Ce soir, l’Iceberg accueille la rencontre entre l’Étoile Noire de Strasbourg et les Bisons de Neuilly-sur-Marne pour le compte de la 17ème journée. Le match aller avait été pris en main dès le premier tiers par les Strasbourgeois, inscrivant 6 buts dans la période. Las des profondeurs du classement, les Bisons offrent un jeu pourtant alléchant, qui promet un match épicé devant le public strasbourgeois.
Arbitres : Mr Barbez assisté de Mrs Caillot et Geoffroy
Buts : Strasbourg : 18:09 Timo Kuuluvainen (ass Jan Cibula) ; 36:28 Edouard Dufournet (ass Blake Gallagher et Michal Cesnek) Neuilly/Marne : ; 31:34 Jesse Gauthier-Lebreton (ass Philippe Bolduc et Eliezer Sherbatov)
Pénalités
28 minutes dont 10 à Kuuluvainen contre Strasbourg
30 minutes dont 10 à Klepac contre Neuilly/Marne
Photographe : Christophe Moreau
Peter CINTALA / Blake GALLAGHER
Gardiens en jeu :
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Neuilly-sur-Marne : Miroslav Hala
L’équipe strasbourgeoise joue ce soir pour la première fois sans son talentueux défenseur, Pasi Petriläinen. Le Finlandais ne jouera plus cette saison, à la suite d’une fracture d’une vertèbre lors de la dernière rencontre, à Épinal. Les correspondants strasbourgeois d’Hockey Hebdo lui souhaitent un bon et prompt rétablissement.
La rencontre commence par un épisode singulier qui donne le ton général du match : habituellement, le gardien strasbourgeois vient toucher le rond central avant de s’installer dans ses buts, mais ce soir, quelques joueurs des Bisons se sont posés en barricade pour l’en empêcher, ce qui a déclenché quelques discussions houleuses entre joueurs des deux camps avant même l’engagement. La guerre des nerfs est déclarée.
Le jeu à proprement parler met un moment à se décanter. Les deux équipes s’observent et mettent du temps à s’installer en zone offensive. Il faut attendre la 5ème minute pour assister au premier lancer, décoché lors d’une supériorité numérique des Bisons. L’entame de match est poussive, mais Dufournet se saisit du palet et de l’opportunité pour enflammer la glace. Il contourne la défense avec rapidité et tire une flèche sur le portier nocéen qui la dévie habilement.
Les Bisons, loin d’être dépassés, répondent ardemment et signent quelques occasions particulièrement incisives. Leur jeu cassant empêche les constructions adverses, leur défense physique ne permet pas à l’Étoile de faire des entrées de zone décentes.
Du reste, la rencontre se distingue par de nombreux aller-retours assez chaotiques, aucune équipe ne parvient à s’installer efficacement. Les fautes techniques sont nombreuses et donnent une saveur étrange au match, encore en attente de son premier coup d’éclat. Le combat semble se dérouler sur le terrain psychologique, les chocs et les bousculades hors du jeu étant monnaie courante. Cela construit la tension, qui s’ajoute à un jeu relativement pauvre pour donner un mélange explosif.
La période s’étend, déserte, tout comme le score. Le public de l’Iceberg s’endort et un silence de cathédrale tombe sur la patinoire. C’est à ce moment que la première ligne de l’Étoile signe son premier fait d’armes. Cognant dangereusement et plusieurs fois à la porte des buts, Cibula fait tressaillir l’audience, mais le palet rebondit plusieurs fois. Kuuluvainen le récupère et l'envoie derrière le gardien enfin battu (1-0, 18’09). Cette action conclut la période qui, à part ce dernier but, présente un jeu très pauvre, ponctué régulièrement de palets perdus, et bien plus rarement d’occasions franches.
Tirs : 7 - 4
Face-offs : 9 - 15
Photographe : Christophe Moreau
Le but de la victoire pour Edouard DUFOURNET
La seconde période démarre sur le même rythme que la précédente. Ni les attaques, ni les défenses des deux équipes ne sont dans le tempo du match. Les erreurs techniques sont légion et débouchent souvent sur des retournements menaçants. Les deux équipes s’échangent d’ailleurs deux tirs en échappée, l’un de Bougaran pour les Bisons, l’autre de Kuuluvainen pour l’Étoile Noire.
Peu après, l’équipe strasbourgeoise offre le palet par deux fois à un attaquant adverse. Hiadlovsky, le gardien de l’Étoile, sauve les meubles, mais le palet n’arrête plus de faire des allers-retours à en donner des torticolis au public de l’Iceberg. Dans ces situations, le moindre tir ou le moindre bricolage (car il serait audacieux de parler de construction) peut déboucher sur un but opportuniste. Alors qu’un seul but sépare les deux équipes, cette situation crispe d’autant plus le jeu.
À une seule longueur de retard, les Bisons peuvent croire en leur chance et tuent dans l’oeuf tout début d’offensive strasbourgeoise, grâce à un jeu qui contrecarre chaque passe, chaque contrôle du palet. Ils viennent même jusqu’à pousser la défense adverse dans ses derniers retranchements. En double supériorité, Sherbatov reçoit un centre et tire un palet fulgurant qui rencontre un arrêt tout aussi époustouflant du gardien alsacien. Une petite poignée de secondes plus tard, la même action, le même centre, en direction de Gauthier, trouve cette fois le fond des filets pour l’égalisation (1-1, 31’34). Cette égalisation pendait au nez des locaux, après tant de cafouillages en zone défensive.
Le duo français Dufournet-Tarantino signe une occasion bien sentie, et semble redonner des velléités à toute l’équipe. La supériorité numérique des jaunes et noirs contribue un peu plus à ce sentiment que l’équipe accélère le rythme du match. Au bout de 25 secondes en powerplay, Cesnek fait une passe depuis la bleue en direction de Gallagher devant les buts. Le Canadien contrôle le palet et, voyant que le gardien s’est placé devant lui, renverse à Dufournet qui tire dans la cage ouverte (2-1, 36’38).
La période s’achève avec le même écart qu’à la fin de la première période. Les maladresses sont toujours présentes dans les deux camps, mais les deux buts ont quelque peu libéré les esprits. Devant une équipe strasbourgeoise en deçà de ses capacités habituelles, les Nocéens tentent crânement leur chance, et la dernière période promet d’être serrée.
Tirs : 10 - 14
Face-offs : 9 - 12
Photographe : Christophe Moreau
Miroslav HALA / Vladimir HIADLOVSKY
Comme tout au long du match, la 3ème période s’ouvre sur le bruit des crosses qui s’entrechoquent. Le palet est très disputé et les passes sont souvent interceptées. Cela débouche sur des duels féroces à l’épée, ou plutôt à la crosse, pour la possession du palet, très volatile.
Après une entame encore peu rythmée, le jeu s’enflamme à la 48ème minute. Les attaques de l’Étoile Noire sont plus précises et plus menaçantes, pressant la défense nocéenne au fond de sa zone. Les Bisons montrent néanmoins une solidité défensive remarquable et ne cèdent rien. En revanche, leurs attaques sont bien plus rares qu’auparavant. La formation strasbourgeoise contrôle son avance et reste campée sur sa défense à tout instant, ne laissant aucune chance aux timides saillies adverses.
À défaut de jeu technique, les Bisons restent néanmoins très physiques, venant sans cesse au contact. Une accroche entre Bohac et Gallagher résulte en une pénalité pour coup de coude pour le premier. Cela déclenche des discussions musclées entre les Nocéens du banc et les joueurs sur la glace, et l’arbitre appelle une autre pénalité à leur encontre. Les discussions sur la glace s’étendent en longueur et Kuuluvainen écope d’une pénalité de 10 minutes.
Les Strasbourgeois jouent tout de même les 2 prochaines minutes à 5 contre 3. Cibula s’essaie en premier pendant ce double powerplay, mais son tir cogne contre la barre transversale. Plusieurs tireurs l’imitent mais, que ce soit par une déviation du gardien ou à cause d’un tir non-cadré, le palet reste hors des filets tout au long de la double supériorité.
La suite du match est très tendue, très accrochée. Les fautes pleuvent et les frictions sont fréquentes. Les Bisons sont acharnés dans la poursuite du score mais ils ne trouvent pas de réussite, et ne sont pas aidés par les nombreuses fautes dont ils sont auteurs. Le gardien de Strasbourg se rend auteur de gros arrêts et cela jusqu’à la dernière seconde, procurant le succès à son équipe.
Tirs : 13 - 6
Face-offs : 9 - 12
La victoire revient donc aux Strasbourgeois, qui inscrivent là leur 3ème victoire d’affilée. La manière n’y était pas, mais ils récoltent tout de même avec plaisir les deux points dans leur besace. Les Bisons offrent un jeu surprenant, qui empêche chaque action adverse. De cette façon, ils présentent une défense solide, bien renforcée par un gardien remarquable.
L’Étoile Noire poursuit sa série de victoires, mais les défis à venir promettent d’être intéressants, à commencer par un déplacement à Briançon mardi. Les Bisons, quant à eux, reçoivent Caen mercredi. À ce point de la saison, leur position de lanterne rouge est très inconfortable et il est impératif qu’ils engrangent des victoires pour se tirer de ce mauvais pas.
Amputée de son défenseur finlandais hospitalisé, la formation strasbourgeoise a su improviser. Le premier match sans Petriläinen s’est heureusement soldé par une victoire, ce qui va aider à la restructuration de l’équipe sans sa présence inspirante en défense, qui va cruellement manquer jusqu’à la fin de la saison.