Alors que la dernière phase retour de la Ligue Magnus s’apprête à commencer, un duel à quatre semble se dessiner entre Angers, Epinal, Amiens et Nice. Seulement sept points séparent ces équipes classées de la sixième à la neuvième place. Malheureusement, il n’y aura que trois places en play-offs pour celles-ci, la bataille s’annonce rude pour éviter la neuvième place que personne ne veut. Actuellement, ce sont les Niçois qui occupent celle-ci. Après un passage à vide et un changement de gardien, les Aigles ont enchaîné de bons résultats et sont remontés doucement au classement. De son côté, Epinal a réussi à prendre la septième place vendredi en ramenant sa première victoire d’Amiens en saison régulière depuis la création de la Ligue Magnus.
Seulement quatre points séparent les Gamyo des Aigles avant le coup d’envoi de la rencontre. En cas de victoire, les Vosgiens pourraient avoir une avance confortable sur la zone rouge mais les Aigles veulent repartir avec trois points qui leur permettraient de rêver à nouveau de play-offs. Il s’agit en quelque sorte d’un « match à six points » qu’aucune des deux équipes ne peut se permettre de perdre. Epinal pourra s’appuyer sur quatre trios d’attaquants avec le retour de Mulle mais devra composer avec une défense décimée, sans Faure, Klimicek et Scalzo. Les Gamyos ont remporté les trois premières confrontations face aux Aigles mais les deux dernières à Nice ont été très serrées… il s’agit d’un adversaire à leur portée, mais dont il faut se méfier !
Signalons enfin l’apparition d’un nouveau visage dans les patinoires de Ligue Magnus : le match est arbitré par Nicolas Crégut, qui officie pour la première fois au sein de l’élite.
Arbitres : M. Cregut assisté de MM. Furet et Courgeon
Buts : Epinal : ; 08.16 Matthieu Le Blond (ass Pierre-Charles Hordelalay et Robin Soudek) ; 24.45 Martin Charpentier (ass Danick Bouchard et Keven Veilleux) ; 40.44 Keven Veilleux (ass Danick Bouchard et Gasper Susanj) Nice : 05.56 Vladimir Kubus ; 09.49 Kevin Marion (ass Matej Hamrak et Roman Vondracek) ; 11.49 Matej Hamrak (ass Matej Misura et Kevin Marion) ; 34.48 Jérémie Romand (ass Roman Vondracek et Zbynek Hampl) ; 58.55 Jérémie Romand (ass Alexis Birolini et Zbynek Hampl)
Pénalités
10 minutes contre Epinal
10 minutes contre Nice
Nice prend le large d’entrée de jeu :
Les premières minutes de jeu sont plutôt dominées par Epinal. Dès les premières secondes, Hordelalay s’empare d’un palet et se lance dans un débordement qui échouera dans la mitaine du gardien niçois Khoroshun. Veilleux manque deux occasions, après une belle passe de Bouchard puis une erreur niçoise qui aurait pu lui permettre de partir en break. Un lancer de la bleue de Spelda nécessite une première intervention d’Hocevar. Les Gamyo semblent plus rapides en cette entame de partie, mais gare aux contres niçois avec un essai d’Hamrak dévié par une crosse spinalienne.
Hordelalay tente une percée suivie d’un tour de cage avant de subir une obstruction d’Aubert (3’59). Sur la supériorité spinalienne, Veilleux vient s’enfermer contre les jambières de Khoroshun. Le power-play est maladroit et Nice se dégage à plusieurs reprises. Un contrôle manqué de Kloz sur la ligne bleue offre même l’ouverture du score aux Aigles : Kubus jaillit et s’en va battre Hocevar en un contre un (5’56, 0-1).
Une nouvelle fois, Epinal encaisse un but en supériorité. Les Gamyos n’abdiquent pas pour autant et sur une passe bien sentie de Mulle, Fujerik échoue sur les jambières du portier niçois à bout portant. Ils continuent en revanche de laisser des espaces béants dans la défense et Romand parvient à se faufiler jusqu’au but, mais cette fois Hocevar remporte son duel. L’égalisation spinalienne ne tardera pas beaucoup plus longtemps : après un tir de Soudek à côté, Hordelalay depuis l’arrière de la cage sert Le Blond idéalement placé. Son shoot est imparable (8’16, 1-1).
Photographe : Célian Steiner
A partir de ce moment, les Aigles vont fortement prendre le pas sur leur hôte du soir même si Bajarus est obligé de quitter la glace après un coup reçu à la hanche. Sur un shoot de Carpentier, Hocevar laisse un rebond finalement dégagé par Susanj. Vondracek remonte ensuite toute la glace et son shoot est contré par un patin spinalien mais Hamrak le récupère et passe en retrait à Marion qui redonne l’avantage à Nice (9’49, 1-2).
Les Niçois continuent de mettre la pression sur Epinal, qui éprouve toute les peines du monde à sortir le palet de sa zone avec des essais de Visnak, Birolini ou encore Berzins. A la fin d’une très longue séquence près du but d’Hocevar, Hamrak donne une longueur d’avance supplémentaire aux Aigles, glissant une passe de Misura entre le patin du gardien et le poteau (11’59, 1-3).
Les Gamyo sont tombés dans le piège tendu par les Aigles et ne parviennent pas à en ressortir : Soudek bute sur Khoroshun et Le Blond prend le rebond trop haut. Hocevar laisse plus de rebonds qu’à l’accoutumée tandis que Nice multiplie les occasions. Sur un débordement, Hampl manque le quatrième but d’un rien. Les Gamyo ont les occasions pour recoller au score mais sont beaucoup trop brouillons en attaque pour les convertir. Après un tir contré, Hordelalay se lance en échappée mais voit le retour des défenseurs niçois. Rapenne, esseulé, fait le tour de la cage puis frôle le poteau en tirant. Kubus accroche Veilleux et file en prison (18’38). Les Spinaliens parviennt cette fois à s’installer mais Hordelalay manque son shoot est Guttierez est contré. A la sirène, Khoroshun laisse le rebond sur un slap de Kloz mais Cacciotti ne parvient pas à lever le palet aux dessus des jambières pour réduire l’écart.
Nice compte deux longueurs d’avance après un tiers complètement raté par les Spinaliens, qui n’ont su jouer que cinq minutes. Fait rare, quelques sifflets adressés aux Gamyos retentissent dans les tribunes.
Tirs cadrés : 9 pour Epinal, 14 pour Nice. Des pénalités en pagaille :
Epinal ne tirera rien des 38 secondes de pénalité restantes. En ce début de second tiers, les Gamyos ont la possession du palet mais sont loin d’être menaçants, à l’image du tir de la bleue sans danger de Kloucek. Les Niçois ont par contre des occasions beaucoup plus franches avec un tir de Kubus et un rebond laissé par un Hocevar fébrile péniblement dégagé. La défense spinalienne connait de nombreux errements et laisse Hampl puis Hamrak se confronter en duel au gardien slovène. Des jambières et du bouclier, il stoppe miraculeusement ces deux tentatives. En face, les Spinaliens sont d’une incroyable maladresse en attaque mais vont profiter d’une double pénalité infligée à Kubus et Birzins (24’32). Poissompré comprend qu’il s’agit de l’occasion rêvée pour revenir et se remet à donner de la voix. Treize secondes à deux de plus et un unique tir vont suffire pour marquer : de la bleue, Charpentier envoie le palet au fond des filets (24’45, 2-3).
Photographe : Célian Steiner
Le défenseur né à Epinal est enfin récompensé pour ses responsabilités grandissantes et inscrit son premier but de la saison.
Il reste plus d’une minute de simple supériorité aux Gamyos, au cours de laquelle Bouchard et Veilleux butent sur le portier niçois après installation en zone offensive. En fin de power-play, Guttierez manque le cadre de près.
Les pénalités ont permis à Epinal de revenir, elles vont désormais littéralement pleuvoir sur les Gamyo et permettre à Nice de reprendre de l’avance. Rapenne est le premier Spinalien puni pour un accrochage (27’57). Pendant une minute, les oranges souffrent devant les assauts répétés de Hampl et Birolini, puis Susanj parvient à dégager. Revenus à cinq, ils ne parviennent pas à se redonner de l’air et un dégagement manqué de Kloucek crée un immense cafouillage en faveur de Kubus et Marion aux abords de la cage d’Hocevar. Maxime Martin la déplace volontairement pour mettre un terme à la pagaille et se voit sanctionné pour retard de jeu (30’59).
Les Niçois vont même se retrouver en double supériorité car la cage est encore désoclée par un coup de patin d’Hocevar (31’30). Alors que Guttierez purge les deux minutes pour son gardien et que Spelda déclenche la première offensive, Mulle rejoint ses coéquipiers en prison pour un accrochage (31’59). Nice se retrouve à deux de plus pour une longue période qui ressemble à une éternité pour les Spinaliens présents sur la glace.
Coincés entre les cinq Niçois, ils défendent avec abnégation, recroquevillés près de leur but, dans une ambiance électrique. Seul Hampl parvient à cadrer un tir mais Hocevar fait l’arrêt, permettant de changer les Spinaliens sur la glace. Au moment où Epinal récupère un joueur, Hordelalay s’échappe. Voici une superbe occasion de revenir, mais le capitaine spinalien perd son duel avec Khoroshun. Alors qu’ils étaient à deux doigts de concéder l’égalisation, les Niçois refont leur avance : il ne reste que quelques seconde de supériorité quand Romand décoche une frappe qui se faufile entre Hocevar et son poteau (34’48, 2-4).
Il s’agit surement du tournant du match. Sur la fin du tiers, dans un silence inhabituel à Poissompré, les Gamyo ont la possession du palet mais font preuve d’une incroyable maladresse et d’énormes difficultés à le ressortir de leur zone quand Nice l’y emmène. Après ces 20 minutes supplémentaires dont les pénalités ont dicté le scénario, Nice a conservé l’avantage acquis au premier tiers.
Tirs cadrés : 11 pour Epinal, 10 pour Nice. Khoroshun empêche le retour d’Epinal :
Dès le coup d’envoi de la dernière période, Bouchard remet le palet à Veilleux après un débordement et sur un coup de billard, il finit aux fonds des filets (40’44, 3-4).
La dernière recrue du Gamyo inscrit son premier but sous ce nouveau maillot. Le scénario est idéal pour le suspense et permet à Epinal d’y croire encore. Après des tentatives niçoises sans danger de Misura, le rapport de force semble s’inverser. Soudek remue beaucoup en zone offensive et le public comprend que son équipe peut revenir. L’ambiance jusqu’ici bien terne se rallume soudainement. Rapenne est à deux doigts de l’égalisation après un engagement en zone offensive. Les Niçois commencent à plier, ce qui ne va pas s’arranger avec la pénalité infligée à Spelda pour avoir arraché la crosse d’Hordelalay (47’48).
Photographe : Célian Steiner
Le capitaine spinalien demande l’appui du public, mais les Aigles vont parvenir à se dégager deux fois. Epinal s’installe alors, Susanj puis Veilleux tentent leur chance mais c’est à côté. Nice revient au complet sans avoir concédé le moindre tir cadré. Epinal bénéficie d’un immense cafouillage aux abords du but mais Khoroshun sauve les siens par trois fois devant Mulle, Chapuis et Fujerik. Il reste alors moins de dix minutes et les Spinaliens ont peut-être laissé passer leur chance. Nice se reprend peu à peu et le chronomètre défile en sa faveur, d’autant que dans la cage Khoroshun est toujours aussi solide en cette fin de match. Guttierez puis Soudek ne parviennent pas à trouver la faille. Le gardien russe réalise sa plus belle parade face à Veilleux, servi de l’arrière de la cage.
Quand Romand et Vondracek ramènent enfin le palet dans la zone spinalienne, Kloucek fait trébucher Hamrak à hauteur de la ligne bleue (58’22). Cette faute à moins de deux minutes du terme condamne les chances des Vosgiens et les Niçois utilisent leur temps mort. Epinal tente tout de même le tout pour le tout en sortant son gardien à la faveur d’une perte de palet niçoise mais il ne faudra pas longtemps pour qu’il soit récupéré et que Romand enfonce le clou en cage vide (58’55, 3-5).
Tirs cadrés : 12 pour Epinal, 6 pour Nice Epinal, malgré un bon dernier tiers, a payé très cher son démarrage catastrophique. Les Niçois ne se sont pas fait prier pour s’engouffrer dans les brèches laissées par une défense amoindrie. Obligés de courir après le score toute la rencontre, le Gamyo n’a pas réussi à revenir face à un Khoroshun très inspiré en fin de match.
Les Aigles confirment une fois de plus les bons résultats obtenus depuis un mois et continuent leur lente remontée : ils figurent désormais dans la zone play-offs ! En effet, en étant la seule équipe à avoir gagné parmi les quatre qui luttent encore pour l’accession en phase finale, ils récupèrent la huitième place au détriment d’Amiens. La défaite des Gothiques permet à Epinal de garder la septième place mais la zone rouge n’est plus qu’à deux points ! Les Gamyos ont raté une énorme occasion de se mettre à l’abri et ont une fois de plus montré leur inconstance : ils n’ont toujours pas gagné trois matchs d’affilée cette saison. C’est également la troisième fois de suite qu’ils perdent contre une équipe moins bien classée.
Si la lutte fait rage en haut de classement entre les cinq équipes de tête, elle s’annonce aussi serrée jusqu’au bout derrière : la sixième et la neuvième place ne sont plus séparés que par cinq points ! A dix journées du terme, chaque match compte. Vendredi, les Niçois comme les Spinaliens risquent d’avoir du mal à aller chercher le moindre point contre Lyon et Bordeaux mais si jamais ils y parviennent, ceci aurait une importance capitale…