Leaders de la Ligue Magnus depuis une semaine, les Rapaces comptent bien conserver leur rang sur la glace de Poissompré. Les Haut-Alpins, qui n’ont perdu que leur premier match cette saison, affrontent une équipe d’Epinal qui a retrouvé la confiance après deux succès ce week-end face à Dijon et Angers. Ce match promet une opposition de style entre la meilleure défense du championnat, Epinal, et la meilleure attaque, Gap. Le Gamyo enregistre d’ailleurs le retour de Tomas Kloucek même s’il doit faire sans Scalzo et Hordelalay. En face, les Rapaces sont venus sans Farina ni Labrecque et si Clément Foucquerel est bien inscrit sur la feuille de match, c’est Aurélien Bertrand qui va garder la cage pendant la rencontre.
Arbitres : M. Bliek assisté de Mme Girard et de M. Peiriere
Buts : Epinal : ; 42.39 Matthieu Le Blond (ass Anthony Rapenne et Hugo Vinatier) Gap : 05.51 Sean Ringrose (ass Jesse Craige et Christian Isackson) ; 06.55 Kevin King (ass Christian Isackson et Max Ross) ; 31.38 Christian Isackson (ass Kevin King et Max Ross) ; 51.49 Maurin Bouvet (ass Dimitri Thillet et Thomas Carr)
Pénalités
6 minutes contre Epinal
20 minutes dont 10 à Craige contre Gap
Gap prend rapidement le large :
Epinal démarre le match de la plus mauvaise des manières puisqu’au bout de 11 secondes seulement, Arrossamena file en prison pour une faute facilement évitable en zone neutre. Chapuis en infériorité parvient à s’envoler vers la cage gapençaise mais finit stoppé par le retour de Bullock qui permet alors au power-play des Rapaces de s’installer. Les premières tentatives ne sont pas cadrées, avant le tir de King directement dans la mitaine d’Hocevar. Un second tir de Carr l’oblige à concéder un rebond dangereux, avant le retour d’Epinal au complet.
Mais même à cinq, Epinal ne parvient pas à inquiéter les Haut-Alpins. Hormis un timide contre initié par Scalzo et Chapuis puis une opportunité avortée par un hors-jeu limite de Le Blond, c’est Gap qui domine les débats. Un tir contré de Da Costa revient sur Marsh, qui atteint la mitaine du gardien vosgien. Dès l’engagement remporté par les Gapençais, Sean Ringrose ouvre le score en déviant au fond des filets le tir de la bleue de Craige (5’51, 0-1).
Photographe : Célian Steiner
Bouchard tente de répondre, obligeant Bertrand à laisser un rebond que Mulle n’arrive pas à exploiter. Mais à peine plus d’une minute après l’ouverture du score, Ross intercepte une passe dans la zone d’Epinal, adresse le palet à Isackson qui laisse le soin à Kevin King d’alourdir le score (6’55, 0-2).
Le match est déjà bien mal embarqué pour les Gamyo et on ne voit pas comment ils pourraient inverser la tendance en perdant autant de palets. Sabatier réussit un tir puissant mais qui passe au-dessus de la barre de Bertrand, tandis qu’Hocevar doit faire face à Craige. Bernier, seul au milieu de quatre spinaliens, parvient à se frayer un chemin dans la zone du Gamyo. Epinal réussit alors quelques instants à sortir la tête de l’eau. Rapenne adresse une bonne passe en retrait à Le Blond, qui n’arrive pas à tirer. Kloz tente un tir de la bleue, qui va revenir sur Guttierez tout près du poteau. Une embellie de courte durée avant de retourner s’enfermer dans la zone défensive où Thillet rate le cadre de peu d’un tir en pivot. Bouchard décoche un beau tir mais à côté du but de Bertrand sur un service de Chapuis. Même si ce n’est pas le cas, Gap donne l’impression de jouer en supériorité. Epinal ne franchit que très rarement la ligne bleue et jamais pour très longtemps, alors que les Rapaces se montrent dangereux sur chaque action. Hocevar peine à geler le palet devant Di Dio Balsamo et le tir en angle fermé de Thillet permet aux hommes de Luciano Basile d’obtenir un nouvel engagement en zone offensive sur lequel ils vont à nouveau faire frissonner Poissompré.
Les trois dernières minutes sont à l’avantage d’Epinal : Bertrand laisse un rebond sur un tir de Guttierez que Chapuis hésite un peu trop à reprendre puis Kloucek décoche une frappe puissante de la bleue qui ravive l’ambiance dans la patinoire. Un duel remporté par Chapuis le met à nouveau dans une situation favorable, avant que Ross laisse trainer sa crosse dans les patins de Fujerik derrière le but, permettant à Epinal de finir le tiers en supériorité (19’31)
Tirs cadrés : 5 pour Epinal, 12 pour Gap. Les Rapaces enfoncent le clou :
Soudek et Klimicek sollicitent les jambières de Bertrand mais Gap vient sans problème à bout de la minute et demie d’infériorité restante. Gap se procure plusieurs occasions suite à un tir de Craige contré. Un contre rondement mené par Chapelier et Bouvet est stoppé in extremis par Susanj, parvenu à intercepter la dernière passe. Epinal n’arrive plus à approcher du but de Bertrand et doit s’en remettre à des tentatives lointaines, à l’image de Le Blond qui shoote sitôt la ligne bleue franchie. A l’inverse, Gap profite des trous dans la défense adverse pour s’approcher au plus près d’Hocevar, qui parvient à fermer l’angle de tir à Isackson, laissant un rebond péniblement récupéré par les Spinaliens. Dans ce contexte, le retour de Kloucek n’est pas de trop et il permet à Epinal de souffler un peu par moments.
Pour un coup de crosse sur la mitaine d’Hocevar qui avait déjà gelé le palet, Essery rejoint la prison (27’46). Arrossamena est le premier à tenter sa chance mais Cacciotti n’arrive pas à rentrer le rebond. Susanj tente une déviation qui passe de peu à côté, puis Gap se dégage, avant un tir contré de Guttierez en toute fin de power-play. Un slalom de Di Dio Balsamo
Photographe : Célian Steiner
à travers la défense spinalienne offre une belle occasion à Bernier au second poteau. Epinal semble reprendre un peu des couleurs avec une frappe puissante de Charpentier déviée par Gap vers le plafond, mais les Rapaces vont assommer les Vosgiens. Parti en contre, King prend le temps de temporiser face à deux Spinaliens et adresse la passe parfaite à Christian Isackson qui expédie le palet sous la mitaine d’Hocevar (31’38, 0-3)
Pas loin d’alourdir encore le score, Serer prend de vitesse la défense et bute de justesse sur l’épaule d’Hocevar. Arrossamena manque lui de peu de réduire la marque sur un rebond heureux. Les Spinaliens bénéficient d’un nouveau power-play pour une faute de Craige sur Susanj derrière le but, qui récolte au passage 10 minutes de méconduite (34’24). Sur un gros cafouillage près du but de Bertrand, Sabatier et Ross en viennent aux mains et vont se calmer deux minutes en prison (35’30). Arrossamena doit se battre pour empêcher Bernier de lui voler le palet à la bleue et son geste se transforme en un tir qui ne surprend pas Bertrand.
Une bonne passe de Thillet permet à Valier de shooter, mais Hocevar s’interpose du bouclier. L’ambiance se dégrade entre les deux équipes et chaque palet gelé devient un prétexte pour quelques empoignades près des buts. Gap rentre donc au vestiaire avec un but d’avance supplémentaire, même si Epinal était moins dominé qu’au premier acte.
Tirs cadrés : 14 pour Epinal, 10 pour Gap. Le réveil trop tardif du Gamyo :
Gap se présente sur la glace avec une avance confortable, mais on sait que les Rapaces ont parfois tendance à se faire remonter en fin de match et qu’Epinal livre souvent son meilleur jeu dans le dernier tiers, alors sait-on jamais… Les Gamyo dominent le début de ce premier acte avec un tir de Cacciotti au-dessus sur une bonne passe de Soudek. Bertrand doit geler le palet et Crinon s’en prend à nouveau à Kloucek et Bouchard. Epinal finit par concrétiser sur un contre de Le Blond, bien décalé par Rapenne, qui s’enferme côté mitaine mais parvient tout de même à marquer avec un brin de réussite après avoir touché le poteau (42’39, 1-3).
Poissompré se remet à y croire. Hocevar repousse sans problème l’assaut de Bouvet, puis Klimicek et Bouchard partent à l’abordage du but gapençais. Epinal reprend petit à petit le dessus, bien aidé par un surnombre des Rapaces (46’, pénalité effectuée par Isackson). S’ils peinent à s’installer en power-play, les Gamyo passent tout de même très près de marquer :
Photographe : Célian Steiner
Le Blond se procure un break mais Bertrand garde les jambières serrées pour le priver du doublé. Cet arrêt est très important pour les Rapaces car un but d’Epinal à ce moment aurait relancé la partie.
Le Blond s’illustre particulièrement en servant Chapuis qui rate de peu sa déviation. Gap voudrait bien marquer à nouveau pour se mettre définitivement à l’abri mais le tir de Crinon rebondit dangereusement dans la mitaine d’Hocevar sans rentrer dans le but. Sur une action d’Epinal, le palet reste coincé sous les patins de Sabatier, provoquant une véritable mêlée. Dans la confusion générale, Cacciotti est envoyé en prison pour un cinglage peu évident (51’00). Gap ne va pas laisser filer l’occasion de plier la rencontre. Hocevar reste solide sur les tirs de Bernier et Bullock mais finit par laisser un rebond sur celui de Thillet, qui profite à Maurin Bouvet (51’49, 1-4).
Ringrose, seul face à Hocevar, aurait pu corser l’addition s’il n’avait pas manqué le cadre. Les dernières minutes de la rencontre ne changeront plus rien, même si Le Blond tente encore de lancer Guttierez, maladroit aux abords du but, et Fujerik, stoppé par la mitaine de Bertrand. Isackson répond d’un tir sur Hocevar et les esprits s’échauffent à nouveau entre les Gapençais et Cacciotti passablement irrité. La défense spinalienne est sortie de son match et oublie complètement Thillet qui file vers le but, buttant de justesse sur Hocevar. C’est encore de Le Blond que vient la dernière occasion spinalienne, volant un palet en zone offensive et l’adressant à Fujerik, en vain. Dans un ultime cafouillage devant la cage du Gamyo, Hocevar repousse le palet devant Ross. Le Canadien et ses partenaires peuvent savourer un succès qu’ils n’ont pas volé.
Tirs cadrés : 7 pour Epinal, 16 pour Gap.
Les Gapençais retournent dans les Hautes-Alpes avec un cinquième succès d’affilée et une place de leader solidement conservée. Dominants du début à la fin, les Rapaces ont livré une prestation de haut-vol et risquent de donner bien du fil à retordre vendredi aux Pionniers de Chamonix-Morzine à l’Alp’Arena, pour le match entre le premier et le dernier.
Pour Epinal, le retour sur terre est compliqué après les deux derniers succès pourtant convaincants et s’accompagne d’une chute à la sixième place. Comme ce fut déjà plusieurs fois le cas cette saison, le jeu spinalien s’est amélioré dans le troisième tiers après un début de rencontre compliqué mais il était déjà trop tard. Samedi à Bordeaux, la victoire est impérative pour éviter de flirter avec la zone rouge.
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