Les routes d’Epinal et de Strasbourg se croisent pour la septième fois depuis la mi-août. Cette saison, le derby du Grand Est a tourné le plus souvent en faveur de l’Etoile Noire qui s’est même payé le luxe d’humilier son voisin 7-1 lors de la dernière confrontation. Cette dernière opposition entre les deux clubs est d’une importance capitale à six journées de la fin de la saison régulière.
En effet, après avoir ramené quatre points de leurs derniers déplacements à Dijon et Angers, les Gamyo pointent au septième rang avec cinq points d’avance sur la neuvième place. La marge est confortable mais encore loin d’être suffisante, d’autant plus que les Vosgiens ont pour l’instant un match d’avance sur leurs concurrents directs. Les Strasbourgeois onzièmes ont eux un retard conséquent de six points sur la huitième place mais aussi un calendrier plus avantageux. En cas de victoire ce soir, ils pourront encore largement espérer se qualifier.
Du côté des effectifs, Strasbourg doit se passer de Trudeau, absent depuis mi-janvier. A Epinal, c’est la défense qui est démunie avec les absences de Faure et Charpentier. Absent depuis de longues semaines à cause de problème de dos, l’attaquant Hugo Vinatier est quant à lui de retour sur le banc spinalien mais uniquement pour respecter le nombre de JFL.
Arbitres : M. Bourreau assisté de MM. Courgeon et Caillot
Buts : Epinal : 10.03 Keven Veilleux (ass Tomas Kloucek et Robin Soudek) ; 14.43 Robin Soudek (ass Gasper Susanj et Tomas Kloucek) ; 55.42 Pierre-Charles Hordelalay (ass Matthieu Le Blond et Robin Soudek) ; 70.00 Dominik Fujerik Strasbourg : ; 21.43 Pavel Pisarik (ass Carson Cooper) ; 27.05 Thomas Mathieu (ass Kévin Lorcher) ; 59.55 Elie Marcos (ass Carson Cooper et Alex Barron)
Pénalités
10 minutes contre Epinal
12 minutes contre Strasbourg
Des supériorités décisives :
Personne n’ose trop se découvrir en début de partie et l’entame de match est plutôt lente. Striz est le premier à cadrer pour Strasbourg avant la réponse vosgienne donné par Veilleux et Cacciotti. Les gardiens ont le temps de rentrer dans leur match et réalisent leurs premières parades décisives : Hocevar stoppe de la botte un essai dangereux de Cooper et Hiadlovsky détourne du bouclier celui de Le Blond plein axe. Les deux équipes se procurent quelques occasions rapidement gâchées par des hors-jeux ou des pertes de palet. La ligne Hordelalay-Le Blond-Soudek semble à nouveau la plus en jambes ce soir pour Epinal et il faut l’intervention de Morillon pour empêcher le Blond de shooter après un gros travail de ses partenaires de lignes.
Photographe : Célian Steiner
Sur quelques erreurs de défense, Epinal manque de se faire surprendre mais parvient finalement à partir en contre. Marcos, qui avait perdu sa crosse, est obligé de retenir Hordelalay pour l’empêcher d’aller au but et récolte ainsi la première pénalité du match (8’56). Les Spinaliens vont passer à deux doigts d’encaisser un nouveau but en supériorité mais Hocevar remporte son duel avec Cooper. Revenus s’installer en zone alsacienne, ce sont bien les Gamyo qui vont ouvrir le score : Kloucek trouve Veilleux seul face à la cage et celui-ci prend tout son temps pour ajuster Hiadlovsky (10’03, 1-0).
Rapenne rate d’un rien une déviation dans la foulée de ce premier but et Cacciotti et Chapuis manquent de peu la passe en retrait de Veilleux. Strasbourg tente quelques répliques mais les erreurs en zone neutre sont trop nombreuses pour aller inquiéter Hocevar, seulement sollicité par des tirs lointains. Rapenne, de plus en plus percutant, s’offre un slalom dans la zone strasbourgeoise, accroché par Cooper qui retourne en prison (14’20). Il ne faudra qu’une poignée de secondes et quelques passes pour permettre à Soudek d’expédier le palet sous la barre de Hiadlovsky dont la vue était masquée par le grand gabarit de Veilleux (14’43, 2-0).
Dans la foulée, Mulle perd son duel face au gardien alsacien après une longue passe aérienne. Le Slovaque est décisif à plusieurs reprises, stoppant de la botte l’essai de Sabatier bien trouvé par Guttierez puis en fermant l’angle à Cacciotti venu de l’arrière du but. Veilleux se procure l’ultime occasion de cette fin de tiers largement dominée par les Vosgiens mais son tir file au-dessus de la barre.
A la pause, l’avantage d’Epinal est largement mérité et aurait même pu s’agrandir au vu de sa domination dans les cinq dernières minutes. Poissompré s’était habitué à voir son équipe largement menée après 20 minutes et retrouve avec plaisir des Gamyo à leur avantage. Autre aspect inhabituel, les deux supériorités spinaliennes ont été décisives et ont permis à chaque fois de marquer. Néanmoins, les Gamyo vont regretter leur manque de réalisme en fin de tiers qui les a empêchés de se mettre définitivement à l’abri…
Tirs cadrés : 12 pour Epinal, 7 pour Strasbourg Strasbourg opportuniste :
Ce second acte s’ouvre par un shoot puissant de Pisarik auquel Hordelalay répond par un break perdu face à Hiadlovsky. Strasbourg va réduire le score grâce à un but casquette : Hocevar laisse un rebond face à Cooper et Pisarik malgré un angle très fermé lance à la cage. Le palet heurte le patin d’Hocevar qui le dévie au fond de ses propres filets (21’43, 2-1).
Il n’en faudra pas plus à Strasbourg pour se relancer complètement. Mathieu rate de peu la lucarne et Lorcher sollicite Hocevar. Les Alsaciens insistent mais manquent de concéder un nouveau but à Veilleux, stoppé par les jambes de Hiadlovsy. Après, une interminable séquence en zone spinalienne, Hordelalay ressort le palet sur l’aile et s’en va tirer dans la mitaine du gardien adverse. L’Etoile Noire continue de pousser et en profitant d’un palet que les Spinaliens ont tous essayé de dégager, se gênant entre eux, Mathieu égalise (37’05, 2-2).
Photographe : Célian Steiner
La deuxième partie du tiers est plus équilibrée, mais aussi hachée par les pénalités. Pisarik fait trébucher Martin (39’18) puis dans la foulée Kloucek retient la crosse de Benoit venu le presser derrière sa cage (39’30). A quatre contre quatre, Witek trouve la mitaine d’Hocevar puis Hiadlovsky sauve sa cage face au break de Scalzo. Rapenne gagne la prison peu après pour purger la pénalité de surnombre des Gamyo (42’11). Hocevar est fortement mis à contribution par les Strasbourgeois, sortant même la tentative de Draper de la crosse, mais il ne laissera pas les visiteurs prendre l’avantage. Gould est à son tour pénalisé pour avoir poussé Susanj devant le but (45’13). Epinal peine à déclencher un tir dangereux sur sa supériorité et Strasbourg parvient à se dégager. A peine revenus à cinq, les Alsaciens perdent encore un homme suite à la crosse haute de Striz (47’15). Les Spinaliens sont à nouveau incapables de menacer Hiadlovsky, perdant eux même le palet sur une mauvaise passe. En toute fin de tiers, Soudek prend lui aussi deux minutes pour une charge dangereuse sur Morillon (39’33), ce qui clot un tiers pendant lequel les Strasbourgeois sont revenus au score avec réussite. Les deux équipes n’ont ensuite pas réussi à se départager pendant 10 minutes où elles n’ont presque pas joué à cinq contre cinq.
Tirs cadrés : 10 pour Epinal, 10 pour Strasbourg. A six secondes de la fin :
Il reste 1’34 de power-play aux Strasbourgeois qui s’installent rapidement mais voient tous leurs tirs à côté ou contrés. Epinal se procure un nouveau break, cette fois-ci par Soudek, dont le tir échoue sur le poteau ! Dans la foulée, Veilleux glisse le palet entre les jambes de Hiadlovsky mais avec trop d’angle pour qu’il rentre dans le but. Witek coupe ensuite au dernier moment la passe de Chapuis en direction de Cacciotti. En l’espace de deux minutes, ce sont trois énormes occasions que les Vosgiens n’ont pas réussi à convertir. Le chronomètre tourne et les deux équipes ont bien compris que celle qui marquera la première prendra une sérieuse option sur la victoire. Dès lors, les défenses sont cadenassées mais lorsque l’attaque trouve la faille, il s’agit à chaque fois d’une sérieuse occasion de but.
Photographe : Célian Steiner
Ainsi, les gardiens doivent briller pour repousser les assauts de Pisarik ou de Veilleux. Hiadlovsky ne s’inquiète pas de la percée d’Hordelalay ni du tir de Sabatier. Entre temps, Hocevar rattrape l’erreur de sa défense face à Burgert. Lors des dernières minutes, Epinal prend peu à peu l’ascendant. Soudek intercepte le palet derrière la cage Strasbourgeoise, permettant à Hordelalay de s’essayer du revers. Au four et au moulin, le capitaine spinalien rate peu après un nouveau break mais le palet lui revient dans les secondes qui suivent. Face à la cage, il contourne les bottes de Hiadlovsky pour faire exulter Poissompré (55’42, 3-2).
Epinal a fait le plus dur et doit maintenant tenir. Hocevar s’interpose devant Miner-Baron et Striz. Hiadlovsky cherche le bon moment pour filer vers son banc mais Veilleux l’oblige à rester en place, venant solliciter ses jambières. Il reste moins de quarante secondes quand le portier parvient à quitter sa cage. Les Strasbourgeois sont obligés de reculer et on ne voit plus comment la victoire peut échapper aux Gamyo. Veilleux, venu presser derrière la cage strasbourgeoise se rend coupable d’une faute inutile. L’arbitre signale une pénalité différée dont les Alsaciens ne peuvent profiter, étant déjà six sur la glace. Qu’importe, ils gardent la possession du palet et remontent dans la zone d’Epinal. Le silence tombe dans les gradins quand le tir de Marcos fait trembler les filets (59’54, 3-3). Il ne restait que six secondes… Toujours pas départagés :
Lors de leurs dernières sorties, Epinal comme Strasbourg ont disputé une prolongation avec des fortunes différentes : les Gamyo se sont inclinés en seulement 16 secondes à Angers tandis que l’Etoile Noire a battu Grenoble.
Strasbourg domine les premières minutes avec un premier tir de Cooper et un shoot de Draper dans la mitaine d’Hocevar. Entre temps, Hordelalay a tenté en vain une déviation. Rapidement, c’est Epinal qui va prendre l’ascendant avec une bonne opportunité pour Fujerik mais le jeune slovaque rate son contrôle devant le but. Sur un contre mené par Scalzo, Soudek shoote à côté, de même qu’Hordelalay après lui. Hiadlovsky est sous pression, il s’interpose par deux fois devant Fujerik puis stoppe la tentative de Scalzo avant de perdre le contrôle de ses nerfs. Une bagarre éclate et le gardien alsacien (remplacé par Genest en prison) et Guttierez sont pénalisés (66’12). Le score restera inchangé suite à un tir trop haut de Pisarik sur une situation de deux contre un et plusieurs tentatives spinaliennes infructueuses. Il faudra passer par une séance de tirs aux buts pour déterminer un vainqueur.
Tirs cadrés : 9 pour Epinal, 3 pour Strasbourg Epinal fait la course en tête :
Le passage à la prolongation à trois a porté ses fruits pour limiter le recours aux séances de tirs aux buts puisqu’il s’agit de la quatrième fois de la saison seulement que les dix minutes supplémentaires ne parviennent pas à départager deux équipes de Ligue Magnus. Coïncidence, Epinal et Strasbourg ont tous deux disputé une séance de fusillade plus tôt dans la saison : Epinal a remporté la sienne face à Bordeaux tandis que Strasbourg avait perdu contre Nice. De bon augure pour les Gamyo ?
La séance ne pouvait pas mieux démarrer pour Epinal : Pisarik échoue sur la botte d’Hocevar et Bouchard marque en expédiant le palet sous la mitaine de Hiadlovsky. Gould échoue également dans les jambières du gardien spinalien, offrant à Veilleux la possibilité de conclure le match. Le Canadien s’avance, embarque Hiadlovsky sur le côté mais celui-ci plonge sur le flanc pour arrêter le tir.
Cooper est le troisième tireur strasbourgeois et n’a pas le droit à l’erreur : il marque. C’est cette fois sur Hiadlovsky que repose la pression, il doit absolument arrêter le tir de Fujerik. Le slovaque libère pourtant Poissompré en glissant le palet entre les jambes de son adversaire. Au bout du suspens, Epinal remporte le match (4-3). Ce dernier derby du Grand Est a tenu toutes ses promesses. A l’image de la saison des deux équipes, il a su garder le suspense jusqu’au bout. En effet, à cinq journée de la fin, aucune des deux équipes n’est encore qualifiée ni éliminée de la course aux play-offs. Strasbourg, en arrachant le point de la prolongation, se rapproche à cinq points de la huitième place d’Amiens. Les Alsaciens n’ont plus leur destin entre leurs mains mais leur calendrier est le plus favorable des prétendants aux play-offs avec trois rencontres face aux équipes mal classées. Pour Epinal, l’avance sur la neuvième place reste inchangée suite à la victoire surprise des Pionniers face à Rouen. Les Gamyo ont cinq points d’avance mais ont déjà joué un match de plus que leurs adversaires. La qualification n’est pas encore acquise même si les Vosgiens s’en rapprochent depuis deux semaines.
Ce dimanche, c’est un programme compliqué qui attend les deux équipes : Strasbourg reçoit Bordeaux et Epinal se déplace à Lyon. Dans les deux cas, la victoire semble compliquée mais permettrait d’aborder la trêve dans les meilleures dispositions.