Andrej Hocevar et Matija Pintaric ont les deux meilleurs pourcentages d’arrêts de Ligue Magnus et ont peut donc s’attendre ce soir à un duel de gardiens entre Rouen, deuxième et au coude à coude pour le fauteuil de leader avec Grenoble, et Épinal, à la lutte pour l’accession en play-offs. Ce duel va finalement tourner court… On sait qu’Andrej Hocevar a l’habitude de briller quand il est opposé à un autre gardien slovène (Rouen a par exemple perdu 4-1 lors de sa dernière visite) et cela va à nouveau se vérifier.
Arbitres : M. Ernecq assisté de Mme Boniface et de M. Goncalves
Buts : Epinal : 13.20 Matt Carter (ass Robin Soudek) ; 28.28 Vincent Llorca (ass Robin Soudek et Matt Carter) ; 34.44 Matt Carter (ass Florian Sabatier et Robin Soudek) ; 45.03 Matt Carter (ass Vincent Llorca et Stephen Silas) ; 47.56 Anthony Rapenne (ass Mathieu Briand et Gasper Susanj) Rouen : ; 56.51 Richard Stehlik (ass David Wohlberg)
Pénalités
14 minutes contre Epinal
10 minutes contre Rouen
Photographe : Celian Steiner
Carter et Hocevar en forme
Le premier tir cadré est à l’initiative de Carter au bout d’une minute et demie plutôt dominée par les Dragons. Ils pressent d’entrée et Antonietti n’est pas loin de profiter d’une erreur de relance. L’engagement physique est également important en début de partie, en témoignent les deux grosses charges de Collotti et Chakiachvili reçues par Farina.
En début de partie, Épinal se procure peu d’occasions et seul un tir de McDonough, finalement dans le petit filet, fait trembler les Dragons. Ceux-ci ne se font pas prier pour menacer Hocevar et profitent d’une grossière erreur de Silas pour entamer une longue séquence offensive… finalement avortée par l’énorme travail de Llorca.
La première pénalité est sifflée contre Épinal et Susanj pour une faute loin d’être évidente sur Antonietti derrière le but spinalien (5’51). Mosienko jaillit en contre pour faire perdre de précieuses secondes aux Rouennais, avant leur retour en zone spinalienne et des tirs sans danger de Chakiachvili plein axe et de Aleardi dans la mitaine d’Hocevar. Thinel, alors qu’il avait la cage ouverte, tire trop haut… laissant présager une soirée où tout va réussir au Gamyo.
Carter, bien remuant depuis le début de la soirée, reste muet face à Pintaric collé contre son poteau. Toutefois, après un tir de Deschamps dans la botte d’Hocevar, il est mis en orbite par Soudek depuis le coin de la patinoire : en break, il déjoue enfin Pintaric d’un tir croisé lointain (13’20, 1-0).
Après l’ouverture du score, Rouen met un coup d’accélérateur, rapidement stoppé par une faute de Cantagallo sur Soudek en zone neutre (15’04). Épinal perd le palet sur une mauvaise passe, avant de revenir avec deux essais de Carter dont un est détourné sur le poteau par Pintaric. Revenus à cinq, les Dragons obligent Hocevar a livrer un festival d’arrêt face à Aleardi et Guttig au rebond… Le gardien spinalien est également très en forme et son équipe en a besoin, pendant 1’13 de jeu en double infériorité suite à la faute de Gritans en entrée de zone sur Guttig (17’51) puis une charge avec la crosse de Baldwin (18’38). Hocevar réalise deux arrêts décisifs face à Lampérier puis Ritz, avant de se coucher pour capter de la mitaine l’essai d’Aleardi.
Lors de ce premier tiers, le duel de gardien a tourné largement en faveur d’Hocevar, nettement plus sollicité à cause des trois pénalités spinaliennes mais toujours invaincu après vingt minutes. C’est un Carter bien inspiré qui a ouvert la marque, déjouant un Pintaric plus fébrile qu’à l’accoutumée.
Tirs cadrés : 9 pour Épinal, 17 pour Rouen.
Photographe : Celian Steiner
Tout sourit au Gamyo
Les 39 secondes restantes à la pénalité de Baldwin sont facilement tuées grâce à un engagement gagné par Épinal et un arrêt d’Hocevar face à Chakiachvili. Le portier spinalien n’en finit plus d’être sollicité, d’abord sur une déviation d’Aleardi puis en infériorité, après une nouvelle faute de Gritans (21’17). Malheureusement pour les Dragons, le dernier rempart vosgien est étincelant et s’interpose contre Wohlberg, Guttig et Antonietti, et même face à Chakiachvili et Ritz une fois la pénalité achevée.
Ce sont cette fois les Dragons qui sont pénalisés pour une obstruction de Langlais sur Mosienko (24’23). Antonietti s’élance en contre sur le face-off et alerte Hocevar. Épinal peine à se réinstaller et Carter échoue dans les bottes dans les dernières secondes. Si jusqu’ici, les Dragons dominaient encore légèrement, la tendance va s’inverser. Après un tir puissant de Deschamps sur Hocevar, les Gamyo vont se montrer menaçants, d’abord sur un contre mené par McDonough et Mulle puis un tir de Nikiforuk dans les bottes de Pintaric. Finalement, c’est Llorca qui va permettre au Gamyo de faire le break après une récupération derrière la cage (28’28, 2-0).
Entre un nouveau contre mené par McDonough et Soudek et un dernier geste raté de Susanj face à la cage, Rouen tente de revenir mais Aleardi, Nesa ou Deschamps se heurtent encore et toujours à Hocevar, tandis qu’Épinal semble de plus en plus à l’aise. Et les Gamyo ont raison de l’être : un slalom de Soudek échoue dans les bottes de Pintaric mais sur l’entrée en zone suivante, le Tchèque trouve Carter qui marque le troisième but d’un tir puissant depuis les cercles (34’44, 3-0).
Cette fois, ce sont bien les Vosgiens qui ont pris la partie en main : Pintaric en perd même sa crosse sur une frappe puissante de McDonough et Hocevar est beaucoup moins sollicité depuis le troisième but et peut compter sur sa défense pour se donner un peu d’air : Susanj à plat ventre se jette pour ôter le palet à un Rouennais. Sur ce tiers, le score en reste là mais l’addition aurait pu être plus salée : Paquet est revenu empêcher le break de Lorcher et sur celui de Nikiforuk, le tir n’était pas cadré.
À un tiers de la fin, Épinal dispose d’une avance confortable et au vu de la forme de son gardien, un retour des Dragons semble déjà impossible… Poissompré s’attend déjà à un second exploit cette saison contre Rouen.
Tirs cadrés : 12 pour Épinal, 14 pour Rouen.
Photographe : Celian Steiner
Seule ombre au tableau : pas de blanchissage
Rouen bénéficie rapidement d’une supériorité après une faute de Baldwin (41’02), une bonne occasion de remonter rapidement au score que les Dragons ne sauront pas exploiter : après un tir de Chakiachvili de la bleue et un autre trop haut de Ritz, Rapenne et Sabatier se chargent de tuer la fin de la pénalité. Les derniers espoirs des Dragons vont s’envoler après un nouveau tir des cercles de Carter, qui s’offre un triplé (45’03, 4-0).Épinal déroule et enfonce le clou quelques instants plus tard par une superbe passe de Briand et un tir de près de Rapenne (47’56, 5-0).
L’issue de la rencontre ne fait plus aucun doute mais les dix dernières minutes vont s’écouler lentement, hachées par les pénalités. La première pour une charge de Cantagallo sur Mulle (50’20) au cours de laquelle Wohlberg aurait pu marquer en infériorité, puis une seconde pour une charge de Stehlik sur Mosienko, qui en perd son casque (52’03). Pendant les 27 secondes de double supériorité qui suivent, Soudek tire dans les bottes de Pintaric et Antonietti s’en va en break… et échoue sur le poteau.
Les Dragons revenus à quatre, Soudek puis Barnett sollicitent Pintaric tandis que Mosienko provoque une nouvelle faute, de Chakiachvili cette fois. Ce sont 48 nouvelles secondes de double supériorité pour Épinal qui n’en profite pas. Les deux tirs de Soudek sont à côté et Pintaric qui avait perdu sa crosse finit par geler. Mulle est sanctionné pour une explication aux abords de sa cage (54’18).
Nouvelle configuration, on joue cette fois 58 secondes à quatre contre quatre. Les deux équipes reviendront au complet sans accroc, si ce n’est une échappée de McDonough avortée par Chakiachvili.
À trois minutes du terme, sur un engagement remporté par Wohlberg, Stehlik expédie un boulet de canon dévié qui se loge sous la barre d’Hocevar (56’51, 5-1).
Ce but sauve l’honneur des Dragons et prive Hocevar d’un blanchissage qui lui tendait les bras. Le Slovène aura l’occasion tout de même de gonfler ses statistiques en infériorité en fin de match, après la faute de Baldwin sur Guttig (58’11). Il s’interpose notamment face à Aleardi puis Ritz à bout portant.
Le match semblait déjà joué avant le troisième tiers, qui fut le moins intense. On en retiendra le triplé de Carter et le but de Stehlik qui sauve l’honneur rouennais.
Tirs cadrés : 11 pour Épinal, 13 pour Rouen.
Le duel de gardien a tourné un peu court même si les deux protagonistes ont livré 70 arrêts à eux deux… Mais voilà, Andrej Hocevar ne s’est incliné qu’une fois sur 44 tirs et son compatriote rouennais, pourtant moins sollicité (32 tirs) a laissé rentrer cinq fois le palet... dont trois fois sur des tirs de Matt Carter, qui a livré sans aucun doute son meilleur match sous le maillot orange. Comme en octobre, Rouen trébuche à Poissompré, quasiment sur le même score (5-1 contre 4-1) et cède trois points et la première place à Grenoble vainqueur dans le même temps 0-11 à Lyon. Les Gamyo creusent quant à eux l’écart avec leur poursuivant Nice et se rapprochent de leur prédécesseur Angers, ces deux équipes s’étant partagé les points en prolongation. Avec un jeu comme celui proposé ce soir, c’est vers devant que peuvent lorgner les Vosgiens, et non plus vers derrière…
Vendredi, Rouen recevra Mulhouse et Épinal jouera à Grenoble. Les Gamyo ont un calendrier compliqué en affrontant les deux premiers en l’espace de trois jours… Pourrons-t-il aussi créer l’exploit contre Grenoble ?