Guillaume Meurisse (archives)

Le début de match est assez brouillon. Le palet circule sur la glace sans trop inquiéter les gardiens, si ce n’est une belle percée d’Offret pour les Spinaliens qui finit sur le poteau d’Ylonen et un shoot de Majercak côté bordelais arrêté par Hocevar. Ce sont les Boxers qui parviendront à s’installer le plus longtemps en zone offensive, mais le palet retournera vite errer en zone neutre. Au bout de cinq minutes, les deux équipes sont entrées dans le match. Janil parvient à dévier un tir de Vinatier qui prenait la direction du but puis Ylonen repousse une tentative de Kuralt de près. Dans la foulée, Hocevar doit utiliser sa botte pour contrer un tir de Charland. Les Spinaliens poussent mais les défenseurs bordelais remportent leurs duels, à l’image de la percée de Rapenne stoppée par Janil et celle d’Ograjensek repoussée par Paquin.  Au final, ce sont les Boxers qui trouvent les premiers le chemin des filets. Sur une attaque rapide, Hocevar ne peut que repousser des  lancers de Charland. Thomas Decock s’empare du rebond et expédie le palet dans le but sur la gauche du gardien slovène (9’01, 0-1).

Peu de temps après, Gauthier s’offre une échappée. Sur un nouveau rebond laissé par Hocevar, Lafrancesca, tout seul au second poteau, double la mise pour les visiteurs (11’29, 0-2).

Le scénario n’est pas loin de se reproduire. Une longue passe permet à Gauthier de partir une nouvelle fois en échappée mais il trébuche avant son tir qu’Hocevar repousse. A 15’00, la première faute du match est sifflée contre Andrei Esipov pour avoir coincé Maxime Moisand contre la bande. Les Spinaliens ne seront pas dangereux sur cette première supériorité, hormis un tir de la bleue de Kloucek qu’Ylonen repousse de la botte droite. Bordeaux revient au complet et on sent alors Epinal s’agiter. Sabatier et Hordelalay profitent des erreurs bordelaises pour se procurer de belles occasions. Rapenne trouve à nouveau le poteau d’Ylonen après avoir fait le tour de la cage. A 19’48, Bordeaux et à nouveau sanctionné quand Gauthier fait trébucher Kuralt.

Après un premier tiers équilibré, les Bordelais, plus réalistes, ont pris de l’avance au tableau d’affichage. Pourtant, rien n’est fait face à des Spinaliens habitués à courir après le score, d’autant plus qu’ils reviendront des vestiaires en supériorité.

Tirs cadrés Epinal : 7
Tirs cadrés Bordeaux : 9
 

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Lors de ce nouveau power-play, les Spinaliens ne sont pas beaucoup plus dangereux. Ylonen repousse les deux tirs de Susanj et Bordeaux revient au complet. Esipov est à nouveau puni à 23’09 pour une obstruction sur Rapenne puis, trente secondes après, Peter Valier le rejoint sur le banc des pénalités pour un accrochage sur Ograjensek. L’ancien Spinalien est hué par Poissompré et permet au Gamyo de bénéficier d’une minute et demie en double supériorité. Ylonen sort les bottes sur un slap de Moisand et Bordeaux revient au complet sans trembler face à des Spinaliens à nouveau incapables de concrétiser leur jeu de puissance. Leur insistance est tout de même récompensée quand Sabatier intercepte un palet et fonce vers le but. Il feinte le tir puis passe à Hordelalay, laissé seul, qui tire immédiatement (27’25, 1-2). 

Epinal continue son forcing, Ylonen bloque un tir de Peca et les esprits s’échauffent devant le but bordelais. Epinal marque à nouveau d’un shoot à la bleue du capitaine Maxime Moisand, très bien servi par Mathieu Le Blond (29’06,2-2). 

Sentant le match basculer, Martin Lacroix, coach des Boxers, utilise son temps mort. Peu de temps après, l’arbitre signale un engagement en zone neutre alors que les Boxers le réclament en zone offensive. Lacroix, furieux, passe ses nerfs sur le mur derrière le banc. L’action suivante ne lui permettra pas de se calmer puisque Ken Ograjensek est bien servi par Hordelalay et se retrouve seul face à Ylonen qu’il réussit à tromper (30’46, 3-2). 

En à peine plus de trois minutes, les Spinaliens ont marqué trois fois et sont passés en tête au tableau d’affichage. Cacciotti se montre lui aussi dangereux et les Boxers donnent l’impression de ne plus être dans leur match. Devant le but d’Ylonen, une bagarre éclate entre Yannick Offret et Peter Valier, à nouveau hué. A 31’28, les deux anciens coéquipiers sont pénalisés et le jeu reprend à quatre contre quatre pour deux minutes. Avec plus d’espace sur la glace, le palet file d’une cage à l’autre mais les gardiens sont vigilants. Bordeaux semble reprendre l’ascendant ce qui se confirme une fois les deux équipes revenues au complet. Hocevar s’emploie devant Lafrancesca, Tarantino et Charland, mais il ne laisse plus de rebond. Bordeaux parvient à égaliser sur un engagement en zone offensive remporté par Felix Petit. Julien Desrosiers expédie immédiatement un missile dans la lucarne d’Hocevar (36’19, 3-3). 

Juste après, Fujerik est puni pour une obstruction. A l’inverse d’Epinal, Bordeaux ne se fait pas prier pour transformer cette première supériorité. Très rapidement, Gauthier profite d’un rebond et d’un cafouillage pour glisser le palet sous la botte d’Hocevar et permettre aux siens de repasser en tête (37’15, 3-4). 

Les Spinaliens tentent en vain d’égaliser avant la pause, mais le score n’évolue plus malgré de belles occasions.

Ce second tiers aura été fort en rebondissements. Trois buts coup sur coup ont permis à Epinal de mener un temps avant que Bordeaux n’inscrive deux buts en une minute en fin de période pour reprendre l’avantage. Avec un seul but d’écart entre les deux équipes, tout reste possible au retour des vestiaires.

Tirs cadrés Epinal : 14
Tirs cadrés Bordeaux : 8
 

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Guillaume Meurisse (archives)

L’entame de la dernière période aurait pu permettre aux Boxers de prendre le large. A 50’50, Vojtech Kloz est puni pour avoir tenu le palet avec la main puis cinq secondes plus tard, Jiri Klimicek le rejoint en prison pour un cinglage peu évident. Bordeaux a près de deux minutes à jouer à cinq contre trois. La défense spinalienne ne parvient pas à se dégager mais peut compter sur Hocevar qui bloque un palet en grand écart. Se plaignant du dos, il demande l’intervention du kiné. Après de longs soins, il reprend le jeu et bloque un tir de Janil. Il faudra quelque temps aux arbitres pour retrouver le palet, resté coincé dans la botte du Slovène. Epinal s’en sort bien et revient au complet. Sabatier inquiète plusieurs fois la défense des Girondins et finit par trouver la faille. Seul à la bleue, après un instant de flottement, il expédie un superbe tir dans la lucarne gauche d’Ylonen et remet les deux équipes à égalité (43’56, 4-4). 

A 45’49, Dusseau rejoint la prison pour une charge énorme dans le dos de Peca derrière le but bordelais. Pour la première fois de la rencontre, Epinal va marquer en supériorité, et sans traîner. Moisand, légèrement excentré sur la bleue, voit son tir dévié au fond des filets. Le doublé du capitaine permet au Gamyo de reprendre l’avantage (46’09, 5-4).

Pour un coup de crosse au visage de Kuralt, Majercak est pénalisé à 47’40. On retrouve le power-play laborieux des Vosgiens. Bordeaux réussit même à s’installer près de la cage d’Hocevar. Seul Ograjensek parvient à inquiéter Ylonen. Les minutes qui suivent sont pourtant à l’avantage d’Epinal. Cacciotti, Farina, Plch et Rapenne s’illustrent tour à tour. Hordelalay fait le tour de la cage et passe à Moisand dont le tir bute sur la botte d’Ylonen. C’est à nouveau Sabatier qui trouve l’ouverture suite à un magnifique raid solitaire. Parti de sa zone défensive, il traverse la patinoire en contournant Dusseau et Janil puis revient dans l’axe, juste devant Ylonen qu’il trompe en expédiant le palet dans le haut des filets (52’50, 6-4). 

Les Boxers n’ont pas encore dit leur dernier mot et profitent d’un cinglage sifflé contre Rapenne à 54’46 pour jouer à six contre quatre, faisant sortir Ylonen. Quatorze secondes suffiront pour que Radim Valchar réduise la marque (55’00, 6-5). 

Kloucek est immédiatement puni pour le même motif. Bordeaux insiste en supériorité mais Hocevar sauve les siens face à Janil, Gauthier et Charland. A 58’19, Ograjensek part en échappée, poursuivi par les défenseurs girondins. Il se retrouve à terre et l’arbitre décide de siffler une simulation. Bordeaux en profite pour ressortir Ylonen et jouer à six contre quatre et tenter d’arracher l’égalisation. Finalement, c’est Susanj qui parvient à ressortir avec le palet. Sans s’affoler, il feinte le dernier défenseur bordelais et d’un tir désaxé, assure la victoire de son équipe en marquant dans la cage vide (58’47, 7-5). 

La dernière minute du match ne changera plus rien.

Epinal, une fois de plus, est parvenu à faire la différence dans le troisième tiers. Les Spinaliens n’ont pas laissé les Boxers prendre le large quand ils en ont eu l’occasion et ont concrétisé leurs temps forts pour renverser le match et se mettre à l’abri.

Tirs cadrés Epinal : 13
Tirs cadrés Bordeaux : 14
 
Plein de rebondissements, le match a été serré du début à la fin. Douze buts ont été inscrits, ce qui ne s’était pas vu à Poissompré depuis bien longtemps. Cette victoire assure à Epinal une place parmi les quatre premiers de saison régulière et donc l’avantage de la glace en quart de finale des play-offs que ne disputeront pas les Bordelais. Avec cette défaite, les Girondins sont désormais obligés d’aller disputer le maintien dans la poule de relégation. Dans cette optique, ils ont montré un visage rassurant ce soir, marquant cinq buts à la meilleure défense du championnat. Les Boxers devront finir la saison sur cette lancée face à Lyon et Briançon s’ils veulent prendre de précieux points pour le maintien. Les Spinaliens se préparent, quant à eux, à un choc à Gap, mardi, qui s’annonce décisif pour le classement final en haut de tableau.