Surfant sur une impressionnante série de victoire aux scores parfois vertigineux, Grenoble retrouvait Angers, équipe en recherche de succès après un début de saison difficile... avec, à la clef, une soirée difficile pour le premier du classement
Grenoble Pôle-Sud, Hockey Hebdo
Laurent Labrot + Damien Magnat le 16/01/2018 à 23:36
Arbitres : MM. Ernecq et Maillé assistés de MM. Paradis et Barthe
Buts : Grenoble : ; 25.52 Bostjan Golicic (ass Joël Champagne et David Rodman) ; 56.54 Guillaume Leclerc (ass Joël Champagne) ; 58.38 Alexandre Giroux (ass David Rodman et Olivier Dame-Malka) Angers : 15.17 Robin Gaborit (ass Cody Campbell et Brian Henderson)
Pénalités
12 minutes contre Grenoble
14 minutes contre Angers
Les amateurs de hockey grenoblois présents ce soir à Pôle-Sud ont eu une soirée bien pleine, tant sur le plan de la rencontre elle-même qu'avec certains évènements prévus en parallèle. A tout seigneur tout honneur, la cérémonie de retrait du maillot de Josef Podlaha s'est révélée être un moment poignant en fin de rencontre, l'intéressé, présent sur place, méritant incontestablement cette distinction. On ne peut que féliciter la direction du club pour cet acte concret qui était demandé assez souvent par les supporters depuis quelques années. En marge de la rencontre avait lieu également une conférence de presse pour informer de l'entrée de la Banque Publique d'Investissement parmi les partenaires du club, acte concret qui devrait servir à renforcer la présence du hockey à Grenoble et sa sécurité financière, tout en offrant aux entreprises partenaires des BDL certaines facilités avec cet établissement. Lorsque l'on aura relevé la présence de deux arbitres canadiens parmi les 4 zèbres vespéraux, on aura fait le tour des informations à connaître pour qui n'était pas à Pôle-Sud en ce mardi.
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Poussif vous avez dit poussif...
La rencontre démarre assez lentement, avec deux équipes qui proposent un jeu de mouvement sans toutefois produire de décalages significatifs. Angers, sans faire montre d’une grande vitesse, semble toutefois se créer un peu plus d’occasions que son homologue isérois.
Deux pénalités successives, dont une bien évitable pour Dame-Malka, qui y va gailardement d’une charge contre la bande totalement inutile à 6'59, permet aux joueurs de coach Sonne de pousser, mais les Ducs ne parviennent pas à tromper Horak qui fait le métier sans trembler. La mi-période livre un bilan bien médiocre pour Grenoble qui n’a pas fait grand-chose et se voit largement dominé au tableau statistique des tirs cadrés avec un 8/1 significatif pour les visiteurs.
L’impression d’un départ très poussif de l’attelage grenoblois se confirme avec une valise de Bouchard, en débordement à 12’, qui manque de peu de tromper Horak.
Alors que la fin de période commence à se profiler, Grenoble va concéder une troisième pénalité et Angers va enfin en profiter avec Dame-Malka qui préfère encore la charge dans la bande au suivi de l’attaquant présent dans sa zone. Gaborit, bien lancé et surtout seul, s’en va donc directement tromper le gardien grenoblois à 15’17. (0-1)
Grenoble va pousser en attaque-défense lors des dernières minutes de la période mais ne parvient pas à se créer de grosses occasions face à une défense bien organisée.
Tirs : 12/7 Angers
Engagement : 9/7 Angers
Début du siège
La reprise voit des Grenoblois, animés de meilleures intentions, partir à l'assaut des cages de Hardy, à l'image d'un Hordelalay dangereux d'entrée.
Pourtant, le premier jeu de puissance des BDL ne donne rien, et les Angevins se montrent dagereux en contre, à l'image d'un Bouchard visiblement désireux de se rappeler au bon souvenir de son ancien public, ou encore d'un Masson toujours capable d'accélérations dangereuses en jeu ouvert.
Pourtant, le second jeu de puissance grenoblois, à 25'40, va enfin trouver la cible avec une mêlée devant la cage de Hardy qui voit plusieurs crosses grenobloises pousser dedans, et c'est Golicic qui égalise dans une rencontre dont on a l'impression qu'elle risque alors de basculer en faveur du rouleau compresseur isérois. (1-1 à 25'52)
La fin de période reste pourtant assez ouverte même si Grenoble frappe à la porte plus souvent que son adversaire. Angers pousse parfois en contre avec Bouchard à 32'40, ou encore sur un lancer de Campbell bien capté par Horak à 34'40. Ceci dit, l'emprise des joueurs de coach Terglav sur la rencontre devient de plus en plus forte au fil des minutes, et on ne compte plus les occasions auxquelles il manque toutefois souvent un peu de précision ou de synchronisation pour aller au fond.
Grenoble cherche son second souffle et le trouve avec le duo Giroux - Champagne qui commence à peser mais dont les tentatives souvent ponctuées de frappes appuyées arrivent sur un Hardy très solide mais qui n'est pas non plus confronté à des arrêts réflexes sauf à une reprise qui le voit bloquer au sol après une belle envolée que l'on espère prise en photo en fin de période.
Tirs 21/7 Grenoble
Engagements 17/9 grenoble
photographe : Laurent Lardière
Leclerc et la division blindée
Déjà bien commencé en seconde période, le siège du but de Hardy va se poursuivre, avec quelques contres angevins de Campbell et Masson particulièrement.
Plusieurs pénalités de part et d'autre ne donnent rien, et on commence à comprendre que soit le GIGN grenoblois va finir enfin par trouver la cible, probable vu le nombre d'occasions, soit qu'Angers pourrait bien créer la surprise au cas où...
Tandis que l'on se met à penser à une éventuelle prolongation, et que la question de savoir depuis quand Grenoble n'avait pas eu autant d'occasions nettes dans une rencontre sans enfoncer le clou domine la tribune presse, les BDL vont s'en remettre à deux joueurs pour faire la différence. Le premier, Champagne, sans doute l'attaquant grenoblois le plus travailleur ce soir, va une nouvelle fois gagner l'engagement, statistique dans laquelle le joueur de la Belle Province excelle vraiment depuis le début de la saison, et ce gain, qui fascine tant et à juste titre les satisticiens nord-américains, va permettre derrière à Leclerc d'inscrire le but décisif d'une jolie entrée plein axe, ponctuée de ce petit palet levé en lucarne qui fait si mal aux gardiens. (2-1 à 56'54)
Leclerc, arrivé en cours de saison et qui est une belle trouvaille du staff grenoblois.
Un logique temps mort angevin, ponctué d'une sortie du gardien à deux minutes du terme, va permettre à Giroux de pousser l'avantage en cage vide à 58'38, dernier acte d'une victoire grenobloise assez difficile à se dessiner mais que d'aucuns pourraient voir comme totalement logique, le score final pouvant même apparaître comme heureux vu le nombre d'occasions franches non transformées ce soir.
Tirs 19/5 Grenoble
Engagements 12/9 Grenoble
Photographe Laurent Lardière
Quelques questions... quelques tentatives de réponses
La principale question qui vient après avoir assisté à cette rencontre est de situer le niveau exact d'Angers. Septièmes mais à portée de tir des Bordelais à 4 points et même de Lyon à 8 points, les Ducs semblent de retour après un début de saison très difficile. Avec un Hardy très solide ce soir et une défensive bien en place et qui semble jouer assez calmement, Angers a fait très bonne impression, et a semblé capable de mettre des barbelés assez efficacement. Offensivement, on sait que l'équipe dispose de joueurs de qualité autour d'un Bouchard dangereux, et a proposé des sorties de zones intéressantes et des jeux de puissance cohérents. Sans prétendre voir Angers capable de rivaliser avec Grenoble en playoffs, le groupe paraît susceptible de remonter au classement et surtout de poser des problèmes à n'importe quel adversaire en fin de saison. Cette analyse optimiste doit cependant être nuancée par les 40 tirs concédés et l'impression que Grenoble n'était pas en réussite offensivement ce soir. Rejouez la rencontre dix fois et vous obtenez sans doute une majorité de victoires grenobloises plus larges pour ne pas dire beaucoup plus larges. Ce bémol apporté, on ne peut que considérer que la prestation angevine, ce soir, chez l'un des deux gros de Magnus, est très positive, Angers ayant défendu chèrement sa peau et passé près des prolongations pour 4 minutes seulement. De quoi donner des idées aux joueurs du Maine-et-Loire pour une fin de saison sans doute compliquée pour leurs adversaires.
La seconde question renverse quelque peu la logique de la première avec le niveau assez fluctuant des Grenoblois ce soir. Si tout le monde peut rater une période, et il vaut mieux la première que la dernière, les Isérois ont quelque peu joué avec le feu en passant bien près d'une prolongation source d'incertitude, et ceci au terme d'un nombre d'occasions théoriquement synonyme de score important. Désinvolture initiale après de bons résultats et face à un adversaire de milieu de tableau, soirée sans grande réussite malgré un très grand nombre d'occasions, performance plus importante que nous le laissons entendre pour Hardy et sa défense ? Peut-être un peu de tout cela mais, au-delà du dénouement conforme à la stratistique, plusieurs indices laissent à penser que Grenoble a proposé ce soir une prestation de qualité. Au-delà des chiffres déjà évoqués, Angers n'a scoré qu'à une reprise malgré une attaque pouvant être dangereuse, et l'offensive des Ducs s'est tarie au fil des minutes devant la pression physique de Grenoblois dont le banc a considérablement dominé ses homologues. Outre la domination sur les engagements derrière un Champagne très efficace dans ce domaine, Grenoble s'est retrouvé, estimation qu'il faudrait vérifier avec la vidéo, sur plus de 10 minutes hors jeu de puissance en attaque-défense mode panique très compliquée pour l'adversaire. Lorsque vous considérez qu'à un niveau professionnel, plus de cinq minutes est considéré comme ingérable sur une rencontre, vous pouvez penser qu'Angers s'en est sans doute tiré à bon compte. Quoi qu'il en soit, le résultat confirme la bonne santé de la défense grenobloise, sans doute le plus important pour gagner un titre en fin de saison.
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