L’année passée, Epinal et Bordeaux ne luttaient pas dans la même catégorie. C’est encore le cas cette saison mais la hiérarchie s’est inversée : les Boxers sont solidement ancrés en haut de tableau alors que le Gamyo peine à se maintenir dans les huit premiers. Ayant raté une occasion en or d’éloigner le spectre des play-down mardi face à Nice, les Spinaliens n’ont que deux points d’avance sur la neuvième place. Malgré le retour de Scalzo, les Vosgiens risquent de passer une mauvaise soirée face à l’armada girondine.
Arbitres : M. Bourreau assisté de MM. Courgeon et Margry
Buts : Epinal : ; 11.27 Tomas Kloucek (ass Gasper Susanj et Robin Soudek) ; 22.30 Tomas Kloucek (ass Dominik Fujerik) ; 24.53 Anthony Rapenne (ass Romain Gutierrez et Florian Sabatier) ; 29.49 Dominik Fujerik (ass Gasper Susanj et Alexandre Mulle) ; 55.19 Robin Soudek (ass Mario Scalzo et Matthieu Le Blond) Bordeaux : 00.08 Ilpo Salmivirta ; 00.53 David Gilbert (ass Matthias Terrier et Peter Valier) ; 13.26 Francis Charland (ass Félix Petit et François Bouchard) ; 19.28 Félix Petit (ass Julien Desrosiers et Francis Charland) ; 31.33 Francis Charland (ass Félix Petit et Julien Desrosiers) ; 44.35 Félix Petit (ass Francis Charland et Jean-Philippe Côté) ; 59.35 Julien Desrosiers (ass Ilpo Salmivirta et Jonathan Janil)
Pénalités
8 minutes contre Epinal
4 minutes contre Bordeaux
La messe semble déjà dite :
Huit secondes, c’est le temps qu’il faut à Salmivirta pour inscrire le but le plus rapide de la saison. Profitant d’une bévue de Kloucek, il récupère le palet face à Hocevar et l’envoie dans la lucarne (0’08, 0-1).
Le cauchemar se poursuit pour Epinal quand Charpentier brise sa crosse alors qu’il allait sortir le palet de sa zone. Bordeaux le récupère et Terrier envoie une longue passe à Gilbert, laissé complètement seul face à la cage d’Hocevar qui ne peut absolument rien faire (0’53, 0-2).
En moins d’une minute, le match semble déjà scellé. Pourtant, il en reste encore cinquante-neuf à jouer et ce ne sont pas les rebondissements qui vont manquer…
Dans les minutes qui suivent, Bordeaux va laisser Epinal développer son jeu tout en employant une bonne dose de jeu physique, à l’image de la charge de Moisand qui envoie Sabatier à terre. Monsieur Bourreau, l’arbitre de la soirée, n’est pas enclin à sortir son sifflet et plusieurs contacts appuyés provoquent des protestations en tribunes. Les maladresses plombent le jeu spinalien et il faut attendre plus de six minutes pour que Scalzo et Soudek cadrent les premiers tirs spinaliens. Ylonen les arrête facilement.
Alors que Susanj se fait violement faucher à hauteur de la ligne bleue, c‘est un surnombre est sifflé contre Epinal (8’36). Rapenne effectue la pénalité pour son équipe qui va se sortir d’affaire sans trop de problèmes. Les Gamyo se retrouvent à leur tour en supériorité pour un retard de jeu de Dusseau (10’57).
Photographe : Célian Steiner
D’un missile expédié de la ligne bleue, Kloucek réduit la marque en se faisant pardonner pour le premier but offert à Bordeaux (11’27, 1-2).
Dès l’engagement, Mulle part en break mais rate le duel avec Ylonen. Epinal rate une occasion en or d’égaliser et de revenir dans la partie. Dans la foulée, Mulle a une nouvelle occasion avec Chapuis, mais la bonne défense de Besch y met fin. Les Gamyo se sentent capable de revenir mais la douche froide ne va pas tarder. Veilleux tente de contrôler une passe aérienne de la main mais le palet lui échappe, Bordeaux se lance immédiatement dans la contre-attaque. Sur une passe de Petit, Charland finit par faire rentrer le palet dans le but après un léger cafouillage près des bottes d’Hocevar (13’26, 1-3).
Dans un silence de plus en plus fréquent à Poissompré, Sabatier se retrouve seul face au but mais il est accroché par Rambelo (15’04). Hormis un tir de Guttierez, Epinal ne produit rien de vraiment dangereux et se fait même surprendre par Gilbert après un tir manqué de Danick Bouchard. Hocevar empêche les siens d’encaisser un nouveau but en supériorité. A peine sorti de prison, Rambelo trébuche sur la crosse de Mulle inutilement glissée dans ses patins (17’43). Il prend à son tour place sur le banc des pénalités et y est rejoint par Kloucek pour une crosse haute (18’50). Bordeaux se sert de cette double supériorité pour enfoncer le clou juste avant la pause : Hocevar réalise un superbe arrêt de la botte sur un lancer de François Bouchard mais laisse un rebond sur celui de Desrosiers que Petit renvoie au fond des filets (19’27, 1-4).
Le premier tiers désastreux face à Nice avait coûté la victoire mardi, cette fois-ci la note est encore plus salée après vingt minutes. 53 secondes ont suffi aux Boxers pour prendre une avance décisive, qu’ils ont encore augmentée dans les minutes suivantes mais ce confortable matelas va aussi provoquer le relâchement des joueurs girondins… et par la même occasion donner beaucoup d’intérêt au deuxième tiers !
Tirs cadrés : 6 pour Epinal, 13 pour Bordeaux. Un retour venu de nulle part :
La pénalité de Kloucek prend fin et Le Blond et Hordelalay sèment le trouble en zone offensive. Les Gamyo n’ont pas abdiqué et la suite du match va vite leur donner raison : à la suite d’un engagement, Kloucek shoote à nouveau de la bleue et fait mouche une seconde fois (22’30, 2-4).
Sabatier à nouveau en duel face à Ylonen ne trouve que la mitaine du gardien girondin. Ce dernier s’incline à nouveau sur un débordement de Rapenne suite à un moment de flottement de la défense des Boxers. Malgré la cage déplacée par un Bordelais, le but est accordé (24’52, 3-4). Bordeaux comprend que les Spinaliens sont sur le point de revenir et repart de l’avant, mais Martin défend correctement sur une percée de Rubes et Hocevar est impeccable sur un shoot de Charland. Epinal continue de pousser et quand Susanj récupère le palet en zone offensive, Fujerik se fraye un chemin jusqu’au but et égalise d’un tir croisé (29’57, 4-4).
Photographe : Célian Steiner
En à peine dix minutes, les Gamyo ont réussi à faire leur retard et les deux équipes sont à égalité pour la première fois depuis la huitième seconde. Elles ne le resteront pas longtemps car sur l’engagement, Veilleux est sanctionné pour crosse haute (30’05). Il s’agit du tournant du match. Dans un premier temps, Hocevar reçoit un shoot puissant de Gilbert en plein milieu du casque et s’écroule, complètement sonné. Il mettra un certain temps à retrouver ses esprits mais poursuit la rencontre dans la cage. Après un nouvel arrêt face à Besch, il s’incline sur un tir de Charland depuis le cercle d’engagement (31’34, 4-5).
Une entrée en zone d’Hordelalay provoque un cafouillage près des montants d’Ylonen. Le palet revient dans le camp spinalien et Hocevar le repousse sur un tir de Terrier bien couvert par Charpentier. Le jeu se déroule beaucoup en zone neutre, avec des erreurs techniques de chaque côté. Hocevar réalise une double parade incroyable face à Moisand et Gilbert mais le portier slovène est à bout de souffle. A terre, il met énormément de temps à récupérer de cette action.
Les Bordelais font souffrir Epinal en cette fin de tiers et Desrosiers percute Hocevar, arrachant la cage au passage. Cette-fois, Lucas Savoye enfile son casque et vient prendre place devant le filet vosgien, tandis qu’Hocevar est escorté en dehors de la glace pars ses coéquipiers (38’32).
Savoye est mis rapidement à contribution, il sort de la botte le lancer de Janil dès l’engagement. A la pause, Bordeaux ne compte plus qu’un but d’avance après avoir laissé revenir les Vosgiens puis a réenclenché l’accélérateur en fin de tiers.
Tirs cadrés : 8 pour Epinal, 14 pour Bordeaux. Une fin électrique :
En début de dernier tiers, Chapuis touche le casque d’Ylonen et le palet s’envole dans le ciel de la patinoire. Sur l’engagement, le gardien bordelais n’est pas surpris par le tir de Soudek. Bordeaux se procure un contre à trois contre deux mais Rubes rate le palet. Les deux équipes se répondent avec des tirs de Guttierez et de Janil. Suite à une grosse charge sur Fujerik dans le camp bordelais, les Boxers récupèrent le palet et se lancent dans un contre qui va faire mouche : Petit signe un doublé et redonne de l’avance à Bordeaux d’un tir sous la barre (44’35, 4-6).
Le jeu se fait tout de suite moins intense. Sur le banc spinalien, Charpentier est examiné par le médecin pour un problème à la main, on apprendra plus tard qu’il s’est fracturé un doigt à la suite d’un cinglage non sifflé. Les deux équipes tentent quelques actions sans grandes difficultés pour les gardiens et les contacts sont parfois très appuyés mais jamais sanctionnés.
Photographe : Célian Steiner
Savoye stoppe le palet suite à un débordement de Desrosiers et François Bouchard réalise une belle percée en zone spinalienne, stoppée par Charpentier de retour sur la glace. Bien décalé par Rubes, Côté se rate et laisse le temps à Savoye de revenir fermer l’angle de tir. Les Spinaliens se procurent une action dangereuse avec Veilleux et Bouchard, violement mis à terre par Côté, ce qui provoque une explication aux abords de la cage. Kloucek reste au sol après un autre contact. Lors d’un cafouillage, Sabatier tente de glisser le palet entre les jambes d’Ylonen qui finit par se coucher dessus. L’ambiance chauffe encore entre les joueurs, comme à tous les arrêts de jeu suivant. Soudek calme les esprits d’un shoot plein axe depuis la bleue qui finit directement au fond du but (55’19, 5-6).
Un palet est dégagé par la défense bordelaise au-dessus des balustrades et les Spinaliens réclament à juste titre une pénalité pour retard de jeu mais l’arbitre n’indique qu’une crosse haute pour laquelle il n’appelle pas de pénalité. Le Blond et Hordelalay sont excédés par cette nouvelle décision contre Epinal et protestent longuement. Savoye est impeccable deux fois de suite face à Charland avant de quitter la glace à deux minutes du terme à la faveur d’un engagement dans le camp bordelais. Gilbert rate la cage vide, permettant à Epinal d’utiliser son temps mort (58’28). La partie s’éternise entre hors-jeu et dégagements interdits mais finalement, Desrosiers va marquer dans le filet désert (59’35, 5-7).
Savoye revient et réalise à la sirène un dernier arrêt anecdotique face à Kara. Tirs cadrés : 8 pour Epinal, 13 pour Bordeaux Comme l’année dernière, le match se termine sur le score de sept buts à cinq mais à l’image de la hiérarchie au classement, les rôles se sont aussi inversés et ce sont les Boxers qui sortent vainqueurs. Ils conservent la quatrième place et comptent désormais 28 points d’avance sur le neuvième à neuf journées de la fin, ils sont donc qualifiés pour la première fois en play-offs de Ligue Magnus. Les Girondins ne vont pas retourner à la maison mais mettre directement le cap sur Nice où ils joueront dimanche dans l’optique d’améliorer ce classement.
Epinal, conserve également sa septième place mais ne compte plus qu’un point d’avance sur le neuvième. La défaite semble logique au vu du classement mais dans ce match au scénario étrange, on retiendra du bon et du moins bon. La remontée de trois buts en dix minutes est encourageante pour la suite, tout comme le fait d’avoir marqué cinq fois contre la meilleure défense du championnat. Par contre, la première minute catastrophique et la pénalité de Veilleux juste après l’égalisation ont offert le match à leur adversaire. Ce match va laisser des traces pour la suite de la saison puisque trois joueurs se sont blessés : Hocevar (commotion), Charpentier (fracture d’un doigt) et Kloucek (genou). Ces trois-là seront absents dimanche à Morzine pour le match capital face aux Pionniers, en plus de Vinatier, Klimicek et Faure. Il ne reste plus que trois défenseurs de métier dans l’effectif spinalien en plus d’un gardien titulaire qui risque de s’absenter à nouveau pour quelques matchs. De quoi imaginer une fin de saison encore plus compliquée…
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