Nouveaux maillots, nouvelle tribune, nouveaux joueurs : le public de Poissompré a fort à découvrir ce soir. Affichant désormais une capacité de 2500 spectateurs, la patinoire est prête à accueillir son premier match officiel de la saison.
Arbitres : M. Barcelo G, assisté de MM. Peuriere et Furet
Buts : Epinal : 09.09 Alex Nikiforuk (ass Tyler Mosienko et Stephen Silas) Amiens :
Pénalités
4 minutes contre Epinal
8 minutes contre Amiens
Pour faire oublier la déception de la saison passée, Bradley Gratton a décidé de repartir sur de nouvelles bases, renouvelant son effectif aux deux tiers. Cette nouvelle équipe, bâtie à grands renforts de joueurs canadiens, ne se présente pourtant pas en pleine confiance. Après une série de matchs de préparation plutôt mitigée, les Gamyo se sont inclinés à Bordeaux en ouverture du championnat. Ils devront redresser la barre à domicile mais la tâche s’annonce compliquée : les Gothiques d’Amiens ont frappé très fort d’entrée avec une victoire 5-0 face à Angers.
Le coup d’envoi est retardé de quelques minutes pour permettre aux personnalités politiques d’inaugurer officiellement la nouvelle tribune, déjà plutôt bien remplie. Sur la glace, Andrej Hocevar et Henri-Corentin Buysse s’installent devant leurs filets respectifs. Côté infirmerie, les Gamyo devront jouer sans Martin Charpentier tandis que les Gothiques sont privés de Marcos et Perry.
photo: Célian Steiner
Les premières minutes tournent à l’avantage des Amiénois, qui passent la majeure partie du temps en zone offensive. Hocevar réalise ses premiers arrêts face à Narbonne et Guillemain. Très rapidement, Epinal est pénalisé pour un accrochage de Briand (2’35). Après un tir de Smach arrêté par le gardien et un autre de Karmeniemi qui passe à côté de la cage, Epinal respire un peu et se procure sa première vraie occasion : après une frappe de Briand qui filait sur l’aile, Baldwin expédie le rebond dans la mitaine de Buysse. Les Gothiques continuent pourtant de mettre la pression sur la cage spinalienne et sur un rebond, une incompréhension entre Hocevar et un de ses défenseurs donne des sueurs froides à Poissompré, tout comme le slalom de Kuralt à travers la zone spinalienne.
Pour une obstruction de West sur un engagement (8’50), les Gothiques vont à leur tour jouer en infériorité, mais pendant bien moins de deux minutes : très rapidement, Mosienko sert Nikiforuk plein axe et Buysse ne peut arrêter le tir (9’09, 1-0). La paire formé par ces deux petits attaquants canadiens fonctionne à merveille et risque de poser beaucoup de soucis aux défenses de Ligue Magnus…
La réaction des Gothiques est immédiate, venue de Trabucco et de Kuralt qui s’essaie au tour de cage. Côté spinalien, on s’en remet plutôt aux tirs lointains avec Llorca et Baldwin. Depuis le milieu du tiers, Epinal domine le jeu avec la possession du palet mais sans réussir à se procurer d’occasion vraiment favorable. Cela ne saurait tarder avec un service de Nikiforuk pour Josh Gratton qui manque la cage in extremis puis un tir de Briand trop fermé après une sortie hasardeuse de Buysse. Auparavant, Hocevar avait écœuré Romand venu tirer à bout portant. Le gardien slovène est en grande forme et gèle le palet au dernier moment devant Trabucco alors que les Amiénois avaient déjà levé les bras.
Le tiers s’achève sur un tir de Nikiforuk sur l’épaule de Buysse, dont la trajectoire vicieuse manque de surprendre le gardien amiénois. A la sirène Halley s’en prend à Susanj, qui n’avait rien demandé, et laissera donc ses coéquipiers reprendre le match en infériorité.
Epinal a ouvert le score contre le cours du jeu, profitant de son unique jeu de puissance Dès lors, le rapport de force s’est équilibré voire inversé, sous l’impulsion de la paire Mosienki-Nikiforuk et de Hocevar aujourd’hui infranchissable. Tirs cadrés : 10 pour Epinal, 13 pour Amiens.
photo: Célian Steiner
Au retour des vestiaires, Amiens se défend bien en infériorité mais en toute fin de powerplay, Nikiforuk trouve à nouveau le fond des filets… avant de voir son but invalidé pour être resté dans la zone du gardien (21’58). A peine sorti de prison, Halley fauche grossièrement un spinalien dans sa zone et retourne sur le banc des punis (22’23). Grâce à cette supériorité prolongée, les Gamyo continuent de dominer mais sans creuser l’écart. Buysse ne se laisse pas tromper par Nikiforuk, ni par Mulle en échappée. Ce n’est qu’au bout de huit minutes que les Amiénois recommencent à se montrer par l’intermédiaire de Narbonne puis de Smach qui a volé le palet en zone neutre. Da Costa vient s’enfermer dans les bottes d’Hocevar tandis que Sabatier réveille Buysse avec un tir dans la mitaine. Depuis quelques minutes, le portier des Gothiques a beaucoup moins de travail que son vis-à-vis, ce qui va se poursuivre dans la suite du tiers. Mario Richer l’a compris et décide donc d’utiliser son temps mort. La cage spinalienne chauffe sous les assauts répétés de Smach et Halley. Kuralt manque le cadre, décidément peu en réussite devant son ancien public. Le jeu est arrêté car Da Costa est resté à terre dans le coin de la patinoire. Il finit par reprendre ses esprits et retourne au banc, applaudi par Poissompré.
Lakkonen, servi au deuxième poteau, tire d’un angle un peu trop fermé pour tromper Hocevar. Les Gamyo vont peu à peu se libérer de la pression des Gothiques, d’abord suite à un bel effort de Lorcher, des tirs lointains de Varley et Soudek puis un break manqué de Josh Gratton. Trabucco finit par dégager le palet dans les filets et écope d’un retard de jeu (37’26) qui n’aura pas de conséquence au tableau d’affichage.
Après avoir dominé pendant environ huit minutes à grâce au jeu en supériorité sans pour autant prendre le large, Epinal a subi la pression des Gothiques une bonne partie du tiers, mais Hocevar a répondu présent. Avec un écart d’un seul but à l’aube de la dernière période, le suspense reste entier.
Tirs cadrés : 17 pour Epinal, 8 pour Amiens
photo: Célian Steiner
McDonough rate de peu une déviation sur un tir de Soudek puis Nikiforuk atteint la mitaine de Buysse en entrée de zone. En ce début de tiers, le palet file d’un côté à l’autre de la patinoire à toute vitesse. Plusieurs fois, Hocevar l’entend siffler près de ses poteaux, mais les tirs sont rarement cadrés. Le jeu s’interrompt enfin quand Varley échoue dans la mitaine de Buysse, avant de reprendre son ballet d’incessants allers-retours d’un camp à l’autre. C’est cette fois Carter qui manque de couper la passe de Soudek avant l’intervention en face d’Hocevar face à Smach. Le match devient haletant, Devin manque le but d’un rien, servi sur un plateau par Briand. McDonough et Gratton ne sont pas loin non plus de mettre Epinal à l’abri, ce qui aurait sûrement rendu l’atmosphère un peu plus respirable pour les supporters spinaliens. En effet, l’avance d’Epinal ne tient qu’à un fil, d’autant plus que Prissaint se retrouve seul avec le but grand ouvert devant lui… mais tire trop haut. Amiens vient sans doute de laisser filer sa meilleure occasion d’égaliser.
Poissompré a retrouvé l’ambiance de ses grands soirs. Un tir de Llorca sur les jambières de Buysse aurait pu rentrer, mais pas celui de Kuralt en plein sur Hocevar. Carter, assez transparent ce soir, écope de la dernière pénalité du match pour un cinglage (50’33), de quoi faire à nouveau trembler le public. Malgré les efforts répétés de Trabucco, Amiens n’égalisera pas et en toute fin de power-play, les esprits s’échauffent légèrement derrière le but spinalien. Le chronomètre défile en faveur des Vosgiens et Hocevar continue de rassurer avec un superbe arrêt de la mitaine face à Prissaint. A cinq minutes du terme, les Spinaliens s’offrent une interminable séquence de jeu dans la zone amiénoise et Gratton manque de sceller l’issue de la rencontre alors que Matima avait du regagner le banc, touché par un palet au visage. Soudek rate également une balle de match. Dans les derniers instants, les Amiénois reviennent dans la zone d’Epinal mais malgré la sortie de Buysse à 40 secondes du terme, le score en restera là, à l’issue d’un dernier tiers intense où les gardiens ont brillé.
Tirs cadrés : 6 pour Epinal, 15 pour Amiens.
Les matchs se suivent et ne se ressemblent pas : après avoir blanchi Angers, les Gothiques ont été blanchis à Epinal. Les 2050 spectateurs de Poissompré étaient conquis à la fin de cette rencontre, que l’on pourrait résumer à un duel de gardiens. Hocevar, décevant face à Bordeaux, a été infranchissable ce soir avec 36 arrêts, tandis que son homologue amiénois a aussi réalisé un très beau match avec 32 arrêts. De même, si l’indiscipline a couté très cher mardi, les Gamyo n’ont récolté que quatre minutes de pénalité ce soir.
Avec leurs trois premiers points en poche, les Gamyo seront un peu plus relâchés avant de jouer deux fois à l’extérieur, dans un premier temps ce dimanche à Angers, où il est possible de réaliser une très bonne opération face à des Ducs qui semblent à la peine en ce début de championnat, puis mardi à Strasbourg. Pendant ce temps-là, les Amienois recevront dimanche ces mêmes Strasbourgeois, qui viendront au Coliséum pour tenter d’inscrire leurs premiers points.