Dans les toutes dernières journées du championnat, les pions de la ligue Magnus se mettent en place sur l’échiquier des playoffs. Les Brûleurs de Loups, aujourd’hui 7èmes, font une remontée tonitruante en fin de saison, après un démarrage un peu tumultueux, et ont encore l’espoir de rejoindre le top 4 avant la fin de la saison régulière. L’Étoile Noire de Strasbourg termine sa saison tant bien que mal ; actuellement à la 10ème place, elle ne peut cependant plus tomber plus bas. C’est le dernier match à domicile pour l’Étoile, qui entame la dernière ligne droite pour grappiller quelques points et espérer une 8ème place.
Arbitres : Monsieur Hauchard assisté de Messieurs Caillot et Furet
Buts : Strasbourg : 07:48 Pierre-Antoine Devin (ass Elie Marcos et Julien Correia) ; 13:12 Edouard Dufournet ; 30:06 Kevin Young (ass Jan Cibula et David Brissette Cayer) ; 32:12 Timo Kuuluvainen (ass Jan Cibula et David Striz) ; 38:32 David Brissette Cayer (ass Jan Cibula et Kevin Young) ; 40:40 Edouard Dufournet (ass Blake Gallagher) ; 47:08 Elie Marcos (ass Pierre-Antoine Devin et Julien Correia) ; 58:25 Kevin Young (ass Julien Burgert et Elie Marcos) Grenoble : ; 16:01 Alexandre Rouleau (ass Mitja Sivic et Anthony Aquino) ; 38:48 Sylvain Dufresne (ass Matthieu Le Blond et Graham Avenel) ; 58:41 Graham Avenel (ass Julien Baylacq et Matthieu Le Blond)
Pénalités
12 minutes contre Strasbourg
22 minutes dont 10 à Tartari contre Grenoble
Photographe : Christophe Moreau
L'ouverture du score de Pitch Devin
Gardiens en jeu :
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Grenoble : Sébastien Raibon
L’ambiance est électrisante, les deux équipes affichent leur volonté d’en découdre, comme c’est souvent le cas en fin de saison. Néanmoins, la domination physique et technique est du côté des Alsaciens, dont la rapidité rivalise avec l’acharnement sur chaque palet.
Cibula lance la première pique lorsqu’il est servi par Young et qu’il remonte esseulé face au gardien grenoblois, mais il se fait retenir par un défenseur et ne peut pas armer son tir. Le défenseur est naturellement sanctionné et l’Étoile joue les minutes qui suivent en supériorité. Pendant cette paire de minutes, Young envoie un shoot puissant, mais le gardien dévie le palet vers le poteau sortant, ce qui le fait résonner de son bruit caractéristique et frustrant.
Les Brûleurs font des entrées de zones rares mais incisives. Celle-ci envoie le palet au fond de la zone, il rebondit contre la bande et passe devant la crosse de Hiadlovsky. Ce dernier se jette en avant pour faire un poke-check mais il s’entrechoque avec un défenseur et Baylacq s’empare du palet. Les Strasbourgeois se jettent les uns après les autres devant le filet, mais Baylacq finit par tirer à côté de la cage ouverte. Il signe néanmoins l’occasion la plus franche des Brûleurs, étonnamment absents de l’attaque quoique virulents en défense. Le capitaine de l’Étoile vient offrir la réponse peu de temps après : servi dans le slot par Correia, il décoche un premier tir mais le gardien le bloque et le palet rebondit. Dans la cohue de défenseurs qui se sont interposés, la vue du gardien est masquée. Devin récupère le palet et le glisse d’un coup du poignet dans le chas d’une aiguille (1-0, 7’48).
Les Grenoblois gagnent plusieurs engagements mais des déchets dans leurs passes provoquent trop souvent des pertes de palet au profit de l’adversaire. C’est de cette façon que les Strasbourgeois s’emparent du puck pour le but suivant : Dufournet, complètement seul, remonte sur la droite de Raibon. Dans un face à face aux allures de western, «Duf» dégaine le premier et fait mouche (2-0, 13’12).
À l’inverse des Strasbourgeois, les Grenoblois parviennent à concrétiser en supériorité : ils tournent sans cesse autour des buts, et finissent par en trouver le chemin. Rouleau, en tireur d’élite posté à la bleue, reçoit le palet de Sivic et envoie un slapshot qui finit au fond des filets, possiblement dévié (2-1, 16’01).
Les équipes rejoignent les vestiaires sur le score de 2-1, mais cela ne reflète pas les efforts concédés sur la glace. L’Étoile domine la rencontre de la tête et des épaules et les Grenoblois sauvent les meubles en inscrivant un but en dépit de leurs trop courtes présences en attaque.
Tirs : 9 - 10
Face-offs : 17 - 12
Photographe : Christophe Moreau
David Cayer en mode Play-Off
Le tiers médian démarre sur les chapeaux de roue. Dès que le premier puck est lâché, les deux formations s’attaquent à une vitesse sidérante et s’échangent rapidement des tirs, aussi bien d’un côté que de l’autre.
Le rythme est endiablé. Comme au premier tiers, la pression est majoritairement strasbourgeoise et les Brûleurs peinent à sortir la tête de l’eau, asphyxiés. L’intensité est au rendez-vous : les tirs se suivent et les palets s’écrasent un à un contre le bouclier de Raibon. La défense grenobloise a toutes les peines du monde à faire ressortir le palet de sa zone, même si elle parvient à en prendre le contrôle par intermittence.
À la mi-match, alors que les Grenoblois ratent par deux fois la cage ouverte, les Strasbourgeois mettent le palet au fond d’une cage très défendue : Young arme un slapshot depuis la ligne bleue, que le gardien arrête de la jambière. Kuuluvainen, en embuscade devant le but, donne le coup de crosse nécessaire et suffisant pour pousser le puck au fond des filets (3-1, 30’06).
Un trébucher et un retard de jeu mettent Grenoble en double infériorité et en grande difficulté. Alors que la défense luttait déjà à forces égales, elle s’écroule littéralement lorsque les Strasbourgeois sont plus nombreux. Cesnek décoche un tir de loin que le gardien s’apprête à arrêter. Kuuluvainen, toujours à l’affût, dévie le tir, ce qui bluffe la vigilance du portier et le palet file au fond (4-1, 32’12).
Les incursions grenobloises en zone offensive sont de courte durée. Les Brûleurs ne parviennent pas à trouver leurs marques et à s’installer en attaque. Il en résulte que la pression strasbourgeoise persiste et la pluie de tirs continue de s’abattre sur les cages iséroises. L’Étoile Noire affiche néanmoins un soupçon de retenue : avec 3 buts d’avance, il n’est nulle question de se découvrir.
Et pourtant, les offensives ne s’arrêtent jamais sur une équipe grenobloise aux abois : Cibula a le palet en zone neutre, il l’envoie à Cayer qui entre dans la zone pour recevoir une passe millimétrée qui bluffe deux défenseurs. Seul devant le gardien, Cayer prend son temps pour le contourner et alourdit encore un peu plus le score (5-1, 38’32).
Immédiatement après ce but, Tartari charge un adversaire avec force, ce qui l’envoie lustrer le banc des pénalités pour 2+10 minutes pour charge contre la tête. Loin d’handicaper son équipe, cela résulte en fait en un but en infériorité ! La formation strasbourgeoise affiche des signes de relâchement et Dufresne en profite pour faire une contre-attaque éclair et inscrit un but-surprise rondement mené (5-2, 38’48).
Les Grenoblois terminent cette période sur une note positive, même si dans l’ensemble, ce sont les Strasbourgeois qui mènent la danse et qui s’assurent une marge confortable, avant la dernière pause.
Tirs : 13 - 12
Face-offs : 15 - 9
Photographe : Christophe Moreau
Edouard Dufournet, l'homme du match.
Grenoble remonte sur la glace accompagné de Quemener, qui remplace Raibon dans les filets. Il est d’ailleurs mis à contribution dès l’entame du dernier vingt : Dufournet, servi par Gallagher, fond sur le but de Grenoble, décoche un tir dans un angle improbable mais réussit à faire trembler les filets (6-2, 40’40).
À la tête d’une avance considérable, la formation locale pilote paisiblement le match dans un rythme moins précipité, mais plus assuré, que lors des périodes précédentes.
Malgré la baisse de tempo, l’Étoile Noire continue à aller vers l’avant. À la 47ème minute, Devin reçoit le palet dans le slot et tente un tir sur le portier. Ce dernier essuie l’attaque mais laisse rebondir le palet, récupéré par Marcos devant les buts. Le capitaine parvient à contourner le gardien pour inscrire le 7ème but de son équipe (7-2, 47:08).
Bien loin de se laisser abattre, les Brûleurs de Loups sont en plus revigorés par une supériorité qui s’offre à eux. Ils se battent avec ardeur mais la défense de Strasbourg est sur une trop bonne lancée pour lâcher quoique ce soit à ce moment de la rencontre. Les Grenoblois ne trouvent pas la possibilité d’inquiéter Hiadlovsky, et la fin de leur supériorité coïncide avec le retour des Strasbourgeois en attaque, décidément dans une forme qui laisse présager le meilleur pour les playoffs. Les ratés des matchs à domicile, pour l’Étoile, ont complètement disparu ce soir, et font place à des constructions remarquables.
La fin de la rencontre est émaillée de quelques frictions, relativement inutiles au vu du score, et l’arbitre distribue bien normalement des pénalités de part et d’autre. Les huées pleuvent d’ailleurs lorsque Rouleau se défoule sur Gallagher après un tir époustouflant de ce dernier.
Les tirs n’ont par ailleurs jamais cessé ! Young remonte en compagnie de Burgert, et envoie une flèche qui file derrière le gardien pour inscrire le 8ème et dernier but (8-2, 58’25). Immédiatement après, Avenel répond pour Grenoble, sur un centre de Baylacq. Les Brûleurs trouvent une dernière fois le chemin des filets dans la cohue générale, conservant la série d’un but par période (8-3, 58’41).
La dernière minute s’écoule sans rien changer, la victoire est pour Strasbourg et les joueurs la célèbrent avec grand joie.
Tirs : 11 - 4
Face-offs : 12 - 5
S’il ne s’agit que de la 5ème victoire en 13 matchs à domicile, il était néanmoins impératif de gagner pour engranger des points pour l’équipe de Daniel Bourdages : «On était obligé de remplir la cagnotte contre Grenoble. On s’était fixé comme objectif de gagner la 3ème période.»
Mission accomplie, donc, pour une équipe qui retrouve le goût de la victoire, après une saison en dents de scie. Ce match pose les bases d’une équipe qui entre de plain-pied dans sa forme de fin de saison. «On adore les play-offs, on a hâte de tourner la page. Quand les play-offs commencent, tout le monde change de costume ! » souligne d’ailleurs le stratège strasbourgeois.
Côté Grenoblois, la défaite est cuisante et les maintient à une 7ème place désormais certaine (en vertu de la victoire de Morzine). Les Brûleurs, même s’ils ont su tirer avantage des rares ouvertures pour inscrire 3 buts, n’ont jamais pu prendre le temps de souffler et ont passé la rencontre avec un temps de retard. L’Étoile Noire joue en revanche pendant les 60 minutes sans faillir, ce qui manquait cruellement lors des rencontres précédentes. L’équipe alsacienne reste 10ème, à égalité avec Épinal et Amiens, et les places 8 à 10 seront décidées lors la dernière journée. Si le hasard s’en mêle, il se pourrait que l’Étoile et les Brûleurs se rencontrent à nouveau dès le premier tour des playoffs.
Lors de la saison précédente, les Strasbourgeois avaient bien mal terminé la saison régulière à la 11ème place mais avait fait chuter des têtes de séries en se hissant jusqu’en finale. Si la forme qu’ils ont montré lors de ce match reste avec eux, qui peut bien prédire ce qu’ils sont capables de faire cette année?