La particularité de l’affiche du jour était d’opposer les deux équipes ayant le moins joué de rencontres depuis le début de la saison régulière (2 matchs chacune) mais aussi étant les deux seules invaincues. La fin de série était donc annoncée pour l’une d’elles. Qui des Jokers de Cergy-Pontoise ou des Brûleurs de loups de Grenoble allait plier le genou ? Si au final la logique fut respectée avec la victoire (4-5) des isérois, la rencontre tint toutes ses promesses et fut particulièrement spectaculaire.
Arbitres : MM. Dehaen et Rauline assistés de MM. Debuche et Douchy
Buts : Cergy-Pontoise : ; 23.57 Pierre-Charles Hordelalay (ass Vincent Melin et Samuel Salonen) ; 44.45 Loïc Farnier (ass Aurélien Dorey et Thomas Suire) ; 52.27 Aaron Miller (ass Gage Torrel et Christiano Versich) ; 58.25 Antti Kauppila (ass William Bower et Théo Gueurif) Grenoble : 10.25 Kyle Hardy (ass Nicolas Deschamps et Chad Nehring) ; 18.37 Dylan Fabre (ass Damien Fleury et Maxim Lamarche) ; 29.06 Adel Koudri (ass Bobby Raymond et Chad Nehring) ; 46.54 Dylan Fabre (ass Jere Rouhiainen) ; 48.12 Kyle Hardy (ass Nicolas Deschamps et Aurelien Dair)
Pénalités
16 minutes contre Cergy-Pontoise
24 minutes dont 10 à Hardy contre Grenoble
Acte 1 : Les Brûleurs de loups mènent la danse
Le match démarre sur un bon rythme et les grenoblois sont les premiers à déclencher un lancer à la cage sur lequel Sebastian Ylönen doit jouer de la botte. Les cergypontains ne comptent pas se laisser faire et répondent immédiatement par l’intermédiaire de Aaron Miller et de William Bower qui, coup sur coup, ont chacun une fenêtre de tir, mais Jakub Stepanek, le portier isérois leur dit non. Même si les pensionnaires de l’Aren’ice font bonne figure, irrésistiblement les champions de France en titre accélèrent et bombardent la cage du portier vert. Aurélien Dair, puis Chad Nehring par 2 fois, obligent Ylönen à sortir le grand jeu. Sous l’éteignoir, les franciliens subissent et sont en retard sur les pucks, ce qui finit par se concrétiser par une avalanche de pénalités à partir de la mi-tiers.
Photographe : Bruno Gouvazé
Ce sont tout d’abord William Thompson et Louis Petit qui sont envoyés simultanément en prison. A cinq contre cinq il devenait difficile aux Jokers de contenir les Brûleurs de loups, en double infériorité numérique c’est alors impossible. Au terme d’une longue séquence où le trident défensif des verts s’évertue à colmater au mieux les brèches, les visiteurs font sauter le verrou face à des défenseurs en fin de présence sur la glace, épuisés et jouant capots grands ouverts. La rondelle tourne vite et Nerhring de la gauche sert Nicolas Deschamps à droite lequel ressort pour Kyle Hardy dans l’axe qui prend le temps de se décaler dans le haut du slot pour fusiller Ylönen malgré une ultime tentative de block-shot d’un défenseur (0-1,10.25). Le gardien cergypontain avait pourtant tout fait pour retarder une issue qui paraissait au fil du temps courue d’avance.
Les Jokers réagissent plus tard sur une de leurs rares occasions par Thomas Suire. La domination des visiteurs est telle que Raphaël Faure puis Aurélien Dorey sont à leurs tours pénalisés à moins de 2 minutes d’intervalle. Le jeu en piquet des franciliens et les prouesses de leur gardien leur permettent toutefois de ne pas concéder de nouveau but. Mieux encore Hardy leur offre un premier jeu de puissance à 5 minutes de la pause. Hélas pour les locaux, la boite iséroise est intraitable et ne se laisse pas assiéger par les Jokers. Pire encore, sur une seconde faute des visiteurs, du capitaine Joël Champagne, les Jokers en supériorité numérique se font prendre à revers. Sur une mauvaise sortie de zone, ou un bon pressing haut, au choix de chacun, Damien Fleury sur la droite chipe le puck à un relanceur cergypontain et part feinter la défense avant de tenter de tromper Ylönen lequel ne se laisse pas embarquer et repousse la tentative, mais c’était sans compter sur Dylan Fabre qui a suivi et pousse la rondelle au fond (0-2,18.37). Un but qui fait mal du fait de sa configuration (en powerplay) et de sa temporalité (juste avant la pause).
Malgré une bonne entame des cergypontains, le premier tiers fut largement dominé par des grenoblois crédités de 28 tirs contre seulement 6 pour leurs challengers. La monté en puissance des Brûleurs de loups et l’indiscipline des Jokers firent la différence. C’est avec un avantage mérité de 2 buts d’avance que les visiteurs rentrèrent au vestiaire. Sans la prestation de son gardien l’équipe francilienne aurait pu sortir encore plus mal de cette première période. Acte 2 : Les Jokers s’accrochent
Le vingt médian repart sur des bases identiques et les Brûleurs de loups se créent la première occasion franche. Pourtant, se sont les Jokers qui sont les premiers à marquer au cours de la période. Une construction partie de la zone neutre amène Samuel Salonen à entrer dans le camp isérois sur la gauche. Il parvient à trouver Vincent Melin à la bleue, côté opposé, lequel lâche un centre tir plein centre où rodait, devant Stepanek, un Pierre-Charles Hordelalay qui ne se prive pas de dévier pour faire filet (1-2,23.57). Les Jokers réduisent l’écart et Hordelalay marque par la même occasion son premier but de la saison régulière.
Photographe : Bruno Gouvazé
Les locaux desserrent alors un peu l’étau grenoblois et résistent bien à la nouvelle supériorité numérique offerte aux visiteurs sur une faute de Dorey. Le champion en titre entend bien reprendre de la marge et y parvient un peu plus tard. Nehring, encore lui, trouve Robert Raymond qui, de près, bute sur le portier vert lequel ne peut geler le palet ce qui profite à Adel Koudri esseulé qui le récupère et marque après avoir contourné la jambière de Ylönen (1-3,29.06). A noter que ce but de renard sera contesté par Jonathan Paredes le coach francilien, ce dernier estimant que la poussette de Markus Poukkula sur William Thompson avait créé de fait une interférence avec son goalie lui contrariant la maitrise du palet.
Après recours à la VAR, le corps arbitral ne lui donne pas raison et Hordelalay fait les frais de ce coach chalenge infructueux en allant cirer le banc des pénalités pendant 2 minutes. Les conséquences auraient pu être plus sérieuses pour les Jokers, Hardy touchant la ferraille sur un lancer de la droite durant le powerplay.
Une fois à cinq contre cinq, Hardy se signale encore en ouvrant à gauche pour Valentin Grossetete dont la tentative flirte avec le montant gauche de Ylönen.
Une ultime occasion de réduire l’écart est néanmoins offerte aux locaux avec la faute de Dair en fin de tiers mais les unités spéciales franciliennes sont bien contrées.
Le tiers médian vit les Jokers offrir moins d’occasions franches aux BDL bien que la domination fut encore grenobloise (18 tirs contre 6). Trouver la faille montra aussi aux franciliens que la défense iséroise et ses « golgotes » était prenable et qu’en commettant moins de fautes le rythme de jeu imposé par l’adversaire était soutenable. Acte 3 : La remontada avortée des Jokers.
Dans ce début de dernier tiers les franciliens donnent tout et sont récompensés après presque cinq minutes de jeu. Une passe de Suire, après un bon travail de Dorey permet à Loïc Farnier de contourner la défense et la cage de Stepanek en fond de territoire par la gauche avant de malicieusement glisser la rondelle à la base du poteau opposé (2-3,44.45). L’ex angevin est aux anges, car non seulement qui ouvre son compteur personnel pour la saison mais il ramène les siens à une longueur des grenoblois.
Photographe : Bruno Gouvazé
Le champion de France réagi immédiatement et reprend le jeu à son compte. Après un joli travail collectif à la bleue, Jere Rouhiainen trouve Fabre qui dans l’axe feinte puis attrape la lucarne de Ylönen (2-4,46.57).
La tension monte alors sur la glace et Bower et Sacha Treille sont priés d’aller cirer le banc des pénalités dans la minute suivante. Le jeu à quatre contre quatre profite aux BDL quand, sur un travail de Dair, Nicolas Deschamps sollicite le gardien francilien qui réalise un arrêt du gant d’attrape mais ne peut bloquer le capricieux palet lequel revient sur Hardy qui n’attendait que cela (2-5,48.12).
Grenoble fait un sérieux break et on ne donne alors pas cher de la peau des hommes de Paredes. Erreur grave, car c’est sans compter sur la formidable abnégation de franciliens qui ne lâchent rien et continuent à crânement jouer leur chance. L’Aren’ice exulte quand Christiano Versich s’arrache contre la bande sur la droite pour servir Gage Torrel lequel redresse sa trajectoire et trouve à gauche, d’un centre millimétré, Miller en embuscade pour scorer (3-5,52.27).
N’ayant plus que 2 buts de retard, les locaux poussent et le doute gagne les visiteurs, qui reculent et s’énervent. Dair finit en prison puis, Hardy en même temps que Versich 2 minutes plus tard. Un peu inutilement Hardy qui avait fait un très bon match jusque-là s’agace et est renvoyé immédiatement au vestiaire, Julien Munoz devant assurer la substitution en prison.
Une minute plus tard c’est à Koudry d’être sanctionné laissant les unités spéciales cergypontaines faire parler la poudre. Bien en place les Jokers font tourner la rondelle et Theo Gueurif échange avec Bower puis Anti Kauppila qui en angle s’avance dans le cercle d’engagement gauche et allume Stepanek glissant le palet entre le poteau et le gardien (4-5,58.25).
La fin de match sera étouffante mais les Jokers ne parviendront pas à réaliser le holdup parfait et arracher la précieuse prolongation.
Dernier tiers à fort rebondissements qui vit les Jokers recoller au score puis Grenoble faire le trou avant progressivement de se faire presque remonter. L’an dernier les Jokers auraient probablement lâché prise alors que là, crédités de 12 tirs contre 9, ils firent douter les champions de France jusque dans les derniers instants. Une belle victoire d’un point de vue comptable pour les isérois qui poursuivent leur série d’invincibilité et une défaite porteuse d’espoir pour des Jokers affichant un sacré caractère. La suite des festivités pour les 2 protagonistes : côté Jokers un déplacement à haut risque chez les Dragons de Rouen meurtris par un démarrage de championnat en demi-teinte et, côté Brûleurs de loups, la réception, supposée à leur portée de laborieux Gothiques d’Amiens (1 victoire en 4 matchs). Meilleurs joueurs du match :
Dylan Fabre pour les Brûleurs de loups
Sebastian Ylönen pour Les Jokers