Éliminés des play-offs, la saison dernière, en quarts de finale par Epinal, au terme d’une série qui aura duré cinq matchs, les Chamois de Chamonix se rendaient dans les Vosges pour une éventuelle revanche.
Epinal, patinoire de Poissompré, Hockey Hebdo
Paul Haffemeyer et Fernando de Abreu le 28/10/2013 à 13:30
Arbitres : M. Hauchart, assisté de Mme Boniface et M. Caillot
Buts : Epinal : ; 42:44 Michal Petrak ; 53:36 Jan Plch (ass Yoann Chauviere et Benjamin Breault) ; 57:17 Dominic Perna (ass Gasper Susanj et Steven Cacciotti) ; 57:49 Michal Petrak (ass Jan Plch et Anze Kuralt) ; 58:13 Steven Cacciotti (ass Dominic Perna et Benjamin Breault) Chamonix : 09:32 Julien Tremblay (ass Kevin Gadoury) ; 17:37 Alexandre Audibert (ass Matthias Terrier et Kevin Gadoury)
Pénalités
22 minutes dont 10 à Offret contre Epinal
18 minutes contre Chamonix
1er TIERS
Chamonix gagne l’engagement, le match peut commencer et le jeu tourne d’un camp à l’autre.
Le premier tir dangereux du match est à mettre au crédit de Gadoury, qui fait le tour de la cage d’Hocevar et tente de tirer mais le gardien spinalien est bien placé (2’00).
Chamonix prend l’ascendant et, sur une mauvaise relance spinalienne, Kara se présente seul face à Hocevar (3’11) mais ce dernier détourne du bras.
Les deux équipes se jaugent, Chamonix obtient les meilleures occasions mais ne domine pas non plus le match. D’ailleurs, Epinal s’offre son premier tir dangereux mais non concluant, à 3’58. En supériorité, Tremblay teste Hocevar (8’52) mais c’est détourné. Ce n’est que partie remise car, quelques secondes plus tard, l’attaquant au casque jaune nettoie la lucarne du but d’Epinal (0-1 à 9’32 en supériorité numérique). Quel beau but !
Photo : Fernando de Abreu (archives)
Clément Fouquerel, infranchissable durant deux périodes
Première infériorité et premier but encaissé pour les camarades de Steven Cacciotti.
Ce but réveille un peu les Dauphins qui essayent de se porter un peu plus vers l’avant, mais ce n'est guère concluant.
Leroy tente de ramener les siens dans la partie grâce à la puissance de son slap, mais la mitaine de Fouquerel est aussi rapide que le tir de l’attaquant (12’10).
Les esprits s’échauffent lorsqu’un faire trébucher n’est pas sanctionné sur Meilleur, au niveau de la ligne bleue offensive spinalienne. Ce dernier se relève et tente de se venger auprès du fautif, qui répond également, aidé par un autre joueur de Chamonix. Résultat, deux minutes de pénalités pour ces trois hommes, et une supériorité spinalienne peut commencer. Mais à l’inverse des Chamois, les Dauphins n’arrivent pas du tout à installer leur jeu de puissance et les visiteurs peuvent se dégager facilement, pouvant même s’octroyer quelques tirs sur la cage spinalienne. Breault tente (15’43) mais c’est bien dévié de la crosse par le gardien visiteur. Ce tir reste le seul dangereux à se mettre sous la dent pour les Dauphins en supériorité !
Sur une double supériorité, Chamonix ne se fait pas prier pour enfoncer le clou après un rebond grâce à Audibert (0-2 à 17’37 en double supériorité numérique).
Trois infériorités numériques pour deux buts encaissés, voilà qui place directement l’ICE à la dernière place de ligue Magnus au pourcentage de buts encaissés par rapport au nombre d’infériorités ! Sur un choc d’un attaquant chamoniard sur le gardien des Dauphins, les visiteurs écopent de deux minutes de pénalité et le jeu va se dérouler à quatre contre quatre pendant trente-six secondes. Perna puis Cacciotti tentent successivement de mettre la rondelle au fond, mais Fouquerel bloque les deux tirs.
Le tiers s’achève ainsi pour les deux équipes, et cela arrive à point nommé pour des Spinaliens pas du tout dans leur match et peu en réussite offensivement. Chamonix, qui n’a guère eu besoin de forcer, mène logiquement deux à zéro sur deux power-play.
2ème TIERS
L’engagement est une nouvelle fois gagné par les Chamois, qui réussissent à tuer facilement la pénalité survenue à la fin du premier tiers.
Perna arrive lancé devant Fouquerel, mais le slap vient s’écraser sur le plastron de ce dernier (21’35). Epinal tente de revenir dans le match en ayant le contrôle du puck, mais la précision des passes et des tirs est criante, et la réussite n’est pas présente pour le moment.
Le jeu tourne alors d’une équipe à l’autre. Epinal garde le palet dans ses crosses, mais ne se créé des occasions que trop rarement pour revenir dans la partie. Offret frappe à la porte, mais bute sur le gardien de Chamonix (27’40) avant que son tir ne soit dévié par le bout de la crosse d’un défenseur revenu défendre.
Chamonix manque le break de peu, à 29’14, quand un attaquant frappe fort sur le portier slovène qui dévie, le palet s’envole et retombe quelques centimètres à côté du poteau du but. Heureusement pour les Dauphins, un défenseur vient dégager le palet in-extremis.
Sur une action devant le but, Hocevar prend un mauvais coup, s’accroupit et demande à arrêter le jeu, à 30’30, pour se remettre de sa douleur. Courageux, le gardien se relève sous les acclamations du public et reprend sa place.
Epinal tue non sans mal la pénalité et le jeu revient à égalité numérique. Toutefois, ce n’est pas pour autant qu’Epinal se montre dangereux, les défenseurs étant aux abois et étant obligés de se jeter ventre à terre pour dégager des palets dangereux.
Suite au choc précédent, la douleur est toujours présente et le gardien local semble souffrir à chaque arrêt de jeu.
Sur l’engagement, un attaquant de Chamonix trouve la barre transversale d’Epinal. Le public, alors mécontent de la piteuse prestation de ses protégés, commence à s’impatienter. Kuralt sonne la révolte, mais Fouquerel lui répond de belle manière avec la mitaine (34’30).
Tremblay se présente ensuite seul face à Hocevar, mais le guerrier spinalien détourne de la botte. Le jeu est stérile du côté des bleus, même si Leroy teste Fouquerel une nouvelle fois, sans succès (38’40).
Photo : Fernando de Abreu (archives)
Jan Plch, toujours présent !
Devant une patinoire pleine à craquer et médusée, les Dauphins rentrent aux vestiaires sans le moindre but marqué après quarante minutes de jeu.
Pour ne pas noircir un peu plus le tableau, il est tout de même à noter que, malgré l’inefficacité offensive, la défense n’aura pas donné non plus de buts aux Chamois. Le score est donc toujours de deux à zéro en faveur de Chamonix, et le dernier tiers sera décisif !
3ème TIERS
Une fois n’est pas coutume, Chamonix gagne de nouveau le premier engagement du tiers et tue la pénalité dont avait écopé son gardien en fin de second tiers-temps.
Epinal semble pousser, et accélère son jeu. Fouquerel l’apprend à ses dépens en dégageant un palet à la va-vite pour ne pas se le faire piquer par un attaquant spinalien, mais l’envoie directement au-dessus des plexiglas. Deux minutes de supériorité pour les Dauphins, mais il ne faut que vingt secondes à Petrak pour partir depuis la zone neutre, et frapper lourdement sous la barre de Fouquerel (1-2 à 42’44 en supériorité numérique).
Epinal est méconnaissable ! Même pendant l’infériorité d’Offret qui suit, pourtant gros point faible des Spinaliens, le palet circule dans les crosses vosgiennes, s’offrant même quelques mouvements offensifs, ce qui permet de tuer la pénalité très facilement hormis quand Tremblay se présente seul face à Hocevar, mais ce dernier dévie de la crosse (45’12).
On sent alors des visiteurs fébriles, beaucoup moins sereins, et des locaux beaucoup plus appliqués. Chamonix se retrouve donc pris à la gorge et n’arrive plus à venir inquiéter la défense spinalienne. Ce qui devait arriver arriva et, suite à un cafouillage, Plch remet les siens dans la partie (2-2 à 53’36 en supériorité numérique).
Les Dauphins dominent alors la partie sans aucun problème, et les Chamois tentent de se dégager tant bien que mal. Le public comprend alors que le match a basculé et exulte lorsque Perna se présente seul face à Fouquerel, et glisse le palet sous ses jambes (3-2 à 57’17) !
Chamonix craque de toutes parts, et Petrak (4-2 à 57’49 en supériorité numérique) marque après avoir pris soin de dribbler toute la défense puis le gardien adverse, imité quelques secondes plus tard par Cacciotti (5-2 à 58’13 en cage vide) !
Trois buts en moins d’une minute, c’est une première pour les Dauphins ! Qui l’eut cru ? Certainement pas les 1400 spectateurs présents dans l’enceinte de Poissompré, eux-mêmes qui s’étaient indignés après une prestation affligeante au cours des deux premiers tiers-temps ! Le palet tourne et le match s’arrête ainsi, devant des supporters en délire et une équipe de Chamonix dépitée, elle qui tenait le match par le bon bout en menant de deux buts à la marque après deux tiers-temps.
Photo : Fernando de Abreu (archives)
Michal Petrak a grandement contribué, à l'incroyable retour des Dauphins !
Alors que retenir ?
Pour Epinal, le constat est le même que deux semaines auparavant face à Brest : il aura fallu être mené de deux buts d’écart en un seul tiers pour commencer à jouer. Un match se joue pendant 60 minutes et, quitte à ne pas pouvoir gérer ses temps faibles, autant pouvoir gérer les temps forts, ce qui n’a été possible que lors du dernier tiers-temps ce soir.
De plus, le box-play est toujours délicat à maîtriser pour les Dauphins. Après les deux buts encaissés en infériorité ce soir, Epinal se classe dernière équipe de Ligue Magnus avec 71,88% seulement de pénalités tuées lorsque, dans le même temps, les sept meilleures équipes ont un pourcentage supérieur à 80%.
A l’inverse, grâce à leurs 3 buts marqués en power-play ce soir, les Dauphins grimpent à la cinquième place ex-aequo avec Caen avec 19,51% de réussite.
La première ligne canadienne, souvent décrite comme insuffisante pour une première ligne, a tout de même réussi à scorer par deux fois ce soir, il leur reste maintenant à confirmer, pour que ce ne soit pas simplement un feu de paille. Au niveau défensif, cela va en s’améliorant et Hocevar confirme qu’il sera, à n’en pas douter, au très bon niveau où tout le monde l’y attendait.
Pour Chamonix, le constat est amer ! Deux buts d’avance sans se forcer après deux tiers-temps, la victoire semblait leur tendre les bras ! Manque de bol, le mental des Chamois semble être défaillant tant l’équipe a été méconnaissable après le premier but spinalien. S’en est suivie l’égalisation et là, patatrac, tout le monde s’écroule. Quel dommage !
La première ligne est très bonne mais se retrouve finalement seule, et n’aura pas réussi à faire trembler les filets vosgiens en égalité numérique. Quant à la défense et au gardien, ils ont été irréprochables pendant quarante minutes. Et comme le reste de l’équipe, que ce soit mentalement ou physiquement, ils ont baissé le pied dans le dernier tiers, ce qui leur a été fatal, rentrant chez eux avec zéro point.
Environ 1400 spectateurs.
22 minutes de prison pour Epinal, 18 minutes pour Chamonix.
41 tirs pour Epinal, 29 pour Chamonix.