Le début de rencontre est très lent de part et d'autre. Les joueurs ne semblent pas s'être aperçus que le match avait débuté et patinent comme lors d'un échauffement, et encore. Grun slalome dans la défense et réalise le premier tir du match, bien dévié par le bouclier de Tillanen.
Strasbourg réussit à s'installer plutôt bien et commence à déployer son jeu, le danger est très présent sur la cage dijonnaise mais Tillanen, appuyé tant bien que mal par sa défense, parvient à repousser leur adversaire. Les Alsaciens sont très dangereux devant le but dijonnais mais ils sont maladroits et ne parviennent pas à concrétiser.
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Photo : Alexandre Juillet (archives) |
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Dijon est à la peine en ce début de match, leur offensive est ailleurs et complètement désordonnée, il n'y a ni installation, ni même de tir cadré.
Strasbourg, qui s'était montré dangereux, baisse à son tour de rythme, dans une léthargie générale, l'arbitre siffle une faute pour les locaux. Le powerplay dijonnais est à l'image du début de rencontre, très laborieux. Les Ducs doivent même reculer à cinq et défendre, du rarement vu en Magnus.
L'Etoile Noire brille de nouveau et force, son adversaire, anesthésié, ne répond guère. Cayer, isolé dans le slot, voit son tir détourné par la crosse de Tillanen. Cibula, qui prend à défaut toute la défense dijonnaise, n'a pas plus de chance face au cerbère finlandais qui est le seul Dijonnais réveillé.
Andersen réussit à s'échapper en contre et réalise enfin le premier lancer ducal, bloqué sans difficulté par Hiadlovsky. Les Strasbourgeois reviennent bien vite à l'assaut, Correia enrhume toute la défense avec une facilité déconcertante et décoche un tir parfait mais la mitaine de Tillanen vient capter en vol le palet. Les locaux restent à l'offensive et font plier les Ducs complètement dépassés. En fin de période, ils finissent par refaire un peu surface et attaquent, sans vraiment convaincre, mais la volonté est là. Jan Cibula part seul en contre mais son tir s'écrase sur le poteau.
Dijon repart un peu de l'avant, sans incidence, la sirène met enfin un terme à un premier tiers laborieux, poussif, lent et parfois complètement inintéressant.
Tirs cadrés : 12 / 5 pour Strasbourg
Engagements : 7 / 6 pour Dijon
Enfin des buts :
Strasbourg croit en ses chances et on le comprend, les Alsaciens s'installent dans la zone et continuent de forcer. Dijon, acculé à la défensive, continue de laisser filer le jeu. Cibula lance, Tillanen repousse, le puck file au second poteau pour Pierre-Antoine Devin qui ne manque pas l'aubaine pour ouvrir le score (1-0 à 21'08).
Dijon, douché à l'entrée de ce second vingt, ne peut s'en prendre qu'à lui même. Strasbourg jubile et continue de pousser. La contre-offensive dijonnaise est lamentable et ne passe même pas la ligne médiane, les Alsaciens se réinstallent. Dijon est au plus mal sous le feu strasbourgeois, Tillanen, en sueur, continue son combat, seul contre tous, dans l'apathie générale de son équipe.
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Photo : Christophe Moreau (archives) |
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La défense dijonnaise, aux abois, retombe dans tous ses travers, passes ratées, mauvais placements, relances catastrophiques, pertes de palet incompréhensibles. Les Strasbourgeois peinent à en profiter, malgré les largesses de son adversaire.
Les Ducs n'arrivent pas à se sortir de leur zone et se cherchent, une pénalité vient mettre Dijon à genoux. Mais celle-ci est comme un électrochoc pour les Bourguignons, ils se réveillent brutalement et défendent avec coeur et courage. Ils tuent facilement la pénalité et on se dit que le match va enfin trouver un rythme agréable, erreur !
Strasbourg contrôle le palet et endort le match avec des passes entre les joueurs sans véritablement d'installation. La mini-révolte dijonnaise ne donne pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n'est quelques lancers. On s'ennuie toujours ferme dans cette rencontre.
Soudain, Dijon se réveille et semble mieux mais, cette fois-ci, c'est Hiadlovsky qui va se montrer en grande forme, le chat virevolte dans sa cage et se rappelle aux bons souvenirs des Bourguignons. Il éteint une à une les tentatives dijonnaises, avec classe et talent.
Kara, en contre, trouve la botte de Hiadlo, mais le puck reste devant le filet. Stephen Dugas arrive sur ces entrefaits et balance le palet dans le haut du filet, bien loin du portier slovaque qui enrage (1-1 à 32'15).
Les Ducs, rassurés, forcent le verrou. Strasbourg, en difficulté, commet une faute. L'occasion est en or pour les visiteurs mais ceux-ci continuent leur jeu de passes à cinq dans la zone offensive sans tirer. Ritz, en solitaire, envoie un tir surpuissant dans le casque du portier strasbourgeois qui s'effondre, sonné. Après qu'il se soit ressaisi, le match reprend mais les Dijonnais ont perdu le déclic. Ils patinent vite mais sans véritablement asseoir leur domination.
Tirs cadrés : 14 / 12 pour Dijon
Engagements : 8 / 6 pour Dijon
Jusqu'au bout de l'ennui :
La reprise est timide et on peine toujours à voir du bon jeu dans cette rencontre qui s'éternise. Decock, en contre, tire au-dessus de la cage. Dijon tente de prendre les devants dans ce match mais s'expose à de rapides contres strasbougeois. Le gardien et sa défense assurent bien et repoussent les assauts avec intelligence. Le danger est bien pour les visiteurs, et la frayeur est au rendez-vous, mais l'Etoile Noire pèche toujours par son manque de réalisme devant la cage.
A l'inverse, les Ducs proposent un jeu sans rythme et sans saveur. Le puck vole de tous côtés, d'un but à l'autre, sans qu'il ne veuille franchir la ligne de but.
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Photo : Christophe Moreau |
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Dijon contre et s'installe, le palet part de tous côtés et finit par franchir la ligne. L'arbitre refuse la réalisation à cause du mouvement de la cage à ce moment-là. Le match est à l'image de cette action : confus. Dans un tricotage infernal en zone centrale, Strasbourg réussit à repartir de l'avant. Les locaux s'offrent des énormes occasions mais n'arrivent pas à les convertir à cause d'un nombre impressionnant de tirs non cadrés.
Ni l'offensive ducale, peu organisée, ni l'abnégation alsacienne, ne vont aboutir sur un but et les minutes défilent vers un score nul à la fin du match.
Mais la chance va tourner en faveur des locaux. Dijon est pénalisé, les Bas-Rhinois posent leur jeu et obtiennent une seconde faute de la part des visiteurs. En double supériorité, le vernis craque et Dijon doit s'employer. Strasbourg, très maladroit, ne parvient pas à en profiter, l'ultime triangle ducal se sacrifie telle l'armée du duc de Bourgogne à Nancy en 1477.
Les deux pénalités sont tuées et Dijon repart de l'avant, Decock, en solitaire, trouve le poteau. Dijon joue le tout pour le tout mais sans succès, même en avantage numérique. Strasbourg tente de plier la rencontre dans les dernières minutes mais Tillanen veille.
Les deux équipes, n'ayant pu se départager dans ce match poussif, nous entraînent jusqu'au bout de l'ennui pour une prolongation de 10 minutes.
Tirs cadrés : 13 / 10 pour Dijon
Engagements : 10 / 10
Du hockey enfin :
Dès le début de la prolongation, Dijon attaque avec résolution. Les Ducs sont encore frais et jouent vite, Strasbourg est mis en difficulté mais réussit à s'en sortir une fois encore.
Les Alsaciens sont à la contre-offensive et apportent le danger, Kaï Tillanen réalise un énorme arrêt en deux temps face à la machine locale qui tente de s'imposer.
Dijon, le mors aux dents, se rue en avant à son tour et s'installe, le carré bas-rhinois est aux abois, Bourdages l'a bien vu et demande son temps mort pour éviter de couler. Les ordres du coach sont utiles car Strasbourg revient de plus belle, la marée noire et jaune monte mais ne peut marquer. La mitaine et les bottes de Tillanen sont là pour garder le navire à flots.
Le jeu s'équilibre et on se régale pendant cette prolongation où les deux équipes se débrident enfin. L'Etoile Noire est la plus dangereuse et la défense dijonnaise doit s'employer pour tenir le match. Tarantino, dans le slot, dévie le palet qui frôle la cage ouverte, gros coup de chaud pour les visiteurs. Les tirs alsaciens ne sont, pour la plupart, pas cadrés mais Dijon plie dans les deux dernières minutes. Au courage, les Bourguignons s'en sortent et la prolongation prend fin, toujours sans vainqueur.
Tirs cadrés : 6 / 6
Engagements : 7 / 2 pour Dijon
Cerbère ne laisse passer personne :
Ce sont les tirs au but qui détermineront le vainqueur de cette partie qui gagne en intérêt. Strasbourg tirera le premier, Grun s'élance, il réussit à faire tomber le gardien et lance mais Kaï Tillanen, en grand écart, dévie le palet au loin avec sa botte. (X)