L’Iceberg accueille ce vendredi soir la rencontre entre l’Étoile Noire de Strasbourg et les Dauphins d’Épinal. Les deux équipes se tiennent respectivement aux 6ème et 8ème place, mais ont exactement le même nombre de points. La bataille promet donc d’être rude pour prendre l’ascendant au classement dans ce derby transvosgien. Les Strasbourgeois, avec 4 défaites en 5 matchs de championnat à domicile, ont à coeur de retrouver le chemin de la réussite devant leur public.
Buts : Strasbourg : ; 15:43 David Brissette Cayer (ass Elie Marcos et Timo Kuuluvainen) ; 35:46 Lionel Tarantino (ass Edouard Dufournet et Jan Cibula) ; 50:09 Lionel Tarantino (ass David Striz) Epinal : 14:26 Fabien Leroy (ass Toby Lafrance et Maxime Boisclair) ; 34:43 Jan Plch (ass Peter Slovak et Armando Scarlato) ; 43:37 Toby Lafrance ; 59:20 Chad Lacasse (ass Fabien Leroy)
Pénalités
31' dont 5+20 à Tarantino contre Strasbourg
14' contre Epinal
Archives : Christophe Moreau
La bataille est rude
Gardiens en jeu :
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Épinal : Loïc Lacasse
Naturellement, la rencontre démarre avec une rapidité et une intensité que seuls peuvent fournir des adversaires qui se connaissent si bien. En effet, c’est la 4ème rencontre de la saison, championnat et coupes confondus. Dès la première minute, Chad Lacasse rate une cage ouverte, qui aurait pu coûter cher à Strasbourg aussi tôt dans le match. Assaillie de toutes parts, surtout en infériorité, la défense strasbourgeoise tient fermement, grâce au travail du gardien, Hiadlovsky, rentré dans ce match dès la première seconde. Les Spinaliens sont menaçants en supériorité, se plaçant intelligemment autour des filets assiégés, sans néanmoins trouver la réussite. Le camp strasbourgeois est fébrile, la précipitation coûte d’ailleurs quelques palets perdus. Cette fébrilité s’explique peut-être par une grande envie et une grosse pression pour réussir à domicile, et elle contraste âprement avec le jeu libéré des matchs en déplacement.
La bataille fait rage dans la zone neutre. De part et d’autre, franchir la ligne bleue pour entrer dans la zone offensive semble mission impossible, tant les deux équipes sont farouchement arquées sur leurs défenses respectives. Les deux formations offrent un début de match spectaculaire, régalant les spectateurs dans une arena pleine à craquer. Le moteur diesel strasbourgeois se met pleinement en branle à la 12ème minute, lorsque les trois compères de la première ligne (Cayer, puis Kuuluvainen et enfin Gallagher) mitraillent tour à tour le portier spinalien, qui ne cède pas.
En dépit des incursions strasbourgeoises répétées, les Dauphins ouvrent le score : quelques secondes après l’engagement, gagné par Boisclair, Lafrance sert Leroy à la bleue. Ce dernier décoche un tir puissant qui trompe la vigilance du gardien de l’Étoile Noire (0-1,14’26). Le premier assaut est remporté par Épinal, mais ce n’est que partie remise, car la réponse ne prend que 77 secondes à s’organiser. Lors d’un changement volant, le capitaine, Marcos, feint un tir mais passe en fait à Cayer, en embuscade au montant gauche du but. Le Canadien trouve une cage grande ouverte, il contrôle le palet et délivre le second coup de ce match endiablé (1-1, 15’43).
Le tiers-temps s’achève sur un score à égalité, mais le match réserve encore toute sa saveur pour la suite ; les deux équipes font montre d’une pugnacité sans pareille.
Face-offs : 9 - 6
Tirs : 11 - 11
Archives : Christophe Moreau
Kuuluvainen face à ses anciens collègues
À l’entame de cette deuxième période, Young, à l’image de son équipe alsacienne, démarre en trombe et vient cogner 3 fois d’affilée à la porte de Lacasse, qui signe 3 arrêts magnifiques. Cette période est dominée sans conteste par l’offensive strasbourgeoise, aidée notamment par des pénalités qui pleuvent sur l’équipe spinalienne.
La pression est ininterrompue sur la cage des Dauphins. Ceux-ci parviennent difficilement à arracher quelques contres, qui échouent rapidement. En dépit de cette domination, le score reste immobile, les nombreux assauts strasbourgeois reste stériles face à un Lacasse stoïque. En 10 minutes et une douzaine de tirs, l’Étoile Noire ne parvient toujours pas à concrétiser, malgré les entrées de zone nettes et franches. La possession sporadique du palet, côté Dauphins, n’empêche certainement pas Plch de s’échapper, avec un défenseur sur le dos, de venir contourner le but strasbourgeois et son gardien pour finalement fourrer le palet dans la cage béante (1-2, 34’43). Sonnée par ce but déconcertant de facilité, sans grand éclat mais terriblement efficace, la formation strasbourgeoise réagit néanmoins rapidement. À croire qu’ils attendaient une pique comme ce but de Plch pour enfin trouver la hargne nécessaire, les jaunes et noirs mettront encore moins de temps pour répondre à ce but qu’ils n’en avaient mis pour le précédent. 63 secondes après l’action de Plch, Dufournet fournit un travail épatant, dribblant deux défenseurs avant de centrer le palet à son compatriote Tarantino, qui signe l’égalisation (2-2, 35’46). Il n’en faut pas plus pour embraser le public. Une telle liesse est habituellement le signe d’une domination sans équivoque, mais elle arrive alors que le score est égalité, ce qui prouve l’intensité de la rencontre !
Comme au début de la période, les Strasbourgeois maîtrisent le jeu, favorisés sur la fin par une double supériorité. Les tirs, les occasions, les tentatives se suivent et se ressemblent inlassablement, comme au début de la période. Lacasse est mis à contribution de nombreuses fois mais, chaque fois, le tir manque de puissance, ou bien le tireur est clairement visible, ce qui ne pose pas de difficultés au gardien des Dauphins. Marcos sonne la fin de la période d’un tir puissant sur le poteau, qui résonne comme un symbole du manque de réussite ou de chance de l’équipe locale.
Face-offs : 16 - 8
Tirs : 16 - 5
Archives : Christophe Moreau
Épinal l'emporte
Il ne reste plus à ce derby que 20 minutes pour déterminer un vainqueur. La supériorité strasbourgeoise est présente sur la glace mais reste encore à être démontrée au tableau d’affichage. Les Spinaliens, opportunistes, ou plutôt réalistes, trouvent à nouveau le moyen de prendre les devants. Cette fois-ci, c’est Lafrance qui signe un but très similaire à celui de Plch au tiers précédent, en contournant le cage et son gardien (2-3, 43’37).
La domination alsacienne n’est plus aussi acérée, les Dauphins viennent contester tous les palets et entendent bien contrôler leur avance. La fébrilité du début de match refait irruption dans les rangs strasbourgeois. Cela est compréhensible : ils avaient le match en main pendant tellement longtemps, menaient de très loin au nombre de tirs et d’occasions et pourtant, Épinal est devant au score. Les buts spinaliens sont sans éclat, sans construction, mais ils sont là, et c’est ce qui compte. La construction chimérique de l’Étoile Noire est accomplie et produit du beau jeu, mais n’inscrit rien au compteur, et c’est là que le bât blesse. Les Spinaliens, avides de tuer le match, deviennent très physiques, à la limite du raisonnable. Devin tente une attaque, mais termine son action au sol, devant le but, piétiné par un défenseur d’Épinal. Des échauffourées éclatent presque logiquement dans cette situation, la tension grimpe en flèche et les railleries fusent des deux bancs.
Piquée au vif, l’équipe locale ne s’en laisse pas conter. Quelques secondes après l’incident, Tarantino, servi admirablement par Stritz, slalome entre les défenseurs et déborde le gardien pour marquer l’égalité (3-3, 50’09). Décidément, dame Victoire se fait courtiser par les deux camps et semble attendre la toute fin du match pour désigner un vainqueur.
L’équilibre entre ces deux équipes est très précaire, il semble qu’un simple souffle pourrait tout faire basculer dans un sens ou dans l’autre. À défaut de coup de vent, c’est une tornade qui s’abat sur la patinoire, à la 15ème minute, lorsque Tarantino charge Gervais contre la balustrade. La charge semble propre et aucun des deux arbitres ne siffle, mais Gervais saigne du nez et, furieux, demande à revenir à la faute. Il faut bien 5 minutes de délibérations pour arriver à un verdict : la sentence tombe, Tarantino écope d’une pénalité majeure (20+5), et Strasbourg terminera le match ou, du moins, le temps réglementaire, en infériorité. La décision est lourde, si proche de la fin, dans un match si serré, alors qu’aucun des deux arbitres n’a jugé nécessaire de siffler l’action sur le moment.
En dépit de tout ceci, la défense strasbourgeoise tient bon. Les minutes, les secondes s’écoulent et le match semble se diriger vers une prolongation, car un seul tir est inscrit par les Dauphins lors des 4 premières minutes de la supériorité, tant les Strasbourgeois redoublent d’efforts pour dégager le palet. Il reste 6 secondes dans la pénalité majeure quand Lacasse décoche un tir foudroyant. Le portier strasbourgeois le bloque, mais le palet rebondit. Lacasse s’en empare et tire à nouveau, parvenant cette fois à tromper Hiadlovsky (3-4, 59’21). À moins d’une minute de la fin du match, la joie explose dans le camp spinalien, bien conscient que seul un miracle alsacien les priverait désormais de victoire.
Face-offs : 11 - 7
Tirs : 8 - 9 Le match s’achève donc sur le score de 3-4. La victoire des Dauphins est indéniablement méritée, en dépit de leurs rares tirs et possessions. Ils se sont montrés réalistes et ont su profiter des opportunités qui se sont présentées. La décision arbitrale en fin de match est dure, mais l’Étoile Noire avait l’opportunité de prendre le match à son compte à de nombreuses reprises auparavant, mais n’a pas su le faire. Daniel Bourdages, coach de l’Étoile Noire, tire ces conclusions : “je n’ai pas trop aimé notre façon de jouer, on était en-dedans, il n’y avait pas de hargne. (...) On n'a pas su concrétiser.”
La série noire continue pour Strasbourg, à domicile. Les Strasbourgeois ne joueront heureusement pas à l’Iceberg samedi prochain, ils se déplaceront à Caen, alors qu’Épinal accueillera Angers. Le prochain match à l’Iceberg comptera pour la coupe de France, face à Montpellier, une équipe de D1 qui surprend et qu’il ne faudra certainement pas prendre à la légère.
La déconfiture de Strasbourg profite à Épinal, désormais 7ème au classement de ligue Magnus. Les Dauphins, en engrangeant 2 points, mettent du beurre dans les épinal...
Réaction de Julien Correia :
“Ça allait bien, à l’entame du match. L’envie y était, on avait à coeur de bien faire à la maison. Ce qui nous a fait défaut, c’est la réussite. Il faut revenir aux choses simples. On n’avait pas assez de “gnaque”, pas d’instinct du tueur”.