Pour cette troisième journée de championnat, les Dragons de Rouen sont opposés aux Scorpions de Mulhouse avec, comme objectif pour les Normands, une première victoire afin de quitter cette dernière place pas vraiment conforme au statut des champions de France en titre.
Arbitres : Mr Garbay assisté de Mme Girard et de Mr Dehaen
Buts : Rouen : 07.29 Ilpo Salmivirta (ass Romain Gutierrez) ; 09.42 Eric Castonguay (ass Marc-André Thinel et Andrej Tavzelj) ; 15.45 Julien Desrosiers (ass Ilpo Salmivirta et Juraj Stefanka) ; 50.21 Juraj Stefanka (ass Marc-André Thinel et Eric Castonguay) ; 52.48 Anthony Rech (ass Marc-André Thinel et Eric Castonguay) ; 53.34 Julien Desrosiers (ass David Fredriksson et Johan Akerman) Mulhouse : ; 34.48 Ales Cerny (ass David Sallander et Jure Kralj)
Pénalités
14 minutes contre Rouen
10 minutes contre Mulhouse
Rouen dominateur
D’entrée de rencontre, on sent des Normands affûtés et qui n’ont pas l’intention de se faire marcher dessus par le promu mulhousien, en attaquant ce match pied au plancher. Rouen monopolise la rondelle et adresse logiquement le premier lancer par Lahesalu afin de tester la résistance de Hurajt (01.04), suivi par un tir de Salmivirta dévié de la botte par le portier alsacien (01.27). L’ardeur des Normands va être stoppée par un jeu de puissance mulhousien, enfin le pense-t-on. Ayant du mal à s’installer, Mulhouse se fait contrer, Tavzelj s’échappe en traversant toute la glace, sert Thinel dans le slot mais, là encore, Hurajt intervient de fort belle manière de la botte ((02.47).
Photographe : Marine Romain
Duel pour un puck
Dans ce jeu de puissance, Mulhouse n’aura rien montré, Lhenry n’effectuant aucun arrêt. Si Lhenry est en chômage technique, ce n’est pas le cas de son homologue qui s’interpose avec autorité, de la mitaine, face à Guenette (04.07) puis devant Castonguay, avec sa crosse, bien servi par Thinel (05.02). Le public pense au but en voyant le filet trembler mais l’essai de Salmivirta est petit filet extérieur (06.59).
La mire est réglée et, à force de subir, Mulhouse va craquer. Rech se démène dans le coin gauche pour gratter un palet et adresse une passe précise à Salmivirta plein axe, sa reprise puissante n’est pas totalement bloquée par Hurajt et le palet finit sa course derrière la ligne (07.39 / 1-0 Salmivirta ass. Rech). Avantage au score mérité. Mulhouse tente bien de réagir mais la pression rouennaise est forte, ce qui les empêche de s’approcher de la cage de Lhenry et de l’inquiéter. Les deux formations se retrouvent à quatre contre quatre, la maîtrise normande va faire mouche. Thinel fait le job côté gauche, il sert Castonguay bien seul plein axe à cinq mètres de la cage, sa reprise de volée puissante se loge au ras du poteau (09.42 / 2-0 Castonguay ass. Thinel et Tavzelj).
Sur ce but, le portier Hurajt ne se relèvera pas, assez sérieusement blessé aux adducteurs, c’est donc Muller (un ex-Dragon) qui prend la suite. Le gardien change mais pas la physionomie de la rencontre. Et Muller est vite mis dans le bain avec le tir de Tavzelj à la bleue que Salmivirta, bien placé, dévie mais Muller, vigilent, stoppe (10.17). Au bénéfice d’un avantage numérique, Lhenry va se mettre en évidence et avoir quelques sueurs froides, surtout sur ce tir de Cerny que, par un arrêt reflexe, Lhenry détourne de la botte (10.50). Puis, face à Chipaux qui se heurte, lui aussi, au cerbère rouennais (14.18).
Revenu en nombre égal, Rouen va concrétiser. Le duo Stefanka-Salmivirta s’active dans le coin gauche, ce dernier trouve Desrosiers abandonné par la défensive des Scorpions qui, d’une feinte, mystifie Muller (15.45 / 3-0 Desrosiers ass. Salmivirta et Stefanka). Mulhouse, en fin de tiers, tente bien de revenir au score par l’intermédiaire d’Alner (16.16), Kralj (18.04) et Pek (19.11) mais, à chaque fois, Lhenry ferme la porte.
Un tiers totalement à l’avantage des Dragons qui, en alliant vitesse de jeu et physique, ont fait craquer une formation mulhousienne complètement étouffée.
Un tiers équilibré
Ce second tiers repart sur le même rythme, à savoir une pression normande qui, par Desrosiers sur la droite pour Fredriksson au centre, voit son tir passé au-dessus, au grand soulagement de Muller (20.51). Puis, comme un besoin de souffler, Rouen diminue la pression et laisse ainsi Mulhouse avoir plus de possession du puck sans toutefois être dangereux pour Lhenry. Le jeu se situe plus dans la neutre.
Photographe : Marine Romain
Dur dur d'être défenseur
C’est par le biais d’un double avantage numérique au bénéfice des Dragons qu’un des gardiens, en l’occurrence Muller, va retrouver du travail. Les missiles à la bleue vont se multiplier, Akerman (27.20 et 28.11), Castonguay (27.56), Tavzelj (28.02) ne trouveront pas bonne issue, Muller étant impeccable en repoussant toutes les tentatives. Mulhouse joue par contre et, sur l’un d’eux, Pek pense marquer mais Lhenry de sa crosse dévie juste ce qu’il faut (31.04).
Pénalité contre Rouen, nouvelle occasion pour Mulhouse de porter le danger sur la cage rouennaise et les Scorpions ne vont pas se faire prier. C’est d’abord Lachapelle qui, à bout portant, ne trouve que l’arrêt reflexe du bouclier de Lhenry (34.13). La tentative suivante sera toute autre.
Toujours en avantage numérique, le palet tourne bien et arrive à Cerny côté droit, son tir puissant est dévié par une crosse rouennaise au début du shoot, ce qui donne une trajectoire différente au palet qui monte et lobe ainsi Lhenry déjà en position à genoux (34.48 / 3-1 Cerny ass. Sallander et Kralj). Ce but redonne de l’allant aux Mulhousiens qui campent dans le camp des Normands, mais Lhenry n’a pas l’intention d’être trompé une nouvelle fois. Et pourtant Kristoffersson, d’un tir puissant (37.40), Pek qui sert fort bien Ballet (38.11) puis encore en jeu de puissance par Alner, aurait pu permettre aux siens de rentrer aux vestiaires avec un score bien plus serré (38.37).
Un tiers bien plus équilibré avec une très légère domination rouennaise sur l’ensemble du tiers. Par manque de réalisme, Mulhouse a manqué le 3 à 2, ce qui aurait donné une autre physionomie de la rencontre pour le troisième tiers, en souhaitant pour eux qu’ils ne vont pas le regretter.
Rouen conclut
Pour l’entame de ce dernier tiers, Mulhouse joue en supériorité numérique, une supériorité très mal négociée puisque Lhenry ne fut jamais mis à contribution. Une deuxième supériorité, dans la foulée, est offerte aux Mulhousiens, celle-ci sera du même tonneau que la précédente avec rien à se mettre sous la dent. Une situation que les Mulhousiens vont regretter par la suite et qui aura le don d’énerver quelque peu le coach Eriksson qui, en homme d’expérience, sait que les occasions perdues ne se rattrapent pas.
Rouen récupère son cinquième joueur de champ et réinvestit le camp visiteur mais Janil à la bleue (43.40), Thinel dans le slot (43.56) ont des problèmes de mire. Mulhouse rate encore le coche par Chipaux qui, en break, se heurte à un grand Lhenry qui lui ferme bien la porte (45.10). Cet avertissement sans frais sera l’une des dernières occasions mulhousiennes. Rouen retrouve son allant et va acculer ses visiteurs d’un soir dans sa zone défensive.
Photographe : Marine Romain
Muller abandonné par sa défense
La ligne Thinel-Castonguay-Rech combine bien mais le tir de se dernier trouve Muller sur sa route (45.39). Castonguay persévère mais, là encore, Muller prend le dessus (47.55). Akerman à la bleue, pas plus de réussite à cause de la botte du gardien (48.55) encore Castonguay au-dessus (50.00). Le pauvre Muller ne sait plus où donner de la tête et jusqu'à présent il réalise une fort belle prestation.
Mais, à lui tout seul, cela devient dur et il va finir par craquer. Un palet mal dégagé par sa défensive traîne côté gauche, Castonguay s’en saisit, sert à l’opposé, au poteau droit, Thinel qui feinte le shoot pour remettre intelligemment à Stefanka au poteau droit, qui fait coucher Muller et loge ainsi le palet sous la barre (50.21 / 4-1 Stefanka ass. Thinel et Castonguay). Le calvaire de Muller continue, encore un palet perdu en zone défensive par Mulhouse, cette fois côté droit, Thinel, à l’affût, s’en saisit et sert Rech qui veut centrer pour Castonguay seul, mais l’infortuné défenseur dévie la trajectoire du palet et trompe un Muller abattu (52.48 / 5-1 Rech ass. Thinel et Castonguay). Dans la minute qui suit, nouvelle erreur défensive, et c’est Fredriksson qui en profite, il pique le puck, résiste à deux défenseurs puis sert Desrosiers, seul dans le slot, qui glisse le palet entre les jambières de Muller (53.34 / 6-1 Desrosiers ass. Fredriksson et Akerman). Les erreurs des Scorpions se sont payées cash. Le dernier mot revient aux Mulhousiens, grâce un contre emmené par Kristoffersson et Lachapelle mais Lhenry, pas disposé à se faire tromper, y met fin avec autorité (56.20).
Rouen s’impose assez nettement et fort logiquement face à un adversaire qui redécouvre l’élite. Une première victoire pour Rouen dans ce championnat qui en appelle d’autres. La puissance physique des Rouennais a eu raison de Mulhouse qui aura manqué un bon nombre d’occasions pour revenir dans la rencontre. C’est ça l’apprentissage du haut niveau mais nul doute qu’avec un sorcier comme Christer, les Scorpions vont retenir la leçon.
Retrouvez Marc-André THINEL et Christer ERIKSSON en réaction d'après match.
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