Photographe : Christophe Moreau

M.Cesnek vs J.Romand

Dans l’amphithéâtre à nouveau comble, la rencontre débute sur les chapeaux de roues pour les locaux qui étouffent leurs adversaires. On pouvait craindre un coup de mou après la cruelle défaite en demi-finale de coupe de France à Rouen mardi, mais il n'en est rien. Bien au contraire, il ne faudra qu'un peu plus de cinq minutes à Pasi Petrilainen (impérial ce soir) puis Pierre-Antoine Devin pour donner une priorité de deux buts à leur équipe.

Jean-Philippe Paquet est sanctionné d'un coup de coude à l'encontre de David Cayer, puis les Drakkars oublient qu'ils jouent à court d'un homme et embarquent à cinq sur la glace suite à un changement de ligne mal maîtrisé. Cela offre ainsi une séquence à cinq contre trois pour les hommes de coach Bourdages. Il ne faudra que dix secondes au défenseur finlandais Petrilainen pour tromper Clément Fouquerel d'un magistral lancer de la bleue en pleine lucarne côté bouclier (03:59 1-0 Pasi Petrilainen assisté de Jan Cibula et Kevin Young en double avantage numérique). À noter sur l'action le gain de la mise en jeu par Jan Cibula (61% dans cet exercice ce soir) ainsi que la présence du massif Timo Kuuluvainen dans l'enclave pour boucher la vue du portier adverse.

Le jeu se poursuit à cinq joueurs de champ contre quatre avec des Caennais plus agressifs qui contiennent les assauts de leurs adversaires. En bout de séquence, après que Michal Cesnek subtilise la rondelle à Joseph Buicko qui, en contre, se présentait seul face à Vladimir Hiadlovsky, Lionel Tarantino trouve Pierre-Antoine Devin en entrée de zone. Le natif de Caen se déjoue du dernier défenseur Numa Besson (non sans que ce dernier ne lui assène une crosse haute provoquant une pénalité différée) avant de tromper le portier à terre dans le haut du filet (05:45 2-0 Pierre-Antoine Devin assisté de Lionel Tarantino et Edouard Dufournet en avantage numérique).

Les visiteurs sont KO debout. Ils vont néanmoins frapper à la porte de la cage alsacienne avec leur premier lancer du match. On joue alors la neuvième minute lorsqu'Antti Urpo tente sa chance. Leur premier jeu de puissance qui suit ne sera pas productif et bien tué par le travail de Timothée Franck, Jan Cibula, Kevin Youg et Pasi Petrilainen. Les actions se succèdent avec les plus dangereuses sur la cage normande. Jean-Philippe Paquet est néanmoins à deux doigts de conclure mais sa tentative est repoussée par le portier. Jan Cibula n'arriva pas non plus à concrétiser ce service parfait depuis l'arrière du but de Timo Kuuluvainen.

Sur une entrée de zone un peu cafouillée, Michal Cesnek trouve Blake Gallagher complètement libre à trois mètres de Clément Fouquerel. Le lutin canadien ne se fait pas prier pour corser l'addition en reprenant de volée la passe de son défenseur (14:05 3-0 Blake Gallagher assisté de Michal Cesnek et Edouard Dufournet). Il faudra un gros arrêt du cerbère des blancs et bleus en fin de période pour éviter à Elie Marcos d'inscrire un quatrième but.

Tirs: 13-4

Occasions de marquer: 9-2

Mises en jeu: 9-7

Photographe : Christophe Moreau

Caen revient dans la partie

Le tiers médian débute comme le précédent. L'énorme travail de cycling du bloc Correia - Marcos - Devin permet de conserver la rondelle une minute en zone offensive. Fouquerel parvient à repousser de la botte le lancer de Julien Correia mais le gros rebond profite à Elie Marcos au second poteau qui propulse le caoutchouc dans le but déserté (22:07 4-0 Elie Marcos assisté de Julien Correia et Pierre-Antoine Devin). Quelle entame de match ! Les partisans sont aux anges et acclament leur équipe. Il faut dire que cela fait longtemps qu'ils attendent un succès à domicile en championnat. En effet, l'Iceberg est devenu une terre d'accueil pour les visiteurs depuis la victoire face aux Pingouins de Morzine le 1^er octobre dernier, tout juste entrecoupé d'un succès en coupe de France face aux Vipers de Montpellier le 21 décembre.

Lors de leur prochaine présence sur la glace, le "troisième trio" alsacien va à nouveau se mettre en évidence mais Correia, auteur d'une prestation efficace à base de passes courtes et rapides, bute sur un Fouquerel impérial pour l'occasion. Les Drakkars vont ensuite (enfin) sortir la tête de l'eau. Buicko y va d'une action individuelle durant laquelle il déshabille les deux défenseurs adverses avant d'échouer sur un excellent Hiadlovsky. Dans la foulée, les jaunes et noirs cafouillent la rondelle derrière leur filet et permettent à Buicko de la récupérer. Ce dernier trouve Antoine Vigier à la bleue qui lance dans le trafic et trouve la lucarne côté mitaine (27:48 4-1 Antoine Vigier assisté de Joseph Buicko).

Cela relance bien évidement la troupe de l'ancien assistant-coach de l'Etoile Noire Bertrand Pousse. Ses hommes vont enfoncer le clou deux minutes plus tard lorsque Charles Geslain tente sa chance en entrée de zone. Le palet est ralenti par David Striz mais le discret Jean-Christophe Gauthier est le plus prompt et dévie juste ce qu'il faut pour devancer le pock-check du gardien (29:51 4-2 Jean-Christophe Gauthier assisté de Charles Geslain et Jean-Philippe Paquet). Ces deux buts jettent un froid dans les travées de la patinoire et le spectre d'un nouveau revers à domicile fait son apparition d'autant plus que les Strasbourgeois doivent se défendre à court d'un homme à deux reprises. Mais le jeu de puissance des visiteurs est fidèle à sa réputation de cette saison : aucun lancer ni de chance de marquer.

Tirs: 8-9

Occasions de marquer: 4-4

Mises en jeu: 11-2

Photographe : Christophe Moreau

Accolade entre les deux potes

Le dernier vingt commence avec un reliquat de power play. Une rondelle libre traîne dangereusement dans le slot avec un gardien déjà à terre mais les attaquants normands ne parviennent pas à s'en saisir. Ils seront plus en réussite un peu plus tard. En toute fin d'un nouvel avantage numérique, Buicko envoie sur réception un missile de la bleue. Hiadlovky a la vue dégagée et repousse de la bottine gauche avant que Cibula ne dégage le puck pour effectuer un changement de ligne et laisser sa place à Dufournet. Dusan Brincko se dépêche de renvoyer le jeu en zone offensive avec le relais de Jeremiah Cunningham. Ce dernier trouve Antti Urpo qui dribble Kevin Young avant d'essayer de rendre la passe à son coéquipier américain dans l'enclave. Edouard Dufournet contre la tentative du genou et propulse de manière involontaire le palet dans le but (44:59 4-3 Antti Urpo assisté de Jeremiah Cunningham et Dusan Brincko).

Complètement relancés dans ce match, les visiteurs seront même tout près de niveler la marque lorsque le lancer de loin de Dusan Brincko est dévié dans le slot avant d'échouer à quelques centimètres du poteau. Puis, Martin Tuominen ne parvient pas à prendre le tir alors qu'il se trouve tout seul dans l'enclave. Les Strasbourgeois laissent passer l'orage avant de reprendre les choses en mains. Mais ni Cibula, ni Cayer et Kuuluvainen n'arrivent à profiter d'un Fouquerel déjà couché pour définitivement mettre leur équipe à l'abri dans cette rencontre.

Ce n'est que partie remise et Pierre-Antoine Devin se charge de mener à bien la mission. Striz envoie derrière la cage sur l'ancien des Drakkars qui ressort sur Tarantino. Le jeune attaquant transmet immédiatement à son compère Dufournet qui lance et touche les deux poteaux. La rondelle revient dans les patins de Devin qui parvient à la reprendre en cage vide (52:51 5-3 Pierre-Antoine Devin assisté d'Edouard Dufournet et Lionel Tarantino).

Ouf, l'atmosphère devient d'un coup d'un seul plus respirable dans l’amphithéâtre avec ce but qui scelle le match. La poignée de supporters des Drakkars ayant fait le déplacement continue néanmoins à encourager ses protégés qui vont avoir une chance de recoller avec une séquence de double avantage numérique. Jérémie Romand s'y procure une énorme occasion de près mais il va buter sur un excellent Vladimir Hiadlovsky, auteur de cinq arrêts en cette fin de match.

A un peu plus de deux minutes du terme, Buicko tente une nouvelle fois sa chance de la bleue. Le tir est repoussé tant bien que mal par le portier mais Cunningham profite du rebond pour marquer juste après un coup de sifflet du corps arbitral. Le but est refusé à la grande déception des Normands. Le dernier power play caennais ne servira à rien. Enfin si, puisque Cibula profite de la sortie du gardien adverse qui laisse sa place à un attaquant supplémentaire pour scorer en cage vide (59:54 6-3 Jan Cibula assisté de Kevin Young en cage vide). Cela porte ainsi la fiche des Drakkars à un but marqué contre deux encaissés en un peu plus de 118 minutes de jeu en avantage numérique cette saison. De loin, l'équipe la moins efficace du championnat dans cette catégorie.

Les supporters alsaciens exultent et fêtent cette belle victoire de l'Etoile Noire. Ils vont même rappeler leurs protégés bien longtemps après le coup de sifflet final pour une série de ola. Une célébration proportionnelle à la frustration lors de la (trop) longue série de défaites à domicile.

Tirs: 6-14

Occasions de marquer: 5-3

Mises en jeu: 7-14

Statistiques globales

Tirs: 27-27

Occasions de marquer: 18-9

Mises en jeu: 27-23

Meilleurs joueurs de chaque équipe (élus par les journalistes) : Charles Geslain et Pierre-Antoine Devin

Les étoiles Hockey Hebdo

*** Pierre-Antoine Devin

** Joseph Buicko

* Pasi Petrilainen

Les réactions d'après-match des deux entraîneurs

Bertrand Pousse (Caen)

Le coach des Drakkars regrette la mauvaise entame de match de ses joueurs estimant que ces derniers n'étaient pas prêts dans leurs têtes après les bons résultats récents contre les Ducs d'Angers. Le manque de discipline en a été la cause avec plusieurs punitions exploitées par Strasbourg. Il retient également la réaction positive de son équipe qui s'est bien remobilisée et a montré un visage plus en adéquation avec celui des derniers matchs. Le point noir est l’inefficacité lors du jeu en avantage numérique. Un chantier entamé récemment à l'entraînement avec l'espoir de faire progresser ses joueurs dans ce domaine. Il souligne néanmoins que le week-end n'est pas terminé et espère que son équipe reviendra de son déplacement de dimanche à Chamonix avec les deux points de la victoire, les Caennais se rendant d'ailleurs directement dans les Alpes.

Daniel Bourdages (Strasbourg)

L'entraîneur emblématique de l'Etoile Noire est bien entendu content de cette victoire et surtout de la première période de son équipe qui a su continuer sur la lancée de son match de mardi à Rouen (malgré la défaite face aux Dragons). Il regrette également le manque d'envie de jouer affiché en deuxième tiers ainsi que les nombreux combats défensifs perdus et les deux mauvais buts qui ont mis le doute dans les têtes de ses joueurs. Il félicite également le sixième homme ce soir (le public) qui a permis aux Strasbourgeois de repartir de l'avant et de conclure avec une victoire. Enfin, il estime le bon match de Pierre-Antoine Devin et son titre mérité de meilleur joueur ce soir grâce à son excellent travail dans les deux sens et, bien entendu, ses deux buts et sa mention d'assistance.