À l’approche de la fin de la saison régulière, chaque match est crucial. Dans ces conditions, la rencontre à l’Iceberg entre les Rapaces de Gap et l’Étoile Noire de Strasbourg promet de réserver des surprises. L’Étoile se bat pour grappiller quelques places, qui valent cher dans le milieu du tableau, alors que les Gapençais doivent impérativement engranger des points pour éviter le couperet des playdowns.
Arbitres : Mr Mendlowictz assisté de Mrs Furet et Courgeon
Buts : Strasbourg : ; 09"04 Timo Kuuluvainen (ass David Brissette Cayer et Kevin Young) ; 20"43 David Brissette Cayer (ass Timo Kuuluvainen) Gap : 00"24 Cody Campbell (ass Jean-Charles Charette et Jiri Rambousek) ; 50"12 Jakub Suchanek (ass Jiri Rambousek) ; 59"55 ; 7"11 Jean-Charles Charette (ass Cody Campbell)
Pénalités
12 minutes dont 10 à Tarantino contre Strasbourg
10 minutes contre Gap
Photographe : Christophe Moreau
Gallagher fauché devant le but ouvert
Gardiens en jeu :
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Gap : Michael Zacharias
Première offensive, premier but : les Rapaces remontent sur le côté, et à deux, contournent le portier strasbourgeois. Charette fait un premier lancer, le gardien doit se coucher pour repousser le palet. Campbell récupère la rondelle et lobe le gardien au sol (0-1, 0’24). Au bout de 24 secondes, le coup est rude pour l’équipe locale, alors que les Rapaces entrent au mieux dans cette rencontre.
Des problèmes de filet causent des arrêts de jeu anormalement longs. Les cages sont changées côté gapençais et le jeu peut reprendre après de longues minutes d’attente. L’Étoile Noire, secouée, installe la pression en zone offensive, mais se heurte à la légendaire défense gapençaise. Cibula, servi par Cayer, s’essaie pourtant sur un centre royal, mais le portier ne s’y trompe pas et bloque le shoot. Campbell, auteur du premier but, vient inscrire un des rares tirs des Rapaces. Le lancer est repoussé par le portier de l’Étoile mais Charette récupère le palet et l’envoie entre les jambières du gardien (0-2, 7’11).
Gallagher vient amener la réponse, recevant un palet providentiel devant la cage, alors que le gardien est battu. Il se fait cependant faucher par la crosse de Zacharias avant d’avoir pu armer son tir, ce qui l’envoie valdinguer et lui fait manquer une occasion parfaite. La supériorité consécutive à ce fauchage porte néanmoins ses fruits quand Young, posté au deuxième poteau, reçoit la passe de Cayer. L’angle est immédiatement fermé par le gardien mais le Canadien fait le tour de la cage pour jeter le palet dans un trou de souris, de l’autre côté (1-2, 9’04).
Ce but sonne le réveil de l’Étoile, qui accentue la pression sur les filets des Rapaces. Les tirs se suivent, les occasions aussi, la formation strasbourgeoise passe parfois très près de l’égalisation. En face, les Gapençais, toujours solides sur leur défense, sont réputés, à juste titre, pour leurs contres assassins. La vitesse foudroyante avec laquelle ils remontent un palet intercepté les rend particulièrement redoutables dans ces situations, qu’ils reproduisent à l’envi. C’est d’ailleurs chaque fois de cette manière qu’ils ont inscrit leurs deux buts, ainsi que la majorité de leurs tirs cadrés.
Le mur humain des Rapaces obstrue inexorablement les filets. Le gardien est parfaitement assisté par deux ou trois joueurs qui bouchent littéralement l’entrée des buts, en dépit des tirs nombreux. Couplé à quelques erreurs strasbourgeoises, cela donne un tiers décousu, un palet qui file d’un bout à l’autre et un manque cruel de construction stable.
Tirs : 14 - 12
Face-offs : 16 - 8
Photographe : Christophe Moreau
Beaucoup d'occasions, peu de but
La deuxième période s’ouvre sur une faute des Rapaces, et donc un jeu de puissance strasbourgeois. Comme en première période, la supériorité numérique sourit à l’équipe locale, bien installée en attaque : un tir monstrueux de Cayer est détourné de sa trajectoire par Kuuluvainen. La rondelle, déviée, surprend le portier et finit au fond des filets pour l’égalisation (2-2, 20’43).
Une mésentente lors d’un changement de ligne des Rapaces leur vaut une pénalité pour surnombre, et encore une infériorité à défendre. Cette fois-ci, la défense résiste. Elle joue très compact, campée autour du gardien. La zone est infranchissable et les palets sont à chaque fois déviés, contrés, interceptés ou dégagés. Les défenseurs ne laissent passer aucun rebond et empêchent la formation de Daniel Bourdages de prendre l’avantage lors de leur powerplay.
Alors que les Rapaces sont de retour à 5, un geste malvenu de Vienneau envoie Cayer à la renverse sur les filets, contraignant les Gapençais à recommencer le travail de défense en infériorité, qu’ils contrôlent une fois encore. Pendant les 2 minutes, la pression strasbourgeoise continue pourtant son travail inlassablement, s’offrant plusieurs occasions, comme ce tir de Stritz devant la cage ouverte, qu’il ne parvient pas à cadrer.
Même à forces égales, le palet est en grande majorité dans les palettes strasbourgeoises, et vient régulièrement cogner contre le gardien des Rapaces, parfois à deux doigts de filer dans les filets. Les Gapençais, en revanche, n’ont que quelques opportunités, chaque fois sur des retournements (tantôt des palets volés, tantôt offerts par des erreurs adverses). Ces contres s’avèrent parfois très dangereux quand le palet fait demi-tour et que la défense strasbourgeoise accuse un temps de retard. Si le contrôle est unilatéralement en faveur de Strasbourg, les Rapaces raffolent des passes ratées et des palets perdus.
Dufournet s’illustre lorsqu’à la 16ème minute, il intercepte le palet et vient mettre un tir du revers, que le gardien arrête. Il est aussitôt imité par Gallagher, qui signe un lancer cinglant en remontant. Suivent également Correia et Devin, dans un déluge de tirs (et parfois d’occasions) qui s’abat sur les filets des Rapaces. Bien que secouée dans la tempête, l’équipe alpine parvient néanmoins à maintenir le score à égalité. Une bonne dose de défense et un zeste de chance réduisent les 18 tirs et les 9 chances de marquer en un seul but pour Strasbourg, dans ce tiers. Les deux équipes rejoignent donc le vestiaire sur le score nul 2-2, ce qui repousse les explications au dernier tiers.
Tirs : 18 - 7
Face-offs : 13 - 9
Photographe : Christophe Moreau
Dernier but automatique
La dernière période démarre très fort pour les Alsaciens qui installent, une nouvelle fois, une pression ininterrompue. Ils n’inscrivent pas moins de 5 tirs avant même que le palet ne rentre en zone défensive pour la première fois de la période, signe de l’avantage des jaunes et noirs. Le gardien de Gap est, cette fois encore, mis à très forte contribution, mais toujours très appuyé par sa défense, ultra-présente devant les filets. Il reste encore aux hommes de l’Étoile Noire à concrétiser, à faire le dernier geste pour enfoncer le clou et prendre les devants dans le match, ce qu’ils ne parviennent pas à faire malgré les nombreuses occasions qui s’offrent à eux. En attendant, et en dépit de la grosse domination strasbourgeoise, le score laisse un bon espoir aux Rapaces, qui peuvent encore croire à la victoire sur un but-éclair en contre, leur spécialité.
Cet espoir est renforcé lorsque Gap se retrouve en supériorité numérique, pour la toute première fois du match. L’essai est d’ailleurs rapidement transformé lorsque, 21 secondes plus tard, Rambousek tire une patate en direction des filets. Le gardien strasbourgeois est sur le coup et se déporte pour bloquer le tir, mais le palet est dévié par Suchanek et termine sa course au fond des filets (2-3, 50’12). Contre toute attente, au vu du temps de possession, c’est Gap qui prend la tête dans la rencontre. Les Rapaces sont fidèles à leur sempiternelle stratégie : une défense béton accompagnée d’attaques-éclairs, et cela paie à nouveau. Au final, le match se gagne par le nombre de buts, et non pas sur la domination du palet, le nombre d’occasions ou les gestes techniques.
À la 54ème minute, un jeu de puissance vient offrir une chance aux Strasbourgeois de redresser la barre, mais la défense de Gap se braque sur ses appuis compacts et défend à 5 devant le but. Le powerplay s’achève, 2 tirs seulement ont été tirés et le constat est amer pour l’équipe locale : les Rapaces n’ont plus qu’à bétonner pour l’emporter et ils auraient tort de prendre des risques inutiles à 6 minutes de la fin. La formation alpine n’essaie d’ailleurs plus d’attaquer mais se contente de dégager le palet.
Dans la dernière minute, alors que le gardien strasbourgeois est sorti, Cayer arrive sur les buts et s’offre une belle occasion, qui se conclut par un arrêt, et une rixe éclate devant les cages. La tension est à son comble, mais les efforts d’égalisation de Strasbourg restent vains. Le palet est intercepté par la défense de Gap, qui le ramène vers la cage vide. Cesnek, dernier défenseur, empêche le but d’être inscrit en bondissant sur l’attaquant mais l’arbitre, logiquement, octroie le but automatique (2-4, 59’55).
Tirs : 12 - 5
Face-offs : 12 - 10
La rencontre s’achève donc sur le score de 2-4, les Rapaces l’emportent sur 3 buts surprenants mais bien léchés. L’offensive strasbourgeoise domine le match d’un bout à l’autre et se procure bon nombre d’occasions, mais l’incapacité à convertir ces occasions en buts (dont plusieurs en cage ouverte) ne lui permet pas de prendre le match à son compte assez rapidement. Transformant trop peu de chances de marquer, l’Étoile Noire laisse à son adversaire la possibilité de prendre les devants pendant trop longtemps, alors qu’elle aurait pu plier le match au deuxième tiers.
Les Rapaces ont su rester patients et saisir les opportunités qui s’offraient à eux. Aucune erreur adverse n’est pardonnée, car ils bondissent sur chaque palet abandonné pour le remonter en attaque, et le mettent au fond à 3 reprises ce soir. La formation alpine s’offre une victoire salutaire, car elle s’éloigne de la zone rouge et n’a plus besoin que d’une victoire ou d’une défaite des Ours de Villard pour assurer sa place en playoffs.
La présence de l’Étoile Noire en playoffs est d’ores et déjà assurée, mais à quelle place? Actuellement 8ème, elle peut encore espérer la 6ème position, accessible mais difficile. De plus, l’Étoile risque de chuter à la 10ème place car ses adversaires directs sont sur ses talons. Au vu des derniers matchs, prodigieux ou catastrophiques, la fin de saison peut aussi bien tourner pour le meilleur comme pour le pire.