Les protagonistes du jour se sont déjà rencontrés cette saison : c’était le 3 septembre dernier, en match de préparation. Les deux équipes affichaient alors un niveau de jeu comparable, et seule une séance de tirs aux buts avait pu les départager (victoire de l’Etoile Noire 5-4). Depuis, Strasbourg a atteint la sixième place avec deux victoires et deux défaites alors que Dijon, malgré sa première place dans la poule D de la Coupe de la Ligue, reste collé à la douzième place en Magnus. Qui se remettra sur les bons rails ?
Arbitres : Mr Fabre assisté de Mme Boniface et Mr Yssembourg
Buts : Strasbourg : ; 02.54 Matt Lyall (ass Julien Correia) ; 05.10 Jan Pardavy (ass Sébastien Trudeau et Cody Carlson) ; 39.54 Jan Pardavy (ass Cody Carlson et Michal Cesnek) Dijon : 00.14 Nicolas Ritz (ass Johan Andersson) ; 09.50 Peter Valier (ass Emmanuel Boudreau) ; 19.15 Nicolas Ritz (ass Daniel Ahsberg) ; 34.36 Johan Andersson (ass Nicolas Ritz)
Pénalités
6 minutes contre Strasbourg
12 minutes contre Dijon
Lignes Strasbourg
1ère ligne : Trudeau/Dufournet/Pardavy [Cesnek-Suchanek]
2ème ligne : Cibula/Lyall/Correia [Turcotte-Stritz]
3ème ligne : Michel/Marcos/Bourgaut/Burgert [Cruchandeau-Carlson]
A noter ce soir la première rencontre de Cody Carlson sous ses nouvelles couleurs.
Tout avait pourtant si mal commencé…
Comme le dit la formule consacrée, il ne fallait pas arriver en retard ce soir à l’Iceberg. Suchanek peine à contrôler le palet dans la zone neutre. Johan Andersson s’en empare, temporise au premier poteau avant de transmettre à Nicolas Ritz au second pour le one-timer (0-1 à 0’14, assisté de Daniel Ahsberg). Pas de round d’observation nécessaire, le match est lancé dès les premières secondes.
Une fois Strasbourg passé de la D1 à la Magnus, son premier bloc part tester Buysse en deux temps, Trudeau (2’34) puis Dufournet dans la foulée (2’37). Le deuxième trio prend le relais et égalise une vingtaine de secondes plus tard. Correia récupère le puck contre la bande derrière la cage et le passe en retrait à Lyall au premier poteau qui l’expédie pleine lucarne (1-1 à 2’54).
Photo : Christophe Moreau
Le rythme s’accélère sous l’impulsion de la première ligne locale, sûrement désireuse de rattraper le premier but qu’elle a concédé un peu facilement. Trudeau se bat bien et se fait retenir par Andersson alors qu’il armait son shoot (4’34). En dégageant le palet au-dessus du plexiglas, Boudreau n’arrange pas la situation pour les siens et doit les abandonner deux minutes pour retard de jeu (4’53).
C’est l’occasion pour les jaunes et noirs de découvrir qu’au moins une chose va bien en ce moment : les doubles supériorités numériques. Après une belle circulation de la rondelle orchestrée, entre autre, par Cody Carlson, Trudeau au premier poteau trouve Pardavy de l’autre côté pour une reprise immédiate dans un minuscule interstice entre Buysse et son montant gauche (2-1 à 5’10, assisté de Cody Carlson en double sup. num.).
Le nouveau défenseur offensif strasbourgeois enchaîne avec un joli slap de la bleue, capté par la mitaine du portier ducal (5’32). Hormis cette tentative, le restant de power play peine à s’installer. Revenu à égalité numérique, le DHC contre par l’intermédiaire de Peter Valier qui se retrouve nez-à-nez avec Vladimir après une entrée en zone soignée (7’30).
L’Etoile Noire produit du jeu, a la possession du palet, mais… Dijon égalise. Sur un engagement remporté par Sébastien Gauthier, Boudreau lance de la bleue. Peter Valier dévie entre les bottes du gardien slovaque qui, debout, attendait le projectile beaucoup plus haut (2-2 à 9’50).
Cette réalisation sonne la fin de la bonne séquence strasbourgeoise. Cruchandeau (10’54) puis Burgert (13’31) sont sanctionnés pour accrocher. Les Alsaciens défendent bien et dégagent systématiquement chez leurs adversaires qui ne parviennent pas à remonter la glace et à construire. A la dernière seconde de la deuxième pénalité, Roussel parvient enfin à tirer dans l’axe, mais Hiadlovsky gèle le puck avant que le rebond ne soit exploité (15’30).
Si rien ne fut concrétisé, cette séquence permit néanmoins aux visiteurs de dérober le momentum aux locaux. La fin de la première période sera à leur avantage avec plus d’impact de leur part.
Dans la dernière minute, Ritz remonte seul le palet. Dufournet essaye de le lui prendre, sans succès. Il se dit que Pardavy y arrivera, mais ce dernier pense que c’est tout aussi bien si Trudeau s’en occupe. Alors que Suchanek tient le même raisonnement vis-à-vis de Cesnek, Ritz termine son rodéo en rentrant seul en zone offensive et fusille tranquillement Hiadlovsky, qui se dit qu’il eût été de meilleur goût que sa défense ne le laisse pas seul face à un attaquant de ce calibre (2-3 à 19’15, assisté de Daniel Ahsberg).
Tirs : 10/10
Engagements : 14/12 Dijon
Dominer n’est pas gagner
Les quatre premières minutes de la deuxième période se résument à des attaques-défenses d’une cage à l’autre, sans assez de punch pour qu’on s’en inquiète. Strasbourg monopolise le puck et les contres dijonnais sont trop timides pour aboutir. Pour illustration, ce tir flottant de Pardavy depuis l’aile, facilement attrapé par la mitaine de Buysse (24’23).
Photo : Christophe Moreau (archives)
Matt Lyall part sur le banc des infamies pour cinglage (25’24). Si Vlad fait les arrêts, il ne semble pas très serein. C’est ensuite au tour de Mikael Eriksson de laisser ses comparses en infériorité pour deux minutes (30’17). Le power play local bas-rhinois est amorphe, seul deux tirs peu précis de Cesnek (32’12) et un ratage de Trudeau feront office d’occasions. Plus dangereux, Michel aborde Buysse en face à face après un revirement en zone ducale (33’32).
Une fois de plus à l’Iceberg, c’est l’équipe qui subit qui concrétise, parfois un peu aidée par la chance, comme sur cette action : Johan Andersson sur l’aile veut passer à Ahsberg au centre, mais le palet tape dans l’arrière du patin de l’infortuné Cody Carlson et surprend complètement Hiadlovsky (2-4 à 34’36 assisté de Nicolas Ritz).
En guise de représailles, Pardavy lance Marcos, dans les starting-blocks à la bleue. Malheureusement pour lui, il est un brin trop hors-jeu et le juge de ligne ne manque pas de lui faire savoir (36’07).
A quarante secondes du terme, Kevorkian commet une obstruction. Correia se démène pour la possession et Benoît Quessandier part le rejoindre pour faire trébucher (39’43). Dans un éclair de lucidité, l’Etoile Noire renoue avec l’efficacité. Carlson shoote de la bleue, volontairement à côté. Le puck rebondit derrière la cage et Pardavy est bien placé pour le récupérer au second poteau (3-4 à 39’54, assisté de Michal Cesnek).
L’espoir est permis pour Strasbourg dans le dernier 20’ s’ils passent la vitesse supérieure, d’autant qu’ils commenceront avec 1’43 de power play.
A l’instar de la seconde période, rien de bien méchant n’est produit dans les cinq premières minutes. Après un engagement gagné en zone dijonnaise par Cibula, Lyall s’échappe sur l’aile et s’en va défier Buysse (44’35).
Photo : Christophe Moreau (archives)
La troisième ligne locale part en contre, et Michel se heurte à sa mitaine (46’). Trudeau, isolé dans l’axe, vise directement le gardien bourguignon (46’12).
Le Dijon Hockey Club semble maintenant marquer le pas physiquement, et le premier bloc de Daniel Bourdages en profite pour imprimer un impact significatif dans la zone adverse. Trudeau allume Buysse, Dufournet dans le slot s’escrime par deux fois à exploiter le rebond et à faire rentrer la rondelle en angle fermé (46’42).
Ritz se retrouve encore seul face à Hiadlovsky, qui maîtrise cette fois la situation (51’13). Ahsberg, Andersson et Ritz sonnent la charge, le lancer de ce dernier atteint le gardien au casque et Vlad, sonné, mettra quelques secondes à se relever (52’38).
L’Etoile Noire conserve le monopole du palet et met une belle pression chez l’adversaire. Néanmoins ses tirs sont trop faciles pour Buysse, les rebonds ne sont pas exploités, et les Alsaciens commencent à perdre les duels contre la bande. Symbole des occasions ratées, Marcos manque une reprise au second poteau (57’01).
Tandis que son équipe est à l’offensive, Benoit Quessandier se fait attraper par la patrouille pour une obstruction (57’17). C’est le power play de la dernière chance pour Strasbourg. Cesnek dans l’axe (48’03), puis Pardavy (48’44) poussent pour l’égalisation. Rien n’y fait, Buysse reste attentif, à défaut d’avoir à gérer des salves difficiles.
Le coach Bourdages prend son temps mort et sort son gardien (59’07), sans plus de résultat. Dans les dernières secondes Nicolas Ritz n’est pas loin d’enfoncer le clou en cage vide mais Cody Carlson fait barrage.
Une fois de plus, Strasbourg aura globalement dominé une rencontre sans parvenir à la gagner. La faute à de tirs trop mous, imprécis, à angle impossible… Le plus inquiétant reste toutefois la défense, trop laxiste sur la première et troisième réalisation dijonnaise, malchanceuse aussi sur la quatrième. Le premier bloc fait un bon travail offensif mais concède trop de buts. Dijon, sans être flamboyant, a fait preuve de davantage de sérieux derrière et de réalisme devant. Les Ducs ont capitalisé sur les trous laissés par leurs adversaires et ont fait le dos rond le reste du temps, s’offrant quelques contre-attaques au passage.
Face à Amiens, mardi, dans un match de qualification pour la Coupe de la Ligue, puis Grenoble et Angers dans les semaines à venir, l’Etoile Noire devra impérativement avoir gommé ces errances et livrer un match plein pendant soixante minutes.
Etoiles Hockey Hebdo
*** : Nicolas Ritz
** : Johan Andersson
* : Matt Lyall