Dijon, après sa qualification pour la finale de la Coupe de France, s'était également imposé au Coliseum en championnat. Après ces deux victoires contre les Gothiques, les Ducs recevaient hier soir les Rapaces qui se traînent en bas de classement. Gap, qui sortait d'une tonitruante victoire contre Villard, espérait faire de même dans la capitale du Duché de Bourgogne.
Arbitres : Mr Velay assisté de Mrs Caillot et Fontaine
Buts : Dijon : 04.13 Robert Jarvis (ass Gabriel Da Costa) ; 07.41 Anthony Guttig (ass Andrej Mrena) ; 20.37 Yanick Riendeau (ass Martin Gascon et Thomas Decock) ; 24.31 Kyle Hardy (ass Yanick Riendeau et Martin Gascon) ; 33.17 Fredrik Börjesson (ass Martin Gascon et Thomas Decock) ; 43.11 Yanick Riendeau (ass Nicolas Ritz et Martin Gascon) ; 43.29 Anthony Guttig (ass Fredrik Börjesson et Mathias Arnaud) ; 53.21 Gabriel Da Costa (ass Erwan Pain et Stephen Dugas) ; 59.06 Gabriel Da Costa (ass Robert Jarvis) Gap : ; 35.12 Milan Tekel (ass Jérémie Paradis et Mathieu André)
Pénalités
6 minutes contre Dijon
8 minutes contre Gap
Dijon donne le tempo :
Les Dijonnais, poussés par les leurs, attaquent rapidement mais de manière désordonnée, ils ne peuvent s'installer dans la zone adverse, ni même lancer à la cage. Gap, patient, s'offre le premier shoot, signé Rambousek. Dijon reprend très vite l'initiative mais Gap reste dangereux sur des contres. Mikko Palotie affole la défense dijonnaise par sa rapidité et son maniement de palet mais Ramon Sopko tient la porte avec fermeté.
Dijon est clairement supérieur dès les premières minutes de jeu, Yannick Riendeau en solitaire tire à côté du but mais la pression monte autour de la cage alpine. Gascon, pourtant idéalement placé, n'arrive pas à tromper Michael Zacharias. Dijon cafouille en début de rencontre et peine à installer clairement son jeu, malgré un contrôle total de la rondelle. Robert Jarvis dribble toute la défense gapençaise bien immobile et, sur le côté de la cage, expédie un missile qui fait trembler une première fois le filet haut-alpin. (1-0 à 4'13).
Photographe Emily Simon
Gap réagit immédiatement, mais s'empêtre dans l'impénétrable défense dijonnaise et ne parvient même pas à franchir la ligne bleue. Les Ducs accélèrent et reprennent le contrôle du match, les Rapaces s'accrochent et s’appuient sur les performances de leur gardien pour rester dans le coup. Guttig s'échappe vers la cage et, d'un lancer parfait, nettoie la lucarne opposée et fait rugir les gradins. (2-0 à 07'41).
Les Ducs, rassurés sur leurs compétences, continuent de pousser mais Pain, Shearer Hardy ou Riendeau voient leur tirs stoppés un à un par le flegmatique Zacharias.
Dijon, pénalisé, continue sur son rythme endiablé et Gap ne parvient pas à se créer d'occasions franches, Gascon part même à l'opposé pour tenter un contre mais il bute sur le cerbère américain. Gap se réinstalle et force le verrou, Charette, seul dans le slot, bute sur Sopko parfaitement placé. La pénalité terminée, Dijon repart à l'offensive et ouvre des brèches dans le mur gapençais, Riendeau, seul en break, voit son tir repoussé par le bouclier du portier. Le puck décolle et manque de lober Zacharias qui, dans un ultime réflexe, réussit à le dégager derrière sa cage avec sa crosse. Grosse frayeur à Gap et ce n'est pas terminé, Dijon pilonne de tous côtés mais sans succès. Dans cette domination ducale sans partage, les Rapaces se montrent sporadiquement dangereux à l'image de Palotie qui fait des frayeurs aux supporters bleus et jaunes. Mais le score n'évoluera pas avant la fin du premier vingt.
Tirs cadrés : 13 / 7 pour Dijon Engagements : 7 / 5 pour Gap
Dijon déroule, Gap coule:
Les Ducs reviennent très vite dans la partie, Gap est déjà mis en difficulté dès les premiers coups de patins. Gascon, bien placé sur l'angle droit de la cage, dévie au dernier moment pour Riendeau, seul au second poteau et qui n'en demandait pas tant pour élargir le score. (3-0 à 20'37).
Photographe Emily Simon
Kyle Hardy
Dijon, sur-boosté par ce but, continue de charger sans arrêt, Guttig et Arnaud font un une-deux parfait, mais la mitaine de Zacharias décolle au dernier moment et capte le puck en plein vol. Gap, complètement dépassé par le jeu dijonnais, se contente de lancer des contres qui, pour la plupart, se heurtent à la défense locale et ne peuvent même pas aboutir sur un lancer. Sur un contre gapençais avorté, Riendeau repart seul en break mais il ne parvient pas à déjouer le roc américain. Dijon contrôle le match et pousse tranquillement. Les Rapaces, complètement ailleurs, ne leur opposent guère de résistance et il faut tout le talent du cerbère visiteur pour ne pas que le score enfle plus encore. Gap, qui lance toujours ses contres-offensives, peine à se frayer un chemin jusqu'à la cage de Sopko, tant la défense bourguignonne presse haut. A force de tentatives, les Ducs vont être récompensés et Ritz, seul dans le slot, fusille le gardien alpin. (4-0 à 24'31).
Gap a déjà perdu le match, à moins d'un miracle, et se met à changer de tactique et distribue des coups et des charges incorrects en toute impunité. Alors que le trio arbitral semble ne pas voir les fautes, Dijon n'en a cure et repart au charbon, sans véritablement de succès tant le gardien adverse reste solide malgré les sollicitations. Fredrik Börjesson profite de l'écran devant la cage gapençaise pour corser l'addition. (5-0 à 33'17).
Gap, humilié, réussit à trouver les ressources pour enfin partir à l'assaut. Les Rapaces s'installent dans la zone dijonnaise et tentent d'y rester. Les visiteurs forcent et, sur une action confuse, vont enfin sauver la face. Paradis fait une passe en retrait à Milan Tekel qui, d'un lancer du revers, fusille Sopko masqué par le trafic devant son but. (5-1 à 35'12).
Gap est pénalisé rapidement après son but. Dans cette situation, les Rapaces sont mis en extrême difficulté par l'excellent power-play dijonnais. L'ultime carré des quatre alpins est complètement débordé, mal placé et désespérement lent, il pourrait aussi bien présenter une pièce comique sur la place de la comédie à Montpellier. Malgré cet écroulement défensif, Gap tient bon grâce une nouvelle fois au virevoltant Michael Zacharias qui multiplie les parades. Gap sort un peu la tête de l'eau et profite d'une supériorité numérique pour inverser la tendance, mais la sirène met fin au second vingt avant que le powerplay n'ait pu se mettre en place.
Gap revient donc sur le glaçon en supériorité numérique mais, malgré tous ses efforts, ne parvient pas à marquer, ni même à inquiéter le très serein Sopko. Malgré la fin de la supériorité, Gap arrive à rester dans la zone adverse et à conserver le contrôle du palet, mais l'offensive des Rapaces est complétement stérile et n'aboutit sur rien. Les locaux s'emparent de la rondelle et partent en avant de nouveau, Gap, pris à la gorge, ne parvient pas à se sortir de l'étau bourguignon. Le puck virevolte de tous les côtés de la cage, finalement Riendeau récupère un énieme rebond et précipite le palet dans le but, avant ou après que la cage ait bougé ? Là est la question, qui ne se pose pas aux arbitres qui valident le but sans hésitation. (6-1 à 43'11).
Sur l'action suivante, la formidable puissance de feu dijonnaise va encore frapper. Les Ducs récupèrent la mise au jeu et accélèrent. La défense adverse, encore une fois complètement à côté de ses patins, laisse des boulevards devant son but, Anthony Guttig en profite pour creuser le score et augmenter son pointage personnel. (7-1 à 43'29).
Photographe Emily Simon
Nicolas Ritz & JC Charette
Pris dans les faux du laminoir, Gap rend l'âme et seul Zacharias, héroïque jusque dans l'humiliation, continue son épuisant job. Les visiteurs montrent leurs limites dans tous les domaines du jeu, et l'écart de niveau est terriblement net avec des Bourguignons qui jouent leur meilleur hockey. Dijon, implacable, continue son bombardement. L'armée ducale fait feu de toutes ses pièces et le pilonnage en règle emporte le fort alpin, incapable de résister à ce feu d'enfer dans une patinoire Trimolet chauffée à blanc. Michael Zacharias, ultime défenseur de la forteresse gapençaise effondrée, livre un ultime combat héroïque, seul contre tous les snipers bourguignons.
Un dernier sursaut des Rapaces, blessés à mort, est à noter au tournant du dernier tiers, et les contres repartent mais ni Gauthier, ni Campbell ne peuvent changer la donne. Ultime feu de paille d'une équipe complètement dépassée hier et qui n'aura jamais pu inquiéter son rival. Gap retombe en léthargie et la terrible agonie se poursuit. Dijon se réinstalle, Riendeau lance, Zacharias repousse, le rebond file dans la palette de Pain qui lance le palet dans le but mais après le déplacement de la cage. Le but est donc refusé. Qu'à cela ne tienne, les Ducs continuent de se promener dans la zone gapençaise, la défense adverse aux abois cafouille sa sortie de palet, il traîne dangereusement devant la cage, Da Costa l'a vu et plonge dessus, il l'expédie de toute sa force dans la cage alpine. (8-1 à 53'21).
La partie s'enflamme et on assiste à des "coast to coast" aussi rapides qu'inorganisés, et aucune des deux équipes ne peut franchement inquiéter l'autre. Alors que la décomposition de Gap semble être arrivée à son terme, Dijon va montrer que les flammes couvent encore sous la braise. Jarvis arrive à décaler parfaitement Da Costa qui s'offre un doublé face au malheureux Zacharias qui n'en peut plus et qui peine à se relever. (9-1 à 59'06).
Les Ducs contrôlent le palet dans cet ultime minute et peuvent célébrer une magnifique victoire, avec un match maîtrisé d'un bout à l'autre, et sans aucune fausse note.
Dijon remporte un nouveau succès dans son arène, énorme carton hier soir à Trimolet pour une équipe ducale parfaite jusqu'au plus petit détail. L'offensive dijonnaise a tourné à plein régime et s'est offert un véritable festival. La défense locale a également su tenir bon et étouffer toute velléité gapençaise, et Sopko toujours maître de cérémonie devant ses filets. Les Ducs se sont donc fait un grand plein de confiance et de moral avant un déplacement capital à Morzine. Gap, qui flirte avec la zone rouge, avait semble-t-il trouvé des solutions vendredi, mais le long déplacement en Bourgogne et l'accueil musclé réservé par les Dijonnais leur a sabré tout espoir. La correction est logique et reflète le niveau d'une équipe inexistante hier sur le glaçon bourguignon. Gap a pourtant de bonnes individualités et des bons joueurs, il faut souhaiter pour les Rapaces que ce n'est qu'un passage à vide et de très vite oublier cette rencontre. Ils ne peuvent que retenir la vaillante prestation de leur portier qui aura su, jusqu'au bout, faire de son mieux face à l'orage dijonnais. Zacharias, courageux à l'extrême dans la débâcle de son équipe, s'est montré valeureux jusque dans l'humiliation.