Un derby entre Épinal et Mulhouse a toujours une saveur particulière. Quand en plus les deux équipes luttent pour le dernier ticket en play-offs à quelques journées de la fin et que trois points seulement les séparent au classement, cela devient une rencontre capitale. Devant environ quatre-vingt de leurs supporters, les Scorpions vont humilier le Gamyo et pousser leur meilleur ennemi au bord du gouffre.
Arbitres : MM. Bourreau et Cregut assistés de Mme Boniface et de M. Courgeon
Buts : Epinal : ; 39.15 Alexandre Mulle (ass Alex Nikiforuk et Robin Soudek) ; 45.19 Quentin Fauchon (ass Anthony Rapenne et Mathieu Briand) Mulhouse : 13.27 Branislav Rehus (ass Yorick Treille et Tommi Paakkolanvaara) ; 15.07 Rolands Vigners (ass Milan Jurik et Michal Seda) ; 24.09 Milan Jurik (ass Andreï Esipov et Tomas Rubes) ; 31.03 Tomas Rubes ; 34.49 Bryan Ten Braak (ass Rolands Vigners et Kenny Martin) ; 43.46 Rolands Vigners (ass Milan Jurik et Arturs Sevcenko) ; 43.56 Adam Havlik (ass Michal Seda et Roman Tomanek)
Pénalités
24 minutes dont 10 à McDonough contre Epinal
14 minutes contre Mulhouse
Photographe : Celian Steiner
Encore un premier tiers raté par Épinal
Ce match à fort enjeu démarre par un long round d’observation. Il faut attendre quatre minutes pour que Vigners et Mulhouse cadrent le premier tir de la rencontre. Dans les minutes suivantes, la partie s’emballe enfin sous l’impulsion des Scorpions : Havlik bute sur Hocevar à la conclusion d’un contre, tout comme Tomanek quelques instants plus tard.
Pour voir le premier tir cadré spinalien, il faut attendre six minutes de jeu et un essai de Sabatier sans difficulté pour la mitaine de Surek. Peu après, la quatrième ligne spinalienne abat un gros travail dans les bandes et Fauchon manque de surprendre Surek. Enfin, sur un slalom de Llorca, Barnett se heurte à son tour au gardien mulhousien. Ensuite, les Gamyo vont peu à peu s’éteindre.
Suite à une obstruction grossière de Baldwin, la première pénalité du match est sifflée en faveur des Scorpions (8’29). Tomanek et Vigners se montrent dangereux pour Mulhouse mais Épinal va se sortir sans encombre de cette pénalité, notamment grâce au travail de Mulle et Mosienko. Peu après, Hoehe inflige une impressionnante charge à Nikiforuk devant le banc mulhousien. McDonough perd son sang-froid et vient se battre avec Hoehe (12’11).
Les Mulhousiens qui n’ont pas entendu le coup de sifflet de l’arbitre continuent de jouer et vont même marquer ! Le but sera logiquement refusé mais l’ouverture du score ne tardera pas beaucoup plus longtemps : Hoehe n’écope que de 2’ de pénalité alors que McDonough récolte 2’+2’+10’ suite à la bagarre, les Scorpions jouent donc en supériorité.
En contre, Mosienko inflige une grosse charge régulière à Hecquefeuille qui nécessite l’intervention du médecin et l’empêchera de poursuivre le match. C’est un coup dur pour la défense mulhousienne déjà amoindrie mais de retour dans la zone spinalienne, les Scorpions marquent sur un lancer de Treille dont le rebond profite à Rehus (13’27, 0-1). Peu après, Vigners entre en zone et prend le temps d’ajuster un magnifique tir qui fait mouche (15’07, 0-2).
Le premier power-play spinalien fait suite à une obstruction de Seda (16’00), l’occasion de vérifier que le jeu de puissance d’Épinal est toujours aussi stérile. Sans cadrer le moindre tir, les Gamyo font une démonstration de tout ce qu’il ne faut pas faire en supériorité : Une passe ratée qui permet à Mulhouse de se dégager, un palet qui ressort sur un tir contré, un hors-jeu…
Les Scorpions revenus à cinq, Sevcenko se retrouve seul en contre face à Hocevar et laisse trainer sa crosse sur le gardien spinalien pour prendre son rebond. C’est la deuxième pénalité mulhousienne (18’52) qui ne débouchera que sur un tir de Carter dans la mitaine de Surek et un de Baldwin dans sa botte.
Le silence des tribunes à la fin de ce premier tiers en dit long : le public n’y croit déjà plus.
Tirs cadrés : 8 pour Épinal, 10 pour Mulhouse.
Photographe : Celian Steiner
Épinal coule
Les Gamyo ne feront rien des 53 secondes de power-play restantes. Par contre, une fois revenu au complet, Mulhouse se montre tout de suite dangereux sur des essais de Jurik et Tomanek. La longue présence mulhousienne va être récompensée alors qu’une pénalité différée est accordée au Scorpions pour une faute de Gritans. À six contre cinq, Jurik pousse le rebond au fond des filets après un tir d’Esipov (24’09, 0-3).
Mulhouse continue de dominer, avec notamment un tir de Paakolonvaara dans la mitaine d’Hocevar et un essai de Vigners dans le filet extérieur. Pendant ce temps-là, les Gamyo éprouvent les pires difficultés à venir porter le danger sur la cage de Jurik. Sans solution, ils lancent la plupart de leurs palets en fond de glace, proposant le même jeu stérile que l’année passée, voire même pire : dans ce second acte, il faut carrément attendre huit minutes pour que Mosienko cadre le premier tir spinalien !
Le naufrage se poursuit : Otsman se heurte à Hocevar en break puis en contre, Sabatier et Soudek tourmentent Surek. Ayant touché le gardien, Sabatier récolte une pénalité que va faire fructifier Mulhouse (29’41). Les Scorpions peinent à s’installer mais après avoir intercepté une relance ratée, Rubes traverse la zone jusqu’à la ligne de but et glisse le palet dans le dos d’Hocevar (31’03, 0-4).
Les Gamyo auront à peine le temps de jouer au complet que Briand est sanctionné de 2’+2’ pour une crosse haute sur Sevcenko (31’14). Un premier tir de Rehus échauffe les esprits et Silas et Jurik s’expliquent de manière virile.
Les Gamyo vont réussir à se dégager grâce à Nikiforuk et McDonough mais les Scorpions reviennent de plus belle avec un tir de Paakolonvaara sur la transversale. La première pénalité est tuée mais la seconde va faire souffrir les Spinaliens avec des essais de Rubes et Havlik. Finalement, sur un lancer de Vigners, Ten Braak récupère le rebond dans la balustrade et marque dans le dos d’Hocevar (34’49, 0-5).
La messe semble déjà dite pour les Gamyo. En fin de tiers, une pénalité est sifflée contre Quessandier (39’09) et six secondes plus tard, Mulle dévie le tir de Nikiforuk dans le but de Surek (39’15, 1-5)).
Pas de quoi raviver les espoirs de Spinaliens bien dépités et nettement dominés…
Tirs cadrés : 6 pour Épinal, 16 pour Mulhouse
Photographe : Celian Steiner
La colère gronde sur poissompré !
Les Gamyo tentent d’entrée de tiers de réduire le score, en vain. Nikiforuk échoue dans la jambière de Surek qui vole ensuite un but tout fait à Fauchon qui avait la cage ouverte devant lui. Les Vosgiens vont alors sombrer complètement.
Au milieu d’une défense absente et complètement désorganisée (Sabatier et Soudek s’étant percutés au milieu de la zone spinalienne…) Vigners s’offre un doublé entre les bottes d’Hocevar (33’46, 1-6). Dès l’engagement, les Scorpions repartent à l’attaque et dix secondes plus tard Havlik enfonce le clou d’un tir plus lointain (33’56, 1-7).
Alors qu’en tribune, le public consterné par le jeu de son équipe réclame la démission de Bradley Gratton (dont le contrat a été reconduit pour la saison prochaine), Andrej Hocevar rentre aux vestiaires et cède sa place devant le filet vosgien à Isaac Charpentier. Le gardien slovène qui a souvent maintenu son équipe à flot cette saison est passé à côté de son match. Toutefois, la quatrième ligne spinalienne, très peu utilisée depuis plusieurs matchs (avec la conséquence de donner un énorme temps de jeu à certains joueurs et de les fatiguer encore plus qu’ils ne le sont…) va alors réduire la marque. En entrée de zone, Rapenne sert Fauchon qui ajuste un tir en pleine lucarne (45’19, 2-7).
La suite du match n’est pas d’un grand intérêt, Mulhouse ayant déjà partie gagnée. Vigners rate le triplé en tirant à côté d’un but qui lui était grand ouvert tandis que Charpentier effectue ses premiers arrêts face à Sevcenko et Jurik.
Suite à un accrochage entre Llorca et Quessandier, le jeu se déroule à 4 contre 4 (50’23). Rubes tente le tour de la cage et Havlik se retrouve seul face à Charpentier tandis que Barnett tire dans les bottes de Surek.
Le chronomètre défile en faveur de Mulhouse qui est pénalisé à deux reprises en fin de match : Rehus accroche Mosienko sur un face-off (56’28) et Quessandier cingle Briand sur la ligne bleue (57’07).
Il en découle 1’22 de double supériorité pour Épinal.
À ce moment-là, Bradley Gratton décide d’utiliser son temps mort et de sortir son gardien pour jouer à 6 contre 3. Le public s’interroge sur la pertinence de cette décision avec 5 buts de retard et reste silencieux, d’autant plus qu’Épinal continue de peiner même avec trois joueurs de plus. Carter perd le palet et Barnett tire à côté. Le palet aurait quand même pu rentrer sur un cafouillage initié par Soudek et Mosienko, mais plus rien ne sourit à Épinal. Charpentier reprend sa place quand les pénalités mulhousiennes s’achèvent.
Au coup de sifflet final, de nouveaux « Gratton démission ! » descendent des gradins…
Tirs cadrés : 11 pour Épinal, 10 pour Mulhouse
Photographe : Celian Steiner
Défaits pour la neuvième fois en dix matchs, la soirée a tourné au cauchemar pour Épinal. Humiliés par leur plus grand rival et ayant sûrement proposé leur pire match depuis le début de l’ère Gamyo, ils dégringolent de la huitième à la dixième place et se dirigent tout droit vers la poule de relégation. Alors qu’ils auraient pu mettre les Scorpions à six longueurs, ils les ont laissé revenir à égalité de points.
Mulhouse passe devant, ayant marqué 7 des 12 points possibles lors des confrontations directes, un avantage non négligeable pour les Scorpions alors que le dénouement de la saison approche. La huitième place est désormais détenue par Nice, vainqueur de Grenoble. Les Aigles n’ont qu’un point d’avance mais un match de plus à jouer et sont désormais les mieux placés pour obtenir la dernière place en play-offs.
La Ligue Magnus reprendra mardi soir avec la réception de Grenoble à Poissompré et celle de Bordeaux à l’Illberg. Avant cela, certains joueurs mulhousiens et de nombreux spinaliens se retrouveront sous le même maillot à Bordeaux pour le All Star Game. L’équipe Nord-Est risque d’y souffrir au vu du classement : les trois clubs du Grand-Est se trouvent désormais dans la poule de relégation…