C’est la 4ème rencontre des playoffs entre Lyon et Bordeaux. Les Aquitains mènent 2 victoires à 1 suite à une rencontre intense et serrée, remportée hier aux tirs au but. Les Lyonnais vont essayer de recoller dans la course à la qualification pour les 1/2 finales avant d’aller affronter les Boxers sur leur glace mercredi prochain.
Arbitres : MM. Bergamelli et Barbez N. assisté de MM. Barbez M. et Barcelo J.
Buts : Lyon : Bordeaux : 35.24 Julien Desrosiers (ass Nicolas Besch et Maxime Moisand) ; 55.25 David Gilbert (ass Jean-Philippe Côté et Vincent Kara)
Pénalités
16 minutes contre Lyon
14 minutes contre Bordeaux
Les Lions dominent
Les gardiens sont les même que la veille : Ylönen pour les Boxers et Raibon pour les Lions. Dès l’engagement, les locaux prennent les commandes et se mettent à l’attaque. Ils restent en zone offensive pendant près d’une minute et donnent le ton pour cette première période. Ils vont rapidement bénéficier d’une supériorité numérique mais la défense bordelaise est vigilante (1:52). La pénalité est tuée.
De retour à égalité, Raibon sort 2 minutes pour remettre une partie de son équipement. Pintaric aura donc quelques minutes de glace ce soir, pendant ce temps Dusseau offre une 2ème supériorité aux Lyonnais (6:16). Le système défensif des Boxers est encore plus hermétique que précédemment et les Lions ne se procurent que 2 occasions.
Photographe : Damien Desvarenne
Alors que les joueurs de Sivic entament bien leur match, Kaspitz (10:20) puis Kramar (13:43)sont pénalisés pour un total de 6 minutes successives d’infériorité. Durant les 2 premières, les Boxers ne s’installent pas vraiment en attaque mais c’est une autre affaire pendant les 4 suivantes. Le jeu des Bordelais est calme et déterminé. Les joueurs cherchent la déviation devant le but et manquent à plusieurs reprises d’ouvrir le score. Finalement, les blocs lyonnais viennent à bout de ces situations dangereuses et le jeu à 5 contre 5 reprend.
Le style est plus policé que la veille, les Boxers ont moins de mordant et perdent pas mal de duel et de palets dans les bandes. La possession est lyonnaise qui, malgré de nombreux tirs au but, n’arrive pas à concrétiser. Le tiers se termine en supériorité numérique Lyonnaise mais cette fois encore la cage des visiteurs est infranchissable. Un tiers, 2 ambiances
Les Lyonnais commencent en powerplay mais perdent l’engagement et ne se procurent pas d’occasions franches. Le duel est équilibré, les 2 équipes sont prudentes et ne découvrent pas leur arrières, les sorties de zones sont laborieuses pour les 2 équipes.
Bordeaux obtient une autre supériorité (23:46) qui donne lieu à une belle action avec une attaque à 3 contre 2 de la part des Boxers. Le défenseur Lyonnais, Roussel, et son gardien évitent le but. Le reste du powerplay n’est pas très bien mené de la part des Bordelais, le palet passant plus de temps hors de la zone offensive.
A égalité numérique, les 2 équipes sont très défensives.
Photographe : Damien Desvarenne
Arrive la moitié du match et les Lions commencent à faire des gestes maladroits, pertes de palets, contrôles et passes mal ajustés. Les Boxers prennent alors le jeu à leur compte. Charland et Janil passent près de l’ouverture du score (30:26). Malgré de gros passages à vide, Kramar réussi tout de même à faire frémir les supporters bordelais après un cafouillage derrière la cage d’Ylönen. Il n’arrive cependant pas à passer le gardien. Les Boxers se projettent très vite en avant, notamment Petit, Gilbert ou Desrosiers.
A partir de 32’32 se succèdent 3 pénalités à 1 minute d’intervalle qui mettent le jeu tour à tour en infériorité ou à 4 contre 4. C’est lors d’une de ces phase à 4 que Bordeaux ouvre le score. Alors que les Lions ont du mal à faire ce qu’ils veulent du palet, les Boxers profitent d’un mauvais changement de ligne. L’entrée en zone offensive est rapide, Besch passe à Desrosiers, laissé seul, qui fait trembler les filets de Raibon (But à 35:25, score 0-1).
Le jeu se prolonge en infériorité pour les Lyonnais, qui semblent en manque d’énergie et qui peinent à défendre. La 2ème période se termine bien pour les Boxers avec un rideau défensif infranchissable et une attaque sûr d’elle, ils ne sont plus inquiétés avant la sirène. Le jeu aux mains des Boxers
Le début du dernier tiers est marqué par le tintement de la transversale lyonnaise, œuvre de Gilbert (40:26). L’action sonne comme une mise en garde qui rappelle aux Lions que la partie n’est pas finie. Hélas, les jambes lyonnaises ont l’air moins rapides que les bordelaises et Mahier est poussé à la faute (41:29). Les Bordelais pourraient profiter de la pénalité pour creuser l’écart.
Le powerplay est bien mené et Charland se retrouve en face à face avec le gardien mais c’est ce dernier qui remporte le duel. Peu après le retour à égalité, Michel sort de la glace blessé suite à une mise en échec musclée, contre la bande, par Kara. Il est peu probable que le Lyonnais retourne au jeu cette saison. Cela n’empêche pas l’attaquant rhodanien, Berthon, de profiter d’une rare largesse défensive Bordelaise pour placer un beau tir du poignet (47:36).
Photographe : Damien Desvarenne
Le palet se heurte au poteau d’Ylönen qui, sinon, aurait été battu. Les Lyonnais font plus d’effort à ce moment du match et la défense adverse s’en ressent, Coté est pénalisé (47:45). Pourtant, le début de la pénalité se passe en zone lyonnaise et les Boxers pressent haut. La fin de la supériorité lyonnaise se déroule mieux pour les locaux mais une seule frappe, par Koblar, est vraiment dangereuse (49:57). Il en faut plus pour déstabiliser le gardien bordelais.
De retour à 5, les Boxers restent solides, et n’offrent pas d’aspérité aux Lions. Seul leur travail acharné dans les bandes permet aux Lyonnais de rester dans le match. Puis, Roussel est sanctionné pour avoir dégagé le palet hors glace, ce qui donne une nouvelle opportunité aux Aquitains. Mais c’est seulement après cette supériorité que les Boxers vont distancer des Lions. Une frappe de Coté est déviée derrière la cage par la jambière du gardien Lyonnais. Gilbert saute sur le rebond qui provient de la bande et surprend Raibon qui ne peut empêcher le but (But à 55:25, score 0-2).
Avant la fin du match, les Lions ont un premier powerplay (55:25), qu’ils jouent mal pendant la 1ère minute et très mal pendant la 2ème. Ils ont ensuite un 2ème powerplay (58:40), cette fois le gardien sort de la glace. Pendant les dernières minutes le public retrouve l’équipe engagée et agressive du début du match mais qui ne marque toujours pas. Pendant cette minute finale, l’équipe tire plus à la cage que pendant l’ensemble de la période.
Réactions après match
Mitja Sivic, entraîneur des Lions :
C’était un match difficile, avec un blessé de plus. Est-ce que les 1/4 de finales sont mal engagées avec 3 à 1 pour Bordeaux?
MS : C’est ainsi, mais ce n’est pas fini, nous sommes toujours vivant. Nous avons besoin d’être meilleur car ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas suffisant dans l’ensemble, tout le monde doit faire mieux.
Les joueurs étaient-ils fatigués ce soir ?
Non.
HH : Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ce soir ?
MS : Je pense que ce soir nous avons entamé le match très bien, nous avons dominé la première période et nous avons été très bons. Nous nous sommes procuré plus de tirs, nous avons patiné mieux qu’eux, nous avons joué simplement. Nous avons dit après le premier tiers de continuer de la même manière et puis je ne sais pas pour quelle raison les joueurs ont commencé à jouer d’une manière différente. Durant la 2ème période, nous avons avons essayé de leur donner des infos sur le banc mais le jeu va tellement vite. Certains joueurs ont essayé mais d’autres ont été terribles. L’énergie n’était pas là, et non seulement l’énergie mais nous n’avons pas exécuté correctement, pas joué comme nous avons besoin de le faire à ce niveau. La 3ème période, je pense que nous avons commencé à joué mieux, évidemment ils ont joué vraiment serré et bien en défense, il ont fait la trappe et contre-attaqué. Mais nous avons essayé de jouer correctement, nous avons eu des chances, ils ont eu des chances. Au final nous n’avons pas capitalisé et eux si. Nous avons eu des supériorités mais nous devons faire mieux dans ce secteur. Nous avons marqué hier soir mais un but ce n’est pas assez. Nous devons trouver la solution pour marquer dans ces situations. Les meilleurs joueurs sont sur la glace à ce moment pour faire la différence mais ils ne l’ont pas faite ce soir. De nouveau, c’est ainsi, mais nous devons aller là bas et faire en sorte de revenir jouer ici à Lyon.
HH : Est-ce que vous prévoyez de gros changement, pour l’instant ?
MS : Maintenant, j’ai besoin d’y réfléchir. C’est sûr nous avons des joueurs blessés, des joueurs importants. En commençant par Sébastien Delemps, il faisait un super boulot durant le début des playoff. Il travaillait vraiment dur sur les infériorités numériques. Il nous manque Scott Fleming, l’un des meilleur joueur de la ligue, c’est aussi un gros point négatif. Même sans notre gardien numéro 1, Sébastien Raibon a fait le boulot. Maintenant, Valentin Michel est blessé, il faut que je fasse le point. Ce qui est sûr, pour le dernier match, quel que soit le changement, le plus important est de jouer comme des désespérés. Nous sommes une équipe désespérée, dans la tête il faut que l’on aille gagner chacun des duels, il faut que nous soyons près à payer le prix, même si à la fin du match nous avons 10 joueurs blessés, nous avons besoin de gagner le match. C’est plus par rapport à soi même, comment on veut se comporter, comment on veut jouer. Ce n’est pas à propos des lignes, des tactiques. Nous verrons, mais je ne pense pas faire de gros changement.
Quentin Mahier, défenseur des Lions
Ce soir le Lions sont menés 3-1 dans la série. On a senti que vous avez manqué d’un peu d’énergie dans le dernier geste. Le match était très intense hier, est-ce qu’aujourd’hui vous avez eu un peu de lassitude ?
QM : Je pense que ce match c’était le plus important à gagner, on revenait à 2-2 dans la série, pour aller à Bordeaux ça aurait été vraiment une bonne chose. A 3-1 ça va être compliqué d’aller les chercher là-bas, mais on va avoir l’énergie qu’il faut et on espère que ça se finira mieux.
Qu’est-ce qui a fait la différence aujourd’hui ?
QM : La différence avec eux c’est que nous on a pas marqué. C’est vraiment offensivement, je pense. Car défensivement, je crois qu’on a quand même fait le boulot. On n’a pas été réaliste, on n’a pas fait les choses simples comme on a fait toute la saison. C’est un peu ce qu’il se passe dans ces playoffs depuis le début. Mais on a bien joué les 2 premiers match à Bordeaux, ça s’est joué à rien.
Est-ce que les absences de certains joueurs comme Scott Fleming, Sébastien Delemps et en fin de match Valentin Michel ça désorganisent les lignes et expliquent le manque de justesse dans la phase décisive ?
QM : Scott, pour moi c’est le meilleur joueur de la ligue Magnus. Il nous manque vraiment, défensivement, c’est comme si on jouait à 3 défenseurs derrière. Offensivement, il organise tout le jeu, c’est un peu le cerveau de notre équipe. Après Sebastien Delemps, il nous manque pour l’intensité et l’envie de bien faire les choses. Valentin Michel, l’avoir perdu à la fin du match c’est sûr que ça va pas nous aider à Bordeaux mais on n’a pas le choix de toute façon.
HH : Vous avez fait une belle saison et donné l’impression d’une montée en puissance : il y un gros progrès entre le joueur du début de saison et maintenant. Est-ce que c’est aussi votre avis ?
QM : Oui je pense que j’ai bien progressé ici, j’ai pris de la maturité. J’ai pris confiance aussi, les coachs m’ont fait confiance au fur et à mesure de la saison. J’ai eu plus de temps de jeu, j’ai joué de plus en plus les unités spéciales, sur le 4 contre 5. C’est un engrenage qui prend bien, et pour l’instant je suis content de mes performances. J’aimerai bien aider plus l’équipe au niveau offensif, mais je pense que c’est le stade à passer après, pour un défenseur. Je suis encore jeune et j’espère encore progresser.
Philippe Bozon, entraîneur des Boxers
Qu’est-ce qui a fait la différence ce soir et comment se présente le prochain match avec une avance de 2 victoires ?
PB : Ce soir on a eu du mal a commencer, c’est très difficile à moins de 24h de bien commencer. Au début c’est difficile de trouver les jambes, en générale c’est les débuts les plus compliqués, et j’ai trouvé qu’on était pas bien dedans. On sort du premier tiers avec un moindre mal 0 à 0, le gardien à bien tenu le premier tiers. Puis après, on enfin trouvé les jambes on s’est mis à jouer, on a mis plus de pression sur l’adversaire. Je pense que l’on a globalement bien contrôlé les derniers tiers, on n’a pas donné beaucoup de chose à l’adversaire. Ces matchs là, si vous marquez le premier c’est un gros avantage. Physiquement, quand vous êtes menés cela demande plus d’énergie. Comme on avait pris l’avantage, on a très très bien géré défensivement, même en infériorité numérique on a fait un excellent travail. On est content de remporter cette victoire ce soir. On va profiter un peu aujourd’hui, se reposer ces 2 jours et se concentrer sur mercredi. La série est loin d’être finie.
HH : Est-ce que l’on peut dire que c’était le duel de 2 défenses ce soir et au match précédent ?
PB : Jusqu’à maintenant avec Lyon cela a toujours été très serré. On a des bons gardiens. On a pas tout à fait la même façon de jouer, mais on avait les 2 meilleurs gardien de l’année au départ de la série. Malheureusement pour Lyon, Pintaric n’a pas joué les derniers matchs. Mais Raibon a fait de l’excellent travail aussi, je pense qu’il fait 2 gros matchs, hier et ce soir. Il n’y a pas beaucoup d’espace sur la glace, c’est compliqué, Lyon est une équipe pas facile à jouer, faut se concentrer durant 60 minutes dures en intensité.