Vidéo des buts de la rencontre et des peluches
Dans une patinoire Pôle-Sud bien remplie pour la venue de l'éternel rival rouennais, Grenoble présentait un bilan de 11 victoires sucessives alors que les dragons avaient connu plusieurs passages à vide sur leurs rencontres précédentes comme face à Amiens. De quoi supposer une rencontre disputée pour des Brûleurs motivés pour réaliser les 12 travaux d'Hercule (12 victoires de suite) avec le champion de France comme dernière épreuve.
| Photo Jean-Christophe Salomé | | Le calva calvaire rouennais
La rencontre démarre sans round d'observation avec des actions physiques des deux côtés, mais après deux attaques défenses qui vont permettre aux gardiens de repousser quelques tentatives, l'armoire normande vont totalement s'écrouler.
A 4'13, pour ce qui reste pour nous le plus beau but de la rencontre, les brûleurs offrent une splendide sortie de zone en utilisant toute la largueur de la glace, et Chouinard en débordement va placer un centre tendu pour Golicic qui reprend en trombe le service de son capitaine. (1-0)
Une pluie de peluches caritatives plus tard, et avec un public ravi du début de rencontre de ses protégés, le cauchemard rouennais va se poursuivre.
A 5'03, Thinel est envoyé logiquement en prison au terme d'un brassage devant Horak, et le jeu de puissance qui n'était pas le point fort des isérois lors des dernières rencontres va pourtant se montrer à son avantage.
A 6'21, Au terme de deux passes rapides, Rodman toujours dans les bons coups et élu meilleur joueur par la presse, va trouver Miettinen qui reprend à 45° pour tromper un gardien totalement hors du coup au coeur d'une défense apathique. (2-0)
A 8'14, Rodman capte le palet plein axe en zone offensive, se retourne pour servir gentiment Golicic qui remet à trabichet qui marque seul sans aucun adversaire sur lui. (3-0)
Tandis que Rouen prend logiquement un temps mort, on ne peut que relever la différence de rythme entre des grenoblois plus rapides, incisifs, et qui se trouvent parfaitement sur la glace face à des champions de France dont on peut se demander si ils ont l'intention de jouer au hockey ce soir ?
A 8'23, Gauthier et Mietinen ridiculisent une nouvelle fois les visiteurs et au terme d'une belle passe du premier, d'un slalom du second au coeur d'une défense dont on aurait oublié d'enlever la fonction "ralenti" du lecteur de DVD, c'est un palet qui s'en va logiquement au fond. (4-0)
Rouen procède alors à un changement de gardien avec l'entrée du jeune Gaubert qui va faire ce qu'il peut mais encaissera un but moins de deux minutes après son entrée en jeu.
A 9'32, Grenoble bombarde la cage rouennaise et deux retours plus tard, c'est Bisaillon qui sert Golicic seul une nouvelle fois. (5-0)
Une première pénalité contre Grenoble à 9'37 propose un jeu de puissance qui va voir Horak s'employer de belle manière, puis un second jeu de puissance pour Rouen permet aux dragons de laisser passer la tornade quelques minutes.
La fin de période est marquée par plusieurs très grosses occasions Grenobloise, et par un palet qui touche Baazzi au visage pour un retour au vestiaire fort heureusement temporaine.
Une nouvelle pénalité contre Rouen à 18'20 voit grenoble canonner des normands une nouvelle fois totalement hors sujet mais aucun nouveau but ne sera marqué.
Systématiquement en retard et hors du coup, les champions de France sont méconnaissables face à une excellente équipe de Grenoble qui a su trouver et exploiter les failles, pardon les crevasses, d'un adversaire dont on va logiquement attendre une réaction.
Tirs 22/7 Grenoble
Engagements 13/20 Rouen
Un semblant d'équilibre
La seconde période reprend à l'image de la rencontre par un joli lancer de Harty qui claque une lucarne à 21'48. (6-0)
Les normands essayent alors de produire quelques actions mais Horak va dire non et même enchanter le public sur quelques arrêts de qualité, pourtant Rouen va finalement réussir quelque chose.
A 25'59, Un palet lancé de l'aile par Miller reste étrangement collé une demi-seconde sur le sommet du casque de Horak qui le cherche sans le trouver, et ne va rien pouvoir faire lorsque le palet qui retombe sur son côté devant sa ligne va se voir repris par Sacha treille. (6-1)
La seconde moitié de période est plus équilibrée avec plusieurs jeux de puissance sans résultats. Grenoble renvoi gentiment et peut compter sur des arrières rapides comme Harty et Bisaillon pour jouer efficacemeent l'essuie-glace et relancer derrière, tandis que Rouen sans rassurer arrive à enchainer quelques passes en zone neutre.
Tirs 10/5 Rouen
Engagement 11/9 Grenoble
| Photo Jean-Christophe Salomé | |
Au fond du trou normand
Rodman récupère un palet à sa bleue et file gentiment tromper Gaubert à 40'56. Quand on dit gentiment, et sans faire injure au grenoblois dont les qualités de vitesse ne sont pas son point fort, c'est bien à un rythme qui doit normalement permettre un retour de n'importe quelle paire d'arrière dans n'importe quelle ligue professionnelle du monde. (7-1)
Une pénalité normande conduit à un nouveau bombardement de la flotte de guerre grenobloise avec Gaubert qui repousse du corps, du casque, avant de voir Kuralt le fusiller comme à l'entrainement à 43'08. (8-1)
La rencontre va alors baisser d'un cran, Horak proposant quelques arrêts intéressants sur quelques jeux en mouvement des visiteurs.
A 55'35, une énième bourde défensive rouennaise voit un palet abandonné plein axe et Grenoble n'en perd pas "une Miettinen" et transmet à Kuralt qui pousse au fond face à un gardien déjà couché. (9-1)
A 56'42, Hussey propose un joli slalom et sert Koudys qui s'offre un duel gagnant face à horak. (9-2)
Tirs: 17/8 Grenoble
Engagements: 14/10 Grenoble
| Photo Laurent Lardière | |
Quand Rouen ne va...
A quand remonte pareille déroute à Pôle-Sud pour les dragons? A plus de dix ans clairement avec paraît-il une rencontre de ce type dans l'ancienne patinoire de Clémenceau? Mais que se passe t'il dans cette équipe dont on peut considérer qu'elle ne s'est pas présentée sur la glace ce soir. Amorphe défensivement, systématiquement prise de vitesse, et avec une totale absence de fond de jeu, difficile de relever quoi que ce soit de positif. Si l'on enlève un Dame Malka toujours pris en grippe par le public mais qui a tout de même fait le métier derrière, un Gaubert à qui Rouen doit de ne pas en avoir pris une quinzaine, on ne voit personne d'autre qui ait évolué à son niveau. Quand on est champion de France, que l'on dispose du plus gros budget et que l'on a disputé une coupe des champions, peut-on se présenter ainsi face à un concurent direct pour le titre ? On pourra rétorquer que toutes les équipes ont des soirées sans, mais le trou normand défensif devient une spécialité sur les dernières rencontres et pas uniquement ce soir à Grenoble. De plus on a le droit de perdre mais après avoir lutté et non pas en donnant l'impression de ne pas s'impliquer physiquement. Comme l'a indiqué Patrice Lhenry en conférence de presse, le temps de la remise en question et disons le clairement de la reprise en main disciplinaire a sonné pour des dragons qui vont devoir proposer tout autre chose ces prochaines semaines. Vous l'aurez compris cela va s'agiter du côté de la normandie ces prochains jours et on peut compter sur les supporters locaux et grands connaisseurs de hockey pour se faire entendre.
Grenoble a surclassé ce soir Rouen et s'est offert un nouveau succès. Si le club n'avait pas eu 6 points de perdu sur le tapis vert en début de saison, l'équipe serait première au classement et personne aujourd'hui n'a envie de croiser la route des joueurs de coach Terglav. Même si on peut modérer quelque peu l'enthousiasme en soulignant que l'adversaire est passé totalement à côté de son match, les douze victoires consécutives des BDL résument mieux que de longs discours les qualités de cette équipe. Mais pourquoi a t'elle ces résultats? On trouvera plusieurs raisons qui vont de la qualité individuelle des joueurs et de la profondeur de son banc, de l'ambiance sereine voire joyeuse qui semble règner dans le vestiaire, mais aussi et surtout d'un système de jeu qui commence à se voir. L'auteur de l'article n'a pas critiqué la faiblesse du jeu collectif grenoblois proposé ces dernières années pour ne pas saluer des changements bien visibles dans ce domaine. Volonté de passer le palet sans lancer systématiquement au fond, recherche du partenaire et appels constants des attaquants, sorties de zones travaillées et bon replacement des arrières, autant de caractéristiques du jeu grenoblois ces dernières semaines. Mais ce qui fait également la différence c'est la vitesse du jeu pratiqué avec un effectif qui figure sans doute parmi les plus rapides que l'on puisse voir en Magnus cette saison. Particulièrement visible face à Rouen, la suppériorité des dragsters grenoblois sur les puissants arrières adverses est évidente, et justifie les choix de recrutements effectués à l'intersaison. Si on pouvait s'interroger sur un certain manque de puissance et de poids de la défense grenobloise, avouons que les adversaires de Magnus ne paraissent pas avoir trouvé la parade et peinent bien souvent à contenir les envolées des BDL cette saison. Si vous ajoutez à cela un Horak qui figure parmi les meilleurs gardiens de la ligue, vous avez clairement une équipe du top 4 et mieux si affinités. A voir le contentement du public cet après midi et la sérénité du Président Reboh, on peut non seulement parler de bonne carburation mais d'un club de Grenoble qui justifie enfin son rang et devient du même coup un candidat sérieux au titre.
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