Infatigables, les Jokers enchainent face aux Boxers
Entre les Jokers de Cergy-Pontoise et les Boxers de Bordeaux cette affiche de la troisième journée de championnat de France élite de hockey sur glace avait, par certains côtés, des airs de rentrée différée. En effet, après avoir lutté pour effacer leurs 6 points de malus, les cergypontains jouaient enfin pour débloquer pour de bon leur compteur alors que les bordelais jouaient eux tout simplement leur premier match de championnat. La rencontre tint toutes ses promesses et, après avoir été menés 3 fois au score par les Boxers, les Jokers, dont cela commence à devenir la marque de fabrique, passèrent la surmultipliée pour passer devant au dernier tiers et empocher les 3 points mis en jeu.
Arbitres : MM. Furet et Barcello assistés de MM. Collin et Ugolini
Buts : Cergy-Pontoise : ; 33:25 Théo Gueurif (ass Sayam Limtong et Vincent Melin) ; 34:07 Alex Barber (ass Phileas Perrenoud et Aleksi Hamalainen) ; 44:50 Emils Gegeris (ass Vincent Melin et Aleksi Hamalainen) ; 53:12 Gage Torrel ; 54:02 Colin Delatour (ass Robert Baillargeon et Théo Gueurif) Bordeaux : 01:26 Loïk Poudrier (ass Axel Prissaint) ; 14:14 Baptiste Bruche (ass Ludovic Karsh et Axel Prissaint) ; 41:31 Loïk Poudrier (ass Nikita Jevpalovs et Bastien Lemaitre) ; 48:55 Rudy Matima (ass Nikita Jevpalovs)
Pénalités
8 minutes contre Cergy-Pontoise
6 minutes contre Bordeaux
Bordeaux domine la première période
Malgré de nombreux absents, Charles David Beaudoin et Kevin Spinozzi en défense, Enzo Carry (suspendu), Maxime Legault et Rudolfs Polcs en attaque, les Boxers de Bordeaux abordent avec envie et une certaine efficacité la rencontre.
Pour les Jokers, du côté de l’attaque, Louis Petit est toujours à l’infirmerie et au niveau des goalies, ce soir c’est Olivier Richard qui garde le but. Miika Elomo, le nouveau coach finlandais des franciliens, qui souhaite absolument impliquer tout son groupe a choisi de faire tourner et a laissé Sebastian Ylönen, sortant pourtant d’un match de très haut vol à Gap, sur le banc.
Les visiteurs, remontés à bloc, brisent rapidement l’égalité sur une action plutôt anodine. Suite une remise en jeu offensive sur la gauche, le puck arrive à Axel Prissaint plein axe qui à la bleue ne se pose pas de question et lance à la cage. Son tir ras de glace, loin d’être surpuissant, oblige cependant Richard à serrer les bottes pour le plus grand bonheur de Loik Poudrier lequel esseulé non loin du poteau convertit tranquillement le rebond (0-1, 01.26). Comme tout un symbole, c’est le capitaine bordelais qui inscrit le premier but de la saison pour les siens.
Les néo-aquitains sont avides de glace, cela se sent et Olivier Dimet, leur coach, a bien analysé le jeu de leurs hôtes cela se voit aussi. Ils quadrillent bien la zone neutre et coupent les lignes de passe pour contrarier les lancements de jeu franciliens qui ne peuvent pleinement utiliser leur vitesse en ce début de match.
Acculés sur leur but, les Jokers sont les premiers, après moins de 3 minutes de jeu, à être sanctionnés suite à une faute de Aleksi Hämäläinen. La boite défensive verte résiste plutôt bien face aux unités spéciales bordelaises et tue la pénalité. Les cergypontains qui tentent de réagir et d’égaliser restent toutefois plutôt bien contenus par les Boxers. Il faut attendre la 8ème minute pour les voir imprimer enfin un premier gros temps fort et pour les voir bousculer l’équipe de Bordeaux et obtenir un premier powerplay suite à une faute de Nikita Jevpalovs. Hélas pour eux, les pensionnaires de l’Aren’ice ne peuvent en profiter, les plans de jeu étant décousus en raison d’un enchainement partagé de pénalités pendant les 4 minutes suivantes (Daniels Gorsanovs pour les Jokers, un surnombre dont la prison est assurée par Rudy Matima pour Bordeaux puis Tristan Crozier encore pour les Jokers).
Dans cette séquence de jeu alternatif en boxplay et en powerplay ce sont les Boxers qui tirent leur épingle du jeu. En supériorité numérique, ils font bien tourner la rondelle et Prissaint, dans l’axe, décale Ludovic Karsh sur la droite. Le canadien, arrivé des Dogs de Cholet cet été, cafouille un peu son contrôle mais a le temps de se reprendre et de lancer à la cage devant laquelle Baptiste Bruche rabat le disque du bout de la palette (0-2, 14.14).
Les visiteurs font ainsi le break et le conservent jusqu’à la pause, Quentin Papillon, leur gardien international tricolore, restant infranchissable.
L’avantage à la marque pour les visiteurs est globalement logique et mérité car s’ils sont crédités de 9 tirs cadrés pour la période contre 7 pour leurs hôtes. Les occasions les plus chaudes sont, il faut le souligner, à leur actif.
Les Boxers ont les yeux plus gros que le ventre
De retour sur la glace, les Jokers se ruent à l’abordage et Emils Gegeris allume littéralement Papillon qui ne bronche pas. Les franciliens ont accéléré mais les bordelais sont prêts à sauter sur la moindre occasion. Ils ne sont d’ailleurs pas loin d’y parvenir quand Gorsanovs perd un palet face à l’agressive défense girondine ce qui permet à Bruche de partir en break away mais, malheureusement pour l’ex-amiénois, Richard sort vainqueur du face-à-face.
Au fil du tiers les Jokers posent leur jeu et affirment leur volonté de revenir à la marque face à des Boxers qui de leur côté commencent à manquer de jus mais se projettent à l’attaque dès qu’ils le peuvent, pour enfoncer le clou. Cette stratégie leur sera fatale car sur une de leurs offensives, dès le revirement, Vincent Melin lance, d’une belle diagonale, Sayam Limtong qui déboule sur la gauche avant de servir Théo Gueurif dans le cercle d’engagement opposé, d’où il surprend Papillon en lucarne (1-2, 33.25).
Les Jokers sont déchainés et sautent à la gorge des Boxers dès la remise en jeu. Ils pressent haut et cantonnent les bordelais dans leur zone défensive. Après un jeu de « à toi à moi » entre Hämäläinen et Philéas Perrenoud, ce dernier trouve Alex Barber au second poteau qui marque dans la cage ouverte (2-2, 34.07).
Cette égalisation, avec 2 buts marqués en moins d’une minute, pousse Dimet à prendre le temps mort pour recadrer ses joueurs. Il précisera après le match que son équipe qui accusait un peu le coup à ce moment-là avait complètement déjoué en repartant la fleur au fusil au lieu de faire le dos rond, prêtant ainsi le flanc aux banderilles des Jokers.
Cette interruption du jeu ne casse néanmoins pas la dynamique des franciliens qui font feu de tout bois et, 10 secondes plus tard, Jevpalovs retourne en prison. La boite défensive des blancs souffre mais parvient néanmoins à tuer la pénalité.
La table de marque restera tranquille jusqu’à la sirène malgré toutes les tentatives franciliennes mais aussi une très belle occasion bordelaise quand Samuel Salonen trouve son compatriote Julius Valtonen dans la petite glace contraignant Richard à l’arrêt réflexe.
Avec 21 tirs cadrés dans la période contre seulement 7 pour les bordelais, les cergypontains ont poussé et ont réussi à faire parler leur vitesse et leurs ravageuses combinaisons pour logiquement revenir à hauteur.
Les Jokers gagnent le bras de fer
Les 2 équipes sont revenus avec la ferme intention d’en découdre pour ce dernier vingt. Cergy continue sur les bases du tiers précédent mais Bordeaux a rechargé les batteries à la pause. L’équipe girondine est récompensée avant la 3ème minute de jeu. Sur un revirement, Bastien Lemaitre trouve Jevpalovs en zone neutre lequel, du bout de la palette, parvient à remettre à Loik Poudrier qui part dans le dos de la défense et va tromper Richard d’un missile à mi-hauteur (2-3, 42.31). Avec son second but du match le capitaine blanc redonne l’avantage aux siens.
Il en faut plus pour décourager les Jokers. Sur une action placée, Aurélien Dorey décalé sur la gauche remet devant l’enclave à Hämäläinen qui ne peut reprendre. Qu’à cela ne tienne, ces Jokers ont de la suite dans les idées. Sur l’action suivante, le finlandais, de la droite, trouve à l’opposé Melin qui, pratiquement dans la même position que Dorey remet encore devant l’enclave où Gegeris dévie au fond (3-3, 44.50).
La rencontre est palpitante et il y a du chaos dans l’air. Colin Delatour, à cause d’un "faire trébucher" en zone neutre laisse ses coéquipiers en infériorité numérique sur la glace. La boite défensive verte pense avoir fait le plus dur quand elle finit par céder en fin de pénalité sur un splendide mouvement bordelais. Valtonen sur la gauche trouve en profondeur Jevpalovs sur l’aile qui remise pour Rudy Matima devant l’enclave face à une cage ouverte (3-4, 49.55). Les Boxers confirment, pour ceux qui en doutaient, que cette saison il faudra compter sur eux.
Les Jokers repartent à l’abordage et le rythme ne baisse pas de leur côté même si le jeu sera interrompu par 2 fois suite à deux chocs. Un premier sur Gorsanovs puis, plus tard, un second sur Matima, les 2 hommes restant sonnés sur la glace à chaque fois. L’équipe arbitrale ayant jugé tous ces contacts licites aucune pénalité ne sera appelée.
Les Jokers, portés par le public de l’Aren’ice finissent par égaliser à nouveau sur un forecheck payant. Gage Torrel récupère la rondelle en fond de territoire, contourne la cage et parvient à la glisser entre les jambières de Papillon (4-4, 53.12). Tout est à refaire pour les Boxers qui craquent finalement peu après.
Sur un nième départ lancé, Gueurif trouve Robert Baillargeon sur la droite contre la balustrade lequel semble presque perdre le puck avant de parvenir à servir Delatour dans la petite glace qui pivote sur lui-même et place, ras de glace, la rondelle entre les bottes de Papillon (5-4, 54.02). Les franciliens prennent, pour la première fois du match, les devants au tableau d’affichage. A noter que le jeune Delatour inscrit non seulement le but victorieux mais aussi par la même occasion son tout premier en Ligue Magnus.
Ils ne seront pas rejoints par de vaillants Boxers qui feront pourtant le siège de leur but et y jetteront toutes leurs forces pour revenir. Les lettons cergypontains, Gorsanovs et Gegeris, manqueront de peu par 2 fois, lors du jeu en cage vide, de punir les bordelais mais leurs tentatives ne feront que frôler le but.
A la sirène c’est la délivrance pour ce jeune groupe que personne n’attendait à pareille fête et qui, avec encore un joli tiers (16 tirs cadrés contre 6), enchaine son 3ème succès en autant de matchs. Il va falloir vite savourer cette victoire et se reconcentrer pour les hommes de Elomo dont le programme, à courts termes, s’annonce plus que copieux : un déplacement à Marseille, le solide promu de l’année, qui fait une bonne entame de saison et qui va pouvoir compter sur son public de feu puis un déplacement chez les Dragons de Rouen, le champion en titre, qui avait mis une déculottée aux Jokers en présaison.
Pour les Boxers ce match peut laisser pas mal de regrets car, même avec un alignement privé de joueurs clé et en jouant uniquement sur 3 lignes, ils ont mené par 3 fois à la marque avant de ce faire renverser par les cergypontains. Ils n’auront pas trop le temps de gamberger car ils rattrapent, à Rouen, dès dimanche, leur match décalé face aux Dragons avant, ensuite, de recevoir les aigles de Nice puis de se rendre à Anglet pour y jouer le derby du sud-ouest. Ils devraient néanmoins récupérer d’ici là, Enzo Carry, de retour de suspension