La patinoire de Poissompré accueille pour la première fois le surprenant promu niçois, auteur d’un très bon démarrage lors de ses premières journées dans l’élite. Les Aigles ont occupé le fauteuil de leader après leur troisième match mais ont fini par redescendre en milieu de classement avec 11 points, le même nombre que les Spinaliens qu’ils affrontent ce soir. Si les Niçois, privés de Husja, semblent à la portée du Gamyo, les Vosgiens doivent composer avec un effectif décimé: la défense est réduite à quatre éléments avec les blessures de Scalzo, Kloucek et Faure, auxquelles s’ajoutent les forfaits d’Hordelalay et Guttierez, malade, en attaque. De fait, Maxime Martin doit se reconvertir en cinquième défenseur pour pallier aux absences et consolider la garde rapprochée d’Andrej Hocevar. Tom Charton, comme ce fut également le cas vendredi contre Angers, débute la rencontre devant le filet niçois.
Arbitres : M. Bergamelli assisté de Mme Girard et de M. Barcelo J.
Buts : Epinal : 17.30 Dominik Fujerik (ass Nicolas Arrossamena et Martin Charpentier) ; 24.30 Vojtech Kloz (ass Matthieu Le Blond et Dominik Fujerik) ; 28.12 Nicolas Arrossamena (ass Alexandre Mulle) ; 35.57 Florian Sabatier (ass Jiri Klimicek et Anthony Rapenne) ; 37.12 Steven Cacciotti (ass Robin Soudek et Florian Sabatier) Nice :
Pénalités
6 minutes contre Epinal
10 minutes contre Nice
Nice dominé, Epinal peu réaliste
Epinal se procure une énorme occasion d’entrée de jeu. Sur une grosse erreur des Niçois, Arrossamena récupère le palet devant la cage de Charton mais rate son tir. Rapidement, la première faute du match est sifflée quand Soudek fait trébucher inutilement Slovak à l’entrée de la zone spinalienne (1’16). Les Niçois peu inspirés perdent du temps quand Vinatier conserve intelligemment le palet après une interception et ne parviennent pas à en profiter.
Photographe : Célian Steiner
Charton repousse un tir de Sabatier, entré en zone plein axe. Les Gamyo ont clairement la possession du palet et Nice a bien du mal à s’approcher du but d’Hocevar. Arrossamena n’est pas loin de réussir une déviation sur une frappe de Cacciotti, qui aurait été refusée pour crosse haute si le palet était rentré dans le but. Vondracek réveille Hocevar, resté vigilant, mais c’est bien dans le camp niçois que se déroule la plupart du jeu. Hampl est obligé de se jeter en avant pour couper une passe dangereuse de Sabatier. Hoehe, arrivant trop vite dans la balustrade derrière le but niçois, se blesse et quitte péniblement la glace. Les occasions pleuvent pour les Spinaliens, comme cette passe en retrait de Chapuis pour Sabatier ou ce tir puissant de Kloz à la bleue. Charton ne rompt pas mais peut remercier ses montants sur un revers de Fujerik. La défense d’Epinal, réduite, est finalement peu sollicitée puisque le gros pressing des attaquants empêche les Niçois d’aller visiter la zone offensive. Il leur permet aussi d’intercepter bon nombre de palets, à l’image de Sabatier qui récupère le puck plein axe et préfère passer à Cacciotti… qui manque le cadre de quelques centimètres.
Un des rares tirs niçois, signé Quinn, n’atteint que les bottes d’Hocevar. Chapuis fait de même avec Charton, en angle très fermé, ce qui génère tout de même un rebond dangereux en faveur de Mulle. Nice se procure une belle occasion alors que Chapuis avait reçu une charge très appuyée de Varga. Fujerik menace Charton, tout comme Romand avec Hocevar après avoir réussi à transpercer la défense. Sur un engagement, Bouchard expédie un shoot puissant qui touche l’épaule de Charton puis la transversale. Une barre sur laquelle Nice va également se heurter, quand Montenoisse se fait oublier par la défense spinalienne et se retrouve seul face à Hocevar. Après avoir autant dominé, les Spinaliens sont passés à deux doigts de la douche froide.
Les sorties de zones appliquées et le pressing tardent à porter leur fruit. Fujerik se heurte aux bottes de Charton sur un palet égaré à la bleue puis Soudek manque le cadre d’un rien. Sur un contre, Vondracek tire plein axe, sans inquiéter Hocevar. Puis, interceptant le palet sur sa ligne bleue, Fujerik s’échappe et tire entre les jambes de Charton qui se resserrent un instant trop tard (17’30, 1-0).
Hocevar parvient à conserver cet avantage face à Quinn et Montenoise. La dernière occasion du tiers est pour Chapuis, parvenu à dépasser deux défenseurs mais qui voit Charton lui refermer l’angle de tir au dernier moment. Epinal mène logiquement à la pause même si les Vosgiens ont mis du temps à concrétiser leur domination et auraient pu se forger un avantage plus conséquent avec un peu plus de réalisme.
Tirs cadrés : 12 pour Epinal, 7 pour Nice. Epinal plie le match
Nice réussit mieux son début de deuxième tiers : Spelda tire de la bleue puis Aubert échoue dans la mitaine d’Hocevar qui venait de tenter un jeu à la crosse un peu risqué. Un nouvel élan rapidement stoppé par les pénalités, d’abord pour Kubus qui fait trébucher Mulle dans la zone spinalienne (21’55). Epinal hésite et se fait contrer par Romand, que le repli spinalien oblige à trop s’excentrer. Arrossamena est le plus dangereux sur ce power-play et échoue de près contre les bottes du gardien niçois.
Photographe : Célian Steiner
Sur un palet perdu par Bouchard, Epinal manque de se faire contrer par Lacheny et Hampl, mais un hors-jeu vient avorter la tentative des Niçois. La supériorité peine à s’installer et s’achève après un tir de Cacciotti, bien servi par Bouchard. A peine revenus à cinq, Nice est à nouveau pénalisé pour un accrochage de Varga dans sa zone (24’10) qui n’aura pas le temps de rester très longtemps en prison. En effet, dès l’engagement, un tir repoussé crée un cafouillage devant la cage de Charton. Le palet revient vers Kloz qui l’expédie dans le haut du filet (24’30, 2-0).
Nice accuse clairement le coup et oublie Chapuis, qui fonce vers le but. Birolini, revenu de derrière, le fait trébucher pour l’arrêter, provoquant la troisième infériorité d’affilée pour les Aigles (25’35). Deux pertes de palets en zone neutre font perdre du temps au Gamyo et agacent Hocevar, qui décide d’envoyer lui-même le palet de l’avant. Mauvaise idée, car la passe est interceptée par Lacheny, créant une situation dangereuse pour Nice. Kloz trouve Arrossamena et lance son capitaine en échappée. Face à Charton, il rate le cadre mais Mulle récupère le palet derrière la cage et lui remet. Une nouvelle opportunité s’offre à lui et du revers, il met le palet hors de portée du gardien niçois (28’12, 3-0).
Nice perd pied progressivement. Mulle, parti de la zone spinalienne, est arrêté au dernier moment. Charpentier puis Susanj de loin inquiètent Charton. Une charge jugée incorrecte de Charpentier dans un coin de la zone niçoise permet aux Aigles de respirer un peu (32’49). Birolini du revers bute sur Hocevar, qui repousse sans trembler les autres tentatives. Quand Epinal parvient à faire ressortir le palet de sa zone, les attaquants mettent une grosse pression pour empêcher les Niçois d’y retourner. La technique est efficace puisque c’est Mulle qui intercepte le palet et s’embarque dans une échappée qu’il conclut d’un tir trop haut. Revenus à cinq, les Gamyo continuent de tourmenter les Niçois. Sabatier shoote sur une passe de Klimicek et Charton, masqué, laisse échapper le palet (35’57, 4-0).
C’en est trop pour le gardien niçois qui laisse sa place à Vojtech Sedlacek. Après une percée de Hampl parvenu à dribbler jusqu’à Hocevar avent de tirer à côté, le gardien tchèque s’incline également. Cacciotti reprend victorieusement le rebond après un tir de Soudek (37’12, 5-0).
La rencontre semble déjà pliée, d’autant que les affaires de Nice ne s’arrangent pas avec un coup de crosse maladroit de Slovak au visage de Kloz (37’25). Un palet récupéré par Arrossamena permet à Le Blond de tenter sa chance de près, avant que le capitaine bute sur le gardien. Dans les derniers instants, Bouchard transperce la défense jusque Sedlacek, qui s’interpose. Epinal a donc marqué quatre fois dans ce second tiers à sens unique et ne peut plus voir la victoire s’échapper.
Tirs cadrés : 21 pour Epinal, 7 pour Nice. Le tiers de Lucas Savoye
Photographe : Célian Steiner
Andrej Hocevar se prive d’un probable blanchissage en cédant sa place à Lucas Savoye mais permet ainsi à son coéquipier de se tester, en profitant d’un troisième tiers dénué d’enjeu.
Arrossamena est le premier à tirer, puis Savoye réalise ses premiers arrêts face à Birolini et Quinn. Epinal gère son avance et sait bien qu’avec un effectif réduit et une marge confortable, il ne sert à rien de continuer à mettre la pression sur Nice. Les Aigles bénéficient de beaucoup plus d’occasions que lors des 40 premières minutes mais Savoye assume parfaitement son rôle. Il s’interpose de la mitaine face à Quinn, qui avait intercepté une mauvaise passe, puis face à Vondracek après un contre initié par Misura. Le jeu est beaucoup plus mou et Mulle profite d’un changement de ligne un peu lent pour chatouiller Sedlacek.
En zone neutre, Susanj, retenu au préalable par Macon, fait trébucher Romand. Les deux joueurs sont pénalisés et le jeu reprend à quatre contre quatre (50’10). Quinn se montre le plus dangereux après un gros duel dans la bande, mais Savoye répond présent. Il ne se passera plus grand-chose dans le match, Epinal parvenant à contenir sans trop de problème les assauts des Aigles, souvent réduits à tenter leur chance de loi à l’image de Birolini. Sedlacek passe une fin de match tranquille, devant juste capter de la mitaine le tir de Charpentier et fermer l’angle de tir à Cacciotti. Dans les dernières secondes de jeu, Varga commet une grosse faute sur Bouchard aux abords du but sans être sanctionné. Un oubli rapidement pardonné, les dés étaient jetés depuis bien longtemps.
Tirs cadrés : 6 pour Epinal, 12 pour Nice La victoire est logique et le score amplement mérité pour Epinal à l’issue d’un match très sérieux. Les Spinaliens ont retrouvé la précision qui leur faisait défaut lors des premières journées, ont réussi des sorties de zones appliquées et se sont montrés efficaces malgré un vrai manque de réalisme dans le premier tiers. Même le capitaine Arrossamena, critiqué depuis le début de saison, a montré un bien meilleur visage sur la glace. Malgré les absences, la meilleure défense de Ligue Magnus (13 buts encaissés en 8 matchs) a été irréprochable, permettant un deuxième match sans but encaissé. Lucas Savoye a aussi eu l’occasion de montrer qu’on pourrait compter sur lui en cas de besoin. Les trois points permettent aux hommes de Stéphane Barin de se hisser à la quatrième place. Vendredi soir à Rouen, une autre paire de manches les attend. Face au champion de France en titre, le retour de quelques absents ne sera un luxe.
Pour Nice, la soirée se conclut par une place perdue, les Aigles sont désormais septièmes. Un week-end compliqué les attend, avec les réceptions de Bordeaux puis de Gap…