Après un excellent début de saison, Grenoble retrouve Strasbourg pour confirmer sa première place en tête de la ligue Magnus. Mais va-t-on vers un nouveau feu d’artifice ou sur un scénario plus tendu ?
Arbitres : Mr Bliek assisté de Mrs Peuriere et Barbez
Buts : Grenoble : ; 37.16 Yorick Treille (ass Maks Selan et Pierre-Luc Lessard) ; 42.05 Stephane Gervais (ass Francis Charland) ; 47.50 Félix Petit (ass Mitja Sivic et Christophe Tartari) ; 55.18 Matthieu Le Blond (ass Maks Selan et Luc Tardif ) Strasbourg : 35.38 Cody Carlson (ass Jan Pardavy et Michal Cesnek) ; 56.10 Jan Cibula (ass Sébastien Trudeau)
Pénalités
10 minutes contre Grenoble
8 minutes contre Strasbourg
Défensives médiocres et attaques brouillonnes
Les deux équipes se lancent dans la rencontre sans round d’observation et vont collectionner les occasions sérieuses, bénéficiant l’une comme l’autre des largesses des défensives adverses qui ne seront pas spécialement à l’honneur ce soir. Pourtant, les multiples contres et attaques-défenses brouillonnes trouveront le plus souvent les deux gardiens, Hiadlovsky livrant une partie sérieuse tandis que Bonvalot, préféré ce soir à Raibon, justifiera totalement la confiance placée en lui par le staff grenoblois.
Photo : Laurent Lardière
A. Bonvalot frustre Trudeau
Cependant, qui dit largesse défensive ne veut pas dire propreté d’exécution et réussite, avec deux attaques certes en vue mais qui manqueront un nombre considérable de passes, reprises, déviations, contrôles du palet, pour renvoyer au final une impression confuse, avec certains joueurs en-dessous de leur niveau .
Si Grenoble pourra se créer quelques occasions, à l’image du virevoltant Perret qui, à 12’30, manquera un super service plein centre de Lessard, le feu d’artifice offensif quasi-habituel dernièrement est à la peine.
Strasbourg, que l’on découvre collectif et tenant la dragée haute aux Grenoblois pendant tout la période, aura même davantage d’occasions, mais sans parvenir à créer un décalage suffisant pour passer Bonvalot. Les Alsaciens vont toutefois gêner considérablement les Grenoblois avec, par exemple, des relances à l’aile opposée au banc local pendant les changements volants des Brûleurs.
L’Etoile Noire peut même s’en vouloir, après cinq belles minutes de domination entre la 10’ et la 15’, de ne pas avoir ouvert le score, Bonvalot produisant quelques arrêts de classe consécutifs à des aides défensives déficientes de certains attaquants grenoblois, à l’image d’un Charland dont ce n’était pas visiblement la soirée.
Les Alsaciens pourront également s’en vouloir d’avoir proposé un jeu de puissance indigent à 15’47 (pas un seul lancer sur la cage adverse) et d’avoir concédé deux pénalités évitables en fin de période.
A domicile, Grenoble, leader de la Magnus, n’a pas proposé grand-chose en vingt minutes et a laissé Strasbourg prendre confiance dans une rencontre encore totalement indécise.
La reprise voit Grenoble proposer quelques minutes d’une supériorité chaotique, bénéficiant d’une fin de jeu de puissance qui voit Le Blond manquer une cage vide sur un service intéressant de Tartari, les deux joueurs ayant eu le mérite, toute la soirée, de proposer des échecs arrières et replacements de qualité, ce qui sera loin d’être le cas de tout le monde.
Photo : Laurent Lardière
Cependant, plusieurs erreurs défensives des locaux, à l’image d’un Selan en difficulté, vont remettre Strasbourg dans le coup avec, en plus, un surnombre bien visible sifflé aux Grenoblois à 24’38.
Inefficace ce soir dans l’exercice, Strasbourg laissera passer encore une fois sa chance, les deux défenses restant poreuses dans les minutes suivantes.
Sur une reprise strasbourgeoise à bout portant, à 31’15, Bonvalot capte du gant avec une facilité déconcertante, Charland, bien lancé, échouant seul sur Hiadlovsky moins d’une minute plus tard.
Pourtant, les approximations grenobloises vont finir par coûter cher. Une première pénalité à 31’49 voit Strasbourg bafouiller à nouveau en supériorité, au point que l’on se demande pourquoi les contres grenoblois ne sont pas joués à fond par des Brûleurs qui semblent y aller à l’économie question patinage ? Toutefois, un dégagement direct de Selan, encore pris de vitesse, va proposer aux visiteurs 44 secondes de double supériorité. A 35’38, Carlson reprend de volée et ouvre le score en trompant un Bonvalot qui nous a semblé masqué ? (0-1) Piqué au vif, Grenoble va réagir sur un énième contre qui, cette fois, arrive en bout de ligne sur Treille qui, lui, ne laisse pas passer l’occasion et égalise pour la plus grande joie d’un public qui commençait à se poser des questions à 37’16. (1-1)
Grenoble, hydre à 22 têtes
Le retour du vestiaire voit Grenoble pousser davantage, profitant d’une baisse de régime des Alsaciens qui ne bénéficient pas, il est vrai, de la même profondeur de banc.
Photo : Laurent Lardière
A 42’05, Charland trouve Gervais qui reprend et trompe Hiadlovsky sans doute masqué depuis une position excentrée ? (2-1)
Grenoble tente d’accélérer et va bénéficier de deux pénalités strasbourgeoises pour se mettre à l’abri. Les Isérois y parviendront grâce à un Bonvalot intraitable sur un contre de Marcos mais, également, grâce à un service impeccable de Le Blond pour Petit qui met le palet dans la cage ouverte à 47 ’50. (3-1) A 55’18, Selan, qui tempère avec cette action une soirée très difficile ce soir, bénéficie d’un palet mal renvoyé pour une belle passe sur Le Blond qui inscrit un but mérité à 55’18. (4-1)
On croit l’affaire terminée mais c’est mal connaître les joueurs de coach Bourdages qui vont se battre jusqu’au bout. A 56’10, Cibula récupère un palet à l’aile et inscrit un but de classe avec un superbe lancer croisé. (4-2)
Plus rien ne sera marqué, malgré un tir de pénalité accordé logiquement à Bedin et trois tentatives grenobloises à cage vide, dont deux pour le seul Charland qui restera frustré de l’échec de sa dernière tentative.
Engagements : 11/11 Tirs : 12/9 Grenoble
Quoiqu’on en pense...
Il n’est pas simple de retirer des enseignements de cette rencontre, la presse ayant très diversement apprécié les prestations des deux équipes, tout comme, on peut le supposer, le public présent.
Il faut tout d’abord rendre hommage à Strasbourg qui a proposé un match complet et a clairement rivalisé avec Grenoble sur les deux premières périodes, pour ne pas dire dominé aux points. Sans Bonvalot, et avec un jeu de puissance un peu plus efficace, l’Etoile Noire pouvait virer en tête en fin de seconde période, rendant ainsi les vingt dernières minutes difficiles. Disposant de beaux joueurs à l’image des Carlson, Suchanek et autres Trudeau, pour n’en citer que trois, Strasbourg propose également un jeu collectif de qualité qui vaut bien mieux que le classement actuel. Avec plus de réussite, les Alsaciens pouvaient clairement faire chuter Grenoble ce soir. La réussite, sans doute ce qui leur manque pour avoir des ambitions plus élevées cette saison.
Et Grenoble, pourra-t-on demander ? Allons à l’essentiel et relevons que tous les amateurs des Brûleurs ont en mémoire des rencontres de ce genre, particulièrement lorsque l’équipe était dominatrice, avec des résultats acquis difficilement, mais sans prolongation et avec, ici, tout de même deux buts de différence. Non, Grenoble ne peut pas inscrire huit buts tous les soirs, et avouons que, pour le suspense et même le spectacle offert, cette rencontre était clairement plus satisfaisante. Reste cependant une prestation sur les deux premières périodes que l’on pourra juger bien moyenne pour ne pas dire médiocre face à un adversaire qui ne figure pas, sans lui faire injure, parmi les candidats au titre. En passant rapidement sur Bonvalot, dont on ne voit pas très bien comment on ne pourrait pas le titulariser lors de la prochaine rencontre, les paires défensives ont proposé des prestations moyennes, à l’exception de Lessard et Crossman en dessous de leur niveau et surtout de Selan dont la belle assistance ce soir ne parvient pas à effacer l’impression négative produite précédemment dans son boulot défensif. Enfin, du côté offensif, les joueurs de premier trio comme Lafrance, encore flamboyant dernièrement, Charland, qui constitue sur le papier la première menace offensive du groupe, sont restés bien discrets ce soir, tandis que les Le Blond, Tartari, Sivic, Bedin et Perret, quand il est sur la glace, ont fait le métier, particulièrement sur le plan défensif.
Au-delà des regrets que l’on peut avoir sur les deux premières périodes, il convient cependant de ne pas bouder une victoire contre une équipe jamais facile à jouer à l’extérieur, et qui pourrait bien, ces prochaines semaines, créer quelques surprises pour ses prochaines visites en terres étrangères. Si certains joueurs ne se mettent pas en vue tel ou tel soir, il en est d’autres pour répondre présent, ce qui constitue un sérieux problème pour tout adversaire des Grenoblois cette saison, qui devra tuer une hydre aux nombreuses têtes pour espérer l’emporter. On devra également considérer que ce soir, Grenoble est toujours invaincu en Magnus, et figure en bonne place aux côtés des favoris pour le titre tout en haut du classement.
A peu d'accord avec Jean-Luc, a ceci près : je pense que Bonvalot n'a aucune responsabilité sur les buts que Grenoble prend car la défense à été peu sûre ce soir
En tout cas il a fait étalage de son sang froid et de ses capacités largement au dessus de Raibon. Souhaitons que Dufour le titularise le plus souvent possible afin qu'il puisse acquérir plus d'expérience. Mais pour l'instant les BDL ont un bon gardien qui tient la pression
jeanluc a écrit
le 20/10/2013 à 18:41
Bonvalot fait un excellent match jusqu'au 2e but de Strasbourg, qui à mon avis est pour lui, car s'il était resté debout il arrêtait le lancer. Sinon, il sauve clairement 2 buts, peut-être 3. L'un où il se couche en travers du but, c'est la seule chose qui lui restait à faire, et un bel arrêt de la botte qui n'était pas gagné. Lors de l'échappée d'un Alsacien, il effectue un très beau déplacement et ferme la porte. Bref, du beau boulot, ce jeune gars de 19 ans est peut-être déjà meilleur que Raibon. Il ne laisse que très peu de rebonds, il est serein, c'est un gardien d'avenir.
Sur le match, lors des T1 et 2 les Brûleurs n'ont pas été foutus de sortir un palet proprement de leur zone, subissant constamment l'échec avant de Strasbourg. En revenant pour le T3, c'était fini et là Strasbourg a subi énormément, avec du jeu grenoblois dans le petit périmètre, du trafic et donc des buts. On peut se dire que face à Rouen ou Angers, ils auraient prix cher, mais je pense que face à ces calibres-là, ils ne joueront pas qu'un tiers sur 3.