Angers et Épinal disputaient à Poissompré un match avancé de la 33ème journée, capital pour les deux équipes. Les Angevins revenus à la huitième place ne sont plus qu’un point derrière les Spinaliens suite à leurs deux victoires ce week-end contre les deux premiers au classement, Rouen puis Grenoble. La dynamique est inversée dans le camp des Gamyo après trois défaites de suite. Toujours en proie à une infirmerie débordante, Épinal s’est en plus séparé hier de son meilleur buteur Josh Gratton, le frère de l’entraîneur, qui aurait apparemment refusé de prendre le bus pour aller jouer à Gap dimanche. Sur et en dehors de la glace, les affaires sont compliquées pour les Vosgiens et une défaite ce soir pourrait rendre la situation cauchemardesque en sortant les Gamyo de la zone play-offs.
Arbitres : M. Bourreau assisté de Mme Girard et de M. Caillot
Buts : Epinal : 03.20 Lee Baldwin ; 09.42 Alex Nikiforuk (ass Ryan Mc Donough et Lee Baldwin) Angers : ; 43.20 Danick Bouchard (ass Clément Masson et Matthieu Frécon) ; 59.50 Maxime Lacroix (ass Danick Bouchard et Clément Masson) ; 62.15 Danick Bouchard (ass Michael Quesnele et Clément Masson)
Pénalités
20 minutes dont 10 à Silas contre Epinal
22 minutes dont 10 à Arrossamena contre Angers
Sur la feuille de match ne figurent pas Charpentier, Varley, Sabatier et Lorcher pour Épinal, tandis que Soudek va débuter le match avant de vite quitter la glace. La nouvelle recrue Barnett a participé à l’échauffement mais n’est pas encore qualifiée. Quant à eux, les Angevins doivent se passer de Gagnon et Henderson. Au chapitre des bonnes nouvelles, Épinal enregistre le retour de Devin mais surtout de son capitaine Mosienko après une longue absence. Dans les cages, ce sont Florian Hardy et Isaac Charpentier qui débutent la rencontre.
Photographe : Celian Steiner
Épinal retrouve son vrai visage
Charpentier laisse le palet entrer dans sa cage au bout d’une minute… mais les Angevins sont signalés hors-jeu à juste titre. Il s’agit de la seule occasion angevine des premières minutes car ce sont ensuite les Gamyo qui partent à l’abordage de la cage d’Hardy. Devin est tout proche de marquer, avant d’être violemment heurté et de rester à terre. Plus de peur que de mal, il reprendra vite sa place dans les rotations. Ce sont ensuite Rapenne et ses partenaires de ligne qui s’illustrent avant l’ouverture du score signée Baldwin sur un lancer de la bleue dévié par un Angevin. Hardy est surpris par la trajectoire du palet et s’incline (3’20, 1-0).
Malgré une faible riposte de Frecon qui tire dans le casque de Charpentier, les Spinaliens vont continuer de dominer la suite du tiers. Briand tire lourdement à côté et Carter échoue deux fois dans les bottes d’Hardy. Il n’y a que sur une grossière erreur de Susanj en relance que les Ducs se montrent dangereux mais le Slovène rattrape lui-même sa maladresse en ôtant le palet à Lacroix. Charpentier est quant à lui vigilant et malgré un rebond laissé à Bouchard, il stoppe le tir d’Arrossamena. En face, les Gamyo continuent de mettre la pression sur Hardy mais Rapenne rate le palet sur une superbe passe de Briand. Finalement, c’est Nikiforuk qui double la mise, lancé en break par McDonough. Hardy bloque le palet entre ses jambes mais l’embarque dans la cage en reculant (9’42, 2-0).
Il s’agit du début de partie idéal pour les Gamyo qui poursuivent sur leur lancée. Malheureusement pour eux, Rapenne manque son shoot alors qu’il était idéalement placé face à la cage et McDonough tourmente Hardy sans trouver la faille. Les Spinaliens bénéficient même des deux premiers power-play du match pour deux fautes derrière la cage d’Hardy, la première pour une obstruction d’Igier sur Farina (13’05) et la seconde pour un faire trébucher de Coulombe sur Devin (16’19). Ces deux supériorités sont stériles, la première ne débouche que sur un tir de Baldwin sans danger pour Hardy et la suivante sur un tir de Nikiforuk contré par Frecon puis un nouveau lancer de Baldwin sorti par le portier angevin.
Une fois les Ducs au complet, Mosienko dévie un lancer de Carter dans les bottes d’Hardy et Charpentier laisse un rebond sans conséquence à Bouchard. La dernière minute est à l’avantage d’Épinal, qui aura dominé ce tiers d’un bout à l’autre. Si l’ouverture du score est un peu chanceuse, le second but est amplement mérité et les Gamyo mènent de deux longueurs à la pause. Épinal montre un tout autre visage que mardi face à Angers et le retour de Mosienko n’y est pas étranger : le capitaine distille des passes millimétrés à ses partenaires en plus de gagner bon nombre de face-off. Un autre retour bénéfique est celui de Devin dont le travail acharné pose bien des problèmes aux Ducs. Par contre, Soudek que la rumeur annonçait blessé a rapidement quitté la glace et son absence s’annonce préjudiciable pour une attaque désormais réduite à trois lignes.
Tirs cadrés : 9 pour Épinal, 9 pour Angers
Photographe : Celian Steiner
Les Gamyo ne tuent pas le match
Les Spinaliens rentrent mieux dans cet acte médian que leurs adversaires, rapidement sanctionnés pour une faute d’Albert sur Carter (20’49). L’attaquant spinalien est tout proche de se faire justice lui-même mais son tir est repoussé par la barre transversale ! Les Ducs reviennent à cinq après un dégagement de Bouchard suite à un tir de Mosienko et une interception de Sonne qui s’élance en contre avant de tirer à côté. Le jeu va se dérouler quelques instants dans la zone spinalienne avant de repartir de plus belle de l’autre côté de la glace. Hardy va alors s’illustrer. Il repousse d’abord Mosienko parti en contre, puis bloque du patin le tir de McDonough décallé par Mulle, lui aussi auteur d’un très bon début de match. Sur une récupération de Briand, Devin échoue à nouveau face au portier angevin.
Par deux fois, Carter échoue dans les bottes d’Hardy, alors que Mosienko l’avait à chaque fois placé sur orbite. Rapenne et Martin connaissent le même sort mais Épinal n’est pas loin de mettre les Ducs au tapis. Ceux-ci ne parviennent plus à remettre la crosse sur le palet et sont acculés dans leur zone. Les Gamyo dominent de la tête et des épaules mais il ne leur manque qu’une chose : la finition. Carter tire à côté après une superbe entrée en zone de Fauchon et au cours d’un cafouillage aux abords de la cage d’Hardy, personne ne parvient à pousser le palet au fond.
À trois minutes de la pause, Angers sort un peu la tête de l’eau. Pour la énième fois de la saison, Nikiforuk se jette pour contrer un tir adverse et quitte la glace en souffrance avoir pris le palet dans le genou… Dur au mal et comme à chaque fois, il revient en jeu quelques instants plus tard. De la bleue, Quesnele tire à côté et Lacroix tente sa chance de loin. À la sonnerie, une bagarre éclate et Silas couche Arrossamena. Les deux lutteurs écopent de 2+2+10 minutes, assorties de 2 minutes pour Carter qui s’est mêlé à l’affaire.
Angers a été dominé pendant vingt minutes mais n’a pas laissé l’écart s’agrandir… C’est l’essentiel pour les Ducs qui ont encore des raisons d’espérer à l’aune du troisième tiers. Ils vont le débuter en supériorité et Épinal devra se passer pendant 14 minutes de Silas, alors que sa défense est déjà bien démunie. Les Spinaliens risquent de se mordre les doigts de ne pas avoir su tuer le match malgré leurs innombrables occasions…
Tirs cadrés : 11 pour Épinal, 5 pour Angers
Photographe : Celian Steiner
Dénouement cruel
Charpentier doit s’employer pour permettre à Épinal de tuer la pénalité. Il laisse des rebonds sur les tirs de Drouin et sort du masque celui de Bouchard. Finalement, la pénalité s’achève et Donnet fait son apparition dans les rotations défensives vosgiennes pour pallier la méconduite de Silas.
Les Spinaliens dominent toujours la partie. Devin échoue deux fois sur Hardy et le portier angevin est même à nouveau sauvé par ses montants sur un tir de Carter suite à un face-off remporté par Mosienko. Le capitaine spinalien est puni pour un cinglage à hauteur de la ligne bleue (45’30) qui va permettre à Angers de revenir dans le match. Quesnele de la bleue trouve la botte de Charpentier, qui s’incline quelques instants plus tard sur un shoot puissant de Bouchard depuis le cercle gauche (46’20, 2-1).
Ce but sonne la révolte angevine et est suivi d’un tir de Gaborit seul sur l’aile puis d’un incroyable raté de Lacroix, qui parvient à coucher Charpentier avant de tirer entre le gardien et ses montants. En face, Rapenne échoue sur l’épaule d’Hardy et Devin tente en vain de reprendre le palet resté suspendu sur l’épaule du gardien. Il est violement mis à terre par la défense des Ducs et les esprits s’échauffent à nouveau. Hardy ferme également son angle quand McDonough récupère le palet dans la zone angevine.
Les Ducs ont toutefois desserré l’étreinte et tentent d’égaliser. Igier tente sa chance face à la cage et Charpentier peine à détourner le tir de Coulombe, les esprits s’échauffent à nouveau entre Gaborit et Llorca. L’issue du match est incertaine et les Spinaliens vont avoir l’occasion de tuer le match au cours d’une interminable séquence en zone offensive mais ni le tour de cage de Briand, ni Devin dans le slot ni le revers de Nikiforuk n’y parviendront. Sur la relance ratée d’Hardy, aucun Spinalien n’est au bon endroit pour reprendre le palet. Le gardien angevin bloque ensuite les essais de Mosienko et Rapenne. La fin du match est proche quand Silas et Arrossamena font leurs retours après avoir purgé leurs pénalités. Juste avant cela, ce sont les Angevins qui ont repris le dessus avec des tentatives détournées de Gaborit et Coulombe.
L’horloge tourne et à deux minutes du terme, Angers utilise son temps mort et sort Hardy. Poissompré tremble sur un gros cafouillage après un tir de Bouchard et un double arrêt de Charpentier. Déjà malheureux avec deux poteaux plus tôt dans le match, Carter manque la cage vide. Il pourra s’en mordre les doigts car dans les secondes qui suivent, Charpentier détourne de la botte le tir de Bouchard et le rebond arrive sur Lacroix qui égalise à onze secondes du terme (59’49, 2-2).
Tirs cadrés : 10 pour Épinal, 16 pour Angers Bouchard donne la victoire aux siens
Il s’agit de la première prolongation de la saison à Poissompré. Dans cet exercice particulier, Angers va prendre l’ascendant : Épinal ne rentrera même pas en zone offensive. Campbell échoue sur les bottes de Charpentier et Quesnele sur son masque. Comme un symbole, c’est finalement l’ancien spinalien Bouchard qui inscrit le but victorieux d’un tir en pleine lucarne (26’15, 2-3).
Tyler Mosienko était dépité en allant chercher son prix amplement mérité de meilleur joueur et il y avait de quoi. Malgré toute son implication, ses partenaires se sont cruellement inclinés après une égalisation à onze secondes du terme alors qu’ils avaient dominé le match de bout en bout. Les Gamyo pourront s’en vouloir longtemps de ne pas avoir su marquer un troisième but et d’avoir laissé filer deux points qui leur tendaient les bras.
Le scénario tant redouté a eu lieu puisque dans le même temps, Nice s’est imposé face à Gap. Épinal pourra se consoler en se disant que le point de la prolongation évite au moins de basculer à la neuvième place mais tout se joue à un rien : Angers, Épinal et Nice sont à égalité de points. À une vingtaine de match de la fin de la saison, il semble que les deux dernières places en play-offs se joueront entre ces trois clubs et que la lutte sera serrée : les Ducs ont retrouvé la confiance et les Aigles sont intraitables à domicile. Toutefois, les Gamyo ont encore des raisons d’espérer : ils comptent actuellement deux matchs de retard sur Angers et au vu du jeu proposé ce soir, ils resteront redoutables quand l’infirmerie se sera vidée.
La lutte à distance reprendra dès mardi, avec la réception de Chamonix pour Épinal et celle de Bordeaux pour Angers.