Le début de rencontre voit le HCMAG entrer immédiatement dans la danse et proposer un jeu de mouvement intéressant, qui va faire mouche très rapidement.

A 2’11, Noré sort derrière sa cage, ce qui fait l’affaire des visiteurs qui parviennent à centrer devant le but pour Mc Intosh qui pousse dedans malgré deux défenseurs sur le dos. (0-1)

Piqué au vif, Grenoble va alors pousser assez fortement mais le niveau de jeu des deux équipes est assez faible et ressemble presque à un échauffement tardif, avec de trop nombreuses interceptions, approximations à mi- glace.

Pourtant, les Brûleurs se créent des occasions avec un petit filet de Gauthier, à 7’10, qui trompe une partie du public qui voyait l’égalisation.

Les minutes passent et le HCMAG, balloté, résiste au mieux, mais va subir un coup dur avec la perte de l’un de ses meilleurs joueurs en la personne de Homjakovs qui heurte très violemment la bande après un contact avec Guillaume. Monsieur Gremion, bien placé, décide de ne pas siffler, l’action vue de la tribune presse nous laissant voir l’attaquant haut-savoyard s’écraser véritablement contre la bande avant de chuter au sol lourdement sans qu’il soit vraiment possible de juger la responsabilité du joueur grenoblois le plus proche. L’absence de volonté de vengeance de la part de ses coéquipiers comme les questionnements courtois à l’arbitre et l’attitude modérée du banc peut laisser à penser que la culpabilité grenobloise n’est pas évidente et va dans le sens de la décision arbitrale. Evacué sur civière vers l’hôpital de Grenoble, Homjakovs qui, selon certaines sources proches du HCMAG, avait décidé lui-même de disputer cette rencontre malgré un récent trauma, aurait les cervicales touchées ainsi qu’une clavicule fracturée, mais aurait quitté la glace très sonné et conscient.

La fin de période, encore assez confuse, voit les deux gardiens faire le métier sur des tentatives souvent faciles pour eux.

Alors qu’on pense s’acheminer vers un retour au vestiaire favorable aux visiteurs pourtant dominés, Chouinard récupère un palet à mi-glace et temporise brièvement pendant des changements volants avant de proposer un fort joli slalom ponctué d’un lancer rapide et précis qui trompe Odrobny à 19’48. (1-1)

Tir 13/6 Grenoble
Engagements 13/8 Grenoble

Grenoble taille patron
 
La reprise voit le HCMAG proposer une assez longue attaque/défense qui va constituer son chant du cygne, car Grenoble va accélérer pour dominer totalement un adversaire vaillant mais qui n’était pas en capacité de rivaliser ce soir.

Alors que Bouchard manque par deux fois de belles occasions, et que Chouinard échoue dans un duel face à Odrobny à 25’, le siège du but haut-savoyard devient total et la pression mise sur la défensive s’accentue très nettement.

A 25’44, un lancer de Kalus est repoussé sur la crosse d’Harty qui paraît loger le palet dans le but par-dessus la crosse du gardien. (2-1)

A 28’01, Bouchard, dans une très belle soirée, se bat derrière le but et patine avec le palet qu’il lance du revers en revenant vers la cage pour une réalisation très technique. (3-1)

Une première pénalité contre Grenoble dans une rencontre très peu sanctionnée (4 minutes au total, qui dit mieux !) à juste titre voit les Pingouins en difficulté, les visiteurs se faisant contrer à la fin de leur infériorité par Chouinard qui file tromper Odrobny à 33’17, avec un doublé qui met Grenoble à trois longueurs. (4-1)

L’avalanche se poursuit à 31’40 avec une réalisation du duo Baylacq-Kalus qui mérite ce soir, sans conteste, le prix de l’intensité physique. Le premier tente sa chance dans une forêt de joueurs et le second reprend à bout portant. (5-1)

Au diapason de son attaque, Noré remporte, derrière, un duel sur l’une des seules occasions du HCMAG de la période et le retour au vestiaire renvoie l’impression que l’écart entre les deux équipes est non seulement définitif mais qu’il souligne une très grande différence de niveau entre les deux formations.
 
Tirs 15/11 Grenoble
Engagements 12/11 Grenoble
 

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Photographe Laurent Lardière

Les Brûleurs déroulent, Bouchard fait le spectacle
 
La troisième période voit Grenoble en contrôle face à un adversaire qui semble accuser la fatigue. Tandis que les deux gardiens font leur travail sur une vingtaine de tentatives généralement assez faciles pour eux, avouons que l’intensité est en baisse mais que l’on prend un certain plaisir à voir évoluer des Grenoblois qui multiplient les échanges de palet, se trouvent assez bien, et ont sans doute même laissé passer quelques sérieuses occasions et faisant la passe de trop. Oui, Grenoble se fait plaisir et contente son public et même si l’addition ne sera pas beaucoup plus lourde pour le HCMAG, la prestation est sérieuse.

Cependant, l’amateur de hockey aura son moment de grâce avec un second but de Bouchard qui pourrait figurer dans n’importe quelle vidéo pour école de hockey et serait clairement, à nos yeux, l’un des trois plus beaux vus cette saison. Patinant face à un défenseur dans le cercle d’engagement gauche, à 40’12, l’intéressé va totalement mystifier son adversaire avec plusieurs dribbles enchaînés à grande vitesse avec feintes, le passer dans un mouchoir après avoir fait glisser le palet derrière lui  avant de s’en aller battre le gardien. Du ciselé, du contrôle du palet à pleine vitesse en petit périmètre et avec une gestuelle parfaite, le genre de but que tout joueur rêve de marquer et qui fait tirer son chapeau à tout amateur de hockey même dans le kop des supporters adverses. (6-1)

Une pénalité contre le HCMAG voit Bouchard faire teinter le poteau avant que la sirène ne termine une affaire déjà conclue depuis longtemps.

Tirs 10/10
Engagements 11/9 Grenoble
 

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Des enseignements ?
 
Le HCMAG n’a rien pu faire ce soir à Grenoble. Privés rapidement, et de manière dramatique, de l’un de leurs meilleurs joueurs dont nous allons essayer de donner quelques nouvelles rapidement, les Pingouins ne disposaient pas, dans un contexte particulier car sans entraîneur depuis peu, des armes nécessaires pour répondre à un adversaire qui a joué sérieusement malgré un réveil assez poussif.
Avouons qu’après avoir vu défiler à Pôle-Sud les futurs acteurs de la poule de relégation, le HCMAG n’a rien proposé ce soir qui permette de le hisser au-dessus de sa place de lanterne rouge. Difficile également de distinguer tel ou tel joueur, avec seulement quelques cadres comme Papa ou encore Odrobny et Jestin qui surnagent dans un ensemble sans grande consistance.
Quelles équipes le HCMAG peut mettre derrière lui en fin de saison ? Dijon paraît mieux armé avec davantage de joueurs en vue, tout comme Briançon et Chamonix pour n’en citer que quelques autres.

Après, Morzine doit-il jouer à fond actuellement, vu la formule de la poule de relégation ? Osons poser tout haut la question et répondre que les Pingouins ont sans doute actuellement tout intérêt à se reposer dès lors qu’ils ne jouent pas un adversaire direct susceptible de permettre de récupérer des points précieux. Les conséquences d’un règlement transitoire, certes, mais qui n’est pas exempt de critiques et que l'on verra disparaître sans regret dès la saison prochaine. Après, le HCMAG pourrait jouer un rôle lors de ces rencontres couperets mais lequel ? Impossible d’y répondre mais nous ne pouvons pas être optimistes malheureusement.
 
Face à un adversaire très faible, beaucoup plus faible que Chamonix pour prendre un exemple récent, Grenoble a fait le métier et avec la manière, proposant, entre autres, une seconde période de très belle qualité. Si l’on ne peut pas tirer de cette rencontre les mêmes enseignements que lors des succès face à Gap et Rouen, qui ont souligné que les BDL avaient le potentiel de battre n’importe qui cette saison, à condition de faire le métier sérieusement, on pourra tout de même évoquer deux dossiers très différents.

Grenoble dispose de plus en plus clairement d’un vaccin contre ses adversaires, le BCG. Derrière cette abréviation médicale bien connue figure un premier trio offensif Bouchard, Chouinard, Gauthier, qui confirme, match après match, sa qualité et la nécessité absolue de ne pas le modifier avant la fin de la saison. Avec 4 buts ce soir et un très fort impact sur la rencontre, le courant passe bien entre les deux ailiers en pleine lumière ce soir et un Gauthier qui maîtrise parfaitement le côté obscur du grattage de palet, de la petite passe et déviation, de loin le meilleur centre de Grenoble qui alimente ses deux compères. Peut-on parler du meilleur trio offensif de la ligue ? Ne nous engageons pas sur ce terrain mais Grenoble dispose avec eux d’une arme collective qui peut dynamiter n’importe quelle défense, à l’image d’un Bouchard qui éclabousse, encore ce soir, la rencontre de sa classe.

Ajoutons une défensive sérieuse et l'ensemble de l'effectif à son affaire et vous obtenez une très grosse cylindrée pour la fin de saison.

Photographe Laurent Lardière

Gros dossier du moment, le poste de gardien interroge et nous pose, ce soir, certaines questions réglementaires.
D’une part, la FFHG ayant changé son règlement pour le recrutement d’un joker médical (qui a dit que c’était pour faire plaisir à Grenoble, vu la date de la décision ?), le club pourrait rechercher un étranger même si on ne voit pas très bien qui pourrait atterrir à Pôle-Sud à ce stade de la saison ? La formule de la poule de relégation ne permettant guère de s’attacher les services d’un gardien d’une équipe Magnus assurée du maintien et non qualifiée pour les playoffs comme lors des saisons précédentes, qui pourrait faire l’affaire dans l’hexagone ?

Autre solution, aller chercher Pascal Favarin, idée qui aurait plus que traversé l’esprit du staff grenoblois mais qui se heurte à deux problèmes. D’une part, l’intéressé, qui avait terminé sa carrière à Villard-de-Lans il y a deux ans, peut-il revenir à un niveau acceptable après une interruption aussi longue ? Même avec un temps de préparation dont ne dispose pas Grenoble, cela semble douteux, à 39 ans, de réaliser un tel retour.
D’autre part, doit-on chercher un gardien titulaire alors que Noré a fait le métier et paraît convaincre certains cadres de l’équipe qu’il est bien l'homme de la situation en attendant le retour d’un Mustukovs dont l’état de santé et surtout la capacité à revenir à son  niveau interpelle.
Intégrer Favarin et le mettre en concurrence avec Noré, aller chercher un gros gardien en tablant sur le fait que la saison de Mustukovs est compromise et que Noré ne pourra pas traverser les playoffs ? Difficile de répondre sans connaître le sérieux de l’hypothèse Favarin qui nous paraît tout de même hasardeuse, et les possibilités pour Grenoble de trouver la perle rare qui pour être titulaire devra convaincre le staff et les joueurs qu’il est clairement au-dessus de Noré ? Un tel oiseau rare existe-t-il ? Réponse ces prochains jours.  
 
NB : Nous publions ci-dessous le texte intégral du communiqué de la FFHG qui change la règlementation en vigueur pour le recrutement d’un gardien joker médical. Si l’orientation prise et visant à permettre à une équipe de ne pas avoir à se limiter à un gardien formé localement (JFL) paraît pertinente pour une ligue professionnelle, doit-on comprendre que Grenoble va pouvoir recruter y compris à l’étranger, et non plus seulement en France comme c’était le cas avant, ou le recrutement peut s’étendre aux non-JFL mais uniquement à des joueurs actuellement en activité en France ? Avouons-le sincèrement à nos lecteurs, l’interprétation de ce document n'est, ce soir, pas claire pour nous et nous allons demander rapidement des éclaircissements à la FFHG, même si le texte, a priori, paraît permettre un recrutement totalement libre géographiquement.
 
25/01/2015
Communiqué du Bureau Directeur
Joker médical

Les dispositions réglementaires consacrées au « joker médical » prévoient que :

« 45.2.1 Seul un gardien de but de l’équipe senior ayant été inscrit sur les feuilles de match dans la catégorie concernée à sept reprises au minimum, de quelque nationalité qu’il soit, reconnu inapte physiquement en raison d’une pathologie traumatique ou médicale, inconnue avant le début officiel de la saison en cours, pour une durée minimum de 90 jours, peut, après expertise du médecin fédéral ou de son remplaçant, être remplacé par un gardien de but (ci-après dénommé « joker médical ») en dehors de la période des mutations. En Ligue Magnus et en division 1, le joker médical ne peut être qu’un joueur formé localement ».

Pour les équipes de Ligue Magnus ou de division 1 éligibles au dispositif du « joker médical », il apparaît quasi-impossible de trouver un joker médical ayant la qualité de joueur formé localement (JFL), les seuls gardiens JFL dans ces championnats étant de facto indispensables à la qualification sportive des équipes engagées en raison des règles relatives aux JFL en vigueur (cf. article 8 du règlement des activités sportives).
Après avoir étudié les différentes solutions possibles et pris en compte les règles de promotion et rétrogradation exceptionnelles en vigueur cette saison, le bureau directeur a décidé à l’unanimité :

1) de supprimer l’obligation faite aux équipes de Ligue Magnus et de division 1 de faire appel à un joker médical ayant impérativement la qualité de JFL. Dès lors, toute équipe de Ligue Magnus ou de division 1 souhaitant faire application de l’article 42.2.1 du RALM susvisé pourra solliciter un joker médical NON-JFL.

2) de maintenir en l’état toutes les autres obligations réglementaires en vigueur relatives au joker médical et aux JFL.