Les dragons submergés
L’entame de ce premier acte va donner malheureusement une idée du déroulé de ce match. Les Rouennais malgré leur volonté affichée s’emmêlent les pinceaux d’entrée de jeu en prenant l’engagement ; résultat c’est Angers qui fonce aussitôt sur la cage Normande pour mettre dans le bain Pintaric sollicité sur deux shoots dangereux.
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Photographe : Marine Romain |
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Si sur l’action suivante c’est Rouen qui cette fois porte le danger sur la zone de but provoquant une cage déplacée ; le début de match est clairement à l’avantage des visiteurs qui sollicitent de nombreuses fois le cerbère de Rouen. Manning se mets en lumière coté angevins en se montrant particulièrement dangereux sur ses entrées de zone.
Les dragons reprennent un peu du poil de la bête et finissent par provoquer une pénalité en leur faveur.
Les unités spéciales se mettent en place et cette fois vont faire la différence grâce à un tir de la bleue de Chakiachvili dans le trafic, repris par Bedin qui d’une superbe passe instinctive vers Lampérier permet à ce dernier de prendre de vitesse Cowley (7.49 / 1 – 0 / Lampérier ass. Bedin et Chakiachvili).
Opportunistes, les Dragons ont su profiter de cet avantage pour prendre les devants, ce un peu à contrecourant du court du jeu, tant les Ducs semblent un cran au-dessus des Normands, dans la vitesse et la fluidité de leurs passes. Cela se confirme dans les minutes qui suivent car, piqués au vif, les hommes du coach Goldberg vont passer à la vitesse supérieure. Coulombe ouvre la voie sur un shoot du cercle droit obligeant Pintaric à reprendre le rebond en catastrophe ; ce dernier repoussera deux tirs de suite, poussant à la faute les Normands (12’). Peu avant, Johnston touché par un palet lors de l’entrainement déclare forfait pour le match et retourne au vestiaire après avoir tenté de tenir son poste sur cette rencontre. Amoindri physiquement, il préfère laisser sa place plutôt que de mettre en danger ses équipiers.
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Photographe : Marine Romain |
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Le killer Play des Dragons, arrive vaillamment à endiguer les vagues angevines, Pintaric s’emploie toutefois sur un trois contre un de préserver sa cage. Las, à peine revenus à parité, les Rouennais se font rattraper par la patrouille pour surnombre ! Les Ducs se relancent mais buttent sur Pintaric ou des Dragons qui vaillamment tentent de faire bloc. Pire, une nouvelle pénalité liée à la fébrilité des Rouennais va cette fois donner le coup de grâce, aidé en cela involontairement par les zèbres.
En effet, alors que les Normands ont réussis à tenir bon à trois contre cinq, puis en infériorité durant plus d’une minute ; le palet dévié sur un shoot dévié angevin atterri alors dans le filet de protection derrière la cage, et est aussitôt repris par un joueur d’Angers.
Les arbitres ne sifflant pas l’arrêt de jeu, les Ducs profitent alors d’un bref flottement défensif Normand pour tromper Pintaric (17.20 / 1 – 1 / Bouvet ass. Llorca et Sarlieve).
Malgré l’intervention du coach Lhenry et de Lampérier, les zèbres ne jugent pas bon de revenir sur la validation du but. Mais reconnaissons-le, bien que litigieux, ce but n’est pas « volé » tant la physionomie de ce premier tiers à l’avantage des Angevins, donne un résultat au tableau d’affichage « flatteur » pour des Normands à la peine sur ce premier tiers…
L’indiscipline Rouennaise coute cher
Alors que les partisans espèrent un second tiers plus équilibré avec un retour aux commandes de leur équipe jaune et noir ; leurs espérances vont vite être douchées. En effet, à peine revenus sur le glaçon les zèbres font parler leur sifflet pour un retard de jeu, vite exploité par les Angevins. Monopolisant le camp adverse ils cherchent la faille…
Ainsi, sur un shoot de Bouvet, le tir repoussé par Pintaric est vite exploité par Sarlieve qui place le palet sous la transversale du cerbère normand (21.40 / 1 – 2 / Sarlieve ass. Bouvet et Torquato).
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Photographe : Marine Romain |
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Malgré leur bonne volonté à répondre aux attaques des Ducs, les approximations dans les tirs à la cage et le manque de tirs cadrés, désavantage largement les Normands. La fatigue et l’enchainement des matches semblent affecter la lucidité des Rouennais et leurs jambes semblent lestées de plomb. Ce qui entraine des situations de surnuméraire face à la cage de Pintaric, avec une fois de plus Manning à la manœuvre. Il faut toute la dextérité de Pintaric ainsi que ses réflexes pour stopper le palet.
A la mi match, les Rouennais semblent reprendre un poil de confiance et essayer de reprendre le fil du match, et arrivent enfin à porter le danger. Mais le tir non cadré de Yeo du cercle droit, puis de Guimond sur une reprise instantanée d’un caviar de Bedin ne trompe pas Cowley.
Pire, les Rouennais se montrant particulièrement lents sur un changement de ligne, Cowley recupère un palet mal dégagé par les Rouennais, pour sortir de son but et faire une passe longue vers Dusseau. Ce dernier se retrouve avec ses quatre équipiers en situation inédite d’être seul face à Pintaric !
Le gardien rouennais tente de faire face, mais le tir puissant de Bouvet ne lui laisse aucune chance (32.41 / 1 – 3 / Bouvet ass. Dusseau et Cowley).
Le match semble même tourner à la bérézina avec des esprits qui s’échauffent ayant pour résultat les deux protagonistes belliqueux en prison, avec un désavantage pour Rouen, puisque les zèbres sanctionnent de cinq minutes de pénalité le défenseur Rouennais incriminé.
Si les deux minutes de jeu avec quatre joueurs de champ font crisper la patinoire face aux incursions Angevines, la supériorité sur les trois minutes restantes va être amplement utilisée par les Ducs. Ces derniers s’installent dans la zone défensive Normande et grâce à des passes efficaces obligent Pintaric a faire l’essuie-glace devant sa cage.
Manning, une fois de plus s’illustre sur ce match en transmettant une passe rapide à Llorca qui du tir précis place le palet au fond des filets entre le poteau droit et l’épaule de Pintaric. (37.30 / 1 – 4 / Llorca ass. Manning et Torquato).
La messe est dite. Avec trois buts imparables nés soit de leur supériorité numérique ou des égarements Normands ; les Angevins ont plié le match…
Des Rouennais à l’orgueil
Le tempo du troisième tiers est significatif de la situation des deux équipes sur ce match. Angers fort de ses trois buts d’avance se montre attentif à gérer ce tiers en levant le pied, histoire de garder en réserve du tonus pour le prochain choc contre Grenoble, et coté Rouennais, un mental émoussé par les rencontres qui s’enchainent et la situation au tableau d’affichage.
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Photographe : Marine Romain |
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La jeune garde normande via Herve et Leborgne essaient bien de tirer leur épingle du jeu, avec en appui Yeo, mais ni l’un, ni l’autre un ne semblent inquiéter un Cowley à la mitaine sure. Une nouvelle pénalité sifflée contre Rouen laisse une fois de plus le champs libre aux unités spéciales des Ducs. Seul Halley s’offrira une occasion vite avortée par Pintaric toujours aussi indispensable pour maintenir son équipe à flot.
Alors qu’Angers est a son tour sanctionné par le corps arbitral, ce pour deux plus deux minutes ; les Dragons vont enfin montrer dans ce match un semblant de reprise en main, leurs unités spéciales vont à nouveau se montrer efficaces, tout du moins sur ce match, puisqu’à peine une minute d’avantage numérique suffira pour faire lever la patinoire.
Installés devant le but Angevin, Tessier fait une passe latérale vers Gilbert qui prends de vitesse Cowley sur son replacement (47.09 / 2 – 4 / Gilbert ass. Tessier et Chakiachvili).
Ce changement de physionomie des Dragons, qui semblent enfin ne plus vouloir jouer les victimes, pousse leur partisans à donner de la voix et durant les cinq minutes qui suivent portent les dragons à se surpasser alors que leur adversaire du soir, semble pour le première fois, accuser le coup.
Malheureusement, les dés sont jetés, et bien que vaillants, les dragons à l’effectif amoindris et physiquement émoussés, ne pourront revenir au score, ce malgré la sortie de Pintaric pour ajouter un joueur de champ, et un temps mort improductif.
Même si en interview d’après match Lhenry refuse (ce tout à son honneur) de chercher des excuses sur le résultat du match dans un effectif avec 6 joueurs absents, reconnaissons qu’un match pareil face à un prétendant direct à la 2
e place alors que les matchs s’enchainent de façon démentielle pour Rouen, le temps de glace de joueurs comme Caron, me laisse dubitatif pour la suite de la fin de saison et de la capacité des Rouennais à faire face aux rencontres en Play off.