Nice défend bien et piège Cergy
Les Jokers démarrent très fort d’emblée. Après 30 secondes, suite à la première sortie de zone des Aigles, ils récupèrent le palet et lancent une attaque éclair comme ils les affectionnent. Alex Barber, parti sur la droite, trouve d’une petite passe, Aleksi Hämäläinen lequel voit son petit revers finir sur la base du poteau opposé. Les niçois montrent qu’ils savent également jouer les revirements et, dans le prolongement de l’action, Ondrej Kopta de la bleue, lâche un gros lancer que Sebastian Ylönen doit stopper. A son tour, le gardien sert immédiatement de rampe de lancement pour un nouveau mouvement sur lequel Kalle Myllymaa de la gauche sert Tyler Welsh devant l’enclave gardien. Le canadien vient buter sur Conrad Mölder, le portier estonien de Nice.
Le début de match est assez intense mais les franciliens se font prendre à revers. Sur une de leurs attaques où le défenseur Vincent Melin se trouve lui aussi, sur une remise de Danick Bouchard, à buter sur Mölder, Marc André Levesque récupère le puck pour les aigles qui ressortent à 4 contre 2 et jouent admirablement bien le coup. Nicolas Ruel s’enfonce sur la gauche avant de remettre en retrait dans le cercle pour Adam Raska. Le top scorer azuréen ne se fait pas prier, bien démarqué pendant le replacement de la défense verte, il exécute un splendide tir sur réception qui fusille Ylönen (0-1, 04.56). Avec ce but, son 9 ème de la saison, l’attaquant tchèque place les siens en tête.
L’égalisation des cergypontains aurait pu intervenir peu après quand Colin Delatour sur l’aile gauche décale Antoine Addamo dans le cercle, mais le tir du jeune attaquant finit dans la mitaine du portier (04.10). C’est dommage pour les Jokers car ensuite leur jeu cafouille un peu pour partie en raison de la bonne organisation défensive de Nice. Ce sont même les maralpins, plus précis, qui enchainent les bonnes séquences. Une belle tentative de Levesque cueillie du gant d’attrape par Ylönen (07.13) puis une action très chaude sur le but francilien où le gardien doit geler le caoutchouc (08.10).
| Photographe © Bruno Gouvazé | |
Cergy frôle même la correctionnelle un peu plus tard quand, sur la gauche en zone neutre, Teemu Loizeau chipe un palet contre la bande et s’échappe pour venir fixer le gardien et la défense adverse. Il délivre un caviar au second poteau à Marek Sloboda lequel, face à une cage complétement ouverte, tire juste à côté, possiblement perturbé par le retour défensif d’un joueur vert (8.45).
Les attaques franciliennes sont imprécises notamment dans la dernière passe mais s’enchainent. Daniels Gorsanovs, de loin, oblige Mölder à un bel arrêt (11.18) puis Phileas Perrenoud l’oblige à jouer de la mitaine en 2 temps (11.55). Nice est bien en place et exploite les moindres sorties de zone. Alexis Sutor trouve la plaque du gardien vert sur un gros lancer.
Les unités spéciales respectives entrent en jeu un peu plus tard quand Patrick Coulombe fait trébucher Raska qui avait subtilisé le palet à Bouchard à la bleue (13.53). Qui des Aigles (9 ème powerplay de la ligue avec 11.84% de conversion des supériorités numériques) ou des Jokers (2 ème penalty kill avec 83.82% d’annihilation des PP adverses) va sortir vainqueur des 2 minutes de déséquilibre numérique ? Finalement, c’est la box play verte qui a le dernier mot même si les niçois lui ont donné du fil à retordre, un tir de Luka Kalan stoppé de la jambière, un missile lointain de Harijs Brants et plus globalement quelques actions chaudes devant la cage.
Quoi qu’il en soit la pénalité est tuée et les 2 équipes continuent à farouchement se tenir tête. Le dernier pétard de la période est à l’actif de Coulombe, le capitaine francilien, qui adresse un gros tir de la bleue que stoppe, sans le relâcher, Mölder.
Nombre de tirs cadrés :
Cergy récompensé en toute fin de période
Dès la reprise, le jeu repart sur les mêmes bases avec des cergypontains qui essaient évidement de pousser pour revenir à hauteur. Rapidement, sur une action offensive, ils obtiennent leur premier powerplay de la rencontre quand Taavi Tiala fait trébucher Welsh (21.29). Sachant que, depuis le début de la saison, ils ne sont pas trop maladroits dans l’exercice (2 ème jeu de puissance avec 28.07% de conversion des supériorités numériques), c’est en principe une belle chance offerte au Jokers face à la boite défensive azuréenne, loin d’être la plus hermétique de la ligue (la 8 ème avec 80.3% d’annihilation des PP adverses).
Et bien pas du tout, d’emblée ils se font subtiliser la rondelle et Sloboda part en breakaway sur la droite pour s’offrir un duel avec Ylönen. L’Aren’ice retient son souffle mais le gardien gagne le face-à-face. Les cergypontains étaient, en avantage numérique, à 2 doigts de prendre leur 3 ème but de la saison dans cette configuration de jeu. Pour le reste pas grand-chose à se mettre sous la dent, les franciliens ne parviennent quasi pas à s’installer et seul Myllymaa, sur un slalom solitaire, parvient à s’infiltrer au cœur de la boite et à obliger le portier blanc à l’arrêt.
Une fois à 5 contre 5, les niçois réinstallent leur bloc que ne parviennent pas à déstabiliser les cergypontains. Il faut une nouvelle action individuelle, de Barber cette fois, pour voir le gardien blanc sollicité de façon dangereuse (25.54). C’est ensuite Melin qui le taquine de loin d’un gros tir à la bleue (26.40). Comme souvent en pareils cas, l’équipe qui défend plante des banderilles en contre et, sur un départ de Brants, Raska servi devant l‘enclave se fait voler le but par Ylönen (30.15).
| Photographe © Bruno Gouvazé | |
Le match reste serré et peut basculer d’un côté comme de l’autre. Sur une remise de Barber conclue par une action confuse au contact du gardien par Myllymaa, les officiels recourent à la VAR et confirment l’absence de but (34.00). Une minute plus tard, le finlandais qui monte en puissance depuis le début de la saison, s’illustre à nouveau mais Mölder reste impeccable (35.05). Le portier n’a pas trop le temps de gamberger dans ce temps fort cergypontain et sort, une poignée de secondes plus tard, le tir instantané de Sayam Limtong qui avait été servi en plein slot par Perrenoud (35.15).
La tension monte un peu sur la glace et Filip Dvorak, qui veut faire le ménage devant son but, charge dans le dos Louis Petit. Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Les 2 joueurs s’empoignent et se bagarrent (35.43). Bilan des courses, le tchèque file en prison pour 2 minutes pour sa faute plus 5 autres pour la bagarre. C’est Sutor qui l’accompagne au cachot pour assurer la substitution pour les 2 premières minutes. Du coté des Jokers, Petit est lui aussi appelé 5 minutes sur le banc des punis pour la bagarre. Même si le jeu de puissance des verts est cette fois mieux installé, il ne permet pas de trouver des fenêtres de tir intéressantes et la pénalité est à nouveau tuée.
La dernière minute de jeu du tiers voit le match se relancer. Kopta s’échappe sur la droite et se recentre vers la cage où le palet arrive sur Daniels Berzins lequel, malheureusement pour les maralpins, se manque face à la cage ouverte. Les Aigles avaient l’occasion de faire une belle bosse à la tête des Jokers en doublant la mise juste avant la pause. Au lieu de cela, ils se font punir juste après. Sur une remise en jeu offensive gagnée par Myllymaa et prolongée par Bouchard, Gorsanovs hérite du disque, se place et adresse une minasse sur la cage niçoise ce qui surprend le gardien (1-1, 39.36). Voilà une égalisation méritée et bienvenue juste avant le retour au vestiaire.
Nombre de tirs cadrés :
- 12 pour Cergy
- 7 pour Nice
Ylönen le héro malheureux des Jokers
Dès le retour sur la glace les esprits sont tendus, lors de la mise en place pour le premier engagement Kopta se plaint d’un coup de Barber. Les officiels n’appellent pas de pénalité mais les premiers contacts sont plus appuyés. Les Aigles durcissent un peu le jeu et Christopher Théodore est bien balancé en zone neutre sur une mise en échec.
Les Jokers essayent de prendre l’avantage mais la défense azuréenne est bien en place et c’est même Loizeau qui sollicite Ylönen sur une attaque niçoise (43.17). Les 2 équipes se tiennent et la tension monte progressivement. Les pensionnaires de l’Aren’ice obtiennent néanmoins un nouveau powerplay quand Jules Lefebvre charge dans le dos avec la crosse Hämäläinen (43.56). Décidément la boite blanche ne lâche rien ce soir car, mêmes si les franciliens s’installent bien, ils ont peu d’opportunités mis à part une belle chance offerte à Théodore, bien servi de derrière le net, mais Mölder veille au grain.
Aussitôt la pénalité tuée, les maralpins qui sont un peu sous pression se retrouvent encore en désavantage numérique, Nicolas Ruel faisant trébucher Barber (46.13). Le jeu de puissance cergypontain est en place mais les tirs sont peu cadrés ou bloqués. Là encore Nice manque d’un rien le but en contre. Parti à 2 contre 1 dans le dos de la défense, Sloboda déborde le dernier défenseur pour ensuite servir Loizeau face auquel Ylönen sauve la patrie. Malgré une dernière action très chaude sur le but niçois, les maralpins s’en sortent indemnes. Il sera dit que le PP cergyssois restera muet aujourd’hui.
La frustration gagne encore un peu plus et les contacts deviennent plus rugueux. Pour les Jokers, Bouchard à une belle opportunité (49.23) puis Ruel pour les Aigles (52.11) mais les goalies font à chaque fois le job. Nice obtient à son tour un powerplay quand Aurélien Dorey et ses bras tentaculaires retiennent Ruel contre la balustrade (52.32). Les unités spéciales azuréennes se cassent elles aussi les dents sur la boite défensive adverse. Mis à part un beau tir de Louis Cirgues, pas de quoi trembler pour les Jokers.
| Photographe © Bruno Gouvazé | |
Avec le temps qui passe, il y a du chaos dans l’air à l’approche du money time. Il y a le feu devant la cage de Ylönen (56.05) mais peu après c’est Welsh, en limite d’enclave, qui ne peut appuyer sa tentative face à Mölder qui s’en sort facilement (56.46).
Finalement, le sort du match bascule en faveur des visiteurs avec un but évitable. Sur une nouvelle attaque des Jokers, le puck est gagné par les Aigles qui ressortent de leur camp avant que Julien Msumbu ne lance de loin. Sa tentative semble anodine mais le gardien, pourtant bien placé, ne bloque pas le caoutchouc et offre un rebond inespéré à Berzins qui le devance (1-2, 57.21).
Avec ce but casquette, et cruel pour Ylönen qui avait réalisé une très bonne prestation jusque-là, les niçois reprennent le score au pire moment pour les franciliens. Ces derniers jettent pourtant toutes leurs forces pour égaliser et finissent à y parvenir sur une tentative un peu manquée de Barber mais sur laquelle Myllymaa de près provoque un rebond que Petit ne se prive pas de pousser au fond (58.33). Finalement la joie des Jokers finira par être douchée, le but étant invalidé par les arbitres après vérification vidéo. Ils concluent à une crosse haute préalable de Myllymaa dans le visage de Brants. Il est vrai que, si le finlandais commet involontairement la faute dans la fin de son geste, le fait qu’il ne tienne plus sa crosse qu’à une main (défaut de maitrise) et que le letton saigne n’a pas dû plaider en sa faveur. Dépité, il prend donc 4 minutes de pénalité. Ses coéquipiers vendent chère leur peau car ils gagnent la remise en jeu et en infériorité numérique s’installent dans le camp niçois ce qui permet à Ylönen de sortir (58.40). Malgré se baroud d’honneur, cage vide pour rétablir l’égalité numérique, le score reste inchangé.
Nombre de tirs cadrés :
- 10 pour Cergy
- 10 pour Nice
Meilleurs joueurs du match :
- Adam Raska pour les Aigles
- Daniels Gorsanovs pour les Jokers
| Photographe © Bruno Gouvazé | |
Belle opération pour les niçois lesquels, sans gagner de place au classement, laissent leurs hôtes du jours désormais à 6 points derrière eux. Le calendrier des Aigles de Nice pour la semaine prochaine leur permet d’espérer poursuivre la belle série en cours avec la réception mardi des Diables rouges de Briançon puis le déplacement au Hormadi d’Anglet vendredi.
Pour les Jokers, les mines sont défaites car même si eux aussi restent à leur place, ils continuent à faire du sur-place malgré leurs efforts. Ils vont par ailleurs devoir avaler des kilomètres de bus puisque dès dimanche ils se déplacent chez les Diables rouges de Briançon puis la semaine prochaine reçoivent mardi le Hormadi d’Anglet avant de retourner à la montagne pour un week-end à 2 matchs, chez les Rapaces de Gap vendredi puis chez l’ogre isérois le dimanche.
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