Crocs serrés faces aux Jokers, les Boxers ne lâchent pas leur 4ème place
Jolie fin de semaine pour le championnat de France élite de hockey sur glace qui, pour sa 36ème journée, proposait plusieurs très belles oppositions dominicales. Pour ouvrir le bal, le premier match du jour voyait les Jokers de Cergy-Pontoise recevoir les Boxers de Bordeaux. L’enjeu pour ces 2 équipes, respectivement 5ème et 4ème au classement, était clair. Pour les franciliens, chiper leur place aux girondins et pour ces derniers mettre à distance leurs hôtes du jour. Les 3 précédentes confrontations de la saison entre les deux équipes avaient été très serrées et le plus souvent d’une issue favorable aux bordelais. Ce nouveau duel n’échappa pas à la règle et les Boxers l’emportèrent (1-3), faisant ainsi la bonne opération du jour.
Arbitres : MM. Cregut et Metais assistés de MM. Fauvel et Laboulais
Buts : Cergy-Pontoise : ; 35.13 Alex Barber (ass Aleksi Hamalainen et Gage Torrel) Bordeaux : 23.45 Enzo Carry (ass Aina Benjamin Rambelo et Alexei Polodyan) ; 52.30 Nikita Jevpalovs (ass Samuel Salonen et Kevin Spinozzi) ; 59.42 Maxime Legault (ass Kévin Dusseau et Antti Kauppila)
Pénalités
8 minutes contre Cergy-Pontoise
4 minutes contre Bordeaux
Les Jokers dominent mais se heurtent à un mur
Le tout début de match est à la main des Jokers qui confisquent un peu le palet. Quand ils le perdent, et bien ils le récupèrent rapidement derrière comme sur cette interception à la bleue de Sayam Limtong qui profite à Emils Gegeris plein l’axe mais Quentin Papillon fait l’arrêt (01.03). Dans la minute qui suit, Vincent Melin de la gauche tente sa chance de loin mais le portier bordelais a le temps de voir partir le tir et gèle facilement la rondelle. Sur l’engagement c’est Aurélien Dorey qui fait de même mais le palet flirte avec l’extérieur du poteau. Malgré la belle entame de leurs adversaires, les girondins ne paniquent pas et auraient même pu profiter d’une faute quand Samuel Salonen, redescendu en défense, est chassé par Robert Baillargeon alors qu’il veut ressortir le palet. L’ex-Jokers est déséquilibré par derrière mais les arbitres n’y trouvent rien à redire.
Il faut finalement attendre plus de 4 minutes pour voir les Boxers enfin lancer à la cage. C’est d’abord Aina Rambelo qui trouve la mitaine de Sebastian Ylönen puis, sur l’engagement, c’est Nikita Jevpalovs qui de façon très optimiste essaie de surprendre le gardien en angle fermé. Enfin, sur le réengagement, encore gagné, Kevin Dusseau tire de la bleue mais le portier francilien avait tout vu. Quoi qu’il en soit, durant cette période le pressing girondin contrarie les sorties de zones franciliennes. Les palets mal négociés reviennent donc en boomerang et Axel Prissaint puis Kevin Spinozzi envoient sur la cage où Ylönen doit s’employer.
C’est lors de ce léger mieux bordelais que les Jokers manquent pourtant une première énorme occasion. Suite à un engagement, Gegeris s’échappe sur la gauche où, du cercle, il canonne mais Papillon déploie sa jambière. Le jeu va d’un but à l’autre et Dorey de loin répond à Alexey Polodyan qui avait testé Ylönen en angle. La seconde grosse occasion intervient peu après quand Théo Gueurif part en breakaway et drible Papillon dans le face-à-face avant que le portier, à plat ventre, ne repousse le puck d’une ultime extension de la jambe. Gage Torrel et Dorey continuent à bombarder la cage girondine durant ce temps fort sans que Papillon n’abdique. Sous pression, Mattéo Mahieu accroche Gegeris et offre un premier powerplay aux Jokers. Celui-ci début bien, et Gegeris trouve le moyen de balancer son traditionnel missile mais le gardien reste infranchissable. Au cours de l’infériorité numérique Spinozzi fait trébucher Gueurif qui voulait déborder sur la droite. Bilan des courses mitigé pour les franciliens car si de défenseur franco-canadien va rejoindre Mahieu sur le banc des punis, contre toute attente, Gueurif y va aussi pour « plongeon ». Les Boxers plient mais sans rompre pour le reste du désavantage numérique et tuent la pénalité.
Les Jokers ne mollissent pas et finissent le tiers avec toujours autant de bonnes intentions. Raphaël Faure tire en angle mais c’est trop facile pour Papillon (18.40) puis Baillargeon, de la droite, sert idéalement Phileas Perrenoud dont la déviation est sortie de la jambière par le portier.
A la pause, les deux équipes se quittent dos à dos, mais en boxe nous dirions que les Jokers mènent aux points ce qui se vérifie aussi au nombre de tirs cadré (14 pour Cergy, 9 pour Bordeaux).
On prend les mêmes et on recommence
Le début de la deuxième période ressemble un peu à celui de la précédente. La domination territoriale des Jokers reste importante mais face à l’organisation défensive de Bordeaux il y a peu de fenêtres de tirs. Du coup, Louis Petit tente de loin mais, quand il a le temps de voir partir les tirs, Papillon joue dans un fauteuil (22.40) et en angle fermé Baillargeon peut toujours courir pour le surprendre.
Julien Guillaume est bien près de briser l’égalité pour Bordeaux quand il butte sur Ylönen sur un centre de Maxime Legault. Après avoir subi cette banderille, les Jokers repartent de plus belle et sur une de leurs actions en attaque placée, alors que les Boxers pensent avoir fait le plus dur un interceptant le palet, les franciliens regagnent le disque immédiatement ce qui permet à Colin Delatour d’avoir lui aussi son duel avec Papillon. Malheureusement pour le jeune attaquant, c’est de l’épaule que le gardien dévie le palet et même si ce dernier prend ensuite une trajectoire parabolique, il ne retombe pas dans la cage (23.24).
A force de ne pas convertir ses grosses occasions on finit toujours par le payer et l’adage se vérifie peu après quand Salonen va presser Daniels Gorsanovs contre la balustrade et permet à Polodyan de récupérer le palet et d’essayer de le ressortir pour Rambelo. La passe n’est pas facile et Rambelo doit s’arracher pour éviter que l’objet ne refranchisse la bleue mais il parvient malgré tout à lancer à la cage en déséquilibre. Le lancer aérien ne semble pas extraordinaire mais Enzo Carry qui assurait le voile devant le gardien parvient à en dévier la trajectoire (0-1, 23.45). C’est quasiment contre le cours du jeu que les Boxers ouvrent la marque.
La réaction des cergypontains ne tarde pas et Alex Barber, bien décalé, tire mais Papillon fait l’arrêt. Sur la remise en jeu, Gegeris de loin envoie un missile mais Limtong ne peut toucher le rebond laissé par le gardien. Ils sont alors à 2 doigts de se faire repiéger quand, sur une remise de derrière le net, Salonen seul dans le bas du slot ne parvient pas à tromper Ylönen (26.30). Les occasions s’enchainent de part et d’autre, Barber trouve le bouclier de Papillon puis Salonen répond (30.00) avant que Gueurif ne manque de peu la lucarne (30.30) et qu’à nouveau Barber ne fasse briller le gardien girondin (31.00).
Il y a ensuite un gros temps de pression de la part des franciliens lors duquel, mis à part un tir puissant de Bastien Lemaitre, les Bordelais sont plus cantonnés en défense. Finalement, après un nouveau dégagement refusé, les Jokers sont enfin récompensés et égalisent. Après la mise en jeu gagnée par Aleksi Hämäläinen, la rondelle profite à Barber qui déclenche un tir rapide gardien à mi-hauteur qui surprend le (1-1, 35.13).
La joie a bien failli être de courte durée pour Cergy car immédiatement après Salonen se procure coup sur coup 2 occasions que stoppe Ylönen. Sur ce temps fort de Bordeaux, les Jokers finissent par commettre une faute. Sur un dégagement manqué d’un coéquipier, Dorey en est réduit à commettre une obstruction sur Polodyan qui était à 2 doigts d’en profiter. Heureusement pour les franciliens, leur solide jeu en boxplay rend inoffensif le jeu de puissance girondin.
Les 2 équipes se quittent à nouveau dos à dos et même si les Jokers ont à nouveau montré un peu plus de choses sans forcément cadrer, les Boxers, toujours aussi bien organisé devant leur muraille, ont commencé à rééquilibrer les débats notamment en fin de période.
Les Boxers sont bien en place et gèrent impeccablement la fin de match après avoir marqué
Dès le retour au jeu, Cergy tue la poignée de secondes de pénalité résiduelle non sans que Salonen, servi par Polodyan de derrière le but, ne sollicite Ylönen à bout portant. Petit à petit les Boxers semblent prendre le dessus et les Jokers, toujours plein de bonne volonté, ont plus de mal à bien construire les attaques.
Limtong a bien une petite occasion mais c’est surtout Batiste Bruche qui voit son tir sorti de l’épaule par Ylönen (42.15). Bordeaux était proche de faire la différence. Les franciliens ne lâchent rien mais si Gueurif dans l’axe ou Nikita Shalei excentré ont beau persévérer, Papillon ne baisse toujours pas pavillon. Le temps s’égrène et les tentatives franciliennes se raréfient.
Pire encore, sur un tir de Melin repoussé par le patin d’un défenseur adverse, Julius Valtonen est tout heureux de voir le disque partir dans le dos du bloc vert. Il file donc en breakaway obligeant Gueurif à l’accrocher juste avant qu’il ne tire. La sanction est immédiate et le jeune attaquant cergypontain ne séjourne pas longtemps en prison (27 secondes). En effet, cette fois les Boxers ne tergiversent pas et convertissent, après un premier avertissement sans frais de Spinozzi, rapidement leur powerplay. Sur le temps de jeu suivant, Spinozzi trouve Salonen en angle fermé lequel remet à l’opposé à Jevpalovs qui fait filoche (1-2, 52.30).
Tristan Crozier en angle tente d’égaliser dans la foulée mais Papillon joue encore de la botte. Les Boxers entrent alors en gestion maitrisée et contrôlent bien les velléités franciliennes. Pour couronner le tout, quand les Jokers sortent leur gardien, à 2 minutes du terme de la rencontre, ils se retrouvent à 7 sur la glace après un changement de ligne manqué. Les carottes semblent désormais cuites et Delatour va prison purger la peine. Une fois l’engagement gagné et une remise en jeu offensive obtenue, Miika Elomo le coach finlandais de Cergy prend rapidement un temps mort. Il joue son va-tout et ressort son gardien.
Comme souvent en pareille circonstance c’est du quitte ou double. Bordeaux subit tranquillement et Loik Poudrier peut tuer les derniers espoirs franciliens mais Patrick Coulombe redescendu dans le but sauve de la jambe. Ce n’était que reculer pour mieux sauter car même si Barber obtient un dernier gel du palet par Papillon et donc une ultime cartouche avec une remise en jeu offensive, l’engagement est gagné par les Boxers. Antti Kauppila trouve le moyen de décaler Kevin Dusseau qui lance Maxime Legault sur la droite lequel, excentré à la bleue, marque en cage vide (1-3, 59.42)
Le match est joué et les Jokers s’inclinent à l’issu d’un dernier tiers où ils n’ont pas démérité mais semblaient manquer un peu de gaz face à des bordelais tout en maitrise. Avec cette défaite, c’et la mauvaise opération du jour pour les Jokers qui, à la faveur des autres résultats du jour, redescendent à la 7ème place. Certes leur objectif de qualification pour les play-offs n’est pas encore remis en cause mais, l’appétit venant en mangeant, leur position temporaire en 4ème place leur avait ouvert des perspectives. Ne jouant pas mardi ils disposent d’une petite semaine pour refaire du frais et préparer la réception des rapaces de Gap, une équipe toujours difficile à manœuvrer.
Les Boxers peuvent être tout sourire car ils consolident leur place ao classement. Si aller plus haut pour revenir sur Grenoble semble compliqué il sera difficile d’aller leur contester la convoitée 4ème place. Pour eux pas le temps de gamberger car, dès mardi, il faut aller à l’Alp’Arena de Gap puis préparer ensuite la réception de Grenoble. La seule ombre au tableau du jour pour les Boxers est la perte de Rudy Matima visiblement salement touché à la cheville lors d’un contact et pour qui la fin de saison pourrait avoir déjà sonné.