En s’imposant contre Grenoble vendredi, Amiens s’est assuré sa qualification en quart de finale. En conséquence, il ne reste plus qu’une place en play-offs que vont se disputer les clubs du Grand-Est, Strasbourg et Epinal. Les Gamyos possèdent un avantage de deux points sur leur plus proche voisin et pourraient se retrouver qualifiés dès la fin du match suivant le résultat de l’Etoile Noire à Dijon. Les deux équipes comptent deux absents chacune : Jass et Berzins pour les Gothiques, Klimicek et Charpentier pour les Gamyos. Epinal se passera également de Keven Veilleux dont la rupture de contrat a été officialisée dans l’après-midi suite aux évènements de la semaine passée contre Gap.
Arbitres : M. Gremion assisté de MM. Courgeon et Geoffroy
Buts : Epinal : ; 23.53 Danick Bouchard (ass Mario Scalzo et Pierre-Charles Hordelalay) ; 25.20 Matthieu Le Blond (ass Dominik Fujerik et Tomas Kloucek) ; 25.56 Vojtech Kloz ; 54.48 Matthieu Le Blond (ass Gasper Susanj et Pierre-Charles Hordelalay) ; 55.15 Pierre-Charles Hordelalay Amiens : 16.05 Mathieu Brisebois ; 49.48 Tim Crowder (ass Joël Champagne et Eric Johansson)
Pénalités
8 minutes contre Epinal
18 minutes contre Amiens
Poissompré affiche complet pour ce dernier match à domicile et les supporters ne cachent pas leur impatience… Il leur faudra pourtant attendre un peu plus longtemps le coup d’envoi que prévu : le début du match a été retardé de trente minutes à cause d’une panne du bus d’Amiens survenue sur le trajet ! Epinal ne profite pas des supériorités… au contraire d’Amiens !
Le match démarre avec beaucoup de retenue des deux côtés et le palet passe la majorité du temps en zone neutre ou derrière les cages sans inquiéter les gardiens. Il faut attendre deux minutes et demie pour qu’O’Keefe ait besoin de servir de ses jambières sur un essai de Scalzo. Les Spinaliens développent à nouveau leur style de jeu consistant à envoyer le palet en fond de glace, ce qui permet à Hordelalay d’envoyer une passe en retrait que Soudek n’est pas loin de dévier dans le but. Hocevar est à son tour mis à contribution après cinq minutes de jeu, d’abord sur un essai de Crowder puis sur un tir d’Offret qu’il relâche, générant un énorme cafouillage aux abords du but et procurant la première véritable occasion du match aux Gothiques.
Photographe : Célian Steiner
Sur le contre qui suit, Scalzo est pris entre trois Amiénois à l’entrée de la zone et Offret inaugure le banc des pénalités (5’55). Dès l’engagement, Kloucek atteint les jambes du gardien adverse, de même que Susanj. Amiens va finir par tuer la pénalité mais n’était pas loin de plier suite à une incursion de Bouchard qui manque son dernier geste. Revenus à cinq, les Gothiques doivent encore repousser les assauts spinaliens avec un tour de cage de Guttierez pour servir Rapenne en pivot et un contre de Guttierez stoppé par Béron. Ils se retrouvent à nouveau en infériorité suite à une obstruction évitable de Matima en zone offensive (9’35). Le Blond tire le premier, à côté, mais Epinal garde la possesion du palet qui circule bien. O’Keefe repousse deux fois les essais de Susanj puis les Gothiques profitent des imprécisions adverses pour se dégager. La pénalité s’achève sur un contre de Leclerc qui redonne de l’air aux siens.
Epinal domine incontestablement la partie même si les Gamyos n’inquiètent pas O’Keefe outre mesure. Faure, de retour après une entorse du genou, conclut une longue séquence offensive par un tir dans les jambières et Guttierez s’y reprend à deux fois face au gardien amiénois. Les Gothiques vont parvenir à inverser la tendance quand Kazarine se heurte à Hocevar dans un angle fermé. Voulant ressortir le palet de la zone, Le Blond le fait passer au-dessus des balustrades et écope de deux minutes pour retard de jeu (15’02). Il s’agit du premier power-play des Gothiques qui voient leurs assauts repoussés. Les Spinaliens se procurent même un contre intéressant qu’ils décident de jouer à trois… mais Brisebois jaillit et intercepte la mauvaise passe de Mulle. Les cinq Gothiques se retrouvent seuls face à Scalzo et Hocevar mais Brisebois n’a pas besoin d’autant de soutien et parvient à ouvrir seul le score d’un tir croisé (16’05, 0-1)
Les Spinaliens se révoltent et appuient leurs charges dans la bande, leur permettant de récupérer un palet derrière la cage amiénoise qu’Hordelalay n’était pas loin de transformer en égalisation. Trébuchant à cause de Thomas, Epinal se retrouve une troisième fois en supériorité (16’49) mais les Gamyos perdent le palet d’eux-mêmes sur un mauvais contrôle. Susanj délivre le seul tir cadré du power-play mais il est contrôlé sans problème par O’Keefe. Les Amiénois vont se dégager sur chaque tir contré ou à côté et revenir au complet sans dommage. Ils ne seront même pas loin de faire le break dans la dernière minute après un slalom de Bault dans la zone spinalienne.
A la pause, les Gamyos peuvent nourrir de grands regrets : ils n’ont pas réussi à profiter de six minutes de supériorité et se sont fait punir sur leur seule infériorité en jouant un contre trop généreusement. D’autant plus que dans le même temps, Strasbourg est mené à Dijon et qu’une très bonne opération est possible ce soir…
Tirs cadrés : 12 pour Epinal, 7 pour Amiens Trois minutes qui renversent la situation
Les Gothiques ont l’occasion de prendre le large dès l’entame du second tiers : Crowder part en break et sera stoppé in extremis par Faure, puis Bourgeois provoquera un nouveau cafouillage près du but d’Hocevar suite à un tir que le Slovène peine à geler. Amiens a laissé filer deux énormes occasions qui auraient changé le scénario de la partie, car dans les minutes qui suivent, Epinal va retourner le match.
Photographe : Célian Steiner
En zone neutre, Riendeau fait trébucher Guttierez (22’47) et est vite rejoint en prison par Crowder pour un cinglage (23’25) alors qu’entre temps, Legault avait récupéré le palet en zone neutre pour inquiéter Hocevar. Les supériorités spinaliennes ont rarement été décisives mais avec 1’22 à disputer à cinq contre trois les Gamyos ont un très bon coup à jouer. Dans ces conditions, l’égalisation ne va pas tarder et après avoir fait rapidement circuler le palet, Bouchard trouve la lucarne amiénoise (23’53, 1-1). Il reste alors plus d’une minute et demie à jouer à cinq contre quatre et O’Keefe va craquer à nouveau. Solide face à Bouchard puis Scalzo, il laisse un rebond sur le tir de Kloucek, récupéré par Fujerik au second poteau puis expédié au fond des filets par Le Blond (25’20, 2-1). Le cauchemar des Gothiques ne s’arrête pas là car une poignée de secondes plus tard, Kloz récupère le palet dans le coin et sur une action solitaire dont il a le secret, il revient se placer devant la cage pour tromper O’Keefe de près (25’56, 3-1).
La suite du tiers est également rythmée par les pénalités, même si celles-ci n’apportent plus de but. Champagne va en prison pour avoir fait trébuché Fujerik en zone offensive (26’53) mais les tentatives spinaliennes sont contrées et West fait perdre un temps précieux aux Gamyos. Amiens a à peine le temps de souffler qu’O’Keefe est sévèrement puni pour avoir déplacé sa cage (29’01, pénalité effectuée par Johansson). Le palet tourne mais les Spinaliens ne trouvent pas de shoot, excepté celui de Bouchard contré par la jambe de Narbonne qui reste au sol. Le Canadien est évacué vers le vestiaire une fois le jeu arrêté.
Suite à un rebond chanceux, Johansson se retrouve seul face à Hocevar mais le Slovène empêche Amiens de revenir dans le match. Les Gothiques peu dangereux en début de tiers à cause de leurs infériorités répétés sont de plus en plus insistants depuis leur retour au complet et le palet frôle plusieurs fois les montants. Une charge incorrecte d’Hordelalay va même leur permettre d’être à leur tour en supériorité (34’22) mais les Gothiques vont peiner à s’installer. Hocevar va sauver son but face au tir à bout portant de Crowder et les Spinaliens vont repousser à nouveau les Gothiques en zone neutre, même si Bourgeois et Kazarine seront menaçants en fin de supériorité. Amiens continue d’insister mais Cacciotti donne de sa personne pour bloquer le shoot de Bault et Riendeau ne peut que toucher les jambières d’Hocevar. Epinal compte deux buts d’avance à la seconde pause alors que Dijon a battu Strasbourg. Les Spinaliens n’ont plus que vingt minutes à tenir pour voir les play-offs !
Tirs cadrés : 16 pour Epinal, 9 pour Amiens. Amiens pas loin de revenir
Les Gothiques savent qu’ils ne doivent pas tarder pour refaire leur retard comme le montrent Béron et Champagne. Cacciotti les laisse à un de plus sur la glace après avoir fait trébucher Johansson (41’15) et Riendeau sollicite Hocevar mais les Gamyos s’appliquent et ressortent le palet de leur zone avec un contre d’Hordelalay qui échoue sur O’Keefe. Sabatier est proche de partir en break et le palet reste dans la zone d’Amiens jusqu’au retour d’Epinal au complet. Le Gamyo essaie de tuer le match avec des tentatives de Faure, d’Hordelalay et de Susanj qui passent à côté des montants. Amiens bénéficie de quelques possessions mais Hocevar n’est jamais mis en vrai danger. A l’approche des dix dernières minutes, Amiens se montre un peu plus insistant et le gardien vosgien doit alors multiplier les arrêts, parfois limites, face à Riendeau, Thomas et West. Les Gothiques vont enfin faire mouche suite à une faute de Vinatier sur Béron sur la ligne bleue (49’13). En supériorité, Crowder va glisser le palet derrière les bottes d’Hocevar après une passe de Champagne (49’48, 3-2).
Epinal n’a plus qu’un but d’avance à dix minutes de la fin, de quoi tenir Poissompré en haleine jusqu’au bout. Les Gamyos vont avoir l’occasion de reprendre le large en supériorité quand Bourgeois est obligé d’accrocher Sabatier à l’entrée de la zone (51’33). Après quelques tentatives de Susanj dont une bloquée par la main de Leclerc obligé de retourner au banc, Kloucek laisse le palet lui échapper à la bleue. Les Spinaliens vont parvenir à se réinstaller et au moment où les Gothiques reviennent au complet, Hordelalay trouve le bout de la botte d’O’Keefe avant de reprendre son propre rebond sur le poteau ! Epinal rate une énorme occasion et juste derrière, Crowder fait chauffer la cage d’Hocevar. Le match est sur le point de basculer : Amiens peut revenir mais Epinal peut aussi prendre un avantage décisif. Après une interception de Chapuis stoppée par les jambes du portier amiénois et un tir de Crowder à bout portant sur Hocevar, la pièce va retomber du côté d’Epinal : le Blond est servi face à la cage par Susanj et envoie le palet dans la lucarne (54’48, 4-2). L’affaire commence à sentir très bon pour les Vosgiens d’autant plus qu’un tir de pénalité est généreusement accordé à Hordelalay quand la cage d’O’Keefe bouge sur le break du capitaine spinalien. Dans son exercice favori, il trouve lui aussi la lucarne (55’15, 5-2).
Les jeux sont faits, même si le score aurait pu s’aggraver quand Sabatier tire à côté sur un contre à deux avec Cacciotti. Un cinglage de Prissaint (59’19) permet à Epinal de jouer les dernières secondes en supériorité et de savourer : à la sirène, les Gamyos sont officiellement en play-offs !
Tirs cadrés : 9 pour Epinal, 12 pour Amiens
Au terme d’un match au scénario dicté par des pénalités parfois généreuses, Epinal se qualifie enfin pour les phases finales, profitant de la défaite de Strasbourg à Dijon. L’objectif fixé à Brad Gratton lors de son arrivé fin décembre est atteint même si ce fut laborieux. En s’appuyant sur les joueurs qui ont porté l’équipe toute la saison, Epinal a remporté ce match capital et assure au moins son maintien en Ligue Magnus. Amiens pour qui l’essentiel était déjà assuré perd en revanche la possibilité de terminer sixième. Les Gothiques risquent aussi de compter deux blessés supplémentaires, Narbonne et Leclerc, sortis après avoir bloqué des shoots sur les nombreuses situations d’infériorité.
Vendredi, Amiens recevra Bordeaux et Epinal ira à Grenoble pour une dernière journée de saison régulière qui permettra de décider des places définitives de chacun et des adversaires en quarts de finale. Amiens et Epinal finiront septième et huitième, reste à savoir dans quel ordre. Dès mardi, les quarts de finale débuteront pour ces deux équipes sur la glace de Gap ou de Rouen, voire de Grenoble pour Amiens.
Une autre saison débute et les deux clubs auront fort à faire pour déjouer les pronostics. Au vu de l’écart de point qui les sépare de leurs adversaires potentiels, les Gamyos comme les Gothiques partiront très loin d’être favoris.
Superbe article Celian. Peut être pour le tir de pénalité, sinon je ne pense pas que les pénalités d'un coté ou de l'autre sont généreuses. A bientot pour le PO. Fred
RSS
