Première partie de l’année 2012 au Haras, où les Ducs d’Angers veulent oublier les rencontres à domicile de 2011 et refaire de la citadelle angevine, un bastion imprenable. Pour cela, la réception des Dauphins d’Epinal arrive au bon moment et propose un test sérieux face à un concurrent revanchard que ce soit par sa défaite lors de la phase aller ou par la déconvenue rencontrée la semaine dernière à Poissompré, face à Grenoble.
Des deux côtés, les entraîneurs se réjouissent de pouvoir compter sur un effectif au complet. Seul absent, Guillaume Chassard, qui n’a pas fait le déplacement. Du côté des Ducs, le retour de Simon Lacroix permet de voir pour la 1ère fois de la saison l’effectif angevin au grand complet !
Buts : Angers : 02:19 Eric Fortier (ass Marc Belanger) ; 13:43 Jean François David (ass Juho Jokinen) ; 19:38 Damien Raux (ass Pavol Mihalik et Brian Henderson) ; 27:23 Marc Belanger Epinal : ; 21:28 Jan Simko (ass Fabien Leroy) ; 37:51 Michal Petrak (ass Jan Plch et Stephane Gervais)
Pénalités
22 minutes contre Angers
14 minutes contre Epinal
On a retrouvé les Ducs !
Photo de Corinne Deconihout
Le retour du guerrier...
Motivation, envie, concentration, efficacité… étaient les termes employés pour trouver une explication aux défaites à domicile des Ducs fin 2011. Au vue du 1er tiers des Ducs, le remède semble avoir été trouvé car les Ducs sont métamorphosés. En effet, malgré de nouvelles modifications de blocs de plus en plus incompréhensibles du côté angevin, les joueurs parviennent à conserver certains automatismes. Une entrée en zone aisée de Thierry Poudrier pour mettre dans le coin à Fortier ce dernier sert Belanger qui s’amuse d’un Fabien Leroy trop naïf, pour s’ouvrir le chemin du cadre. Son tir du revers est repoussé par la botte de Lacasse, Fortier bien placé récupère le palet et ajuste facilement le gardien spinalien d’un tir au-dessus de la botte entre le poteau et le gardien (1-0 à 2’19).
Les Ducs sont les maîtres à domicile et s’en donnent à cœur joie dans une défense vosgienne qui montre des signes de fragilité inquiétante à l’image de son gardien qui laisse des rebonds exploitables par les attaquants adverses. Mais il n’est pas le seul responsable des déboires de ce premier tiers, Stephane Gervais, 4 minutes en prison pour une crosse haute inutile sur Bellemare, ne facilite pas la tâche de ses partenaires. Heureusement, les Ducs confirment leur difficulté en supériorité numérique et n’en profitent pas.
C’est finalement Juho Jokinen qui va relancer ses partenaires, sur un travail intéressant le long de la bande pour gratter le palet. Avec succès, il sort du marquage de Mantyla et sert idéalement Jean-François David qui n’a pas besoin de plus de temps pour armer son slap et faire trembler les filets de Lacasse (2-0 à 13’43).
Les Dauphins ne s’en sortent pas et les Ducs accentuent leur domination, pas moins de 15 lancers sur le but spinalien sont réalisés durant les 7 dernières minutes de la période, le malheureux Lacasse devant s’incliner une dernière fois. Pavol Mihalik, à la bleue, réceptionne la passe de Henderson, son tir flottant est mal maîtrisé par le gardien visiteur qui s’allonge mais laisse le palet glisser sous lui, Damien Raux a suivi et n’a plus qu’à pousser le palet de l’autre côté de la ligne (3-0 à 19’38).
Soulagés d’avoir marqué à trois reprises et de n’avoir laissé que peu d’opportunités à leurs adversaires, les Ducs rentrent satisfaits aux vestiaires. Tout le contraire des joueurs de Pellegrino qui déçoivent que ce soit dans leur envie et dans le jeu, suite à ces 20 premières minutes.
La convalescence des Angevins
Le second tiers s’annonce tout aussi difficile pour les visiteurs, en 30 secondes Lacasse est déjà sollicité et Slovak banni deux minutes. Par chance, les Ducs ne savent plus marquer en supériorité numérique, les occasions sont pourtant là mais les joueurs angevins attendent la situation parfaite. Tout le contraire des visiteurs, Simko récupère le palet dans son camp et souhaite le porter le plus haut possible et permet ainsi un changement de ligne de ses coéquipiers, Pas attaqué par les défenseurs locaux il s’autorise à rentrer en zone offensive et longe la ligne bleue avant de dégager du revers vers Hocevar, le gardien angevin commet une belle erreur et le palet vient franchir la ligne de but (3-1 à 21’28).
Photo de Corinne Deconihout
Simko défie Hocevar
Espoir salvateur pour les Dauphins qui semblaient déjà résignés pour cette rencontre, coup de massue pour des Ducs convalescents. En effet, dès lors, les attaques angevines vont être moins directes avec plus de retenue et toujours dans la recherche de la situation idéale pour lancer au but. La technique des attaquants angevins fait toujours des merveilles dans une défense spinalienne loin des meilleures défenses de ce championnat. Gervais est bien loin de son niveau lors de son arrivée en France, Fabien Leroy n’a que son envie à faire valoir car, dans les duels physiques, il s’est retrouvé bien souvent à terre, et son placement bien trop aléatoire, Scarlato n’a rien montré, Slovak trop discret. Seul Mantyla apporte un peu de sérénité mais son jeune âge ne le met pas à l’abri de certaines erreurs (2ème but angevin). Des erreurs, Loic Lacasse en commet également : sur un dégagement lointain des Angevins afin de permettre un changement de ligne, le gardien spinalien veut récupérer le palet avant tout le monde et s’éloigne de son but, la pression de Fortier ne semble pas l’inquiéter outre mesure et, plutôt que de pousser le puck vers la bande ou derrière son but, le gardien tente l’ouverture magique vers son défenseur et la ligne bleue : erreur ! Avant son défenseur, Marc Belanger intercepte la passe et se régale d’un tir du poignet dans une cage vide… (4-1 à 27’33). L’agacement de Lacasse sur cette erreur est flagrant et c’est sa crosse qui en fait les frais.
Les petits coups et fautes malheureusement tolérées sont nombreuses depuis 30 minutes et si l’arbitre, Nicolas Barbez, avait jusqu’alors peu sifflé, désormais c’est tolérance zéro et cela conduit à 5 pénalités pour les 10 dernières minutes. Des situations de supériorité mal gérées par les deux équipes, pour preuve la fébrilité des Angevins à 5 contre 4, ils commettent deux fautes ce qui les conduit à évoluer en infériorité numérique ! A 4 contre 3, le jeu de supériorité spinalien parvient à se mettre en place, un jeu de passe et de patience intelligent leur permet de s’ouvrir à plusieurs reprises la cage d’un Hocevar jusqu’alors peu sollicité mais qui fait le nécessaire. Il ne peut rien lorsque Petrak récupère le tir de Plch au lieu de dévier le palet. Le Tchèque prend le temps de contrôler pour mettre au sol le gardien angevin et sa feinte lui permet de marquer dans le haut du but (4-2 à 37’51).
Le tiers se termine sur ce retour au score des Spinaliens qui s’offrent la possibilité de croire en la victoire alors que 10 minutes plus tôt après l’erreur de leur gardien, les visages des joueurs des Vosges suffisaient à exprimer leur crainte quant à l’issue du match. Du côté des Ducs, c’est tout le contraire, après 30 minutes de domination concrétisées pour une fois de façon efficace avec 4 réalisations, les Angevins n’ont pas su se mettre à l’abri dans les moments clés (notamment en supériorité) et doivent désormais craindre un retour des visiteurs… Un poteau, des poteaux, toujours des poteaux…
Auteurs d’un second tiers décevant, les Angevins reviennent avec de meilleures intentions pour terminer la partie. La domination angevine sur cette rencontre ne peut être contrariée, seuls les contres rapides des Dauphins peut amener le danger sur la cage d’Hocevar. Pour cela, Jan Plch reste un élément si ce n’est l’élément essentiel de l’attaque spinalienne. En effet, le trio Plch – Simko – Petrak fonctionne plutôt bien et permet des remontées de palet rapide. Le 1er bloc canadien ne montre pas la même maîtrise, Boisclair montre certaines qualités physiques mais la motivation n’était pas là sur cette rencontre… Tout comme Lacasse, qui s’est plus signalé sur des gestes antisportifs sur les petits gabarits angevins (Jokinen ou Michel notamment) que par son jeu. Seul Toby Lafrance a essayé de sortir ses coéquipiers de ligne de leur torpeur sans réussite. Et donc à n’avoir qu’une seule ligne de bon niveau en attaque et deux défenseurs sérieux sur la rencontre, les Dauphins ne se sont pas permis d’obtenir un bon résultat. A l’opposé, les Angevins sur ce 3ème tiers ont essayé de se rassurer définitivement dès le début du tiers, mais Marc Belanger connaît quelques problèmes de finition actuellement et ce sont les montants qui vont tinter à 4 reprises en moins de 3 minutes sur les tirs de l’Anglo-Canadien. Indisciplinés une nouvelle fois, les Angevins s’obligent à évoluer en infériorité numérique et ce sont toujours les mêmes joueurs qui vont évoluer laissant à certains joueurs tels que Baluch un temps de jeu famélique. Malgré 8 nouvelles minutes d’infériorité numérique, les joueurs de Varady vont tenir leur défense durant ce dernier tiers et s’offrent, lorsqu’ils évoluent à 5, de réelles opportunités de marquer, il ne manque que la finition.
Photo de Corinne Deconihout
Bellemare vient aux nouvelles
La sortie de Lacasse en fin de match ne change pas la tournure de la rencontre puisque la supériorité numérique ne sera pas mise en place et les Ducs s’imposent finalement 4 buts à 2.
En définitive, la victoire angevine fait du bien. Le jeu produit et proposé par les Angevins durant les 30 premières minutes est rassurant pour la suite néanmoins doit-on se satisfaire de ce résultat face à un adversaire bien pâle lors de cette rencontre ?
En effet, les Dauphins ont encore fait preuve d’une irrégularité inquiétante. Seulement 5 à 6 joueurs ont montré une réelle envie. Boisclair ou les frères Lacasse sont à pointer du doigt sur cette rencontre et leur manque d’envie coûte le début de match des visiteurs. L’absence de profondeur de banc empêche néanmoins une concurrence sérieuse sur ces joueurs.
Pour les Ducs, le retour de Simon Lacroix permet de stabiliser le secteur défensif où les duos semblent désormais fixes. Malheureusement, ce n’est toujours pas le cas en attaque, l’incertitude de Julien Albert sur sa participation n’a sûrement pas aidé, mais l’absence d’entente de certains joueurs sur des lignes peut devenir problématique et engendre des passes ratées ou des hors de jeu de ligne bien évitables. Enfin, Andrej Hocevar, irréprochable en début d’année, aurait mérité un match de repos au mois de novembre à son retour de sélection. Ses deux erreurs consécutives à domicile, face à Caen et face à Epinal, ne remettent pas en cause son statut ni la confiance qui peuvent lui être accordés, néanmoins avec une fin de championnat intense en matches, Lucas Normandon a montré par le passé qu’il pouvait tout à fait suppléer avec succès le n°1 et lui permettre, le cas échéant, de souffler pour reprendre le niveau de jeu qu’il a pu démontrer.
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