Dijon démarre plutôt mollement et laisse son adversaire à la possession du palet.
Ritz récupère et sert Ahsberg qui s'échappe seul en contre et gagne son duel contre Mauffrey (1-0 à 00'29).
La partie commence mal pour Epinal qui repart immédiatement au charbon et s'installe en zone offensive, le puck tourne dans les crosses spinaliennes.
Decock part en break en solitaire, son tir est repoussé par Mauffrey mais le palet traîne devant la cage, Eriksson s'en saisit et le repousse en direction de la cage vosgienne, il franchit doucement la ligne (2-0 à 01'44).
Le navire spinalien tangue en ce tout début de rencontre et ne parvient pas à se ressaisir. Dijon joue vite et tire comme à la foire, Mauffrey est débordé et fait de son mieux pour tenir le score. Une faute locale permet aux Dauphins de repartir de l'avant, ils s'installent et pressent mais sans tirer. Dijon joue le contre sans arrêt, forçant le gardien spinalien à rester vigilant.
Finalement, Dijon va goûter à sa propre médecine, en effet Michal Petrak part en break et s'en va battre Barrier tandis que les supporters des Vosges retrouvent le sourire (2-1 à 07'00). |
Photographe Guillaume MEURISSE |
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Ces derniers, venus en nombre, font du bruit mais vont être de nouveau douchés dans les minutes qui suivent.
Sur un nouveau contre, Thomas Decock s'en va remporter son duel et redonne deux longueurs d'avance aux siens (3-1 à 07'18).
Quatre buts en à peine sept minutes, on se dirige vers une nouvelle soirée "portes ouvertes" à Trimolet, avec quatre buts marqués sur des breakaways, la dimension collective des deux équipes en prend un coup. Dijon reste installé et fait enfin tourner le palet, des passes, voilà de quoi réjouir l'amateur de vrai hockey sur glace.
Robichaud, à la bleue, profite du trafic pour envoyer un tir de brute en direction de la cage spinalienne, le palet heurte le montant et repart au fond du but (4-1 à 07'58).
C'en est trop pour Marciano qui rappelle son gardien, qu'il remplace aussitôt par Nicolas Ravel.
Epinal se rattrape bien vite et c'est un énième contre qui va faire mouche. Michal Petrak, dans un récap de son premier but, remet le couvert en 1 contre 1 (4-2 à 08'50).
Les Spinaliens, ragaillardis, restent à l'offensive, ils cherchent l'ouverture face à une défense aux abonnés absents. Le palet tourne bien chez les Dauphins.
Sur un but d'école, Cacciotti dévie au second poteau pour Dominic Perna qui propulse la rondelle au fond des filets (4-3 à 10'02).
Dijon, inquiet, tente de repartir mais Ravel fait le ménage devant son filet, Dugas mène le contre, l'unique stratégie ducale de ce premier vingt. Les Spinaliens s'en sortent mieux et verrouillent en défense, ils bloquent les contres ducaux et sont à l'assaut.
Barrier s'interpose devant Perna, mais le rebond est parfaitement exploité par Cacciotti (4-4 à 14'35).
Les Ducs, sonnés par l'improbable retour de leurs adversaires, parviennent à repartir et c'est sur un énième contre qu'ils repassent devant.
D'une longue passe, Gauthier dépose le palet au second poteau pour Eriksson qui n'a plus qu'à pousser au fond (5-4 à 15'03).
Neuf buts en un quart d'heure de jeu, on est sur des bases de record olympique à Trimolet. Si le break obtient la médaille d'or et de loin, les défenses et les gardiens doivent revoir leur copie après un tiers ubuesque.
Tirs cadrés : 16 / 11 pour Dijon
Engagements : 10 / 6 pour Epinal
Une balle chacun :
Petrak attaque d'entrée et cherche l'ouverture pour complèter le hat-trick mais sans succès. Epinal, à l'assaut, propose un excellent jeu de passes dans la zone offensive mais, lors du dernier acte, les Vosgiens sont maladroits et manquent de précision. Lorsqu'ils changent de côté pour déséquilibrer le gardien, leurs passes sont systématiquement trop fortes et ne peuvent déboucher sur un tir.
Epinal force et Dijon peine à sortir de sa zone, il ne peut mener des contre-attaques pour déstabiliser son adversaire. Les Dauphins tiennent le palet mais sans vraiment parvenir à se montrer dangereux.
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Photographe Guillaume MEURISSE |
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Du coup, la rencontre bascule dans un faux rythme où les deux équipes se cherchent et promènent le palet d'un bout à l'autre de la patinoire.
Finalement, sur une drôle d'action, Dijon élargit son avance, Thomas Decock lance de loin, le puck ricoche et retombe juste derrière la ligne, Ravel se retourne et, atterré, n'en croit pas ses yeux (6-4 à 28'50).
Le faux rythme reprend et aucune des deux équipes ne parvient à se détacher véritablement, une mauvaise perte de palet devant la cage profite à Cacciotti qui reprend de volée mais Barrier reste solide. Epinal est pénalisé, l'occasion pour Dijon d'enfoncer le clou ? Non, comme à leur habitude, les Ducs balbutient leur powerplay et se mettent même en danger sur des contre-attaques.
Les deux formations retrouvent la vieille et désagréable habitude du contre, mais les deux gardiens commencent à avoir l'habitude et tiennent bon. Les Spinaliens s'enhardissent et ont de l'idée devant la cage, ils font tourner le palet et cherche à mettre un joueur sur orbite dans le slot.
Gasper Susanj enroule un tir parfait qui fait trembler les filets dijonnais et ramène Epinal à une longueur (6-5 à 37'34).
Epinal revient brutalement à la charge, la défense dijonnaise, déjà pas à la fête depuis le début de la partie, sombre complètement. Le feu est partout dans la maison de Messire le Duc, Barrier vole de tous côtés pour essayer d'étouffer les flammes et finalement les Ducs s'en sortent par miracle sans encaisser mais en concédant une faute.
Tirs cadrés : 13 / 9 pour Epinal
Engagements : 9 / 8 pour Dijon
Le gang dijonnais règle ses comptes :
Epinal revient en supériorité numérique pour le dernier tiers et force le verrou mais sans succès, Dijon s'en sort sans dommages grâce notamment à une maladresse forte des Vosgiens. Le rythme est bien lent, et les quelques contres dijonnais ne changent pas la donne. Ahsberg, par exemple, spécialiste de cette discipline reine dans ce match, bute contre Ravel.
Les Dauphins ne profitent pas du laisser-aller adverse et baissent le rythme à leur tour, ils ne proposent plus grand-chose et se contentent de voir venir le jeu. Eriksson, sur le côté de la cage, lance, Ravel détourne avec son bouclier, mais se renvoie le palet dans son propre but, il enrage alors que Dijon exulte (7-5 à 45'02).
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Photographe Guillaume MEURISSE |
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Les Dauphins coulent après ce but gag, ils abandonnent complètement la partie et laissent le contrôle total du palet et du jeu à leur adversaire. Ce dernier en profite pour en finir complètement.
Les Ducs travaillent derrière le filet, le puck tombe sur le filet extérieur et se coince, en théorie l'arbitre doit siffler et réengager mais il n'en fait rien, Boudreau le fait alors resortir et glisse dans l'angle (8-5 à 49'02).
Un malheur n'arrivant jamais seul, les Spinaliens, dans les secondes qui suivent, vont boire le calice jusqu'à la lie.
Un long, très long, trop long ? dégagement de Boudreau depuis la zone défensive est récupéré par Ritz, alors que le dégagement interdit n'est pas sifflé car le trio d'arbitres tergiverse, le bouillant dijonnais vient glisser la rondelle entre les pads de Ravel (9-5 à 49'29).
Cacciotti discute fermement avec Monsieur Bourreau pour avoir des explications, mais nous n'en saurons pas plus, sur ce dégagement. Epinal trouve encore les forces pour repartir vers l'avant et s'offre même des grosses occasions que Barrier repousse de son mieux, une fois encore abandonné par sa défense.
Une pénalité spinalienne ne relance pas Dijon qui offre un nouveau powerplay stérile, on en a désormais l'habitude.
Les Dauphins vont faire gronder une dernière fois leurs supporters en fin de partie, Meilleur lance, Barrier repousse du patin et tombe au sol, Plch récupère et lance au fond malgré le plongeon désespéré du jeune gardien (9-6 à 57'19).
Les Ducs poussent encore un peu sur le but de Ravel mais ne changeront pas encore une fois ce score fleuve dans une nouvelle soirée "portes ouvertes" dans une patinoire de Trimolet de nouveau comble.
Tirs cadrés : 14 / 13 pour Dijon
Engagements : 10 / 8 pour Epinal
Etoiles Hockey Hebdo :
*** : Thomas Decock
** : Michal Petrak
* : Mikael Eriksson
Les Dijonnais remportent pour le plaisir un dernier match anecdotique pour eux, car il ne change rien à leur classement. Dans un remake du règlement de comptes d'Al Capone le jour de la Saint-Valentin, les Ducs ont livré un intense duel de mitraillage avec leurs adversaires pour finalement en sortir vainqueurs mais couverts du sang de leurs victimes. Tolvanen a pu faire tourner ses lignes au maximum pour chercher la meilleure combinaison. Un bloc de powerplay a enfin été créé, mais ce dernier n'a rien donné de mieux que les autres. Si l'offensive a encore une fois très bien tourné, force est de constater qu'elle marche quasiment exclusivement en contre, il faudra à tout prix la diversifier et créer un jeu offensif avec des passes et une meilleure cohésion pour les play off. Une fois encore, quand l'attaque s'emballe le relâchement défensif est fatal. Avec six buts encaissés ce soir, la défense est à pointer du doigt, il faudra à tout prix resserrer les rangs en play off. Pour Dijon, l'objectif de la saison est atteint avec une place dans le top 4 et un premier tour des play off évité, les Ducs auront donc une semaine de repos pour se préparer à recevoir leur premier adversaire.
Epinal a mordu durement la glace ce soir, l'absence de l'impérial Hocevar, parti sur la glace de Sotchi, a sûrement pesé dans la balance. Les Dauphins ont un repli défensif trop lent et se sont fait bien trop souvent prendre en contre-attaque. Leur offensive a été plutôt efficace, même si ses longues phases de domination ont été bien trop souvent infructueuses. Pour les Vosgiens, la défaite de ce soir coûte cher : Amiens et Villard s'étant imposés, ils perdent deux places au général et retombent huitièmes. Ils défieront Chamonix pour le premier tour des séries, un adversaire toujours difficile à manoeuvrer en play off.