Les Jokers de Cergy-Pontoise qui restaient sur 2 défaites consécutives lors de leurs 2 derniers matchs à Marseille et Rouen recevaient les Aigles de Nice invaincus eux depuis 4 matchs. Il était important pour les franciliens de renouer avec la victoire et ce fut le cas. Ils empochent les 3 points avec une victoire (3-2) qu’ils durent une nouvelle fois aller chercher à l’énergie et au mental. Au terme de cette plaisante soirée de hockey sur glace, les Jokers remontent à la 8ème place du classement, certes anecdotique à ce stade de la saison, du championnat de France d’élite masculine. Les azuréens, quant à eux, restent accrochés à leur belle 3ème place.
Arbitres : MM. Dehaen et Furet assistés de MM. Debuche et Simon
Buts : Cergy-Pontoise : ; 27.44 Gage Torrel (ass Aurélien Dorey et Nikita Shalei) ; 43.39 Tristan Crozier (ass Patrick Coulombe) ; 54.34 Phileas Perrenoud (ass Alex Barber) Nice : 20.53 Louis Vitou (ass Mikael Kuronen) ; 23.05 Bryan Sautereau (ass Ondrej Kopta et Evgueni Nikiforov)
Pénalités
8 minutes contre Cergy-Pontoise
6 minutes contre Nice
Les Jokers contrôlent la période mais butent contre la muraille niçoise
La première période débute par une sorte de round d’observation. Les pensionnaires de l’Aren’ice prennent plutôt le jeu à leur compte mais les niçois sont bien en place en défense autour de leur nouveau gardien cette saison, le très talentueux et expérimenté Nikita Bespalov. Il faut attendre 3 minutes de jeu pour voir, suite à un pressing avant payant de la part des franciliens, Philéas Perrenoud mettre à contribution le gardien moscovite.
Les azuréens ne restent toutefois pas sans réaction et, une minute plus tard, sur un rapide lancement de jeu, Joonas Larinmaa, à bout portant, dévie un centre venu de la gauche mais Sebastian Ylönen serre bien les bottes. Le ton est donné : il faudra, pour les Jokers, se méfier des Aigles qui ne sont pas 3ème par hasard. Les franciliens essaient donc de faire feu de tout bois y compris par des tirs lointains de leurs défenseurs Vincent Melin ou Daniels Gorsanovs, tentatives sur lesquelles Bespalov se régale et repousse. Peu après, le gardien niçois ne laisse pas de rebond sur un slalom mené sur la gauche par Théo Gueurif et conclu par un tir en angle.
Les azuréens font le dos rond mais lancent quelques banderilles. A la mi-période, sur un gros tir lointain, Marc-André Levesque oblige Sebastian Ylönen, le gardien vert, à rester vigilant et à faire l’arrêt. Le jeu est de plus en plus à l’avantage des Jokers qui continuent à multiplier les tentatives. Aleksi Hämäläinen, leur top scorer, hérite du puck sur une attaque avortée de Gage Torrel et oblige Bespalov à repousser une nouvelle fois. La bonne volonté est là chez les Jokers mais la muraille niçoise est solide. Suite à un pressing en zone neutre, Nikita Shalei, le jeune défenseur cergypontain, est bien mis en position devant la bleue mais le missile qu’il décoche trouve la botte de l’incontournable Bespalov.
Le système défensif des franciliens est plutôt bien en place et contrarie les rares lancements de jeu azuréens. C’est donc de loin que les Aigles trouvent quelques possibilités comme cette belle tentative de Yoan Salve qui finit sur la jambière de Ylönen.
Dans un vingt plutôt propre du point de vue de la discipline, aucune pénalité de part et d’autre, tout laisse penser, dans les ultimes secondes, que les Jokers plutôt dominateurs (12 tirs cadrés contre seulement 5 pour les niçois) vont rentrer au vestiaire, pour une fois, sans avoir encaissé de but en première période. Pourtant, il s’en est fallu de peu que Nice réussisse un hold-up avec la bienveillance de leurs hôtes du soir. Un enchainement d’atermoiements et de cafouillages en défense offre aux visiteurs des opportunités dont ces derniers ne profitent pas. Avertissement sans frais pour les Jokers.
Les Aigles repartent fort et surprennent les Jokers
A la reprise, les Aigles occupent directement le camp des cergypontains qui semblent ne pas être totalement revenus au jeu. Sur 2 tentatives successives de Levesque le palet finit par être gelé par Ylönen. La remise en jeu sera fatale aux Jokers. Robert Baillargeon fait face à Mikael Kuronen et semble gagner l’engagement, hélas pour les franciliens, la rondelle part dans les patins de l’un de ses coéquipiers au plus grand bonheur de Louis Vitou qui loge instantanément en lucarne le disque resté libre (0-1, 20.53). Les niçois ne pouvaient imaginer meilleure entame de tiers.
Les cergypontains veulent réagir immédiatement et poussent. Lors de cette pression, Salve est à la lutte avec Melin en zone neutre, le gladiateur des verts, et le charge à la tête ce qui lui vaut d’être le premier du match à faire un tour par la case prison. Le jeu de puissance des Jokers s’installe mais, hormis un tir de Melin repoussé par le gardien, les unités spéciales sont bien muselées par la boite défensive blanche. Mieux encore pour les Niçois ils plantent un but assassin en infériorité numérique.
Alors qu’il veut remonter un palet que les Aigles avaient dégagé en fond de territoire, Patrick Coulombe est chassé notamment par Ondrej Kopta dont le pressing est gagnant. Le palet perdu est transmis à Bryan Sautereau, malgré le replacement défensif de Perrenoud qui ne parvient à intercepter, lequel, du revers, le glisse entre les jambières de Ylönen (0-2, 23.05).
Le début de période de Nice est fracassant mais il en faut plus pour démobiliser ces Jokers qui repartent de l’avant. Ils sont cependant plus brouillons dans la finition etdans certaines transmissions approximatives. Ils finissent par se mettre en difficulté sur une des rares actions des azuréens. Suite à un gros forecheck les Aigles récupèrent de puck cafouillé et Kopta est à 2 doigts de tromper Ylönen de prés. Cette action vaut un séjour sur le banc des punis à Alex Barber qui avait donné un coup de bâton à l’attaquant niçois.
Les franciliens rendent la monnaie de leur pièce aux Aigles et, en infériorité numérique, les piquent à leur tour. Sur un lancement de jeu parti de l’arrière et initié par Nikita Shalei, Aurélien Dorey trouve en profondeur sur la gauche Torrel qui parvient enfin à tromper Bespalov (1-2, 27.44).
Même en ayant souffert lors du jeu de puissance des Aigles, notamment sur les tentatives de Ivan Esipov ou Evgenii Nikiforov, les Jokers ont eu une opportunité d’égaliser, Tristan Crozier démarqué dans la petite glace butant sur Bespalov.
La domination des franciliens est moins nette dans ce tiers mais ils obtiennent une nouvelle supériorité numérique suite à un cinglage de Jesper Larinmaa sur Colin Delatour qui s’infiltrait au cœur de la défense niçoise. Les cergypontains sont à un rien de se faire piéger quand Gorsanovs qui ferme à la bleue subit la pression de Kopta, lequel récupère le palet avec l’aide de la bande et part en breakaway pour s’offrir un duel avec Ylönen. Si le gardien francilien gagne son face-à-face il ne sera pas le dernier à faire l’arrêt dans ce tiers, Bespalov repoussant encore plusieurs tentatives dont une nouvelle de Torrel démarqué dans le slot. Les visiteurs rentrent au vestiaire en menant au score et, sans avoir été flamboyant dans le jeu proposé, en ayant réussi une meilleure période (10 tirs cadrés contre 14 pour Cergy).
Les Jokers renversent les Aigles et tiennent jusqu’au bout
Les franciliens repartent bien mieux dans ce tiers que dans le précédent. Après 3 minutes de jeu Kopta, toujours très agressif au pressing, doit aller au cachot pour une charge incorrecte contre la bande. Il n’aura pour ainsi dire pas le temps de s’y assoir. Sur la remise en jeu la rondelle parvient à Coulombe qui lance de loin et permet à Crozier de légèrement en dévier la trajectoire (2-2, 43.39). Comme souvent depuis le début de saison les Jokers reviennent au dernier tiers.
Les cergypontains sont déchainés mais Melin fait trébucher Joonas Larinmaaa qui bataillait en fond de territoire. Ils doivent donc s’organiser pour un jeu en box play au cours duquel ils seront exemplaires à commencer par Ylönen qui stoppe un missile de Nikiforov puis aussi et surtout Hämäläinen lequel, du bout de la palette, vole le but à son compatriote Joonas Larinmaa alors que la cage était ouverte. L’attaquant vert a vraiment sauvé son équipe avec ce geste défensif. L’attaquant niçois est lui probablement encore sous le coup de la frustration car dans le prolongement de l’action il se retrouve encore décalé dans la même position et rate complètement le tir toujours face à une cage grande ouverte.
Cergy tue la pénalité mais doit à nouveau rejouer en infériorité numérique. Melin qui venait de purger sa peine et était ressorti de taule, gonflé à bloc, bataille pour récupérer le puck en attaque et est sanctionné pour une « crosse haute ». La pénalité est encore tuée par les franciliens malgré une grosse opportunité de Nikiforov.
Une fois au complet, les Jokers repartent de plus belle à l’attaque mais les niçois répondent coup pour coup. Sayam Limtong, l’une des jeunes recrues cergypontaines, oblige néanmoins Bespalov à un nième arrêt. Les cergypontains finissent par prendre, pour la première fois du match, l’avantage à un peu plus de 5 minutes de la fin du match. Ils entrent en contrôle en zone offensive et Barber s’infiltre dans l’axe jusqu’à ce qu’il soit stoppé mais parvient à remiser derrière lui à Perrenoud qui avait suivi, ce dernier plaçant le disque hors de portée du portier niçois (3-2, 54.34).
Les visiteurs auront beau se jeter à l’abordage ils ne reviendront pas malgré la dernière supériorité obtenue après que Crozier ait commis un « accrocher » en zone neutre sur le très actif Joonas Larinmaa. Pourtant Louis Belisle sur un magnifique tir mettra Ylönen en difficulté mais la rondelle non maitrisée du gant d’attrape retombera juste à côté du but. La fin de match en cage vide de la part des niçois sera elle aussi vaine, Ylönen et sa défense ayant déployé les barbelés. Les Aigles peuvent nourrir quelques regrets car, certes aidés par l'indisciplines des Jokers, ils ont eu beaucoup de chances de marquer (16 tirs cadrés contre 11 pour Cergy).
Avec ce nouveau succès à domicile, les Jokers retrouvent le chemin de la gagne et engrangent 3 points précieux dans cette saison où chaque match sera une finale pour eux. Ils doivent rapidement récupérer car vendredi ils sont attendus de pieds fermes à la patinoire de Barre par un groupe du Hormadi d’Anglet remonté comme un coucou et bien décidé à enfin les faire chuter. En effet, depuis l’accession en Ligue Magnus des franciliens, jamais le Hormadi ne les a battus. Alors se rendre sur la petite glace d’Anglet avec un alignement toujours handicapé en attaque par les absences de Louis Petit et Emils Gegeris (tous deux à l’infirmerie) nécessitera d’en avoir sacrément dans le gilet.
Pour les niçois, la série d’invincibilité s’arrête mais le temps de digestion du résultat est encore plus cours puisque dès jeudi ils rechaussent les patins pour défier les Dragons de Rouen chez eux. Autant dire que le challenge est relevé car, affronter à Rouen des Rouennais invaincus depuis le début du championnat, la marche sera haute pour les Aigles et il leur faudra avoir le cœur bien accroché.