Dans une rencontre théoriquement déséquilibrée, vous pouvez parfois avoir tout de même un semblant de suspense, avec le plus faible qui va s'accrocher, résister et parfois même terrasser le dragon. Malheureusement pour l'intérêt de la rencontre, ce ne fut pas le cas ce soir avec une explication dont le seul intérêt allait être de voir combien de buts Grenoble allait passer à des valheureux pionniers qui ne pouvaient clairement pas lutter à armes égales.
Vous avez dit poussif?
Le début de rencontre sans relief offre à chaque équipe quelques lancers sans danger pour les gardiens.
A la suite d’une offensive chamoniarde, Grenoble récolte la première pénalité de la rencontre à 7’08. Avouons qu'on s'ennuie ferme en tribune presse car le rythme bien lent s'accompagne d'une explication plus proche du match d'entrainement que de l'affrontement normalement de mise dans une ligue élite.
A 12’, Grenoble commence à pousser et se rapproche de la cage de Sabol sans que l’on puisse parler de menace prolongée. l'absence d'accélération permettant pour le moment aux visiteurs de rester dans le coup.
A 14’50, trabichet se crée une belle occasion en contre dans une rencontre plus aérée mais qui peine à offrir des actions dangereuses.
A 15’21, seconde pénalité contre Grenoble. Chamonix se crée quelques occasions avec un jeu de puissance bien travaillé.
C’est Chamonix qui est pris à son tour à 18’02 avec une mineure. Bisaillon frappe sur la défense par deux fois, mais la période se termine sans but marqué.
Les deux équipes rentrent au vestiaire après une période sans relief que l’on s’empressera d’oublier. Grenoble était visiblement foccalisé sur sa défense, tandis que Chamonix qui s'est créé quelques occasions a pu résister. Le problème est que malgré la très forte somnolence des grenoblois, Chamonix n'a guère produit de jeu et donc d'occasions significatives, de quoi être plus qu'inquiet pour les Pionniers en vérité.
Engagements : 10/6 Grenoble
Tirs : 16/10 Chamonix
Tranquille avantage grenoblois
Après une pause forcée consécutive à un problème à la cage nord (toujours la même à chaque rencontre), soit deux minutes chrono en main pour le service perceuse, la rencontre reprend enfin.
A 21’, Aleardi met un beau slap sur le gardien et signale ainsi sa présence, tandis que la cage continue de bouger.
Un triple arrêt de Horak sur une poussée du duo Hrehorcak Coulaud à 23’10 marque le début des accélérations grenobloises. Tel l'ours après l'hibernation, les BDL vont sortir de la grotte et faire très mal à des visiteurs qui seront à la peine pour tout le reste de la rencontre.
Un but est refusé à Grenoble après que Trabichet ait catapulté un adversaire au fond de sa propre cage, l’intéressé allant en prison après l’épisode à 23’45.
Un jeu de puissance grenoblois à 26’57 n’a pas le temps de se jouer avant qu’une pénalité contre Grenoble n’envoi un 4x4 à 27’44.
Après un repositionnement devant la cage adverse, Aleardi ouvre enfin le score d’une déviation sur un palet de Hardy depuis la bleue qui trompe Sabol au ras du poteau à 28’20. (1-0). Une action qui donne enfin un avantage à des grenoblois trop discrets jusqu’alors mais qui entrent progressivement dans la rencontre.
Une faute assez physique contre Hardy le long de la bande se solde par un début de brassage, Lagarde est embastillé pour 2 + 10 ce qui offre un nouvel avantage aux grenoblois qui ont définitivement mis la machine en route à 30’23.
Les minutes qui suivent voient un bombardement intensif sur la cage chamoniarde pour des grenoblois désormais installés dans la rencontre mais avec un seul but au compteur.
Un sauvetage acrobatique de Sabol préserve son équipe désormais plus en difficulté qu’en début de période, avant que sur une belle passe de l’aile de Mceachen pour Rohat ne permette à ce dernier à 37’02 de doubler la mise de belle manière. (2-0)
Une pénalité de Mceachen donne un répit à 37’ 17 pour des chamoniards à la recherche d’un second souffle.
Deux joueurs, Bisaillon et Ville sont envoyés au banc des pénalités pour la dernière minute de la période.
Grenoble a pris gentiment l'avantage dès le réveil et mis la patte sur une rencontre déjà jouée, et pour laquelle seule l'amplitude du score reste à préciser.
Engagements : 18/10 Grenoble
Tirs : 15/7 grenoble
Déferlante
Une pénalité contre Chamonix envoi grenoble en jeu de puissance à 41’32.
Fleury lance de l’aile un palet qui semble flotter et termine lucarne opposée pour un 3-0 qui paraît déjà classer l’affaire à 42’48. (3-0)
A
50’22, Fleury encore lui file au but, est stoppé par le gardien mais Treille qui a bien suivi pousse dedans. (4-0)
Joli service de Kearney pour Champagne qui reprend tranquille au fond pour un nouveau but à 54’ qui donne un peu plus d’ampleur au score. (5-0)
Manavian balance un attaquant chamoniard qui reste au sol, ce qui donne une pénalité à des visiteurs qui ne peuvent plus espérer que sauver l’honneur à 55’32.
Bombardement final avec une dernière réalisation de Koudri à 59’14 (6-0)
Engagements : 17/6 Grenoble
Tirs 14/4 Grenoble
Les limites...du sens unique
Avouons que comme la grande majorité de nos collègues de la tribune de presse, nous ressortons de cette rencontre avec le sentiment d'avoir assisté à une explication totalement déséquilibrée, où le favori grenoblois non seulement n'a jamais tremblé mais où la marge dont il disposait était parmi les plus importantes qu'il nous ait été donné de voir depuis la douzaine d'années que nous suivons la Magnus dans la capitale des alpes. Rejouez la rencontre dix fois et vous aurez peut être un but de temps en temps pour nos amis chamoniards, mais sans leur faire injure ils n'auraient aucune chance même de repartir une fois avec une victoire acquise par accident. On nous rétorquera que ce type de réalité est parfois logique entre un champion de France en titre et une équipe du bas de tableau, sauf qu'au delà de l'adage qu'à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, on peut penser que ce genre de rencontre risque de se reproduire cette saison à des fréquences jamais vues encore. Sur les onze équipes engagées, où se situe Chamonix? Sur le classement de l'année dernière, on peut les voir autour de la huitième place, ce qui laisse derrière eux trois autres équipes qui comme tout le monde ne sont pas concernées cette saison par la descente avec le forfait lyonnais. Pour nous Chamonix est loin d'être l'équipe la plus faible de la Magnus, propose un fond de jeu cohérent et possède un effectif assez complémentaire à son échelle. Vu la formule du double aller-retour, nous sommes donc à six rencontres à domicile qui pourraient être fortement déséquilibrées, et même donner lieu à démobilisation totale des adversaires au fur et à mesure qu'approche la fin de saison. Pour qui sait qu'il ne pourra pas figurer dans le top huit, quel intérêt à se donner à fond? Sans préjuger de surprises comme la victoire de Mulhouse face à Gap sur cette même journée, avouons que les deux mastodontes que sont Grenoble et Rouen risquent bien de se retrouver avec des affiches à domicile peu attrayantes même pour leurs supporters. Après avoir assisté à la rencontre de ce soir, serait-on tenté de revoir Chamonix lors de son prochain passage à Pôle-Sud cette saison? A l'évidence non, et c'est bien le problème. Cette situation qui n'est aucunement de la faute des deux clubs concernés doit absolument se voir corrigée dans un proche avenir sous peine d'avoir une érosion d'un public très loin du guichet fermé ce soir et même de questionner des partenaires qui attendent à l'image d'autres ligues sportives professionnelles de ce pays des rencontres plus équilibrées. Quelles solutions peut on trouver, c'est bien le problème. Le plafonnement de la masse salariale peut être utilisé mais encore faut-il que cette dernière soit significative pour tous les clubs. Mettre tout le monde dans la situation des moins riches serait clairement une erreur. Doit-on plutôt travailler sur une diffusion plus visible des rencontres ainsi qu'une formule peut être plus attractive mais si oui laquelle? Avouons qu'à ce stade on dispose de plus de questions que de réponses, mais il va falloir s'y intéresser car le système va produire des manques à gagner significatifs pour les billeteries concernées en fin de saison et des aberrations sportives avec un classement final pouvant être totalement faussé dans son accès au playoffs par des rencontres entre des prétendants aux dernières places quallificatives et des formations démobilisées en fin de saison et donc laissant filer des rencontres qui ne les concernent plus du tout.