairement à Rouen qui éprouve des difficultés dans cette phase de jeu malgré le but de Charland.

Tirs: 15 Rouen / 6 Grenoble
Face off: 15 Rouen / 11 Grenoble

Le jeu reprend donc à cinq contre quatre. Manavian a une bonne chance mais son lancer balayé est bien bloqué par Zajkowski.
Sur la fin de pénalité, Petit va toucher le poteau sur un contre en deux contre un qui refroidit la patinoire (21’25). Le jeu s’équilibre et Grenoble va presser de plus en plus haut. Rouen éprouve des difficultés à ressortir proprement le palet mais cela libère aussi des espaces.

Photographe : Pascal Longuemare

Comme sur cette longue transversale vers Lampérier qui repique dans le cercle gauche et slappe vers Zajkowski qui stoppe (26’30). Mais ce sont bien les Grenoblois qui sont les plus entreprenants dans ce tiers. Lafrance fait chauffer la mitaine de Riopel en bonne position (29’54). Face à ce pressing, Rouen se fait pénaliser et doit subir un long cinq contre trois. Grenoble n’a qu’une bonne chance par Bouchard, entre les cercles, mais Riopel lui montre qu’il est très en forme actuellement (33’22).
De retour à cinq, les Dragons vont réagir un peu, à l’image de ce slap ras glace de Janil que Zajkowski, masqué, détourne de la botte de façon heureuse (36’00). Une mauvaise pénalité de Lacroix va, cette fois, donner à Grenoble l’avantage de terminer en supériorité le tiers et de, pourquoi pas, égaliser.
La meilleure chance sera pour Rouen, en trois contre deux. Lampérier remet sur Guenette en retrait dans l’axe, il fixe bien le rempart, mais ce dernier est impeccable et permet à son équipe de rentrer avec un seul but de retard (39’35).   

Après avoir tué cinq minutes à cheval sur le premier et second tiers, Grenoble est revenu fort et a fait le forcing pour recoller. Le pressing incessant des attaquants grenoblois a fortement gêné les Dragons qui ont su toutefois faire le dos rond, surtout lors des infériorités qui, contrairement aux jeux d’avantages numériques, ont su se montrer efficaces.

Tirs: 15 Rouen / Grenoble 11
Face off: 12 Rouen / Grenoble 6
 

Il reste 47 secondes en infériorité à gérer pour les Rouennais. Grenoble ne s’installe pas et, sur la sortie de prison, Lacroix hérite du palet mais ne peut aller défier le cerbère adverse et doit lancer de façon excentrée, suite au retour de la défensive (40’52).

Photographe : Pascal Longuemare

Rouen reprend les commandes du jeu et s’installe régulièrement de façon durable dans le camp adverse. Grenoble reste dangereux par intermittence comme sur ce lancer masqué de Chouinard, bien repoussé par Riopel (44’27).
Les Dragons se montrent cependant les plus dangereux. Cunningham plonge dans l’axe, pleine vitesse, avant de tirer (47’52) puis Guenette, décalé à gauche, tous deux font briller Zajkowski, toujours aussi chaud (48’35).
Le jeu s’accélère à l’approche des dix dernières minutes. Ca va d’un but à l’autre et rien n’est joué. Colotti, en position idéale, est proche de libérer la patinoire mais ce diable de gardien suédois repousse tant bien que mal (51’50). Dans la foulée, Lafrance, dans le slot, est proche de l’égalisation mais « Rio » dit non (52’15). Ca s’emballe, le verdict est proche et chaque camp veut l’emporter. Rouen cherche à faire plier les Brûleurs en mitraillant la cage mais rien n’y fait (54’02).
Le jeune Perret y va de son lancer vicieux dans le trafic mais le goalie canadien a tout vu et fait l’arrêt (54’30). Le temps s’écoule inexorablement pour les Dauphinois et coach Martel prend un temps mort (58’25).
Une pénalité pour surnombre contre Rouen, dans le même temps, donne la chance aux Grenoblois de revenir au score. Rouen défend bien et empêche Grenoble de s’installer dans la zone défensive. Zajkowski finit par quitter ses filets pour donner un avantage de deux joueurs sur la glace.
Ca ne suffit pas, Cunningham dégage en cloche la rondelle dans le fond, Lacroix est le plus vif pour le récupérer et servir Groulx dans le coin gauche, lequel, dans un angle impossible, délivre la patinoire (3-1/59’25/Groulx ass. Lacroix et Cunningham).
Rouen est leader !

Tirs: 11 Rouen / 8 Grenoble
Face off: 6 Rouen / 5 Grenoble   
              

Rouen reprend donc la tête du championnat à des Grenoblois qui marquent le pas ces derniers temps malgré la victoire en Coupe de la ligue. La remontée des Dragons, douzième succès consécutif, est impressionnante et semblait impensable il y a deux mois alors que l’équipe se trouvait au douzième rang. Si l’offensive est évidement le point fort de cette équipe, il est à noter que la solidité du secteur défensif s’est grandement améliorée, il devient même très costaud ces derniers temps autour du très bon et régulier Riopel. Cette équipe confirme enfin le potentiel  annoncé et entrevu par bribes en début de saison et se présente comme une équipe sur qui il faudra compter pour le titre, surtout si la première place en saison régulière est validée. Néanmoins, le jeu de puissance n’a pas donné satisfaction ce soir, voire sur les derniers matchs, il faudra donc impérativement corriger et travailler ce secteur de jeu en vu des séries. Le retour de Thinel, annoncé pour fin février, devrait y remédier en partie. Côté Grenoble, cette défaite n’est pas honteuse, l’équipe a bien travaillé mais le manque de profondeur défensive, suite à la pénalité de match de Lessard, conjugué à l’absence de Simonneau a fait défaut en fin de match ainsi que le manque d’efficacité en power play. La première place n’est toutefois pas encore perdue, il faudra gagner le match en retard à Angers, qui ne sera évidemment pas facile à aller chercher, et ne plus commettre de faux pas contre des adversaires moins huppés. La fin de saison régulière sera palpitante !

Hommes du match :

Rouen : Janil
Grenoble : Zajkowski