C’est l’heure de la revanche. L’Iceberg accueille en cette 1ère journée l’affrontement entre l’Étoile Noire de Strasbourg et les Ducs d’Angers. Cette même affiche avait, en mars dernier, offert l’accession en finale à l’équipe locale alors que les Ducs avaient terminé leur saison sur cette note amère. Cela promet un match savoureux, avec des Angevins qui ont à coeur de s’affirmer, et des Strasbourgeois, de confirmer. Des petits soucis techniques sont à l’origine d’un nuage de buée qui donnent à la glace un air de champ de bataille à l’aube. L’ambiance des ouvertures de saisons est au rendez-vous, devant une patinoire pleine à craquer.
Buts : Strasbourg : ; 15:48 Kevin Young (ass David Brissette Cayer) ; 36:40 David Brissette Cayer (ass Blake Gallagher et Timothée Franck) Angers : 13:22 Jonathan Bellemare (ass Julien Albert) ; 29:09 Lauri Lahesalu (ass Thiery Poudrier) ; 36:15 Eric Fortier (ass Jonathan Bellemare et Marc Belanger) ; 38:20 Marc Belanger (ass Thiery Poudrier et Jean François David)
Pénalités
14' dont 10 à Correia contre Strasbourg
8' contre Angers
Photographe : Christophe Moreau
Andrej Hocevar
Gardiens en jeu
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Angers : Andrej Hocevar
L’entame du jeu est assez pénible sous la brume, d’autant que le jeu est interrompu très fréquemment par l’arbitre. Dès la 3ème minute, par ailleurs, tous les joueurs sont appelés sur la glace pour faire office de “ventilateur” géant afin de dissiper la condensation. Le rythme s’élève néanmoins rapidement et les Strasbourgeois veulent prendre le match à leur compte. Les entrées de zone sont remarquablement construites mais il manque la finition, peu de tirs sont décochés en direction du portier des Ducs. Les Angevins, en revanche, sont étonnamment réservés, très repliés sur leur défense et assez peu portés sur l’attaque. Cela explique notamment que les approches strasbourgeoises, bien que précises et organisées, viennent s’échouer en zone angevine juste devant les cages. On note néanmoins quelques tirs foudroyants de Cayer, Kuuluvainen ou encore Cibula, mais Hocevar et ses filets ne tremblent pas.
Juste après un face-off remporté par l’Étoile Noire, Mallette se fait subtiliser le palet de sa crosse ce qui offre un retournement aux Angevins. Albert, le voleur de palet, passe à Bellemare pour contourner le seul défenseur strasbourgeois. Le capitaine angevin contrôle le palet et inscrit le premier but de la rencontre (0-1). Cela jette un froid sur la glace : alors que la plupart des initiatives sont strasbourgeoises, une seule erreur profite aux Angevins, pourtant frileux dans l’offensive. La teneur du match est donnée : les Ducs ne souhaitent pas se découvrir, mais ils vont utiliser toutes les failles de l’adversaire.
La première pénalité, d’un match par ailleurs très pauvre en minutes de punition, offre à Strasbourg le premier jeu de puissance. Les locaux ont du mal à s’installer confortablement en zone offensive, chaque montée est bloquée par la défense et le palet est dégagé. Il faut alors être très rapide, et c’est ainsi que Kevin Young décoche un missile plein axe depuis la ligne bleue qui perce la défense et vient trouver les filets (1-1). Le trafic devant la cage du gardien slovène est assez important pour lui masquer la vue et il n’a pas eu le temps de réagir au boulet de canon de Young.
La première période s’achève néanmoins sur des tensions, quelques actions douteuses n’ayant pas attiré l’attention de l’arbitre.
Face-offs : 9 - 9
Tirs : 10 - 10
Photographe : Christophe Moreau
Gallagher à la lutte avec Poudrier
Alors que les deux équipes reviennent sur la glace à égalité, les toutes premières secondes de la période voient la première ligne (Cayer/Gallagher/Kuuluvainen) se procurer une occasion en or qui trompe la défense mais échoue juste avant d’arriver au but. Comme au premier tiers, l’entame de cette seconde période est à l’avantage des locaux. Deux pénalités sont appelées coup sur coup, une fois à l’avantage d’Angers, puis à l’avantage de Strasbourg, mais aucune des deux n’est transformée. Les deux défenses sont féroces et rien ne passe. Même la défense de Strasbourg, malgré ses deux absents (Petrilainen, blessé, et Cesnek, suspendu), parvient à tenir, grâce au renfort des attaquants qui redescendent régulièrement.
Ce rythme est vite éprouvant et les premiers signes de fatigue se font ressentir chez les jaunes et noirs, alors que les Ducs jouaient à l’économie jusqu’à présent, en se repliant sur sa défense. C’est à mi-match que tout bascule : les Angevins prennent le dessus. À la 29ème minute, Poudrier remporte un engagement et envoie le palet à Lahesalu, bien campé à la ligne bleue. Ce dernier envoie alors un tir depuis la bleue, pas très rapide mais le gardien est masqué et le palet trouve son chemin jusqu’aux filets (1-2).
Au-delà du talent technique des Angevins s’ajoute leur jeu très physique, presque violent. Charges, crosses qui font trébucher, rien n’est trop fort dans l’arsenal de la défense d’Angers. En dépit de tout cela, l’arbitre ne siffle presque rien, et la tension monte indiscutablement d’un cran. La crainte que le match tourne mal, au-delà du sport, est palpable.
Dans cette ambiance électrique, les Angevins s’engoncent dans leur défense, forts de l’avance qu’ils possèdent. Ils parviennent néanmoins à subtiliser le palet pour remonter à deux face à un seul défenseur. Bellemare s’échappe, remonte sur la droite et décale le palet légèrement sur sa gauche pour éluder le défenseur. Il trouve Fortier, seul devant le gardien, qui attend le dernier moment pour lober Hiadlovsky et conforter l’avance des Ducs (1-3).
Presque immédiatement après arrive la réponse du berger à la bergère. Dans une action quasiment identique à la précédente, Strasbourg inscrit son deuxième but. Cette fois, c’est Franck qui remonte le palet sur la gauche et qui décale à Cayer. Ce dernier attend, comme Fortier juste avant, et lobe lui aussi le gardien à terre (2-3). Cette remontée au score relance à nouveau le match. La première période, à l’avantage des Strasbourgeois, a fait place à une seconde période plus mitigée. Les Angevins ont tout fait pour la contrôler mais les jaunes et noirs rétorquent.
Cependant, la pression persiste sur les cages de Hiadlovsky, ce qui débouche impitoyablement sur un but très étrange de Bélanger : un premier tir de Poudrier passe bien au-dessus des buts et vient rebondir contre la vitre. Le palet, dans une trajectoire biscornue, vient s’échouer juste devant les filets, et Bélanger n’a plus qu’à le pousser au vol pour le mettre au fond (2-4).
Le deuxième tiers, sans conteste le plus intense, s’achève sur la frustration de quelques erreurs défensives côté strasbourgeois, mais également sur le constat d’un jeu très rude, presque trop rude, qui surprend tout le monde sauf les officiels.
Face-offs : 11 - 18
Tirs : 9 - 12
Photographe : Christophe Moreau
manque de réussite de l'étoile noire
La dernière période s’ouvre avec une avance considérable pour Angers. Une équipe aussi réputée pour sa défense que celle des Ducs va être extrêmement difficile à surprendre. La période débute sur une blessure de Marcos, qui reçoit le genou de Baluch a pleine vitesse dans la cuisse et qui s'effondre sur la glace. L’arbitre n’interrompt le jeu que de longues et douloureuses secondes plus tard et personne n’ira sur le banc des pénalités (ce qui ne surprend plus personne, après les deux premiers tiers).
Angers joue donc très défensivement, avec en permanence au moins trois défenseurs devant les buts ; seuls deux joueurs construisent l’attaque. Le palet est en permanence en zone angevine, les Strasbourgeois essaient tout ce qu’ils peuvent, mais la pile humaine devant le but et dans son axe rend impossible tout tir et toute construction. La tâche de revenir au score est d’autant plus compliquée que Hocevar défend avec ferveur ses filets.
L’inutilité de cette période n’a d’égale que sa monotonie : les attaques strasbourgeoises nombreuses viennent s’écraser comme autant de vagues contre des rochers immobiles. Rien ne se passe, sauf le temps qui défile inlassablement vers la 58ème minute, où le portier de l’Étoile Noire sort pour faire entrer un sixième attaquant, sans succès.
Face-offs : 7 - 10
Tirs : 12 - 5
Le rideau tombe donc sur la première journée de ligue Magnus et sur la revanche des Ducs d’Angers. Ils ont joué à l’économie, ne se découvrant que quand c’était nécessaire et passant le plus clair du temps bien calés en défense. À la vue du score final, leur stratégie est payante mais décevante pour le public avide de grand hockey.
Le constat est rude pour l’Étoile Noire, très clairement capable de rivaliser avec l’équipe d’Angers mais en manque de réussite et de finalisation. Le coach, Daniel Bourdages, retient d’ailleurs “qu’on ne fait pas un mauvais match mais qu’il faut tous être à 100% pendant 60 minutes. Il faudra revenir à la façon de faire de l’année dernière, tout donner a fond, être plus guerrier”.
L’entrée dans la saison a un goût amer pour l’Étoile Noire, pourtant capable de grandes choses en préparation et avec un effectif plus riche que jamais. Mardi soir, l’équipe strasbourgeoise reçoit les Gothiques d’Amiens et espère jouer au complet pour la première fois de l’année, si tout va bien, dans un autre match difficile mais qui s’annonce poignant.
Les Ducs d’Angers continuent sur leur vague de deux victoires en deux matchs avant d’affronter leurs adversaires favoris, les Dragons de Rouen.
Après s’être fait m-Angers en demi-finale l’année dernière, les Ducs se sont finalement v-Angers.