Dominer n’est pas gagner !
Les Jokers veulent d’emblée marquer leur territoire et obtiennent les premières possessions de palet. Christopher Theodore teste Raphaël Garnier, à qui la garde du but niçois a été confiée ce soir, mais la tentative sans danger est facilement cueillie de la mitaine par le portier. Cergy presse et pousse en ce début de rencontre et c’est Danick Bouchard, très actif, qui allume le premier pétard sérieux. Garnier n’est cependant pas surpris et gère sans trop d’encombres. Avant la fin de la 3
ème minute de jeu, les choses se précisent et, lorsque Louis Petit remet en retrait pour Phileas Perrenoud, la tentative n’est pas loin d’aboutir.
Il faut attendre encore une minute pour voir les Aigles sortir et enfin trouver une fenêtre de tir intéressante. Jules Lefebvre, de loin, est à un rien d’attraper la lucarne de Sebastian Ylönen. Sur la séquence offensive azuréenne suivante, c’est Michal Kvasnica qui, de derrière le
net, retrouve Luka Kalan mais le gardien vert fait le job. La tonalité du match semble donnée : Cergy domine et Nice prépare ses contres.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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A force de devoir juguler les vagues franciliennes, les maralpins se font malgré tout sanctionner. Le premier puni n’est autre que Julien Msumbu qui fait trébucher le très remuant Petit (06.32). Même si le jeu de
penalty kill niçois est plutôt rassurant depuis le début de la saison (5
ème avec 84.21% de taux d’annihilation du jeu de puissance adverse), le
powerplay cergypontain est redoutable (1
er avec 44.44% de taux de conversion). Les Aigles sont bien près d’en faire les frais quand Bouchard, bien décalé sur la gauche, lâche un missile qui se fracasse sur le poteau de Garnier avant de rebondir sur Perrenoud qui ne peut le réorienter au fond. Il y a vraiment le feu sur la cage azuréenne car, peu après, c’est Aleksi Hämäläinen qui canonne côté opposé sans que le rebond laissé ne puisse être utilement exploité.
Sur l’action suivante, Garnier un peu sous pression manque son dégagement qui termine en tribune présidentielle et il est à son tour sanctionné, cette fois pour retard de jeu (07.25). Kalan doit assurer la substitution et aller cirer le banc de la prison. Cette fois c’est sûr, Nice va craquer ! Le jeu de puissance de Cergy tourne plutôt bien et Tyler Welsh, totalement démarqué au second poteau face à une cage ouverte, ne parvient pas à détourner le
puck au fond. Les Jokers ne desserrent pas l’étreinte et c’est au tour de Kalle Myllymaa de toucher alors du tube. Cette fois le disque rebondit dans le dos du gardien et Welsh, aux prises avec un défenseur, ne peut le toucher pour le glisser pleinement derrière la ligne de but, ce qui sera ensuite confirmé par la VAR. Le couperet est passé près pour les Aigles mais ils tuent la première pénalité. Ylönen doit même faire l’arrêt sur un contre rondement mené.
Finalement, une fois le retour au jeu de leur deuxième puni, les niçois peuvent souffler un peu sans néanmoins être totalement sortis de l’auberge, car à la 11
ème minute de jeu, sur un revirement lors de l’une de leur attaque, c’est Daniels Gorsanovs qui, d’une lumineuse passe en profondeur, sert Hämäläinen. Le finlandais prend la fille de l’air dans le dos du bloc blanc mais, heureusement pour les maralpins, Garnier joue pleinement son rôle de muraille.
A moins de 5 minutes de la pause, ce sont les Aigles qui rendent la monnaie de leur pièce aux Jokers. Lors d’un contre à 3 contre 1, il faut tout le métier de Vincent Melin dans son repli défensif pour empêcher Teemu Loizeau de s’ouvrir le chemin du but. C’est un avertissement fort pour les Jokers mais ils n’en tiennent pas suffisamment compte et, lors de la 18
ème minute de jeu,
bis repetita, à 3 contre 1, Adam Raska sert Loizeau qui a certes de la suite dans les idées mais dont la déviation ne parvient pas à surprendre un Ylönen bien attentif.
Finalement la troisième fois sera la bonne pour Nice. A moins de 30 secondes de la pause, les Aigles récupèrent le palet en zone défensive.
Ils contournent leur but par Leevi Karjalainen avant que Alexis Sutor ne lance Hugo Proux en zone neutre. Cette fois, le rapport de force est inversé mais, comme les 3 joueurs verts semblent tergiverser dans leurs replis pour savoir qui va le prendre, le jeune attaquant joue le coup à fond et multiplie les feintes. Il enrhume son vis-à-vis pour s’offrir un face à face avec le portier qu’il trompe d’un petit revers placé (0-1, 19.28).
Contre le cours du jeu, mais de fort belle manière, Nice prend le score. Les Jokers peuvent se mordre les gants pour toutes les occasions vendangées car le tiers fut complètement à leur main, les Aigles ayant assez peu d’occasions franches. Mais avec 6 tirs cadrés contre 14 pour leurs hôtes, ces derniers surent se montrer plus pragmatiques et réalistes.
Les Aigles y croient mais les Jokers trouvent la faille en fin de période
Les visiteurs abordent le deuxième acte avec beaucoup d’envie et, dès la remise en jeu, bim, bam, boum, Raska sert Marek Sloboda dans le
slot obligeant déjà le gardien francilien à faire un gros arrêt. Patrick Coulombe a beau essayer de montrer la voie son équipe, les niçois sont bien mieux que lors du premier tiers et multiplient les séquences offensives placées.
Les Jokers ont beau tenter des choses, les Aigles quadrillent bien la patinoire. Il faut attendre presque 4 minutes pour enfin voir une réelle opportunité pour les hôtes de l’Aren’ice avec un très beau tir axial de Tomas Pardo. Garnier qui a le temps de voir venir réalise un bel arrêt tout comme sur le missile de Gorsanovs lâché juste après l’engagement suivant.
Hélas pour Cergy, cet allant naissant est contrarié quand Melin, d’un coup de genou filou, déséquilibre Filip Dvorak qui filait au but. Les verts doivent donc gérer un désavantage numérique mais les maralpins, qui n’excellent pas vraiment dans l’exercice (11
ème PP avec seulement 4.55% de conversion), n’améliorent pas leurs statistiques. Mis à part un joli tir de Raska non capté par Ylönen et écarté par Coulombe, le
powerplay subi est globalement indolore pour les verts.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Cela n’empêche pas Nice de continuer à proposer de belles séquences et, aux alentours de la 8
ème minute de jeu dans la période, Joseph Broutin, l’ex dunkerquois, bien démarqué dans le
slot, pile « entre les oreilles », lâche un tir sur réception sur lequel Ylönen est impérial. Les Jokers ont frôlé la correctionnelle !
A partir de la mi-tiers, le jeu se rééquilibre un peu et les occasions, pas toujours très franches, se partagent bien plus. C’est Louis Petit, en attaquant très actif, qui finit par libérer son équipe.
Alors que le jeu ronronnait un peu dans un faux rythme, Aurélien Dorey et Perrenoud travaillent et font tourner la rondelle dont Petit finit par hériter. L’attaquant redescend en contournant le cercle gauche et, libre de ses faits et gestes, place un tir qui surprend tout le monde à commencer par Garnier bien masqué par Perrenoud (1-1, 34.01).
Les locaux sont revenus à hauteur et enfoncent tout de suite le clou moins d’une minute plus tard.
Perrenoud et Melin font vivre le palet pour Nikita Shalei lequel, côté droit devant sa bleue d’attaque, lance à la cage. Le tir n’est pas surpuissant mais bien placé et finit au fond (2-1, 35.51). Garnier, bien masqué par Petit dont on ne sait vraiment s’il a pu au passage dévier le disque ou non, doit s’incliner. Crédité de la réalisation, Shalei inscrit son premier but de la saison et donne l’avantage aux siens par la même occasion.
Les Jokers finissent forts la période et à une poignée de secondes de la pause récidivent.
Melin décale encore sur la droite Shalei, son comparse en défense, qui y a pris gout et bombarde. Le portier azuréen ne peut que repousser et offrir un facile rebond à Perrenoud qui rodait au second poteau (3-1, 39.56).
Les franciliens font le break et retournent la table dans un tiers où pourtant les maralpins avaient été bien plus maitres du palet et entreprenants qu’au premier acte. Si avec 10 tirs cadrés de chaque côté c’est la parité entre les deux équipes, au tableau d’affichage c’est une autre histoire, l’équipe de Cergy ayant infligé un (3-0) à celle de Nice.
Des fautes et Cergy qui sécurise les 3 points
A l’instar du 2
ème tiers, les Aigles repartent pleine balle. Sur l’une de leurs premières possessions de palet, d’une magnifique passe en profondeur qui ouvre en deux la défense verte, Karjalainen trouve Loizeau lequel, dans le bas du
slot, tente de surprendre Ylönen qui sort la tentative du gant d’attrape. Nice pousse et peu après, en pleine zone neutre, Myllymaa fait trébucher Yoan Salve (41.08). Les unités spéciales maralpines se mettent à l’œuvre et Daniels Berzins, en pivot, a une grosse opportunité tuée par le gardien francilien. Le
powerplay niçois sera écourté mais pour de mauvaises raisons. Sur une sortie de palet Cergy va pourrir le
puck en fond de territoire adverse. Le
forecheck de Welsh contre la balustrade pousse Lefebvre à la faute, ce dernier finissant par le retenir. L’attaquant vert a provoqué et obtenu ce qu’il espérait et sans doute même un peu plus (42.38).
Du coup, à 4 contre 4 les actions se partagent puis, pour le reliquat de pénalité, les Jokers font le siège du but de Garnier, en vain ! Les Aigles n’ont pas le temps de se satisfaire du
penalty kill obtenu car, dans le prolongement, la crosse de Karjalainen finit dans le visage de Bouchard (44.43). Cergy va donc pouvoir reprendre ses quartiers dans le camp adverse et ce d’autant plus que Nicolas Ruel fait trébucher Sayam Limtong moins d’une minute plus tard (45.22). Pourtant, qui l’eut cru, le meilleur
powerplay de la ligue en ce début de championnat se casse encore le nez sur les remparts de la citadelle niçoise !
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Quoi qu’il en soit les pénalités sont tuées et les esprits s’agacent un peu. Après un contact musclé dans le coin gauche, le jeune Antoine Addamo, arrivé de Rouen cet été, et qui faisait sa rentrée en championnat avec les Jokers, veut se faire respecter et charge avec la crosse son vis-à-vis (48.17). Rien de bien méchant mais les officiels l’envoient méditer sur le banc des punis pour dureté. Pas de conséquences fâcheuses non plus pour son équipe puisque cette dernière tue la pénalité sans trop trembler.
La rencontre est plus musclée et, sur une mise en échec, Taavi Tiala charge Melin à la tête (51.55). Cette fois les Jokers vont enfin assez rapidement bonifier leur avantage numérique.
Sur une action impliquant Perrenoud et Alex Barber, il s’en suit un cafouillage devant la cage de Garnier d’où le palet ressort libre permettant à Bouchard de le pousser au fond (4-1, 52.23). Cette fois les locaux prennent vraiment le large sur ce but de leur expérimenté canadien.
Les Aigles n’abdiquent toujours pas et obtiennent à nouveau un avantage numérique sur une nouvelle faute de Addamo. Cette fois la fougue positive du jeune attaquant lui joue des tours et, sur un geste plus maladroit qu’intentionnel, sa crosse finit dans la poire de Berzins (54.44). Décidemment il sera dit que pour l’instant le
powerplay restera l’un des secteurs de jeu les plus perfectibles pour les maralpins. La pénalité est tuée assez facilement par Cergy.
Le score n’évoluera plus malgré une dernière grosse occasion de Kvasnica bien stoppée par Ylönen.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Au terme d’un tiers assez disputé (16 tirs cadrés pour Cergy contre 14 pour Nice) les Jokers enchainent une deuxième victoire de rang et une deuxième victoire sur leur glaçon. Souhaitons-leur de ne pas casser cette dynamique, car avec l’indisponibilité de la patinoire de Briançon il leur faudra attendre la semaine prochaine pour retrouver la compétition et recevoir les Rapaces de Gap.
Pour les Aigles, ils doivent déjà se remobiliser car dès vendredi ils se déplacent à La Barre pour y défier le Hormadi de Anglet, toujours extrêmement difficile à manœuvre sur sa petite glace.