Après trois déplacements aux issues diverses (défaite à Rouen, match interrompu à Lyon et courte victoire à Mulhouse), Epinal retrouve la glace de Poissompré face à une équipe de Chamonix bien mal en point après cinq défaites d’affilée. Les Pionniers déplorent six absences tandis que trois défenseurs manquent toujours à l’appel côté spinalien. Avec des moyens limités, les deux équipes vont devoir lutter pour de précieux points dans ce duel de fin de classement.
Arbitres : M. Crégut assisté de Mme Boniface et M. Courgeon
Buts : Epinal : 34.12 Alex Nikiforuk (ass Vincent Llorca et Ryan Mc Donough) ; 47.28 Josh Gratton (ass Pierre-Antoine Devin et Maxime Martin) Chamonix : ; 51.34 Joakim Erdugan (ass Numa Besson et Alain Birbaum)
Pénalités
10 minutes contre Epinal
20 minutes dont 10 à Erdugan contre Chamonix
Photographe : Celian Steiner
Sabol brille dans sa cage
Après un entre-deux fictif effectué par le Vosgien Mathieu Péché, récent champion du monde de canoë, le match démarre avec Andrej Hocevar et Richard Sabol dans leurs cages respectives. Les deux gardiens sont vite sollicités : sur un palet perdu par Baldwin, Tassery et Johnston ne sont pas loin d’assommer les Spinaliens d’entrée. Carter répondra d’un tir en plein sur Sabol, sans danger pour le portier slovaque.
A peine plus d’une minute de jeu s’est écoulée quand Bruyas récolte la première pénalité du match (1’03). C’est l’occasion de comprendre que le power-play spinalien, pourtant efficace dimanche à Mulhouse, risque d’être laborieux tout au long de la soirée. L’installation est compliquée, et après un unique tir de Carter dont personne n’arrive à prendre le rebond, les Chamoniards reviennent à cinq sans s’exposer. Les minutes qui suivent dessinent la tendance du match : Chamonix peine à mettre la crosse sur le palet, et les Spinaliens dominent largement sans parvenir à marquer. Gratton tente plusieurs fois sa chance de près ou sur déviation mais se heurte à chaque fois à Sabol. Une percée de Varley dans la zone savoyarde, stoppée illégalement par Birbaum (5’52) permet au Gamyo d’obtenir une nouvelle supériorité, du même acabit que la précédente : mis à part un shoot de la bleue de Varley qui provoque la pagaille devant le but de Sabol, Chamonix n’a pas à s’inquiéter. Erdugan récolte tout de même 10’ de méconduite après une action de Gratton (7’26).
Dès leur retour à cinq, les Chamoniards manquent à nouveau d’assommer Epinal, sur ce qui n’est que leur deuxième occasion du match : Goncalves tire en plein sur le poteau d’Hocevar, qui se replace à temps pour stopper le shoot d’Honka. Si Epinal domine largement la partie, c’est bien Chamonix qui se procure les actions les plus dangereuses sur des contres ravageurs.
Le jeu devient alors beaucoup plus brouillon, d’un côté comme de l’autre. Chamonix obtient sa première supériorité après une faute de Varley dans la zone spinalienne (10’12). Jonhston tire sur l’épaule d’Hocevar et quand le palet sort, le pressing acharné de Rapenne fait perdre un temps précieux aux Pionniers, qui ne parviennent qu’à revenir pour un tir trop haut de Goncalves en fin de power-play. Pendant de longues minutes, les Spinaliens vont acculer leurs adversaires dans leur zone, mais sans jamais réussir à tromper la vigilance de Sabol. Celui-ci vole un but qui tendait les bras à Maxime Matin, décalé par Devin, puis bloque sous ses jambières le palet que Carter tentait d’y glisser.
A cinq minutes du terme de ce premier acte, Chamonix retrouve quelques couleurs. Johnston se heurte deux fois à Hocevar en faisant le tour de la cage, comme le fait également Cerkovnik avant de servir Laplace face au but. L’embellie est de courte durée, Briand profite d’un palet perdu par Chamonix dans sa zone pour se frotter deux fois à Sabol. De la même manière, Sabatier trouve les jambières du gardien, ce qui offre un rebond intéressant à Farina… mais Goncalves l’accroche de derrière et l’envoie dans la balustrade (15’53). Pendant les deux minutes qui suivent, il y a de quoi se demander si les Spinaliens sont vraiment en supériorité. A part une remontée de Soudek dont la finition est manquée par Mosienko, Chamonix n’a aucun souci à se faire.
Après vingt minutes, le score est toujours vierge. Epinal n’a pas su profiter de ses trois supériorités et s’est heurté à l’excellent Richard Sabol, déjà auteur de 18 arrêts. Chamonix, qui se défend vaillamment malgré son effectif limité aurait même pu virer en tête avec un peu plus de réussite.
Tirs cadrés : 18 pour Epinal, 9 pour Chamonix.
Photographe : Celian Steiner
Nikiforuk ouvre enfin les compteurs
Lorcher est le premier artilleur de la période, mais Sabol continue sur sa lancée du premier tiers. Besson s’installe sur le banc des punis pour avoir laissé traîner sa crosse dans les patins de Briand le long de la bande (21’15). Nikiforuk et McDonough ne sauront pas profiter de la supériorité. C’est paradoxalement à égalité numérique qu’Epinal se montre le plus dangereux mais toujours sans être récompensé : Fauchon, bien malheureux sur ce coup-là, voit son tir arrêté du bout de la jambière de Sabol au dernier moment. Une poignée de secondes plus tard, il retente sa chance de plus loin. Cette fois-ci, c’est le poteau qui sauve Chamonix.
Hocevar, qui n’a eu aucune intervention à faire lors des sept premières minutes de ce tiers, laisse un rebond hasardeux sur un tir de Honka, qui n’est pas loin de profiter à Tassery. Erdugan slalome lui dans la zone spinalienne et se faufile jusqu’au gardien. Il serait temps pour Epinal de concrétiser sa domination car un contre de Chamonix n’est jamais très loin.
Les deux lignes françaises d’Epinal tourmentent la défense des Pionniers, notamment Briand et Lorcher qui obligent Sabol à s’éloigner de sa cage, mais celui-ci se replace au dernier moment pour stopper de la mitaine le tir de Farina. Gratton et Nikiforuk ne parviennent pas non plus à ouvrir la marque. A la mi-match, le score est toujours vierge et le nombre d’arrêts de Sabol est déjà impressionant.
Epinal passe tout près du cauchemar, d’abord sur une tentative de Fujerik, mais surtout sur un décalage de Goncalves qui trouve Divis au second poteau. Hocevar sauve les siens au bon moment, puisque sur l’action suivante, Nikiforuk ouvre enfin le score en glissant le palet dans la cage à la suite d’une superbe passe de Llorca (34’12, 1-0).
Le plus dur est fait face à des Pionniers qui commencent logiquement à baisser d’intensité physiquement. Pour autant, rien n’est encore gagné : Hocevar doit s’interposer en deux fois face à Plaire, puis Soudek commet une faute dans sa zone (38’52). En supériorité, les Chamoniards appuient jusque la fin du tiers, sans recoller au score.
Tirs cadrés : 13 pour Epinal, 11 pour Chamonix.
Photographe : Celian Steiner
Deux fautes qui auraient pu tout changer
Epinal purge la fin de sa pénalité sans souci. Un accrochage de Cerkovnik sur Mosienko leur permet de poursuivre à leur tour en supériorité. Après deux tentatives de Soudek et Carter sans grand danger, un gros travail de Johnston et Erdugan permet aux Chamoniards de revenir à cinq sans encombre. Les Pionniers subissent de plus en plus, même si la finition laisse toujours à désirer côté spinalien. Néanmoins, en solitaire, Josh Gratton va faire le break, slalomant dans la défense avant de venir tromper Sabol de près (47’28, 2-0).
Les Savoyards sont à bout. En l’espace de 10 minutes, ils n’ont cadré qu’un seul tir. Toutefois, ils vont retrouver un peu d’espoir en double supériorité : Soudek commet une faute inutile dans la zone chamoniarde et Sabol quitte sa cage pour se rendre sur le banc… avant d’être percuté par Carter qui ne l’avait sûrement pas vu (51’00). Les arbitres doivent s’employer pour calmer le début de bagarre, avant de relancer le jeu à cinq contre trois pour Chamonix. C’est le moment idéal pour les Pionniers pour revenir dans le match, et ceux-ci ne vont pas tarder : sur un lancer de Birbaum, Erdugan glisse le palet entre les jambes d’Hocevar (51’34).
Il reste alors près d’une minute trente de simple supériorité à Chamonix, mais grâce au travail acharné des avants spinaliens, Chamonix ne se réinstalle plus. Le chronomètre défile en faveur des Gamyo, même si Fujerik manque d’un rien la lucarne d’Hocevar sur un des rares passages de Chamonix en zone offensive. Epinal parvient à contenir les Pionniers dans leur camp le plus souvent possible. La sortie de Sabol à quarante secondes du terme et le temps mort à vingt secondes de la fin n’y changeront rien, Epinal s’impose au terme d’une partie largement dominée mais en jouant avec le feu.
Tirs cadrés : 12 pour Epinal, 5 pour Chamonix.
Pour la première fois de la saison, les Gamyo ont enchaîné deux succès d’affilée, ce qui leur permet de quitter la zone rouge et de s’installer à la septième place, malgré un match de retard. Pour Chamonix par contre, les choses ne s’améliorent pas, avec un sixième revers de rang.
Avec un effectif amoindri, les Pionniers ont su résister très longtemps aux assauts du Gamyo, portés par un excellent Richard Sabol (39 arrêts). Quelques occasions auraient même pu leur permettre d’ouvrir le score, ce qui aurait placé les Spinaliens dans une situation délicate au vu de leurs difficultés à concrétiser leur domination au tableau d’affichage, que ce soit à égalité numérique ou en supériorité. Ce soir, le power-play est resté muet malgré 10 minutes passées en supériorité.
Vendredi, Epinal se rendra chez le quatrième Grenoble, tandis que Chamonix accueillera la lanterne rouge Strasbourg.
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