Malgré l’absence de plusieurs joueurs cadre, l’Etoile Noire a gagné à Briançon mardi dernier pour la première fois de son histoire en saison régulière (0-2). Ce soir, l’enjeu pour les Strasbourgeois est autant de lutter pour la huitième place que de valider leur ticket pour les play-off. Grenoble, leader contesté du championnat, peut en cas de victoire maintenir sa domination sur ses poursuivants, Gap et Rouen.
Arbitres : M. Bourreau assisté de Mme Boniface et de M. Smeeckaert
Buts : Strasbourg : ; 06.04 Julien Burgert (ass Jan Cibula et Julien Baeumlin) ; 34.27 Julien Burgert (ass Jan Cibula et Vladimir Hiadlovsky) ; 42.55 Julien Baeumlin (ass Julien Burgert et Jan Cibula) ; 57.26 Jan Pardavy (ass Jake Goldberg et Valentin Michel) Grenoble : 01.26 Hampus Gustafsson (ass Pierre-Luc Lessard et Jordann Perret) ; 14.50 Félix Petit (ass Danick Bouchard et Toby Lafrance) ; 17.09 Danick Bouchard (ass Dominic Jalbert) ; 56.21 Sam Roberts (ass Dominic Jalbert et Mitja Sivic) ; 69.14 Jordann Perret (ass Eric Chouinard)
Pénalités
14 minutes dont 10 à Bougé contre Strasbourg
20 minutes dont 10 à Perret contre Grenoble
Alignement strasbourgeois
1ère ligne : Trudeau/Michel/Pardavy [Bruneteau/Stritz]
2ème ligne : Cibula/Baeumlin/Burgert [Goldberg/Bougé]
3ème ligne : Mathieu/Chipaux/Bourgaut [Peroff /Hoehe]
Grenoble prend opportunément les devants…
La rencontre démarre sur quelques actions timides de part et d’autre, mais dès sa première attaque franche, Grenoble ouvre facilement le score. Lessard lance de la bleue, Hiadlovsky repousse de la botte sur Gustafsson dans le slot qui reprend sans être gêné [0-1 à 1’26, but de Hampus Gustafsson, assisté de Pierre-Luc Lessard et Jordann Perret].
Photographe : Christophe Moreau
Le jeune Baeumlin face au vétéran Chouinard
Strasbourg n’est pourtant pas en reste dans ce tiers et s’offre quelques belles séquences. Le tir voilé de Goldberg est renvoyé in extremis par la botte de Zajkowski (1’55), Cibula sollicite sa mitaine (4’33), puis le premier bloc le force au double arrêt après une belle offensive née dans la zone strasbourgeoise (5’35). Ces efforts sont récompensés. Burgert marque depuis l’aile grâce à une entrée en zone orchestrée par Cibula [1-1 à 6’03, but de Julien Burgert, assisté de Jan Cibula et Julien Baeumlin].
Les vétérans slovaques de l’Etoile Noire tentent de faire fructifier ce momentum, Pardavy d’un slap en entrée de zone bloqué entre les jambes (7’18), Cibula en touchant l’épaule de Zajkowski (8’08). Hiadlovsky sort de son côté un remarquable arrêt réflexe de la jambière face à Lafrance en position de conclure un deux contre un (8’37).
Grenoble prend progressivement le dessus. Tartari force l’entrée à bout portant, à angle fermé, après une bonne séquence en zone offensive des Brûleurs de Loups (13’03). Thomas Mathieu a bien sa chance de près, lancé par Bourgaut en profondeur (13’36). Mais c’est bien Grenoble qui prend l’avantage, d’abord d’un rebond de Bouchard conclu par Lafrance [1-2 à 14’50, but de Toby Lafrance, assisté de Danick Bouchard].
Sivic tente ensuite un tir sur pivot à mi-distance (15’30), sans succès, avant que Bouchard score d’un superbe tir en entrée de zone après un revirement à la ligne du hors-jeu strasbourgeoise [1-3 à 17’09, but de Danick Bouchard, assisté de Dominic Jalbert].
Avant le retour aux vestiaires, Hiadlovsky endigue l’hémorragie d’une ultime parade face à Sivic (18’45).
Tirs cadrés : 15/14 Grenoble
… mais laisse l’Etoile Noire revenir doucement…
Photographe : Christophe Moreau
Pagaille devant les filets de Hiadlovsky
Après un premier tiers sans pénalités, c’est par un surnombre que Grenoble entame le second tiers (22’33). Le power play s’installe par deux fois mais seul un poteau de Pardavy représente un quelconque danger. De retour à égalité, l’expérimenté slovaque lance Trudeau dans le dos du milieu de la patinoire qui ne peut conclure son rush (24’07). Après un duel de boxe digne de la NHL, Bougé et Perret écopent chacun d’un 2+2+10’ pour dureté (28’29).
Strasbourg est cramé physiquement et subit le jeu de son adversaire, qui dispose d’un effectif pléthorique en comparaison mais qui envoie rarement sa quatrième ligne sur le terrain. De longues minutes s’écoulent, caractérisées par beaucoup d’approximations de part et d’autre. Une séquence morne qui profite aux Strasbourgeois. Lancés en deux contre un, Cibula donne à Burgert qui envoie en lucarne sans trembler [2-3 à 34’27, but de Julien Burgert, assisté de Jan Cibula].
Grenoble peine à se montrer réellement incisif, hormis ce lancer de la bleue de Baylacq capté d’une belle mitaine par Hiadlovsky (35’07). Strasbourg a l’occasion du siècle pour égaliser suite à un parfait jeu en triangle, mais la conclusion de Michel est miraculeusement contrée par un défenseur isérois (36’22).
Tirs cadrés : 10/10
… mais sûrement grâce à ses Julien
A l’instar du second tiers, Grenoble débute la période en infériorité à cause d’un retenir de Treille (40’54). Le jeu de puissance en lui-même ne donne rien, mais l’international français est à peine revenu sur la glace que Burgert, depuis la ligne rouge, donne à Baeumlin dans l’enclave qui trompe de près Zajkowski [3-3 à 42’55, but de Julien Baeumlin, assisté de Julien Burgert et Jan Cibula].
Photographe : Christophe Moreau
La deuxième ligne locale en feu avec 8 points ce soir
Richard Martel juge alors utile de remotiver ses troupes et prend son temps mort. Avec un effet immédiat semble-t-il, le premier bloc des Brûleurs de Loup revient fort sur la glace et l’Etoile Noire peine à se dégager. D’énormes occasions sont créées des deux côtés et Strasbourg commence le festival. La première ligne alsacienne génère un gros cafouillage devant la cage adverse suite à un revirement à la ligne du hors-jeu (44’38). Quelques secondes après, c’est l’Etoile Noire qui souffre et Hiadlovsky et Baeumlin qui, couchés, sauvent les meubles (45’26).
Un shoot de Goldberg de la ligne bleue est presque dévié par Michel (49’45) avant qu’à nouveau la confusion règne devant les filets de Hiadlovsky avec Gustafsson en instigateur (50’30). Le portier local se montre encore décisif face à Sivic qui déboule sur l’aile, en ramassant sa tentative de la mitaine (52’47) puis en bloquant l’essai de Tartari en entrée de zone (56’16).
Il ne peut rien cependant sur ce missile foudroyant de Roberts de la bleue sur un engagement en zone offensive [3-4 à 56’21, but de Sam Roberts, assisté de Dominic Jalbert et Mitja Sivic].
A moins de quatre minutes du terme, ce but aurait pu être fatal mais l’espoir renait grâce à un faire trébucher de Gustafsson (57’14). Il ne faut qu’une poignée de secondes à Pardavy, dans l’axe, pour shooter de la bleue et mettre au fond [4-4 à 57’26, but de Jan Pardavy, assisté de Jakob Goldberg et Valentin Michel, en sup. num.].
L’Iceberg, rempli à ras-bord et chauffé à blanc, pousse son équipe à l’unisson. Le suspense est réellement à son zénith et le match peut légitiment basculer de n’importe quel côté. Dans le money time, Strasbourg s’offre les meilleures occasions mais s’attache surtout à préserver le score. Les hommes de Daniel Bourdages sont parvenus à pousser leur adversaire en prolongation, le point pris sonne comme une petite victoire.
Tirs cadrés : 14/12 Strasbourg
Le suspense jusqu’à la dernière minute
Les prolongations tardent à se décanter avant que tout ne s’enchainent vers le milieu. Hiadlovsky exécute une belle parade devant Lafrance excentré (62’04). Stritz tire en entrée de zone, Zajkowski relâche le palet mais le rebond n’est pas récupéré (63’51). Hiadlovsky retarde encore l’échéance devant Perret (65’12), Jalbert, d’un puck-check héroique (65’27), puis Chouinard à mi-distance (65’41).
Sentant son équipe sur le point de craquer, Daniel Bourdages prend son temps mort (68’38). Mais ce sont bien les Brûleurs de Loup qui ont pris l’ascendant sur cette toute fin de match. Perret rentre dans l’enclave, Bruneteau, irréprochable jusque-là, l’oublie complètement au marquage et le jeune attaquant français s’en va battre Hiadlovsky d’une feinte du revers [4-5 à 69’15, but de Jordann Perret, assisté d’Éric Chouinard].
Tirs cadrés : 9/5 Grenoble
Joueurs du match : Toby Lafrance et Julien Burgert
Ce soir, les Alsaciens peuvent être fiers du point acquis. Avec cinq blessés et face à une équipe aux moyens incomparables et presque au complet, l’Etoile Noire s’est battue jusqu’au bout et a arraché de haute lutte les prolongations. Une petite victoire en soi qui leur permet selon toute vraisemblance de se qualifier pour les play-off. En dépit des nombreuses absences, les Jaune et Noir ont produit un jeu de qualité tant offensivement que défensivement, ne cédant qu’au réalisme des joueurs stars grenoblois. De bonne augure pour la suite, lorsque les blessés reviendront au jeu.
Malgré une victoire méritée, les Brûleurs de Loup n’ont pas convaincu dans leur jeu collectif, donnant souvent l’impression de jouer à l’économie, notamment à partir du second tiers. Les Grenoblois ont pu compter sur une meilleure profondeur de banc, surtout au niveau de la troisième ligne (Gustafsson, Perret et Tartari) pour faire la différence. Une bonne opération tout de même pour les Isérois qui restent en tête du classement avec un point d’avance sur Gap.
Réactions de Daniel Bourdages :
« Je ne pense pas que le score après la première période reflétait vraiment l’allure du match. On a eu quand même de belles occasions. Eux ont été très opportunistes, ils ont marqué trois buts sur leurs trois plus grosses occasions. Mais on n’a pourtant pas fait beaucoup d’erreurs en première période. Donc les gars étaient confiants, si on gagnait la deuxième période on était dans le match et c’est ce qu’ils ont fait, on a gagné 1-0 la deuxième. Ce point nous est très très précieux par rapport à la situation dans laquelle on se trouve en ce moment au classement. »
« J’imagine que les parieurs ont fait beaucoup de sous avec l’Etoile Noire, gagner à Briançon et aller chercher un point contre Grenoble ! J’ai encore de la difficulté à croire qu’on a perdu, c’est un peu frustrant parce que j’avais l’impression qu’en prolongation on dominait les débats. »
HH : C’est la fatigue qui fait la différence sur la fin ?
« Je pense qu’ils étaient aussi fatigués que nous. C’est sûr que dix minutes de prolongation à quatre contre quatre c’est énorme et je pense que le match aurait pu tourner d’un côté comme de l’autre suite à une erreur de fatigue. Et on a fait une petite erreur sur le but gagnant, effectivement. »
HH : Quelles étaient les consignes face à une équipe avec tant d’individualités qui peuvent faire la différence ?
« C’était un peu difficile de savoir qui on va mettre en défense contre tel ou tel trio. On a opté pour Stritz et Bruneteau contre leur plus lourd, Chouinard et Treille. Ça a très très bien fonctionné, je ne sais même pas s’ils ont marqué à cinq contre cinq ce bloc-là. Ça fait plusieurs matchs que Bruneteau et Stritz neutralisent les grosses lignes adverses, même quand on a perdu contre Chamonix, la ligne Tremblay/Beaudry a été complètement, peut-être pas inexistante, mais on a réussi à les neutraliser. Ils font du très très bon boulot. Et les quatre autres performent également, ça nous permet d’avoir une défense solide. »