Il y a deux ans, les Rapaces et les Gamyos s’affrontaient pour le titre au cours d’une interminable finale. Cette époque est désormais révolue tant l’écart s’est creusé entre les deux équipes. Les Rapaces sont toujours au sommet mais les Gamyos connaissent une pénible saison et se sont déjà fait écraser à trois reprises par les hommes de Luciano Basile. Respectivement premiers et septièmes au moment du coup d’envoi, il suffit de regarder le classement pour se rendre compte du fossé qui sépare les deux clubs : Gap a 35 points d’avance sur son adversaire du soir ! Mais les bleus ont encore besoin de points pour garder leur fauteuil de leader, tout comme les oranges qui luttent pour se qualifier en play-offs.
Arbitres : M. Hauchart assisté Mme Boniface et de M. Caillot
Buts : Epinal : ; 58.39 Romain Gutierrez (ass Alexandre Mulle et Florian Sabatier) Gap : 11.03 Branislav Rehus (ass Thomas Carr et Marc-André Bernier) ; 16.38 Marc-André Bernier (ass Thomas Carr et Kyle Essery) ; 21.49 Kristaps Bazevics (ass Kyle Essery et Christian Isackson) ; 50.34 Thomas Carr (ass Branislav Rehus)
Pénalités
72 minutes dont 10 à Veilleux et 25 à Veilleux et Veilleux contre Epinal
39 minutes dont 5+20 à Isakson contre Gap
Pour faire face à la meilleure attaque du championnat et pallier aux absences de Klimicek et Charpentier, Martin et Cacciotti sont replacés en défense. Mais même sans McEachen et Ringrose, Gap part largement favori et va vite confirmer les pronostics… Le jour et la nuit en power-play
Très rapidement, les Spinaliens obtiennent un premier jeu de puissance pour une obstruction de Ross sur Scalzo (0’27). Un mauvais contrôle de Mulle à la bleue permet à Di Dio Balsamo de filer vers le but mais Hocevar remporte le duel. A l’image de cette action, le reste du power-play spinalien est très laborieux et Gap revient au complet sans souffrir. A cinq contre cinq, Epinal propose un jeu très brouillon tandis que Rech, Rehus ou Bernier mitraillent Hocevar de tous les côtés. Il faut attendre plus de cinq minutes pour voir le premier tir spinalien cadré, suite à une percée d’Hordelalay qui échoue dans la mitaine de Fouquerel.
Photographe : Célian Steiner
Epinal commence à redresser la tête même s’ils sont dépassés par les Rapaces au niveau de la vitesse et de l’impact physique. Surtout, les Gamyos sont beaucoup trop maladroits et imprécis pour menacer Fouquerel, à l’image d’un deux contre un mal négocié par Veilleux et Chapuis. Kloz manquant de soutien de la part de ses attaquants est obligé de slalomer tout seul dans la zone gapençaise. Il oblige un peu plus tard Fouquerel à geler le palet en deux temps, après qu’Isackson ait à son tour menacé Hocevar. L’ouverture du score arrive au pire moment pour les Gamyos : Bernier ne peut pas tirer et passe à Carr dans le coin de la zone spinalienne. Son shoot est dévié par Rehus et trompe Hocevar (11’03, 0-1).
La réaction spinalienne vient de la ligne Rapenne-Sabatier-Guttierez qui sera ce soir la plus efficace côté spinalien, mais par deux fois Sabatier tire à côté. Les Rapaces vont ensuite longuement assiéger la cage d’Hocevar, auteur d’un double arrêt face à Bouvet et Bernier avant de capter de la mitaine le shoot d’Isackson sur l’engagement. Ressortis de leur zone, les Spinaliens tentent d’égaliser avec Cacciotti qui bute de près sur Fouquerel et Hordelalay qui rentre en zone avec un brin de réussite avant de voir son shoot dévié d’un rien du bout de la mitaine de Fouquerel. Sur cette action, il se fait accrocher par Faure qui offre ainsi une deuxième supériorité numérique à Epinal (14’24). Di Dio Balsamo prend possession du palet et fait perdre plus de trente secondes à Epinal, permettant même à Ross de shooter.
Quand Epinal revient en zone offensive, le palet en ressort aussi vite qu’il y est rentré. Le reste du power-play fait peine à voir, seul Bouchard parviendra à tirer. En quatre minutes de supériorité, les Spinaliens auront manqué d’encaisser deux buts tout en ne parvenant à cadrer qu’un tir. A peine revenus au complet, les Rapaces vont à leur tour se retrouver en supériorité grâce à un surnombre spinalien (16’29) ce qui permet de mesurer l’écart entre les deux équipes dans cette configuration : il ne faut que neuf secondes à Bernier pour ajuster Hocevar plein axe après avoir pris le temps de préparer son shoot (16’38, 0-2).
La fin de tiers baisse en intensité, Gap semble avoir déjà creusé un écart irrémédiable. Les Rapaces auraient même pu prendre une longueur d’avance dans les dernières secondes sans les interventions décisives d’Hocevar face à Carr et Bernier.
Tirs cadrés : 8 pour Epinal, 20 pour Gap. Gap définitivement à l’abri
Les Rapaces poursuivent le travail débuté en première période et il ne tardera pas à porter ses fruits. Hocevar sauve les siens face à Craige et Crinon mais Bazevics finit par trouver le haut du filet depuis la bleue (21’49, 0-3).
Au vu des faiblesses de l’attaque spinalienne, la remontée apparaît impossible d’autant plus que Kloz part se reposer en prison après une très longue pénalité différée que les Rapaces n’ont pas su convertir (22’50). Le scénario inverse du premier tiers se dessine et les meilleures occasions sont pour Epinal sur la supériorité des Rapaces qui ont clairement levé le pied : après un arrêt du casque d’Hocevar, Scalzo file en contre mais son travail est gâché par Veilleux. Après une percée d’Hordelalay, la fin du power-play se déroule dans la zone de Gap.
Photographe : Célian Steiner
Hocevar empêche plusieurs fois Gap d’alourdir le score. Quand les Spinaliens ont le palet, ils l’envoient au fond de la patinoire ce qui débouche rarement sur une occasion, à part Sabatier venu intercepter une passe avant de tirer en pivot dans les jambes de Fouquerel.
Gap se rend à son tour fautif d’un surnombre (29’05) et l’ambiance entre les deux équipes va s’envenimer peu à peu. Epinal peine à s’installer, Kloucek atteint la mitaine de Fouquerel. Le gardien gapençais est sous pression, laissant un rebond à Soudek sur un tir de Le Blond. Les premières altercations éclatent entre Essery et Le Blond pourtant peu coutumier de la bagarre. Sur l’action suivante, les choses empirent : Fouquerel est obligé de se jeter à terre pour geler le palet devant Veilleux qui lui arrive dessus. La bagarre éclate et Soudek et Da Costa finiront leur lutte au sol.
Après de très longues discussions entre arbitres, les deux belligérants écopent de deux minutes et Veilleux de dix minutes de méconduite (31’01). Gap finit par revenir au complet avant de se retrouver à nouveau en infériorité quand Rech s’en prend à Scalzo loin du jeu (32’20). Le power-play spinalien est toujours aussi compliqué et n’aura aucun impact sur le score.
Paradoxalement, les Spinaliens sont plus à l’aise face à cinq Gapençais et Cacciotti échoue par deux fois sur le dernier rempart des Haut-Alpins. En face, Hocevar multiplie les arrêts pour ne pas laisser sombrer son équipe et n’hésite pas à manifester son mécontentement auprès de ses défenseurs.
Tirs cadrés : 7 pour Epinal, 12 pour Gap Encore de la bagarre mais pas de blanchissage
Epinal montre un meilleur visage en ce début de troisième tiers mais uniquement parce que Gap a relâché la pression : Fouquerel arrête du bout de la botte le tir de Kloz, Hordelalay n’est pas loin non plus de marquer sur une déviation, tout comme Rapenne, mais les Spinaliens font beaucoup trop d’erreurs dans les contrôles et manquent de précision au tir. Gap tente de punir Epinal sur chacune de ses erreurs et Hocevar doit encore rattraper le coup sur un contre d’Isackson et Da Costa puis face à Di Dio Balsamo qui intercepte le palet en zone offensive.
Photographe : Célian Steiner
Les minutes qui suivent vont à nouveau mettre en lumière la différence de niveau des deux équipes en supériorité. Susanj se fraie un chemin jusqu’au but de Fouquerel et Ross protège trop vigoureusement son gardien (46’41). Sur leur power-play, les Spinaliens sont toujours aussi maladroits. Kloucek tire deux fois puis son équipe retombe dans les mêmes errances : Guttierez perd le palet en zone neutre et Hocevar doit encore rattraper l’erreur de ses partenaires face à Essery. Par contre, quand c’est au tour de Gap de jouer à un de plus –suite à une intervention de Kloucek sur Essery qui filait au but (50’01)- tout semble beaucoup plus facile. Cette fois, il faut 33 secondes à Gap pour marquer sur un shoot lointain de Carr qui rentre après avoir touché le poteau (50’44, 0-4).
Une nouvelle pénalité contre Epinal pour un cinglage de Mulle (51’31) va déboucher sur un véritable pugilat. Les Spinaliens défendent dans leur zone quand Veilleux assène une violente charge dans le dos de Ross et la bagarre éclate avec Isackson (52’09). Les deux nord-américains font tomber les gants et seront exclus du match. Isackson récolte 5+20’ tandis que Veilleux récolte une double pénalité de match.
Les Spinaliens doivent jouer cinq minutes en infériorité mais ils vont même en passer la majeure partie à deux de moins, le temps que la pénalité de Mulle s’achève puis que Scalzo purge celle qu’il récolte ensuite pour une charge avec la crosse (55’40). Les Gapençais ne jouent pas le coup à fond face à une défense spinalienne qui reste compacte et qui parvient à s’en tirer sans encaisser de nouveau but, bien aidée par les multiples arrêts de son gardien. Dans les dernières minutes du match, King fait ouvrir une dernière fois la porte de la prison pour un cinglage sur Fujerik (58’23). En glissant le palet au-dessus de la botte de Fouquerel, Guttierez prive du blanchissage le portier gapençais qui de rage envoie voler sa gourde dans le ciel de la patinoire (58’39, 1-4).
Di Dio Balsamo sollicite une dernière fois Hocevar en face à face dans les derniers instants, perdant à nouveau son duel contre le Slovène.
Tirs cadrés : 10 pour Epinal, 16 pour Gap. Ce match fut une nouvelle illustration de l’écart de niveau entre les Rapaces et les Gamyos. Gap n’aura vraiment joué que pendant 22 minutes largement suffisantes pour creuser un écart irrémédiable. Les Gamyos ont été dominés sur tous les plans, notamment le jeu en supériorité, et l’addition est lourde malgré la prestation d’un très bon Hocevar, auteur malgré tout de 44 arrêts… Avec une double pénalité de match, Epinal a également perdu Veilleux pour une durée qui reste à déterminer mais qui devrait être conséquente. La dernière recrue spinalienne est restée fidèle à la réputation de bagarreur qui était la sienne dans les ligues nord-américaine, venant compliquer un peu plus la situation d’Epinal.
Au classement, Gap reste premier mais ne creuse pas l’écart sur ses poursuivants : avec seulement deux points d’avance sur Grenoble et Rouen, les Rapaces doivent éviter tout faux pas lors des trois matchs restant pour garder la première place, notamment vendredi contre Bordeaux. Quant à eux, les Gamyos perdent la septième place au profit d’Amiens et voient Strasbourg revenir dangereusement derrière. L’Etoile Noire n’a plus que deux points de retard et pourrait ravir la huitième place vendredi à des Spinaliens qui comptent un match d’avance. Ceux-ci retrouveront Poissompré mardi contre Amiens pour un match dont l’issue décidera sûrement de qui obtiendra l’un des derniers tickets pour les play-offs ! D’ailleurs, en cas de qualification et au vu du classement actuel, il se pourrait qu’Epinal affronte les Rapaces en quart de finale, mais c’est une autre histoire…