Les Ducs mènent aux points mais pas au score
Les Ducs veulent d’emblée faire valoir leur statut de dauphins des Dragons de Rouen et pressent les Jokers sur leur but. Lors de la première action du match, Robin Gaborit gagne une bataille pour le palet dans le coin droit et permet à Nikita Shcherbak de récupérer le puck en bonne position, mais le tir puissant du Russe passe juste à côté de la cage de Sebastian Ylönen. Si par hasard il avait dû en douter, le portier francilien est désormais prévenu, il ne va pas chômer ce soir. Cela se vérifie sur l’action suivante où cette fois Shcherbak, que son tir ait été dévié par Ylönen ou pas, semble toucher la ferraille.
Les Jokers ont un peu de mal à déjouer le forecheck angevin et à monter à l’attaque mais Théo Gueurif réussit à partir comme une fusée et à contourner le but de Evan Cowley pour ressortir le disque vers Daniels Gorsanovs dont le tir est bien arrêté.
Les hommes de Jason O’Leary, qui sont bien en place et contrôlent le jeu, sont à deux doigts de briser l’égalité sur une action peu banale. Une nouvelle tentative angevine est contrée mais le palet qui prend alors une trajectoire parabolique lobbe tout le monde pour retomber dans le dos de la défense près de l’enclave où trainait Anthony Bardaro. Heureusement pour les pensionnaires de l’Aren’ice, Ylönen s’interpose avec autorité.
| Photographe : © Bruno Gouvazé (Archives) | |
Les Ducs tiennent les Jokers à pleines serres et obtiennent, peu après, une nouvelle chance de but. Brodie Reid bien décalé sur la droite fait face à une cage qu’il pense ouverte mais c’était sans compter sur le portier cergypontain qui repousse de la mitaine le puck qui prenait le chemin de sa lucarne. Ça chauffe pour Cergy mais cela tient toujours. Peu après la 4 ème minute de jeu, Cédric Di Dio Balsamo a beau lâcher un puissant tir de loin, Ylönen qui l’a vu partir le détourne facilement.
L’organisation défensive des franciliens est plutôt bonne et, ironie du sort, c’est sur une de leurs rares attaques de début de match qu’ils se font piquer en contre. Alex Barber, bien placé, tente un tir que Marius Serer contre du patin. Patrick Coulombe s’étire alors pour tenter de récupérer le palet qu’il voit repartir vers son but mais ne réussit pas l’interception. Du coup, Nicholas Moutrey et Teo Sarlieve qui n’en demandaient pas tant partent dans le dos de la défense. Le canadien, de la gauche, remise en retrait en plein slot pour Sarlieve qui a le temps d’ajuster Ylönen (0-1, 05.47).
Les Jokers tentent rapidement de revenir et Sayam Limtong oblige Cowley à faire l’arrêt. Peu après c’est Gueurif, démarqué dans le cercle gauche qui cherche la lucarne mais sa tentative passe juste à côté. A ce petit jeu, ils frôlent la correctionnelle et sont sur le point d’encaisser un nouveau but, copie carbone du premier. Emils Gegeris lance à la cage mais est contré par Peter Valier qui file en breakaway. Ylönen qui a bien senti le coup sort à sa rencontre et arrive, du bout de la palette, à le priver du disque.
Les franciliens continuent à jouer crânement leur chance mais les attaques angevines restent redoutables. Shcherbak met Ylönen en difficulté d’un revers puis Neil Manning, un peu moins, sur un gros tir de loin. Le gardien cergypontain n’a pas trop le temps de souffler et doit jouer du bouclier sur l’action suivante. A la mi-tiers un « lancer à la cage » de Gaborit flirte avec l’extérieur du poteau du gardien tricolore.
De son côté, Cowley vit un début de tiers plus tranquille même s’il réalise un arrêt peu académique de la mitaine sur une belle tentative cergypontaine. Finalement c’est une faute offensive des angevins qui remet les Jokers en selle quand Serer est jugé coupable d’une crosse haute sur Coulombe.
Le powerplay francilien, bien qu’en net progrès depuis quelques matchs, est encore loin d’être le plus impressionnant de la ligue. Pourtant, il réussit à prendre à défaut la meilleure « boite défensive » du championnat. Si Cowley maitrise la très belle tentative de Tristan Crozier, le gardien s’incline peu après sur une routine qui devient désormais assez classique pour les cergypontains en jeu de puissance. Coulombe décale Hämäläinen sur la gauche lequel, au lieu de lancer, préfère servir Gegeris dans le cercle droit pour un fatal one-timer (1-1, 14.42).
Avec cette égalisation, la solidarité défensive, l’abnégation et le courage des Jokers sont récompensés. Les Ducs, quant à eux, peuvent être un peu déçus car, sans dominer de la tête et des épaules, ils étaient quand même un ton au-dessus.
Mal partis les Jokers renversent la table
Les hommes de Miika Elomo, le coach finlandais de Cergy, ne pouvaient faire un plus mauvais début de tiers que celui-ci. Au bout de 23 secondes ils concèdent un but casquette. Sur une sortie de zone relativement anodine, Gorsanovs parti de derrière son but lance Gage Torrel sur la gauche le long de la balustrade. Lorsque l’américain joue le palet, probablement pour retrouver son défenseur letton - est-ce un terrible loupé ou une déviation de Nicolas Ritz ? - quoi qu’il en soit le disque revient dans un angle mort dans le dos de tout le monde sur Shcherbak, esseulé en plein slot, lequel contrôle et ajuste tranquillement Ylönen (1-2, 20.23).
Ont-ils encore la tête à ce but venu de nulle part, eux seuls le savent, mais les franciliens regardent jouer les angevins sur le temps de jeu suivant. Une fois gagnée derrière le net par Sarlieve et Olivier Leblanc, la rondelle ressort pour Manning qui a tout le temps de se recentrer et d’attraper la lucarne de Ylönen (1-3, 21.36).
Les Ducs ont fait le break et continuent à bien presser. Sur un engagement offensif gagné c’est Valier qui force le portier francilien à un nouvel arrêt. Pourtant, petit à petit, les cergypontains qui n’ont d’autre choix que de hausser leur niveau pour revenir, commencent à sérieusement rééquilibrer les débats. Au terme d’une grosse action chaude sur le but angevin c’est d’abord Aurélien Dorey qui allume un premier pétard. Cowley repousse et il doit même jouer du bouclier peu après quand Gorsanovs imite son compère de la défense. La pression francilienne finit par être récompensée peu après lorsque Raphaël Brites, dans l’axe, décale devant la bleue sur la droite Vincent Melin d’où l’international français déclenche un gros tir que Matthew Prapavessis détourne dans son propre but (2-3, 24.03).
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Les Jokers réduisent l’écart sur ce but un peu malheureux pour les Ducs mais cette évolution méritée du score reflète plutôt bien la physionomie de la rencontre. Le bras de fer est engagé et Limtong tire juste à côté du but de Cowley. Les contacts sont un peu plus appuyés, notamment de la part des angevins qui sortent les épaules pour reprendre le lead. Cela ne suffit pas face à des cergypontains qui sont dans un temps fort et qui égalisent grâce à la ligne de leurs jeunes pousses. Sur un revirement en défense, Philéas Perrenoud confit le puck à Colin Delatour qui remonte la glace et s’infiltre sur la gauche avant de magnifiquement servir Tomas Pardo, côté opposé, lequel sans trembler prend le temps de fusiller Cowley (3-3, 29.16).
Angers est rejoint et a désormais moins d’aisance pour se créer de franches occasions. Finalement ce sont les franciliens qui marquent à nouveau et passent devant. Coulombe, le capitaine exemplaire de cette équipe, remonte la glace sur la gauche et centre pour Perrenoud qui tire à mi-distance. Le portier angevin repousse mais Torrel avait suivi et converti le rebond (4-3, 35.50).
Piqués au vif, les Ducs finissent alors très fort le tiers. Manning bien trouvé dans le dos de la défense perd son duel face à Ylönen. Un peu plus tard, Nicholas Ross lance à la cage de la bleue et Louis Petit venu pour le contrer modifie légèrement la trajectoire du palet que Ylönen doit sortir par reflexe du bout de la jambière. L’auto goal n’était pas très loin.
Après que Dorey ne soit appelé au banc des punis pour une crosse haute dans le visage de Shcherbak à une minute 23 secondes de la pause, les Jokers finissent sous pression mais sans flancher.
Les Ducs s’offrent une prolongation
Malgré un gros tir angevin les Jokers tuent le reliquat de pénalité en ouverture de période. Ensuite, ils restent bien présents en attaque et Gegeris allume Cowley sur une remise en jeu offensive avant que Dorey, lui aussi, ne sollicite le portier blanc plus tard. Les 2 équipes se livrent un gros bras de fer mais, sur un efficace pressing avant, les Ducs récupèrent la rondelle à la bleue et Manning décalé sur la gauche reste libre de tout marquage et à mi-distance trompe Ylönen (4-4, 45.04). Un coach challenge est demandé par Cergy pour une faute supposée sur l’action mais la VAR ne permettant d’inverser la décision glace le but est confirmé.
Les angevins connaissent alors un temps plus fort où Ylönen doit multiplier les arrêts dont un où il est suppléé par Melin lequel, de la main, dégage le palet qui restait libre devant la cage. La tension monte un peu sur la glace et Hämäläinen va en taule pour une charge jugée illégale sur Baptiste Couturier alors que toute l’assistance y voyait une simple poussette dans le dos.
| Photographe : © Bruno Gouvazé (Archives) | |
Le début de jeu de puissance angevin est plutôt bien contenu sauf quand Prapavessis passe en revue toute la défense avant que Ylönen ne lui vole le but. Le fait que les équipes se retrouvent peu après à 4 contre 4 suite à un surnombre pour les Ducs ne change pas grand-chose. Les moments les plus chauds restent sur la cage francilienne notamment à cause des actions du grand et turbulant Shcherbak.
Quand les 2 équipes sont au complet, le bras de fer reste soutenu. Les Ducs y conservent globalement le dessus mais il y a du chaos dans l’air notamment en raison des banderilles franciliennes. Les officiels s’attirent alors les foudres du public quand Raphaël Faure part au cachot pour un « accrocher » un peu sévère alors que peu avant, sur une action relativement similaire, Sarlieve en était sorti, blanc comme neige, impuni.
Ce powerplay est plus compliqué pour les Jokers acculés sur leur but mais ils tiennent bon même si l’on sent que le climat se détériore sur la glace où les chamailleries se multiplient. La pénalité est néanmoins tuée et les 4 dernières minutes sont étouffantes mais le score demeure inchangé. Les 2 équipes devront donc se partager les 3 points mis en jeu en extra-time.
Sans coup férir les Ducs plient la prolongation
Il est bien connu dans le hockey que, lors d’une prolongation, chaque possession compte. Il faut donc y soigner l’utilisation du puck car la moindre restitution de ce dernier offre souvent une grosse opportunité à l’adversaire. Les Jokers en font les frais à leur dépend. La première possession est pourtant pour eux mais lancé dans la profondeur, Robert Baillargeon tente sa chance du cercle droit. L’angle n’est pas assez ouvert et Cowley bloque facilement la tentative. Malheureusement pour les franciliens, la remise en jeu est ensuite gagnée par les Ducs. A leur tour, ils contrôlent l’objet et en font bon usage en marquant immédiatement. Servi par Prapavessis, Shcherbak remonte tranquillement le puck en zigzagant ce qui fixe la défense qui ne sait où se projeter. Cela lui permet de remettre tranquillement derrière lui à Nicolas Ritz dans le haut du slot qui fait mouche (4-5, 60.41). Libéré par la victoire, le talentueux russe a cependant la maladresse de venir chambrer le banc adverse et les esprits s’échauffent immédiatement dans un début d’échauffourée avant de finalement retrouver leur calme.
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Pour Angers, qui venait certes avec la ferme intention de prendre les 3 points, ce gain du match en overtime n’est pas une mauvaise affaire. Il leur permet d’enchaîner une 3 ème victoire de rang et de rester solidement positionnés en 2 ème place au classement avant la réception des Dragons de Rouen. Accessoirement, avec cette 11 ème victoire face aux Jokers en ligue Magnus en 13 confrontations, ils demeurent aussi une de leurs bêtes noires.
Pour les Jokers, la déception sera vite surmontée car même s’ils n’étaient pas loin de l’emporter et de s’offrir un joli cadeau de noël, cette saison le moindre point compte pour eux et le niveau de jeu qu’ils proposent depuis 8 matchs (la réception de Rouen) reste plus qu’intéressant et prometteur. Pour réussir leur opération maintien, voire leur opération qualification pour les play-offs, ils doivent persévérer dans le même sens. Même s’il leur reste 19 matchs à jouer, ils précédent encore les 4 équipes candidates pour jouer la poule de relégation mais voient désormais les Aigles de Nice les talonner à 2 points. Pour eux, 2 très grosses échéances se profilent pour boucler ce millésime, un déplacement chez les Boxers de Bordeaux, un très sérieux candidat au top 4 cette saison, suivi de la seconde réception du leader Rouen.
Meilleurs joueurs du match :
Neil Manning pour Angers
Phileas Perrenoud pour Cergy-Pontoise
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